Valorisation de Lactoserum
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Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 PRODUCTION DES SUCRES SIMPLES À PARTIR DU LACTOSE ISSU DU LACTOSERUM 1,2 3 1N. Eloutassi *, B.Louasté ., M. Chaouch 1- Laboratoire de chimie de l'environnement, Faculté des sciences, Université sidi Mohamed ben Abdellah. Fès , 2- Laboratoire de Biotechnologie des Plantes Aromatiques, Faculté des sciences, Université sidi Mohamed ben Abdellah. Fès , 3- Laboratoire de Génétique Moléculaire, Faculté des sciences, Université sidi Mohamed ben Abdellah. Fès, * Auteur de correspondance : Eloutassi Noureddine. Rue 10, n° 4 Bendebabe Jnane Lahrichi, Fès. Maroc. Tel: +212667449498. E-mail: bionour@hotmail.com RESUMÉ Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à la valorisation des rejets de l’industrie laitière. L'unité de transformation de Lait de la Ville Rabat/Salè rejette quotidiennement environ 7500 litres/jour de lactosérum. Par sa composition biochimique (lactose, protéines, vitamines), le lactosérum est un excellent milieu valorisable et devient un facteur de pollution redoutable. Du même, la production de bioéthanol par la fermentation des rejets de l’industrie laitière est très limitée. Le rendement et la tolérance en alcool par les organismes de la fermentation alcoolique du lactose issu du lactosérum sont très faibles. Alors, l'objectif de ce travail est de produire des sucres monomériques fermentescibles en éthanol à partir du lactosérum.

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Publié le 25 août 2012
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Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 PRODUCTION DES SUCRES SIMPLES À PARTIR DU LACTOSEISSU DU LACTOSERUMN. Eloutassi1,2*, B.Louasté3., M. Chaouch1 1- Laboratoire de chimie de l'environnement, Faculté des sciences, Université sidiMohamed ben Abdellah. Fès , 2- Laboratoire de Biotechnologie des PlantesAromatiques, Faculté des sciences, Université sidi Mohamed ben Abdellah. Fès , 3-Laboratoire de Génétique Moléculaire, Faculté des sciences, Université sidi Mohamedben Abdellah. Fès, * Auteur de correspondance : Eloutassi Noureddine. Rue 10, n° 4Bendebabe Jnane Lahrichi, Fès. Maroc. Tel: +212667449498. E-mail:bionour@hotmail.com  RESUMÉ Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à la valorisation des rejets del’industrie laitière. L'unité de transformation de Lait de la Ville Rabat/Salè rejettequotidiennement environ 7500 litres/jour de lactosérum. Par sa compositionbiochimique (lactose, protéines, vitamines), le lactosérum est un excellent milieuvalorisable et devient un facteur de pollution redoutable. Du même, la production debioéthanol par la fermentation des rejets de l’industrie laitière est très limitée. Lerendement et la tolérance en alcool par les organismes de la fermentation alcoolique dulactose issu du lactosérum sont très faibles. Alors, l'objectif de ce travail est de produiredes sucres monomériques fermentescibles en éthanol à partir du lactosérum. Cette étudepropose des traitements chimiques du lactosérum pour libérer le glucose et le galactose.Aussi, les conditions expérimentales ont été optimisées et les résultats des hydrolyseschimiques par le dioxyde de carbone, l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique ont étécomparés. Cette étude a permis de mettre au point des procédés de valorisation desrejets de l’industrie laitière par des technologies propres par une diminution des facteurspolluants et pour la production de molécules fermentescibles.MOTS CLES : lactosérum, lactose, hydrolyse chimique. 39 
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011
 ABREVIATIONS:DBO: Demande Biologique en Oxygène, DCO: DemandeChimique en Oxygène, L.V.R.S: Lait de la Ville Rabat/Salè. 
INTRODUCTION Plus de 80% des ressources énergétiques mondiales sont principalementd’origines pétrochimiques. Les recommandations internationales engagent tous les paysà réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ceci les oblige à se dirigerprogressivement vers des sources d’énergie locales et neutres en CO2(Zahedifar, 1996.Prévot, 2000. Abdili, 2009). La bioconversion des matières premières renouvelablestirées de la biomasse, comme les déchets agricoles et ligneux, en éthanol ou en autrescombustibles peut présenter des avantages importants sur le plan environnemental etéconomique (Kim etal., 2000. Eloutassi, 2004. Glutz, 2009).
