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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 2006-2007 ______________________________________________________________ 1. ANALYSE QUANTITATIVE DES MÉDIAS. “Content analysis is a research technique for the objective, systematic and quantitative description of the manifest content of communication.” (Berelson, 1952, p.18). 1.1. DE L’ECHANTILLON AU CORPUS Il faut définir les messages qui seront soumis à l’analyse de contenu : il s’agit du corpus. Il faut d’abord définir la population de référence qui nous intéresse, en fonction notamment du lieu (pays, région), de l’époque considérée (année, …), du type de médias considérés (presse, télévision, radio, …) et éventuellement de la catégorie de messages (éditoriaux, articles de presse, journaux télévisés, communiqués de presse, dépêches d’agence, …). NOTIONS DE BASE EN ÉCHANTILLONNAGE i. Tous les éléments de la population sont-ils examinés ? NON : relevé partiel / échantillonnage OUI : relevé exhaustif ↓ ii. La sélection est-elle réalisée selon des règles fixes ? OUI NON : sélection arbitraire ↓ iii. Si oui, ces règles reposent-elles sur un processus aléatoire ? OUI : sélection aléatoire NON : échant. par choix raisonné ↓ iv. Le processus se déroule-t-il en une étape ? OUI ON ↓ v. Le processus est-il basé sur une ...

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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 ______________________________________________________________ 1. ANALYSE QUANTITATIVE DES MÉDIAS. ______________________________________________________________
“Content analysis is a research technique for the objective, systematic and quantitative description of the manifest content of communication.” (Berelson, 1952, p.18). 1.1.DE LECHANTILLON AU CORPUSIl faut définir les messages qui seront soumis à l’analyse de contenu : il s’agit ducorpus. Il faut d’abord définir lapopulation de référenceen fonction notamment du lieunous intéresse,  qui (pays, région), de l’époque considérée (année, …), du type de médias considérés (presse, télévision, radio, …) et éventuellement de la catégorie de messages (éditoriaux, articles de presse, journaux télévisés, communiqués de presse, dépêches d’agence, …). NOTIONS DE BASE EN ÉCHANTILLONNAGEi.Tous les éléments de la population sont-ils examinés ? NON: relevé partiel / échantillonnageOUI: relevé exhaustif ii.La sélection est-elle réalisée selon des règles fixes ? OUI NON: sélection arbitraireiii.Si oui, ces règles reposent-elles sur un processus aléatoire ? OUI: sélection aléatoireNON: échant. par choix raisonné iv.Le processus se déroule-t-il en une étape ? OUI NON v.Le processus est-il basé sur une définition de groupes homogènes avant le tirage dans lesquels on tire au sort des échantillons aléatoires simples ? NON OUI: échantillon stratifié i.Ou alors en unités spatiales et ensuite on relève l’information de tous les éléments de ces unités spatiales ? NON: échantillon aléatoire simpleOUI: échantillon par grappes
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 Les échantillonnages les plus utilisés en analyse de contenu des médias sont : - lechoix raisonné: se fixer quelques quotidiens (par exemple) au départ, puis les passer au crible tous les jours sur une période donnée. - l’échantillonnage pargrappes: on sélectionne un ensemble d’entités, p.ex. un ensemble d’exemplaires de journaux dont on analyse tous les articles, chaque édition du journal formant une grappe. Cela est particulièrement adapté aux analyses sur les caractéristiques générales des médias. Pour les caractéristiques fines, il serait peut-être mieux d’échantillonner les messages individuels (articles p.ex.), par échantillonnage élémentaire ou stratifié. - l’échantillonnagesystématique: définir un intervalle de temps et un nombre d’objets. Imaginons qu’on souhaite étudier 24 numéros sur une année, 365 / 24=15,2 alors il faut sélectionner une date au ème hasard puis, après, retenir chaque 15 édition. - l’échantillonstratifié: définir des strates homogènes, avec des caractéristiques intéressantes pour l’étude puis effectuer une tirage au sort dans chaque strate : Strates de thèmes, strates régionales, strates linguistiques, strates selon type de médias (presse régionale, presse nationale, …), mois. Souvent, on procède à un échantillonnage à plusieurs degrés : La première étape est très souvent un choix raisonné pour délimiter les médias qu’on va traiter. Les variables retenues sont souvent : la zone linguistique, le type et la taille de l’auditoire/lectorat, le lieu d’édition, la zone de distribution, l’affiliation politique, le moment de la publication. Pour les étapes ultérieures on préfère utiliser l’échantillonnage probabiliste. Il y a diverses unités d’échantillonnage : le périodique, le numéro de périodique, la page, l’article, le paragraphe, le thème, la phrase, le mot ; la chaîne de télévision/station de radio, le jour, l’heure, l’émission, la séquence, (également : le thème, la phrase, le mot), ou encore l’annonce publicitaire, le communiqué de presse, etc. Quelques règles approximativesqu’on trouve parfois dans la littérature,afin de définir une taille d’échantillon minimale pour étudier les caractéristiques générales d’un média, ses aspects morphologiques : - quotidiens : minimum 12 à 14 exemplaires (l’équivalent de 2 semaines) par an. - hebdomadaire : échantillon stratifié mensuel avec au minimum un numéro par mois ou 1 échantillon aléatoire simple de 14 numéros - TV, radio : au minimum 2 bulletins de nouvelles sélectionnés aléatoirement chaque mois (deux journaux télévisés (JT) par exemple).
