Montagnes du Moyen-Orient : L Amanus et le Djebel Ansarieh. Etude morphologique - article ; n°1 ; vol.42, pg 111-142
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Revue de géographie alpine - Année 1954 - Volume 42 - Numéro 1 - Pages 111-142
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Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 69
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Etienne de Vaumas
Montagnes du Moyen-Orient : L'Amanus et le Djebel Ansarieh.
Etude morphologique
In: Revue de géographie alpine. 1954, Tome 42 N°1. pp. 111-142.
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de Vaumas Etienne. Montagnes du Moyen-Orient : L'Amanus et le Djebel Ansarieh. Etude morphologique. In: Revue de
géographie alpine. 1954, Tome 42 N°1. pp. 111-142.
doi : 10.3406/rga.1954.992
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1954_num_42_1_992MONTAGNES DU PROCHE ORIENT
L'AMANUS ET LE DJEBEL ANSARIEH
ÉTUDE MORPHOMÉTRIQUE
par Etienne de VAUMAS
La côte du Levant est bordée dans sa partie septentrionale par
de puissants massifs montagneux comme elle l'était dans ses parties
centrale et méridionale par ceux du Liban, de Galilée et de Palestine.
L'Amanus en est, au Nord, le premier témoin. Echappé de la
serrée arménienne, il file d'abord presque plein Sud pour se cour
ber après le col de Beïlan en direction de la Méditerranée qu'il
aborde avec une direction NE-SO. Contemplé de la plaine cilicienne
ou de la dépression qui le borde au SE, il se présente comme une
barrière sévère qui s'enlève d'un seul jet au-dessus des régions
avoisinantes. Il se termine brusquement dans la mer par une côte
rectiligne, due vraisemblablement à une grande fracture.
Au delà du long et large couloir occupé tour à tour par le Kara
Sou, le lac de l'Amouk et le Bas Oronte, des reliefs plus modestes
quoiqu'encore vigoureux lui font face et dessinent une chaîne parall
èle. Cette chaîne est d'abord constituée par le Kurd Dagh qui dévale
par des pentes assez rapides vers la vallée du Kara Sou tandis qu'il
s'incline doucement au contraire en direction de la steppe syrienne
avec laquelle il se confond progressivement. Vers le SO, il s'ennoie
sous les alluvions qui ont comblé la dépression de l'Amouk et il
permet ainsi à l'Oronte moyen de gagner celle-ci. Très vite cepen
dant, le relief s'accentue à nouveau. Les plateaux du Kousséir se
dégagent de la région basse où ils prennent naissance, puis cèdent 112 ETIENNE DE VAUMAS.
la place au Dj. Акта (Casius) dont la pyramide s'élance de manière
altière au-dessus de reliefs confus qui se prolongent en direction
de Lattaquié.
Le couloir du Nahr el Kebir sépare avec beaucoup de netteté
ces chaînes du Dj. Ansarieh qui les relaie vers le Sud. A la diff
érence des montagnes précédentes, ce massif est orienté du Nord au
Sud, parallèlement à la côte dont il est séparé par une plaine plus
ou moins large. Bien moins élevé que l'Amanus qui culmine à
2224 m., alors qu'il n'atteint lui-même que 1583 m., il fait cependant
beaucoup plus grande figure que le Kurd Dagh ou même que le
Casius malgré les 1729 m. de celui-ci. C'est en effet un massif bien
individualisé et nettement délimité par le couloir du Nahr el Kebir
au Nord, les plateaux volcaniques de l'Akkar au Sud et le Gharb
à l'Est. Alors qu'il ne s'élève à l'Ouest que par paliers, il tombe
de ce dernier côté de manière très abrupte et domine, par un versant
de 1000 m., les marais qui s'étendent à ses pieds. Toujours du même
côté, il est flanqué par deux autres reliefs qui restent à mentionner :
au Nord, le Dj. Zaouiyé fait face au Dj. Ansarieh sur l'autre bord
du Gharb un peu comme le Kurd Dagh répondait à l'Amanus sep
tentrional au delà du Kara Sou; à l'exemple de celui-ci, c'est un
vaste plateau en façade vers le NO et en pente douce vers ГЕ et
le SE; — au Sud, le Dj. Helou est un autre Dj. Zaouiyé; plus petit
que lui, il s'en distingue également par le fait qu'il est directement
juxtaposé au Dj. Ansarieh.