Les industries laitières produisent annuellement des centaines des millions dekilogrammes de lait et de ses dérivants. Cette transformation entraîne le rejet d'énormesquantités de résidus qui présentent un problème environnemental considérable (Gana etal., 2001. Jinjarak etal., 2006. Abdili, 2009). Les principaux rejets sont les eauxblanches, le lactosérum et le babeurre. La forte charge en DBO de ces rejets, supérieureà 50 g/L, constitue un sérieux problème puisque son déversement direct aux stationsd'épuration est non seulement coûteux mais surcharge les installations de traitement.Cependant, le lactose contenu dans ce milieu représente 90% de la charge en DBO,constitue un excellent substrat valorisable et devient un facteur de pollution redoutable(Marwaha, 1988. Talabardon, 1999. Bertrand, 2002. Glutz etal., 2009).
Par les propriétés des levures, le lactosérum peut être fermenté directement enéthanol mais le rendement est inférieur que la fermentation traditionnelle à partir duglucose (Coté etal., 2004. Talbot etal., 2005. Abdili, 2009). A cet effet, dans ce travail
 40 
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 les déchets issus de la transformation du lait ont été traités et hydrolysés par voiechimique pour la production de sucres monomères. Ces sucres ont été ensuite utiliséscomme source de carbone pour la production de bioéthanol par fermentation.L`optimisation des conditions expérimentales a été étudiée et les résultats deshydrolyses chimiques ont été comparés. MATERIEL ET METHODES1- Substrats Le substrat est obtenu à partir de rejet de la grande industrie laitière de la villeRabat/Salé. Ce substrat a été conservé à 4°C jusqu'à usage. Les expériences ont été aussiréalisées sur des solutions du lactose pures. Plusieurs concentrations du lactosereconstitué ont été obtenues par mélange de D-Lactose (Sigma-Aldrich Ltd) avec del'eau distillée.2- Hydrolyse par acide sulfurique, acide chlorhydrique et dioxyde de carboneLe substrat a été traité par l'acide sulfurique, l'acide chlorhydrique et par ledioxyde de carbone selon les techniques décrite par Coté etal., (2004) et Olsson etHahn HB., (1996) . La concentration de l'acide, la température et le temps de traitementont été optimisés par la méthode de planification des expériences d'après le procédé deCarlson R. and Nordahl A., (1993).3- Dosage des paramètres de l'effluentAfin de déterminer l’impact des rejets de L.V.R.S. et confirmer la faisabilité etles résultats des traitements effectués, la composition du lactosérum, le pH, la DCO, laDBO5 et le rapport DCO/DBO5 avant et après les traitements ont été cherchées selon lestechniques décrites par Coté etal. (2004) et Abdili (2009).. 41 
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 4. Dosage du lactose et des sucres simplesLes sucres dans les différents milieux sont déterminés par la méthode de l'acidedinitrosalicylique (DNS) décrite par Miller (1969). Elle est basée sur la formation d’unchromatophore entre les extrémités réductrices des sucres et l’acide dinitro-salicylique (DNS). Dans un tube à essai de 20 ml contenant 3 ml de réactif de Miller, on ajoute 2ml de solution à doser. Après chauffage pendant 15 minutes à 100°C et refroidissementà température ambiante, on mesure l’absorbance à 640 nm. Une courbe étalon estpréparée à partir d’une solution mère de 1g/l de glucose par des valeurs allant de 0 à1g/l. La méthode phénol acide sulfurique est utilisée pour évaluer le spectre des sucres-monomères issu de l’hydrolysat(Dubois et al 1956). 
RESULTATS ET DISCUSSIONCe travail est devisé en deux phases présentées dans la figure 1. La premièrepartie s'intéresse à hydrolyser les rejets filtrés de l’industrie de transformation deL.V.R.S. pour libérer des sucres simples. La deuxième partie étudiera la fermentation del'hydrolysat pour la production de la bioéthanol. Cette deuxième partie est encore enrédaction.
