(à suivre) Equations des ondes et de la chaleur sous Mupad et Matlab
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1 2 7 7 8 8 10
13 13 14
19 19 19
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TABLE
DES
MATIÈRES
Chapitre 1
Séries de Fourier
On considère ici des fonctions définies surR,à valeurs réelles ou complexes, qui sont périodiques de périodeT .Si on poseω=2πT,on a parmi les fonctions pério-diques des fonctions très particulières, appeléespolynômes trigonométriques. Ce sont les fonctions de la forme p f(t) =α0+X[αncos(nωt) +βnsin(nωt)],(1.1) n=1 oùα0, ..., αn, β1, ..., βn∈C. Sifest périodique de périodeTet continue par morceaux surR,on peut associer de maniére naturelle àfunesérie trigonométrique formellede la forme +∞ S(f)(t) =α0+X[αncos(nωt) +βnsin(nωt)], n=1 appeléesérie de Fourierdef.Les liens entre la fonctionfet sa série de Fourier, ou, en d’autres termes, la possibilité d’approcher la fonctionfpar les polynômes trigonométriques formés par les sommes partielles de sa série de Fourier, sont l’objet de ce Chapitre. Les phénomènes de convergence sont subtils : quandfest continue, c’est la "moyenne de Cesaro" des sommes partielles de la série de Fourier defqui converge versfle théorème de Fejer, et quand, voir fest de classeC1 par morceaux, la série de Fourier defconverge pour touttvers la demi-somme des limites à droite et à gauche defent,voir le théorème de Dirichlet. Enfin la bonne notion de convergence pour les séries de Fourier est la convergence en moyenne quadratique,donnée par le théorème de Plancherel-Parseval. Afin de faciliter l’accès à ces résultats, d’un intérêt fondamental en Physique (les séries de Fourier ont été inventées par Fourier pour étudier l’équation de la chaleur), nous les donnons ici sans démonstration, en les illustrant par deux exemples. On trouvera les démonstrations dans leCours d’Analyse, accessible sur le site de l’ESTIA. 1
2 SÉRIES DE FOURIERCHAPITRE 1. 1.1 Série de Fourier d’une fonction périodique On dit qu’une fonction estcontinue par morceauxsurRsifadmet une limite à droite et à gauche en tout point et sifn’admet qu’un nombre au plus fini de points de discontinuité sur tout intervalle fermé borné deR.Dans ce cas lon peut calculerRbaf(x)dxpoura, b∈R. Définition 1.1.1Soitfune fonction définie surR.On dit quefest périodique de périodeTs’il existeT >0tel quef(x+T) =f(x)pour toutx∈R.Dans ce cas on dit queTest une période def. Notons que siTest une période def,alorsnTest aussi une période defpour toutn≥1.D’autre part sifest périodique de périodeTalorsfest continue par morceaux surRsi et seulement sifest continue par morceaux sur[0, T],c’est à dire si et seulement sifadmet un nombre au plus fini de discontinuités sur[0, T] et admet une limite à droite en0,une limite à gauche enT ,et une limite à droite et à gauche en toutx∈[0, T]. Supposonsfcontinue par morceaux et périodique de périodeT ,et soita∈R. Un calcul élémentaire donne T Za+f(x)dx=Z0Tf(x)dx∀x∈R.(1.2) a Définition 1.1.2Soitfune fonction périodique de périodeTcontinue par mor-ceaux surR.On pose
a0(f) =T1Z0Tf(t)dt, et pourn≥1,avecω=2Tπ, an(f) =T2Z0Tf(t)cos(nωt)dt, bn(f) =T2Z0Tf(t)sin(nωt)dt. Les nombres ci-dessus sont appelés lescoefficients de Fourieret on définit lasérie de Fourierdefpar la formule +∞ S(f)(t) =a0(f) +X[an(f)cos(nωt) +bn(f)sin(nωt)]. n=1
1.1. SÉRIE DE FOURIER D’UNE FONCTION PÉRIODIQUE
3
En physique le nombreωest appelé lasatipulno,a1(f)cos(ωt) +b1(f)sin(ωt) est appelé leterme fondamentaletan(f)cos(nωt) +bn(f)sin(nωt)est appelé la neque,harmoniouharmonique de rang n. D’autre part, sifest à valeurs réelles, on peut poserρn(f) =qan2(f) +bn2(f).Il existe alorsφn(f)∈[0,2π[tel quean=ρn(f)cos(φn(f)), bn(f) =ρnsin(φn(f)). Avec la conventionρ0(f) =|a0(f)|, φ0(f) = 0sia0(f)>0, φ0(f) =πsia0(f)<0, la série de Fourier defs’écrit alors sous la forme +∞ S(f)(t) =Xρn(f)cos(nωt−φn(f)). n=0 Le nombreρn(f)est appelé en Physiquel’amplitude d’ordre n,tandis queφn(f) est appelé laphased’ordren.Notons que cette phase est indéterminée siρn(f) = 0.