A la différence du Liban et de la Palestine, toute cette région
Nord-syrienne est encore très peu connue, au moins sous l'angle
de la géographie physique. Elle n'a fait l'objet d'aucune description
morphologique un peu poussée, et la cartographie elle-même est
loin de valoir dans l'ensemble celle des régions plus méridionales.
Les cartes actuelles sont cependant suffisantes pour planter le pre
mier jalon de l'étude du relief que constitue l'établissement de la
morphométrie de ces contrées. Les grandis traits de la structure
sont également assez bien précisés pour permettre déjà une pre
mière interprétation du relief sous cet angle.
Du point de vue structural, le Hatay * et la Syrie du Nord est
essentiellement un pays plissé. L'Amanus est un grand anticlinal
qui paraît symétrique dans l'ensemble, il marque un ensellement
très prononcé à hauteur du col de Beïlan. La dépression du Kara
i Le Hatay est le nom de la province turque qui correspond à l'ancien
sandjak d'Alexandrette. et le djebel ansarieh. 113 l'amanus
Sou, de l'Amouk et du Bas Oronte est un synclinal en fond de
bateau qui a été largement remblayé par des sédiments et des cou
lées volcaniques du Néogène et du Quaternaire. Quoiqu'a&sez dis
tants l'un de l'autre, le Kurd Dagh et le Casius sont probablement
un seul et même anticlinal qu'un vaste enselïement (faisant face
d'ailleurs à celui de Beïlan dans l'Amanus) aurait séparé en deux
tronçons. Au Kurd Dagh, le pli est très dissymétrique et comporte
un flanc raideau NO et un flanc allongé au SE. Au Dj. Akra, il
semble au contraire symétrique dans la boutonnière où il apparaît
au milieu des roches vertes. Le couloir du Nahr el Kebir comme
celui du Bas Oronte est un synclinal remblayé. Le Dj. Ansarieh
enfin est une voûte à grand rayon de courbure qui rappelle, à
quelques variantes- près, celle du Liban; plus étroite au Nord, cette
voûte s'étale largement au Sud où le Dj. Helou lui fait suite au delà
de la fracture libano-syrienne.
Des cassures existent en effet. Bien qu'elles ne paraissent pas
avoir en général dans la structure et dans le relief un rôle aussi
grand qu'en Palestine, il est nécessaire cependant de mentionner
les principales d'entre elles. Une fracture à peu près certaine est
celle qui interrompt l'Amanus quand il se jette dans la mer, on y a
déjà fait allusion. Une autre, plus importante et aussi plus connue,
est la fracture libano-syrienne qui suit le revers oriental du
Dj. Ansarieh selon une direction Nord-Sud; elle délimite d'abord
le contact de la montagne et du Gharb, puis suit une série de ta
lwegs rectilignes qui se sont installés entre le Dj. Ansarieh et le
Dj. Helou, pour aboutir au petit fossé de la Bouqeïa, effondré dans
les basaltes du seuil de l'Akkar. Elle ne s'arrête d'ailleurs pas en
ce point et se poursuit à l'arrière du Liban jusqu'au coude du
Litani pour être relayée quelques dizaines de kilomètres plus loin
par Ja gigantesque fracture transjordanienne qui marque l'affai
ssement de tout le socle syro-arabe le long du Ghor, du golfe d'Akaba
et de la mer Rouge. Sur le bord oriental du Gharb, une autre cassure
semble bien doubler la fracture libano-syrienne; vers le Nord, en
tout cas, tout un réseau de failles morcelle les plateaux qui font
face à l'Est de l'Oronte à ceux du Kousséir et ont donné naissance
à un relief caractéristique dont le plus typique est le petit fossé du
Roudj.
L'ensemble de la région étudiée ici correspond donc structu-
ralement et morphologiquement à des régions très différentes les
unes des autres. Pour que l'analyse morphométrique en soit
valable, il fallait qu'elle procédât par unités régionales incontest
ées. Ce sont celles-ci que l'on trouvera représentées sur la carte 114 ETIENNE DE VAtJMAS.
de la Figure 1; les limites adoptées sont brièvement décrites dans
l'Annexe I de manière à ce qu'on puisse se reporter le cas échéant
aux cartes au l/200.000e*. Même en dehors de toute étude morphom
étrique, des planimétrages des régions naturelles sont toujours
nécessaires en géographie humaine comme en géographie physique.
On espère que ces précisions rendront l'utilisation des tableaux
de chiffres plus facile et plus aisée.
Le tableau n° 1 donne les résultats du planimétrage région par
région. C'est à proprement parler le tableau de base. Quoique tous
ce

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