1- Caractéristiques du lactosérum de transformation de L.V.R.SPlusieurs indicateurs permettront d’évaluer si un effluent peut être considérécomme polluant. Les tableaux I et II résument quelques paramètres de l'effluent deL.V.R.S.Dans le lactosérum, le lactose représente 90% de la charge en DBO ce quiconstitue en même temps, un substrat valorisable et une menace réelle surl’environnement. En conséquence, ces effluents de fromageries doivent subir un 42 
Protéines, Acides organiques, Matière grasse 
Autres valorisations
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 traitement spécifique afin de réduire considérablement la charge organique avant d’êtrerejetés. Rejet s del’industrie de transformation du lait de la ville Salé (Perméat de lactosérum)  Lactos e, Eau, MinérauxFiltration (Etude séparée)   Hydrolyse acide   Sucres monomères fermentescibles (Glucose, Galactose)  Elimin ation des inhibiteurs de la fermentati on   Fermentation alcoolique   Distillation et déshydrations   Bio-Éthanol  
Phase I
Phase II
Figure 1: Processus de production d’éthanol à partir du rejets de l’industrie de 3transform4ati on du L.V.S. 
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 Tableau I: Caractéristiques physicochimiques de rejet de l'industrie detransformation du L.V.R.S. selon les techniques décrites par Coté etal. (2004) etAbdili (2009) Type d`effluent pH Volume produit DCO (gl) DCO/DBO5 par litre de laitEaux blanches 5,5 à 6,2 3 à 4 2 à 3 1,3 à 1,4Lactosérum 4,3 0,75 50 à 70 1.5Eaux blanches + 4 à 4,5 4 à 5 10 à 12 1,7 à 1,8lactosérum
 Tableau II: Composition de lactosérum de rejet de l'industrie de transformationdu L.V.R.S.Constituants Lactosérum Références de la méthode de dosage et(g/kg)d’analyse Matière sèche 62 Schuck P. etal., 2004Lactose 400 Dubois 1956 ; Butylina S. 2007 ; Miller GL.1969Lajoie D., 1997 Bertrand M., 2002. Butylina S.2007.Schuck P. etal., 2004
Protéines
Minéraux cendreAcidesorganiquesMatière grasse
82.5
41
11
2,1
 44 
Wee etal., 2005 ; 2006
Wee etal., 2005 ; 2006
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 Parmi les pratiques, la filtration a permet de séparer les composants présentsdans le milieu. Les membranes utilisées ont des pores de différentes dimensions selon lesubstrat cherché. Par cette technique, les rejets de L.V.R.S. sont constituésessentiellement d’eau, du lactose, des protéines, des minéraux et de la matière grasse.Les résultats ainsi les références des méthodes de dosage et d`analyse sont présentésdans le tableau II. 2- Hydrolyse du lactoseLe lactose est un diholoside (oudisaccharide), composé d'une molécule de β-D-galactose(Gal) et d'une molécule de α/β-D-glucose (Glc) reliées entre elles par uneliaison osidiqueβ(1-4). Le nom officiel du lactose est le β-D-galactopyrannosyl(1-4)D-glucopyrannose. Il peut être symbolisé par Gal β(1-4) Glc.
Le lactose contenu dans le lactosérum peut être un bon substrat énergétique(Cormier etal., 1991, Morin etal., 1994, Coté etal., 2004). La transformation dulactose présente un grand intérêt pour l’industrie alimentaire. Lelactose doit d'abordêtre segmenté en présence d’une molécule d’eauen D-glucose et en D-galactose (Figure2). L'hydrolyse peut être chimique par des acides ou bien biologique par voieenzymatique Thomet etal. (2005), Yan et Shuzo (2006). 45 
 
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 3- Hydrolyse par le dioxyde de carbone (CO2)Dans les premières expériences nous avons étudié la faisabilité d'hydrolyser lelactosérum par le CO2 dans différentes pressions ont été étudiées (2758, 4137, et 5516kPa(g)) et entre les températures 180°C et 220°C (Figures: 3; 4; 5). Pour le contrôle, lesexpériences ont été exécutés en absence de CO2 (Figure 4).Dans ces figures, nous avons noté une évolution de la concentration des sucres(lactose, galactose et glucose) après l'hydrolyse acide du lactosérum filtré par le dioxydede carbone (CO2). Les concentrations maximales sont obtenues après environ 15minutes de l'expérience (Figures 3 et 4). D'où le lactose est converti en deuxmonosaccharides, le galactose et le glucose. Bien que dans la figure 3 la concentrationdu galactose soit 4 fois supérieure que celle du glucose (0.15 contre 0.04 M) à 15 min.