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 Si on veut être de plus précis : 2 (1 , 96 )p(1p) Pour calculer la taille de l’échantillon, on peut utiliser la formule n =, 2 e 2 2 et poser p=0,5 pour la marge d’erreur maximale, donc p(1-p) =0,25. Donc on a n=1,96 / 4e .Cette formule n’est valable que si on a n>30 et un échantillon aléatoire simple (EAS), non pondéré. Autre procédure : la « semaine construite » Ou alors utiliser la procédure suivanteP.ex. sélectionner 12 semaines au hasard : ère 1 semainelundi ème 2 semainemardi ème 3 semainemercredi ….ème 12 semainevendredi Cela revêt une grande importance, car, l’information du lundi peut être plus influencée par les résultats sportifs du week-end précédent et l’information du vendredi peut contenir plus d’informations sur les festivals, les concerts, les manifestations du week-end à venir. L’information publiée le week-end et souvent différente des infos de la semaine. __________________________________________________________________________________1.2.ENREGISTREMENT,NUMÉRATIONIl faut délimiter le message en vue de l’analyserdéfinir desunités:  unitésdocumentaires: article, annonce publicitaire, JT, bulletin d’informations à la radio, ou une nouvelle à l’intérieur du bulletin d’info, etc. (ou unités « rédactionnelles » dans quotidiens: articles, éditoriaux, reportages, tribunes libres, commentaires, revues de presse, bandes dessinées, courrier des lecteurs, renseignements pratiques, etc.). unitéslexicales: mots et phrases (surtout pour les études lexicométriques). unitéssémantiques: thèmes qui n’ont pas d’existence a priori et doivent donc être délimitées par le chercheur. Ensuite il faut une numérationunemesure: lesfréquences: l’hypothèse est que plus un phénomène est traité fréquemment, plus il est important, donc plus un thème est considéré comme important par les journalistes, plus il est abordé souvent. On peut pondérer les fréquences. Selon qu’un thème est abordé en première page, ou en ouverture du JT, ou de façon moins prononcée, ce n’est pas pareil. On peut donc attribuer un poids différent. Par
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 exemplela mise en valeurdans le journal. Il faut donc analyser, dans la presse écrite, l’emplacement, le titrage et la présentation (illustration, typographie, structure), ou alors l’emplacement de la nouvelle dans un JT, la durée du reportage, etc. la surface. Même type d’hypothèse : plus les journalistes attachent de l’importance à un sujet, plus la surface de l’article est importante. Par contre, un texte bref a plus de chances d’être lu en entier par plus de lecteurs. ladurée: la durée d’une nouvelle est un indicateur de l’importance qui lui est accordée. Logiquement, se mesure en minutes, secondes. QUELQUES REMARQUES FONDAMENTALES POUR LA QUANTIFICATION DE CARACTÉRISTIQUES MORPHOLOGIQUES- attention au format de la presse, notamment le format tabloïd qui est plus petit, donc la surface de l’article ou du titre n’est pas un bon indicateur en valeur absolue. - la place occupée par la publicité varie d’un quotidien à un autre. - la presse ‘’de boulevard’’ est plus coutumière des unes accrocheuses, des grands titres, des photos de grande taille. __________________________________________________________________________________2.LES ENQUETES PAR QUESTIONNAIRE. ______________________________________________________________ Trois règles d’or : - le répondant comprend-il la question ? - le répondant est-il capable d’y répondre ? - le répondant souhaite-t-il répondre ? 1. Principes généraux les questions fermées (simples/ avec plus de deux modalités / multiréponses) les questions ouvertes (nécessitent un travail de codification, on peut aussi avoir questions semi-ouvertes) la formulation des questions, généralités : équilibre entre réduire les ambiguïtés et la nécessité de questions courtes plusieurs questions courtes sont mieux qu’une question longue et complexe, mais rallongent le questionnaire éviter les questions floues ou incompréhensibles, ainsi que le vocabulaire technique, argotique et les abréviations 2. Aspects cognitifs généraux traquer les ambiguïtés et les connotations lourdes principales lignes directrices éviter : doubles négations, deux questions en une, longues listes de modalités, questions hypothétiques ou causales.
