Un essai de planification du paysage. Les zones vertes des villes britanniques - article ; n°382 ; vol.70, pg 585-596
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Description

Annales de Géographie - Année 1961 - Volume 70 - Numéro 382 - Pages 585-596
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Claude Moindrot
Un essai de planification du paysage. Les zones vertes des
villes britanniques
In: Annales de Géographie. 1961, t. 70, n°382. pp. 585-596.
Citer ce document / Cite this document :
Moindrot Claude. Un essai de planification du paysage. Les zones vertes des villes britanniques. In: Annales de Géographie.
1961, t. 70, n°382. pp. 585-596.
doi : 10.3406/geo.1961.16130
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1961_num_70_382_16130ESSAI DE PLANIFICATION DU PAYSAGE UN
LES ZONES VERTES DES VILLES BRITANNIQUES
L'aménagement des villes et la préservation des paysages ruraux pas
sionnent l'opinion britannique depuis la fin de la guerre. Gomment éviter
et si possible réparer les erreurs commises par les bâtisseurs du xixe siècle
et des quarante premières années du xxe ? Comment fournir à chacun un
logement décent dans un cadre agréable ? Que faire pour éviter le morcelle
ment de la belle campagne anglaise et l'expansion désordonnée des agglo
mérations ? Autant de questions auxquelles les planificateurs essaient de
trouver des réponses. L'héritage du xixe siècle est lourd : un emmêlement
d'immeubles, d'usines, de hangars, de crassiers, de voies de chemin de fer
sur les bassins charbonniers et dans les régions industrielles, des alignements
de petites maisons dos-à-dos, précédées de jardinets pelés ; des fumées, de la
poussière, des bruits métalliques. Entre les deux guerres mondiales, le désir
d'échapper à ce milieu déprimant et la diffusion de l'automobile ont eu
une autre conséquence néfaste : la prolifération des villas modestes {bunga-
lowed development) le long des routes principales, l'étalement en étoile de ces
banlieues qui, parties de villes voisines, finissent par se rejoindre, formant
ces conurbations monotones que les sociologues ont baptisées « Subtopia ».
Aujourd'hui, un quart des Écossais vivent dans l'agglomération de Glasgow
et 40 p. 100 des Anglais dans les six conurbations dites : Grand Londres
(8 400000 hab.), S. E. Lancashire (2 400 000), Ouest-Midlands (2 300 000),
Ouest-Riding (1700 000), Merseyside (1400 000), Tyneside (850 000) x. Les
inconvénients d'un taux d'urbanisation si élevé ont été mis en lumière par
les travaux d'économistes, de sociologues, de médecins : la vie terne et sans
joie dans ces banlieues anonymes, hérissées d'antennes de télévision, l'imposs
ibilité pour le citadin de se détendre dans une campagne qui s'éloigne sans
cesse, la congestion des centres urbains et l'inconfort des transports publics
aux heures de pointe, la perte de temps, d'argent, d'énergie nerveuse due
aux déplacements pendulaires quotidiens {commuting) entre le lieu de travail
et la maison, et depuis quelques années, une inquiétante augmentation de la
délinquence. On entrevoit aussi pour un proche avenir l'insuffisance des
ressources en eau dans le Sud-Est anglais, région à la fois la moins humide
et la plus densément peuplée ; en 1970, il n'est pas exclu qu'on doive la faire
venir à grands frais du pays de Galles ou distiller l'eau de mer ; déjà les spé
cialistes estiment insuffisante la dilution des eaux usées dans les rivières au
débit réduit par les pompages. Freiner l'étalement des agglomérations, encou
rager la dispersion de la population et de l'industrie sur tout le territoire
national sont donc devenus des tâches impérieuses pour les autorités britan
niques. La législation sur les zones vertes urbaines {green belts) leur fournit
quelques armes, d'une efficacité malheureusement trop faible.