  
Figure 3: Hydrolyse du lactosérum à 200°C et 2758 kPa(g)par le dioxyde de carbone (CO2), lactose (●), galactose (▲)et glucose (■). 
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Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 La production du galactose est augmentée en diminuant la température, enatteignant une conversion maximale de 47% à 180°C (Figure 5). Les deux sucres sontcomplètement décomposés au-delà de 15 min. Pour le contrôle, la figure 4 représentel'hydrolyse du lactose constitué par CO2. C'est aussi, la formation des deux hexoses aété observée. En principe, le dioxyde du carbone a crée des conditions acidulants pourhydrolyser le lactose. Le CO2 dissous ne baisse pas le pH aux niveaux convenable pourhydrolyser le lactose. Par conséquent, une augmentation de la température étaitnécessaire pour tel hydrolyse. Cependant, à ces hautes températures l'hydrolyse delactose a été observée même en absence de CO2. A haute température l'hydrolyse dulactose n'exige pas le traitement par CO2 (Figure 4) on parle d'un traitement thermique.Aussi au pH naturel de la solution du lactose qui est approximativement 3.5 étaitadéquat pour catalyser l'hydrolyse à 200°C. Cependant, l'addition de CO2 a diminué enoutre le pH de la solution, donc augmenté le taux d'hydrolyse.
  
 Figure 4 : Hydrolyse du lactose constitué à 200°C et 5516 kPa(g)par le dioxyde de carbone CO2 (Symbole sombre) et absence deCO2 (Symbole clair), lactose (●,○), galactose (▲,) et glucose(■,□).  47 
  
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011
  Figure 5 :Comparaison de la concentration du lactose (●,○),galactose (▲,) et glucose (■,□) à 180°C, durant l'hydrolyse acide par CO2 à 4137 kPa(g) (Symbole sombre) et par 0.2 M de H2SO4 (Symbole clair). De la même façon, l'hydrolyse du lactose a été observée sans l'addition d'unacidulant (Figure 4). Ce pendant, le taux de l'hydrolyse était plus rapide comparé à celuidu lactosérum. Ce résultat était inattendu car le pH naturel de lactosérum (~5.0) estsupérieur que le pH naturel des solutions du lactose pur (~3.5). La seule explication estrapportée à l`effet et l`activité des composants de lactosérum principalement lesminéraux au moment de l`hydrolyse. Tels remarques ont été mentionné dans lalittérature d`après Hobman (1984), Aoyama (1999) et Coté etal., (2004).  4- Hydrolyse par acides sulfurique et acide chlorhydriqueNous avons comparé l'effet de dioxyde du carbone avec l'effet de l'acidesulfurique (entre 0.15 et 0.5M) et l'acide chlorhydrique (entre 0.5 et 1M) sur l'hydrolyse 48 
Rev. Microbiol. Ind. San et Environn. Vol 5, N°2, p : 39-53 Eloutassi et al.,2011 du lactosérum. Dans les mêmes conditions, et pour fournir un pH de 3.7, nous avonsajouté 0.2M de H2SO4 et 0.9M de HCl. Les résultats de cette expérience sontcomparables à ceux produit par le dioxyde du carbone (Figure 5 et 6). Ces figuresreprésentent des courbes typiques obtenues pendant l'hydrolyse. La concentration dulactose diminue, alors que les concentrations du galactose et du glucose augmentent.         Figure 6 :Concentration du lactose (●), galactose (▲) etglucose (■) durant l'hydrolyse acide par HCl (1M) à90°C. CONCLUSION Le procédé d'utiliser le lactosérum comme source de substrat a le mérite d’êtredépolluant et valorisant par la production de molécules bioénergétiques fermentesciblesen bioéthanol.Il est considéré comme une très bonne forme d’énergie renouvelable,propre et ne générant pas de gaz carbonique (CO2) supplémentaire dans l’atmosphère.Ce genre de procédé peut aussi améliorer les revenus des unités industrielles des paysagricoles.
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