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 3. Plus précisément : la mémoire et les connaissances du répondant facteurs influençant la mémoire évaluer la difficulté de la tâche demandée évaluer les capacités cognitives des répondants les modalités sont interprétées comme un cadre de référence, le répondant cherche à connaître vos intentions et à trouver « la bonne réponse » désirabilité sociale et politesse question cruciale de la période de référence et des souvenirs du répondant autres points : saillance d’un événement, souvenir déplaisant ou non, etc. les fréquences : échelles détaillées ou peu spécifiques (souvent, rarement, jamais) ? voir point 7. 4. Questions d’attitude et d’opinion Remarque générale : les attitudes, les opinions, sont des entités très complexes qui sont difficiles à définir et à mesurer. remarques générales il convient de toujours les tester intensivement plus délicates que les questions « factuelles » aspect le plus controversé, y compris parmi les spécialistes des enquêtes par questionnaire d’accord ou pas d’accord ? Attention au biais d’acquiescement. Faut-il une modalité « médiane » ? le répondant a-t-il vraiment une opinion ? La rubrique « sans opinion » et les diverses possibilités, soit filtrer, soit proposer une rubrique sans opinion, soit ne pas proposer. satisfait ou insatisfait ? il y a un biais positif. Équilibrer les échelles de réponses, autant de modalités positives que négatives. 5. Questions gênantes, sensibles. Y a-t-il des limites ? confidentialité plusieurs approches : tout le monde (vous n’êtes pas seul), certaines personnes, vous êtes en bonne compagnie, méthode de l’urne, … 6. Le questionnaire auto-administré : difficultés en termes de conception du questionnaire, taux de non-réponse et rappels. Il faut que le questionnaire soit facile à remplir. Dites au répondant comment indiquer les réponses : faut-il cocher une case, mettre un « vu » à côté, tracer un cercle autour d’un chiffre, etc. Y a-t-il une ou plusieurs réponses possibles ? Evitez au maximum les filtres, et s’ils sont absolument nécessaires, indiquez-les de façon univoques. Présentez les réponses de façon très lisible.
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 7. Les échelles : certains pensent que les échelles en 11 points sont idéales, d’autres plutôt 5 à 7 points. Il n’y a pas de preuve concluante pour savoir s’il vaut mieux avoir des échelles paires ou impaires. Débat sur les catégories neutres (point médian et « ne sait pas »), qui parfois traduisent plutôt un manque d’intérêt qu’un manque de connaissances. __________________________________________________________________________________STRUCTURE DU QUESTIONNAIRE
1. Au début :
- disposer de procédés scientifiques pour sélectionner les répondants au sein des unités sélectionnées (souvent : un individu au sein d’un ménage)
- identificateur (ID number) - date de l’interview (éventuellement l’heure) - descriptif du thème de l’enquête et inciter les personnes à participer - des instructions sur la façon de remplir le questionnaire / de répondre aux questions - indiquer la nature volontaire de la participation et surtout la garantie de l’anonymat - les premières questions doivent être intéressantes, avoir du sens. Doivent être faciles à comprendre et il doit être facile d’y répondre. 2. Durant la passation du questionnaire : - l’enquête doit rester intéressante et avoir du sens - des questions bien rédigées et bien conçues - introduire des définitions et des instructions spéciales, pour les répondantes et / ou pour les enquêteurs - être très attentif aux effets de contexte et à l’ordre des questions - indiquer de façon très claire les transitions entre les diverses sections du questionnaire - si possible avoir des questions numérotées et de bons filtres Pour les approches« papier et crayon »: - choisir un format facile à manier - avoir une mise en page professionnelle et agréable
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 3. Vers la fin - Les questions sensibles, gênantes, sujets tabous - les questions sociodémographiques en général, notamment le revenu, l’âge et autres questions « sensibles ». Problème si l’interview est interrompue. 3. A la fin - remerciements - après l’interview, recueillir les éventuels commentaires des interviewers
Pour les approches « papier et crayon » : - comment retourner le questionnaire (enquêteurs ou répondants) __________________________________________________________________________________PRÉTESTS ET PHASE PILOTE1. Travail exploratoire - explorer de nouveaux thèmes - tester la faisabilité de méthodes inhabituelles - se concentrer sur des sujets problématiques - recourir éventuellement à des méthodes qualitatives : entretiens, focus groups, observation directe 2. Test des questions - compréhension des questions et des concepts utilisés - les enquêteurs arrivent-ils à poser les questions ? - est-ce que les questions amènent le type de réponses souhaitées ? - tester le questionnaire dans son ensemble, fluidité 3. Répétition générale (rehersal pilots) - tester la procédure globale dans les conditions de l’enquête principale - estimer les taux de réponse - estimer la durée de l’interview et les plannings - prévoir des codes pour les questions semi-ouvertes - établir des routines