Signalons qu’il n’y a a priori aucune raison pour que la série de Fourier defsoit convergente, et ceci est d’ailleurs faux si on suppose seulement quefest continue par morceaux, ou même quefest continue. Notons également quecos(nω(t+T)) = cos(nωt+ 2πn) =cos(nωt)et de mêmesin(nω(t+T)) =sin(nωt+ 2πn) = sin(nωt),intervenant dans la série de Fourier d’une fonctiondonc les fonctions périodique de périodeTsont également des fonctions périodiques de périodeT . On a l’observation élémentaire suivante.
Proposition 1.1.3Soitfune fonction périodique continue par morceaux surR. (i) Sifest paire, alorsbn(f) = 0pourn≥1. (ii) Sifest impaire, alorsan(f) = 0pourn≥0. Exemple 1.1.41) Soitfla fonction paire, périodique de période2πtnvéfiari f(t) = 1sit∈[0,2π[, f(t) = 0sit∈[π2, π].Alorsfest continue par morceaux surR,et la série de Fourier defest donnée par la formule 2+∞ S(f)(t+21=)nX=02(n−+1)n1cos((2n+ 1)t)(1.3) π
2) Soitgla fonction périodique de période2πévafiirtng(t) =tsit∈[0, π], g(t) = 2π−tsit∈[π,2π].Alorsgest continue surR,et la série de Fourier de gest donnée par la formule
S(g)(t) =π2−4πn+X=∞0cos2(((n2n+1)1+2)t)
(1.4)
4 SÉRIES DE FOURIERCHAPITRE 1. En effetfest continue entsit6=π2+kπzpour toutk∈Z, fadmet une limite à droite nulle et une limite à gauche égale à1en2π+kπpourkentier relatif pair, etfadmet une limite à gauche nulle et une limite à droite égale à1en2π+kπ pourkentier relatif impair. Commefest paire, on abn(f) = 0pourn≥1.D’autre part a0(f)=12Z02πf(t)dt21=πZ−ππf(t)dt12=πZ−π2π2dt=12. π Pourn≥1,on obtient
22π an(f 2) =πZ0f(t)cos(nt)dt=π1Z−ππf(t)cos(nt)dt=1πZ−2ππ2cos(nt)dt π t)2 =πsni(nn−2π=2πins(nn2π). Sinest pair, ceci donnean(f) = 0.Sin= 2m+ 1est impair, on asin(n2π) = sin(π+mπ) = (−1)m,et on obtient la série de Fourier def. 2 Considérons maintenant la fonctiong.Pourt∈[0, π],on ag(−t) =g(2π−t) = 2π−(2π−t) =t=g(t),doncgest paire. De plusgest continue sur[−π, π],et g(π) =g(−π) = 0,ce qui montre quegest continue surR. Commegest paire, on abn(g) = 0pourn≥1.D’autre part a0(g21=)πZ−ππ|t|dt=1πZ0πtdt2=.π Pourn≥1,on obtient (nt)dt=2tcos an(g22=)πZ−ππ|t|socπZ0π(nt)dt. En posantu=t, dv=cos(nt),soitdu=dt, v=sin(nt)on obtient, en intégrant n, par parties, an(g) =π2istnn(nt)02π−2πZ0πnsni(nt)dt2=πZ0πnnsi(nt)dt − =−2π−ncso(2nt)0π=π2(−n12)n−n12. Sinest pair, ceci donnean(g) = 0,et sin= 2m+ 1est impair, on obtient an(g) =−(2m+41)2,ce qui donne la série de Fourier deg.
