Méthode d'étude de la décroissance des températures en montagne de latitude moyenne : exemple des Alpes françaises du Sud - article ; n°3 ; vol.58, pg 453-472

A. Douguedroit, Marie-Françoise Marie-Françoisedesaintignon

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Revue de géographie alpine - Année 1970 - Volume 58 - Numéro 3 - Pages 453-472
20 pages

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• Publié le: 01 janvier 1970
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Extrait

A. Douguedroit
Marie-Françoise de Saintignon
Méthode d'étude de la décroissance des températures en
montagne de latitude moyenne : exemple des Alpes françaises
du Sud
In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°3. pp. 453-472.
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Douguedroit A., de Saintignon Marie-Françoise. Méthode d'étude de la décroissance des températures en montagne de latitude
moyenne : exemple des Alpes françaises du Sud . In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°3. pp. 453-472.
doi : 10.3406/rga.1970.3491
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1970_num_58_3_3491DOUCUÊDROIT et M.-F. de SAINTIGNON * A.
Méthode d'étude
de la décroissance des températures
en montagne de latitude moyenne :
exemple des Alpes françaises du Sud 1
La décroissance des températures avec l'altitude en montagne
est un fait connu globalement : dès le début de ce siècle, A. Angot 2
avait émis l'hypothèse d'une liaison linéaire entre cette décrois
sance et l'altitude, liaison définie quantitativement par le gradient
thermique vertical. Il montra que sa valeur diffère selon les mois
et qu'elle était en Europe occidentale, pour l'année, de 0,55° pour
100 mètres. Ces résultats obtenus à partir de quelques couples de
stations situées à altitudes différentes se révèlent décevants à l'usage
pour l'évaluation de températures en altitude à partir d'une station
de base, et ils ne présentent guère qu'un ordre de grandeur pour
des études à grande échelle.
Nous avons repris ce problème et tenté de montrer que sa
solution est complexe : dans une région donnée, et plus encore
pour l'Europe occidentale, ce n'est pas une relation linéaire entre
la température et l'altitude qui existe, mais plusieurs. A cet effet,
nous avons choisi le cas des Alpes françaises du Sud, qui intéresse
tout particulièrement d'une part l'un des auteurs pour sa thèse de
doctorat d'Etat3, d'autre part l'Equipe de Recherche n° 30 du
* CJÍ.R.S., E.R. n° 30, Annick Douguédroit, Maître-Assistant à PU.E.R.
de Géographie d'Aix-en-Provence ; Marie-Françoise de Saintignon, Ingénieur
C.N.R.S.
1 Cette étude a fait l'objet d'une communication à la Commission de
Climatologie lors des Journées Géographiques d'Aix-en-Provence, le 28 février
1970.
2 A. Angot, Sur la décroissance de la température de l'air avec la hauteur
(C. R. Ac. Se., GXV, 1392, p. 1272-1273).
3 A. Douguédroit, Les forêts des Alpes entre Durance et frontière italienne,
au Sud de l'Ubaye. Etude de biogéographie. 454 A. DOUGUÉDROIT ET M.-F. DE SAINTIGNON
C.N.R.S. pour la réalisation des premières coupures de la Carte
Climatique Détaillée, celles de Gap et de Nice. L'E.R. 30 a par
ailleurs déjà abordé ce problème du gradient dans une optique
différente à l'aide d'une méthode reposant sur l'analyse des corré
lations entre séries de minima et maxima moyens mensuels de
postes voisins situés à des altitudes différentes. La généralisation
de cette technique assez complexe a été momentanément différée 4.
Ici nous montrerons que, dans une région climatiquement
homogène, la température dépend, à une altitude donnée, de la
position topographique et que sa décroissance linéaire en fonction
de l'altitude est liée à cette même position topographique.
I. La valeur des températures en montagne de moyenne latitude
dépend des positions topographiques : hypothèse de travail.
1° Notre hypothèse de travail : le rôle des positions topogra
phiques.
Notre étude s'appuie en fait sur trois hypothèses : deux sont
déjà connues et ont pu être confirmées, la troisième a été vérifiée