A vrai dire, l'initiative n'est pas venue du gouvernement, mais des inté-
1. Leurs densités sont de 4 660, 2 910, 3 340, 1 416, 3 800, 3 600 hab./kma. 586 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
ressés eux-mêmes, et plus précisément du Conseil du Comté de Londres
(L.C.C.) avant même la deuxième guerre mondiale. La population du comté
commençait alors à diminuer notablement, grâce au mouvement centrifuge
vers les banlieues proches et moyennes, c'est-à-dire dans un rayon de 15 miles
autour de Charing Cross ; mais la population de celles-ci passait de 1921
à 1931 de 1 500 000 à 2 200 000 hab., grâce aux transports rapides vers la
métropole et surtout à l'essor des industries légères nouvelles, venues s'ins
taller à proximité du marché et du port de Londres. Dès 1931, le L.C.C. et
les autorités des comtés voisins, dits Home Counties (Middlesex, Essex, Kent,
Surrey, Buckinghamshire), étudiaient les moyens de résister à la vague de
constructions autour de Londres. Dans un régime de laissez-faire et en l'ab
sence d'une aide du gouvernement (qui en 1934 refusa toute subvention),
il n'y avait guère que deux solutions : acheter des terrains libres ou indemn
iser les propriétaires qui s'engageraient à ne pas céder leur terrain à la cons
truction et sacrifieraient ainsi la possibilité de réaliser une fructueuse plus-
value. Le L.C.C. et les comtés voisins décidaient en 1935 d'utiliser ces deux
possibilités, et le L.C.C. s'engageait à verser jusqu'à 50 p. 100 des fonds
nécessaires, bien que les terrains acquis dans un comté quelconque (et
ouverts si possible au public) dussent rester la seule propriété dudit comté.
La loi du 29 juillet 1938 : Green belt {London and Home Counties) Act — la
seule jusqu'à ce jour dans le titre de laquelle figure l'expression Green
belt — n'a fait qu'entériner cet accord et préciser certains points concernant
la délicate question des compensations. En 1956, grâce à cette loi et à la
générosité du L.C.C. qui avait versé près de 1 million de livres sterling,
23 000 acres (soit 9 200 ha) avaient été préservés.
Pendant la deuxième guerre, et malgré les problèmes qui se posaient
sur bien d'autres plans, le gouvernement se préoccupa activement de la
reconstruction ; en 1940, la Commission Barlow déposait un rapport sur
« la distribution géographique de la population industrielle » qui préconisait
la décongestion des conurbations de Londres et Birmingham et l'implanta
tion d'usines dans les régions industrielles vieillies. La Commission Scott (1942)
insistait dans son rapport, L'utilisation du sol dans les régions rurales, sur la
nécessité d'aider l'agriculture, de protéger certaines rurales et de
créer des parcs nationaux. Enfin, Sir Patrick Abercrombie, dans son projet
de plan pour le Grand Londres (1944), se prononçait en faveur d'une redis
tribution de la population dans la région londonienne ; en tirant parti des
destructions dues aux bombardements ennemis et de l'évacuation en pro
vince de nombreux civils, le Grand Londres (c'est-à-dire le Comté de Londres
et les banlieues voisines entièrement bâties) devait abriter un million de
personnes de moins qu'en 1939 ; au delà d'une troisième zone laissée à l'agri
culture, aux parcs et aux forêts, qui permettrait d'offrir aux citadins 10 acres
d'espaces verts pour 1 000 hab. (Green belt ring), elles trouveraient place dans
une quatrième zone (Outer country ring), aux maisons espacées. Dès 1943,
le gouvernement créait un ministère de la Planification urbaine et rurale.
De 1945 à 1949 se succédaient les grandes lois, inspirées de ces rapports, DES VILLES BRITANNIQUES 587 ZONES^VERTES
et qui se proposaient de modifier profondément la géographie humaine du
pays : lois sur la distribution de l'industrie (1945), sur les villes nouv
elles (1946), sur la planification urbaine et rurale (1947), sur les parcs natio
naux (1949), etc.. La loi de 1947 confère des pouvoirs de planification aux
autorités locales principales (conseils de comté et conseils de bourg de comté).
Elles doivent préparer les plans quinquennaux de développement de leurs
circonscriptions, indiquer clairement dans leurs rapports et sur leurs cartes
les surfaces où elles entendent permettre la construction, et celles qu'elles
veulent au contraire conserver à l'agriculture, aux forêts, aux terrains de
sport, etc. Le ministère de la Planification — qui, depuis le retour au pouvoir
des Conservateurs en 1951, porte le nom de ministère du Logement et du
Gouvernement local — ■ approuve ou corrige ces plans ; les autorités locales
sont alors tenues de les appliquer strictement ; en cas de contestation entre
un particulier ou une société

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