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1;
On donne une représentation graphique sous Matlab defetg.
6 SÉRIES DE FOURIERCHAPITRE 1. Le résultat suivant décrit une situation, celle des" polynômes trigonométriques," où le calcul des coefficients de Fourier est trivial. Proposition 1.1.5Supposons quefest définie pourt∈Rpar la formule p f(t) =α0+X[αncos(nωt) +βnsin(nωt)]. n=1 Alorsan(f) =αnpour0≤n≤p, bn(f) =βnpour1≤n≤p,etan(f) = bn(f) = 0pour toutn≥p+ 1,de sorte quefcoincide avec la somme de sa série de Fourier. Preuve : On a, pourn≥1, Z0Tcos(nωt)dt=sin(nωt)T ω0= 0, − Z0Tsin(nωt)dt=ωsco(nωt)T0= 0, T1ZT dt= 1 0,
et on voit quea0(f) =α0. D’autre part on a, pourn≥1, T2Z0Tcos2(nωt)dt=T2Z0Td2t+T2Z0Tcos2(2nωt)=1, T2Z0Tsin2(nωt)dt=T2Z0Td2t−T2Z0Tcos22(nωt)dt= 1, et pourn≥1, m≥1, m6=n, 2T TZcos(nωt)cos(mωt)dt 0 =T2Z0Tcos((m+2n)ωt)dt+T2Z0Tcos((n−2m)ωt)dt= 0, 2T s TZ0in(nωt)sin(mωt)dt 2T TZ0cos((m+2n)ωt)dt+T2Z0Tcos((n−2m)ωt)dt= 0, =− Enfin pourn≥1, m≥0,on a
(1.5) (1.6)
(1.7) (1.8)
(1.9)
(1.10)
1.2. PRINCIPALES PROPRIÉTÉS DES SÉRIES DE FOURIER
7
T2Z0Tsin(nωt)cos(mωt)dt 2 =Z0Tsin((m+2n)ωt)dt+T2Z0Tsin((n−2m)ωt)dt= 0.(1.11) T D’autre part sigethsont deux fonctions continues par morceaux surR,répio-diques de périodeT ,on a, pourα, β∈C, n≥0,par linéarité de l’intégrale de Riemann
an(αg+βh) =αan(g) +βan(h), et de même, pourn≥1,
(1.12)
bn(αg+βh) =αbn(g) +βbn(h).(1.13) La proposition résulte alors immédiatement des identités ci-dessus.♣
On a dans le même ordre d’idées le résultat suivant . Proposition 1.1.6Soitω >0,et supposons quen+P=∞0|αn|<+∞etn+P=∞1|βn|< +∞. Alors la fonctionfdéfinie par la formule +∞ f(t) =α0+X[αncos(nωt) +βnsin(nωt)], n=1 est bien définie, continue, périodique de périodeT=2ωπ,et on a an(f) =αn∀n≥0,
bn(f) =βn∀n≥1.
1.2 Principales propriétés des séries de Fourier 1.2.1 Théorème de Lebesgue On a le théorème suivant (dont une version plus générale est due à Lebesgue). Théorème 1.2.1Soitfune fonction continue par morceaux sur un intervalle fermé borné[a, b]. Alors lim|s|→+∞Rabf(t)eistdt= 0.