a posteriori. Il s'agit de l'homogénéité de la région choisie, en ce
qui concerne les températures; l'existence d'une relation linéaire
liant les températures annuelles et l'altitude; le rôle des positions
topographiques.
a) La région choisie représente la majeure partie des Alpes
françaises du Sud : le bassin de la Durance jusqu'à son confluent
avec le Verdon — y compris le bassin de ce dernier — et les Alpes-
Maritimes dont nous avons écarté les stations littorales influencées
par la proximité de la mer. Nous y avons ajouté la station de
Draguignan, proche de la limite méridionale. Bénévent 5 a montré
que cet ensemble constitue, sur le plan thermique, une région
homogène (fig. 1).
4 Ch.-P. Péguy, Quelques considérations théoriques sur la variation en fonc
tion de l'altitude de paramètres thermiques moyens. Communication au Xe
Congrès International de Météorologie Alpine, Grenoble - Saint-Martin-d'Hères,
sept. 1968, La Météorologie... (sous presse).
О. Репа, Quelques considérations à propos des températures dans les Alpes-
Maritimes. Communication au Xe Congrès International de Météorologie Alpine,
Grenoble - Saint-Martin-d'Hères, sept. 1968, La Météorologie... (sous presse).
5 E. Bénévent, Le climat des Alpes françaises (Mémorial de l'Office National
Météorologique de France, n° 14, 1926, in-4°, 436 pages). ÉTUDE DE LA DÉCROISSANCE DES TEMPÉRATURES 455
Extension de la région étudiée
nceuille«m.àStM-rtilfVi»uBre N -» --'^de Tenae
#Valdeblore ÍFonta,
Puget TheniersT/S • «PeiraVCava
• Stations utilisées
■ principales
du Réseau Météorologique
• Stations non retenues
Limite du domaine d'étude
Fig. 1. A. DOUGUÉDROIT ET M.-F. DE SAINTIGNON 456
b) La notion de gradient vertical de température, au sens où
l'entendent les climatologues, suppose l'existence d'une relation
linéaire entre les températures et les altitudes de la forme :
T = To — y Z
où T est la température à l'altitude Z en hm et To la température
au niveau de la mer; y est alors le gradient. Nous avons admis que
cette relation pouvait être utilisée pour exprimer la décroissance de
la température en altitude, et notre étude viendra confirmer cette
hypothèse.
c) La connaissance approfondie des Alpes du Sud et les études
de microclimatologie montrent que du point de vue des températ
ures la montagne n'est pas uniforme, mais bien plutôt composée
d'une juxtaposition de situations. L'opposition entre les versants
exposés au Nord (ubac) et au Sud (adret) est un phénomène très
connu, bien que peu étudié; il en est de même des inversions de
température entre les fonds de vallée et les versants. A altitude
égale, on obtient donc des températures différentes pour ces trois
types de positions topographiques.
Dans les Alpes du Sud, la comparaison entre les deux exposi
tions principales de versants n'a été faite jusqu'à maintenant que
sur des exemples limités, pour des périodes courtes6. Ces résultats
permettent de présenter comme probable la spécificité des tempé
ratures des ubacs par rapport à celles des adrets et des fonds de
vallée. Malheureusement, toute application à leur cas de notre
méthode se révèle impossible, faute de données météorologiques, et
pour une raison bien simple : tous les postes dépendant de là Météor
ologie Nationale ou de l'E.DJF. sont relevés journellement et donc
situés près de lieux habités, c'est-à-dire avant tout sur des versants
bien exposés !
En revanche, nous avons pu recueillir suffisamment de rense
ignements pour mener à bien une étude de la décroissance de la
température, d'une part entre les stations situées à l'adret, d'autre
part entre les postes des fonds de vallée. Cette technique permet
d'éliminer, sur le calcul des gradients, les répercussions des inver
sions de température qui affectent les fonds et qui ont été décrites
depuis longtemps par A. Angot, E. Bénévent, E. de Martonne, L.
Gachon, P. Estienne, etc.
6 A. Douguédrodt, Remarques de climatologie et d'écologie à propos de deux
versants d'adret et d'ubac à Peira-Cava (A.-M.) (in B.A.G.F., n°* 334-335, 1965,