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 Informations recherchées : 1) Problèmes de signification. 2) Difficultés des tâches demandées, efforts de mémoires, complexité du thème, etc. 3) Intérêt et attention des enquêteurs, plutôt enthousiaste ou plutôt las et ennuyé. Se plaint-il / elle de la durée ? 4) Déroulement plutôt fluide et non-problématique ou plutôt heurté. 5) l’ordre des questions, la structure du questionnaire. 6) durée du questionnaire, y a-t-il des questions très longues ? 7) état d’esprit du répondant, est-il / elle à l’aise ou plutôt embarrassé/e ? __________________________________________________________________________________3. CONSÉQUENCES DU CHOIX D’UNE MÉTHODE __________________________________________________________________________________3.1. Approche quantitative par questionnaire : 3.1.1.CONSEQUENCES PRATIQUES- En amont de la prise d’information principale, on réalise une enquête pilote. Eventuellement, encore plus en amont, phase qualitative exploratoire. - Rédaction du questionnaire : nécessite un savoir-faire important. Mise en place et passation sont très lourdes, en général on interroge beaucoup d’individus. Souvent un institut privé est mandaté. - Définir un codebook : nom de la variable, descriptif de la variable, nombre de positions et de décimales, type de variable. - Les différentes méthodes de collecte de données: Computer Assisted Telephone Interviewing (CATI), Computer Assisted Personal Interviewing (CAPI), auto-administré/épistolaire (risque d’un taux élevé de non-réponse). - Choisir longitudinal ou transversal. - Comparaison de deux enquêtes : T = C+P+M Couverture + Non-réponse + Mode de collecte. - Contrôles de qualité : Valeurs extrêmes et valeurs aberrantes, taux de non-réponse globale et partielle Souvent, emploi de données existantes, de bases de données officielles. - Contrat de prestation - Réévaluer les indicateurs envisagés, recodages, autres indicateurs - Problèmes de représentativité, de distorsions, de sous-représentation et de nombre de cas trop faibles.
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 3.1.2.CONSEQUENCES THÉORIQUES ET ÉPISTÉMOLOGIQUES- Conception classique : facteurs sociodémographiques et socioprofessionnels expliquent des comportements, des pratiques, des attitudes/opinions. Vision : système social ou structure sociale, explications en terme d’agents sociaux mus par leur inconscient plutôt que d’acteurs sociaux ayant des raisonnements conscients qui initient l’action : on peut parler de psychanalyse sociale (Bourdieu). - Plus récemment, vision plus fine et plus complexe, doit aussi intégrer aspects « subjectifs » et permettre de mettre en exergue les contradictions et les paradoxes du système social, ou des homologies structurales. Enfin, au sein d’une même catégorie sociale existe une grande hétérogénéité de comportements et de goûts et même des différences intra-individuelles. - La statistiqueinférentiellesuppose un modèle, des hypothèses, et donc une conception traditionnelle : Variables indépendantes variable dépendante, p.ex. dans un modèle de régression. Statistique descriptive, par contre, ne nécessite pas de modèle a priori, donc autres approches (homologies, paradoxes, contradictions) sont possibles, p.ex. l’analyse des correspondances. - Bourdieu : ce qu’on perd en richesse et en finesse, on le gagne en systématicité. - Critères de validité (externe) reposent sur les lois des grands nombres et du hasard, donc de la statistique: représentativité, intervalles de confiance, tests de significativité, etc. __________________________________________________________________________________ 3.2. Enquêtes par entretiens 3.2.1.CONSÉQUENCES PRATIQUES-L’erreur fréquente est de croire que cela est plus facile qu’une approche par analyse statistique sur des données quantitatives. Faux : il est souvent moins complexe de se fournir une base de données existante et de réaliser des analyses statistiques simples. - Rédaction du guide d’entretien : règles moins formalisées, structure est moins décisive que dans questionnaire. - Généralement, phase pilote et phase d’enquête se recoupent partiellement, les premiers entretiens faisant office de test. - Maîtrise de techniques d’interviews, notamment techniques de relances, qui sont assez complexes. Savoir-faire relationnel est nécessaire. On ne veut pas « forcer » les réponses des interviewés, mais on souhaite traiter certains thèmes. - Il faut trouver sa technique pour ne rien perdre de l’information : enregistreur/dictaphone, caméra, prise de note.