CHAPITRE 1. SÉRIES DE FOURIER
8 On en déduit le corollaire suivant Corollaire 1.2.2Soitfune fonction périodique de périodeT, continue par mor-ceaux surR.On a alors limn→+∞an(f) =limn→+∞bn(f) = 0. Ces résultats restent en fait valables pour les fonctions intégrables au sens de Lebesgue sur[a, b]et pour les fonctions périodoques de périodeTintégrables au sens de Lebesgue sur[0, T].Ce corollaire explique pourquoi les coefficients de Fourier des deux fonctions étudiées au paragraphe précédent convergent vers0, et montre une certaine tendance des séries de Fourier à converger. La réalité est beaucoup plus subtile : il n’est pas vrai que la série de Fourier d’une fonction fcontinue et périodique surRconverge simplement versf,ou même converge simplement.
1.2.2 Théorème de Fejer Pour les fonctions continues périodiques, on a le résultat suivant, dû à Fejer (de même que plus haut , on poseω=2TπpoutT >0). Théorème 1.2.3Soit Soitfune fonction périodique de périodeT, continue sur R.Pourt∈R,ponssoS0(f)(t) =a0(f), p Sp(f)(t) =a0(f) +X[an(f)cos(nωt) +bn(f)sin(nωt)], n=0 pourp≥1,et , pourp≥0, p σp(f)(t) =p+11XSm(f)(t). m=0 Alors la suite(σp(f))p≥0converge uniformémentversfsurR,c’est à dire que limn→+∞supt∈R|σp(f)(t)−f(t)|= 0. Ce résultat peut en particulier s’appliquer à la deuxième fonction étudiée à l’exemple précédent.
1.2.3 Théorème de Dirichlet Définition 1.2.4Soitfune fonction périodique de périodeTsurR.On dit que fest de classeC1par morceaux surRquand les trois conditions suivantes sont vérifiées : (i)fest continue par morceaux surR.
1.2. PRINCIPALES PROPRIÉTÉS DES SÉRIES DE FOURIER9 (ii)fest dérivable sur[0, T]privé d’un ensemble vide ou fini, etf0admet une limite à droite en0,une limite à gauche enT ,et une limite à droite et à gauche en toutt∈]0, T[. Une vérification de routine montre que pour que la condition (ii) soit vérifiée il faut et il suffit qu’elle soit vérifiée sur un intervalle quelconque de la forme[a, a+T], aveca∈R. On a le théorème de Dirichlet. Théorème 1.2.5Soitfune fonction périodique de périodeT ,de classeC1par morceaux surR.Pourt∈R,notonsf+(t)la limite à droite defentetf−(t)la limite à gauche defent. Alors la série de Fourier defconverge pour toutt∈R,et on a, pourt∈R, +∞nωt) +bn(f)sin(fnω+(t) +f−(t) a0(f) +X[an(f)cos(t)] =. n=12 Exemple 1.2.61+∞( 1) a sérieP− ) Ln=0 2n+1ncos((2n+ 1)t)converge pour toutt∈R,et on a, pourk∈Z, n+X=∞02(n−)+1n1cos((2n+ 1)t) = 4π∀t∈]−π+22kπ,2π+ 2kπ[, n+X=∞0(2n−1)+n1cos((2n+ 1)t) =−4π∀t∈2]π+ 2kπ,32π+ 2kπ[. 2) La sérien+P=∞0cos((2(n2+n1+)12)t)converge sur[−π, π]versπ8(π−2|t|).En particulier n+X=∞0(2n1)1+2=π82,n+X=∞112=π62.(1.14) n En effet considérons la fonctionfintroduite plus haut, qui est égale à1pour t∈]−π2+ 2kπ,π2+ 2kπ[et à0pourt∈]2π+ 2kπ,23π+ 2kπ[.Cette fonction est de classeC1, car sa dérivée est nulle surpar morceaux R\πZ.on a donc n 12+π2n+X=∞0(2n−1+)1cos((2n+ 1)t) = 1∀t∈]−2π+ 2kπ,2π+ 2kπ[, 21+2πn+X=∞02(n−)+1n1cos((2n+ 1)t) = 0∀t∈]π2+2kπ,23π+ 2kπ[,