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Langue Français

Extrait

VII
èmes
Journées d’Economie Financière – Tunis, 14-15 octobre 2010
Ces deux journées avaient pour thème principal « la régulation de la finance mondiale ». Les
participants ont abordé des sujets ayant trait à la régulation du secteur bancaire, au rôle des banques
centrales et aux perspectives d’après-crise. Le spécialiste d’économie monétaire internationale Michel
Aglietta a exposé des propositions de régulation macro-prudentielle : il s’agit d’adopter une approche
« top-down » où l’on agit sur les entités systémiques, notamment à l’aide de ratios de capital contra-
cyclique. Les banques centrales ne doivent plus seulement s’atteler à la politique monétaire nationale
mais aussi à la santé financière ; pour cela elles doivent utiliser, en sus du taux d’intérêt, un instrument
quantitatif tel que les réserves marginales pour assurer un contrôle plus efficace de la liquidité.
Session VII : Stratégie de sortie de crise : la croissance verte ?
L’idée sous-jacente de cette session était de présenter la crise financière comme une
opportunité pour résoudre la crise environnementale, selon l’adage « faire de nécessité vertu ».
Avant de s’interroger sur les outils pour sortir de la double crise financière et climatique, il
s’agit d’abord de mieux cerner leurs origines. Stéphane Hallegatte a publié un article pour Médiapart à
ce sujet. Il y développe l’idée selon laquelle ces deux crises auraient des
causes communes
: « elles
sont liées aux comportements d’agents économiques qui consomment une ressource d’une manière
incompatible avec l’exploitation durable du stock. » Finitude des stocks de matières premières d’un
côté et limite des niveaux d’ « endettement soutenable » de l’autre. M. Aglietta a insisté sur cette
déconnexion entre niveau de dette et richesse produite, qui s’est opérée depuis le milieu des années 80
et aggravée avec la crise des subprimes aux Etats-Unis. Comment expliquer cette « insouciance » des
acteurs économiques à puiser dans des stocks finis de ressources ? « Il vient d’une part des
limites de
la rationalité des agents économiques et de leurs capacités d’anticipation
, et d’autre part de «
l’
aléa moral
», c'est-à-dire le fait que les responsables d’une crise ne sont pas forcément ceux qui en
subissent les conséquences. », explique S. Hallegate. La myopie des opérateurs et leur incapacité à
prédire les effets de seuil sont entretenues voire renforcées par le phénomène de hasard moral, qui ne
fait que « reporter » le problème sur les générations futures. Comme le rappelle S. Hallegate, « le
changement climatique est un processus très lent, et l’essentiel des conséquences se produiront après
2050, voire après 2100. La génération actuelle qui émet des gaz à effet de serre et qui oriente
l’économie vers des modèles énergivores n’est donc pas la génération qui subira le plus fortement les
conséquences de ses décisions. » De la même manière les déficits que les gouvernements ont creusés
pour le sauvetage des banques touchées par la crise des subprimes vont grever les comptes de leurs
successeurs. Saint-Exupéry le résuma fort bien: « On n'hérite pas de la Terre de nos parents, on ne fait
que l'emprunter à nos enfants. » Et plus on leur emprunte, moins il leur en restera ! Il convient
néanmoins de bien distinguer les temporalités différentes de ces deux crises : alors que les dettes ne
sont (théoriquement) qu’affaire d’années, les mécanismes environnementaux à l’œuvre se mesurent en
décennies voire en siècles.
Les conséquences doivent donc être appréhendées de manière
différenciée
. Par exemple, comme l’a souligné M. Aglietta, il n’y a pas de voie d’échappatoire dans le
cadre de la crise environnementale alors que la monnaie peut servir de refuge dans un contexte de crise
financière. Nonobstant cette différence d’échelle, peut-on envisager des remèdes qui nous
permettraient d’opérer sur les deux fronts ?
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