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 - Réalisation peut être éprouvante affectivement. Il peut également y avoir un écart social important entre le chercheur/interviewer et l’interviewé. - Sélection des interviewés est complexe. Il n’existe pas de règles aussi bien définies que les règles d’échantillonnage pour les méthodes quantitatives. Il s’agit généralement d’un choix raisonné. - Travail très conséquent de retranscription. - Connaissance de techniques d’analyses de contenu. L’analyse thématique peut être très lourde. - Souvent cette approche pose un problème de légitimité auprès « profanes », des non-spécialistes des sciences sociales. 3.2.2.CONSÉQUENCE THÉORIQUES ET ÉPISTÉMOLOGIQUES- Davantage axé sur contenus conscients, raisonnements, représentations sociales. On met en principe moins l’accent sur les déterminants socioéconomiques, démographiques et socioprofessionnels, dont on ne nie bien entendu pas l’existence ni l’influence. - Permet de mettre en exergue la complexité, la richesse, les contradictions. Il n’y a pas, de la part du chercheur, de pré-catégorisation de l’univers des réponses possibles, qui est donc en principe infini au début de la campagne d’entretiens. - La tentation de quantifier les résultats existe toujours dès qu’on atteint un certain nombre d’entretiens réalisées. - Permet aussi de bien plus approfondir les approches biographiques, mais attention à « l’illusion biographique » (Bourdieu). - Les critères de validité sont d’une autre nature : principe de saturationen élargissant au maximum le spectre des interviewés (selon des variables sociodémographiques pertinentes par rapport à la problématique) et continuer les entretiens jusqu’à qu’aucun n’élément nouveau ne voie le jour. Il n’est pas vraiment possible de parler de représentativité - Débat entre défenseurs des entretiens comme illustration d’une théorie et approfondissement, et les représentants de laGrounded theory.
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Faculté des sciences économiques et sociales / Département des sciences de la société Statistique et méthodologie pour les sciences sociales 20062007 __________________________________________________________________________________3.3. L’analyse (quantitative) de contenu des médias 3.3.1. Les conséquences pratiques - Etape initiale exploratoire de lecture, d’écoute ou de visionnage. - Définir la « population de référence ». Le choix final nécessite une bonne connaissance des méthodes d’échantillonnage si l’enquête porte sur une longue période et une très bonne connaissance des médias du pays ou de la région. - Avoir accès à des bases de données d’articles, ou simplement à une grande quantité de médias. Enregistrer les flashs d’informations, les reportages, ou toute autre émission/diffusion sur laquelle se porte l’intérêt du chercheur à la radio et à la télévision. Enorme travail, nécessitant la participation de plusieurs personnes, généralement sur une base quotidienne. - Définir le cadre temporel de la recherche. Problème assez complexe. - Lourd travail d’analyse thématique, y compris parfois préparation à l’avance d’une grille d’analyse, de codes / catégories (qui est adaptable a posteriori). Prétest avec plusieurs codeurs est souhaitable. 3.2.3. Conséquences théoriques et épistémologiques - Les critères de validité, pour autant que l’on ait recouru à une sélection non arbitraire des éléments du corpus, sont similaires à ceux des études quantitatives par questionnaire. - 2 grandes catégories de variables : - endogènes : liées au medium lui-même et à son contenu - exogènes : contexte socioculturel et économique dans lequel les médias opèrent. Ouvrent un champ d’analyse très vaste. - D’où 2 grands axes d’analyse : - Contenu : On peut décrire le contenu lui-même et la manière dont le contenu est présenté. - Contexte : Mettre en lien les aspects sémantiques du message avec les caractéristiques des émetteurs et récepteurs, chercher à cerner les intentions des divers intervenants et leur poids dans le champ médiatique. On peut également chercher à quantifier l’impact des médias, ou à étudier l’interaction entre les évolutions sociétales et le contenu des médias. - On n’analyse pas des réponses à des questionnements préformatés, on ne commence l’analyse qu’une fois le message émis : l’influence de l’observateur sur le message est nulle. Conforme aux exigences des ethnométhodologues : il s’agit là d’une information récoltée dans un contexte réel, dans les conditions de production quotidiennes des journalistes, selon leurs catégories de sens commun et leur langage professionnel quotidien.
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