De récentes découvertes archéologiques en Thaïlande

Isabelle

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De récentes découvertes archéologiques en Thaïlande

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• Publié par: etesokow
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Extrait

De rÈcentes dÈcouvertes archÈologiques en ThaÔlande

eThai French Prehistoric Research Project,qui associe des archÈologues franÁais du CNRS de lÕuniversitÈ de la L ndais du dÈpartement des beaux-arts, sÕattache ‡ lÕÈtude Rennes 1 et du MusÈe Guimet, et des archÈologues thaÔ- des temps prÈhistoriques au Nord du Pays. Il est financÈ par le ministËre franÁais des affaires ÈtrangËres et le CNRS.

LÕÈquipe dÕarchÈologues franÁaisdirigÈe par Jean-Pierre Pautreau (CNRS, UMR 6566 de l'universitÈ) et dans laquelle Patricia Mornais (collaborateur ‡ lÕUMR 6566) assure lÕanthro- pologie de terrain,vient dÕeffectuer(en collaboration avec la division dÕarchÈologie, dÈpartement des beaux-arts, Chiang-Mai)une dÈcouverte importante sur le site de Ban Wang Hi (province de Lamphun)ÈtudiÈ depuis 1996.

Photo MAFT - J.P. Pautreau s

La mission franÁaise a mis au jour, entre janvier et mars 1998, dix-sept sÈpultures datant dÕenviron 2000 ans et exception nellement bien conservÈes. Parmi celle-ci, notons des sÈpul- tures dÕadultes mais aussi de jeunes enfants et celles encor plus rares de nouveau-nÈs. La plupart des dÈfunts, orientÈs tÍte au sud-est, portent des parures (colliers de perles en verre et en pierre, anneaux dÕoreille en verre, bracelets e bronze) mais aussi des instruments en fer. Plusieurs tombes possËdent des offrandes de vases en cÈramique. Les inhu- mations sont associÈes ‡ des dÈpÙts dÕurnes funÈraires Èga- lement en bon Ètat.

Les diffÈrences entre les sÈpultures apparaissent flagrantes. LÕabsence de mobilier de plusieurs corps sÕoppose ‡ la richesse de quelques dÈpÙts. Avec un des adultes, sans doute un homme selon lÕexamen anthropologique prÈlimi-

naire, on a dÈposÈ une dizaine dÕinstruments en fer : ÈpÈe, lances ‡ douille, hache, pointes dÕÈpieu, etc. Il porte aussi un collier mÍlant des perles en p‚te de verre bleues ‡ dÕautres en coquillage et possËde deux magnifiques anneaux dÕoreilles en verre translucide. Un ou une dÈfunte, accompa- gnÈ de cÈramiques, de fusaÔoles et dÕoutil en fer, portait, en plus dÕun collier de perles en coquillage et en p‚te de verre rouge et de larges anneaux dÕoreille en verre, un imposant brassard en bronze au bras droit et un bracelet ‡ grelots du mÍme mÈtal au bras gauche. Les nouveau-nÈs possËdent des colliers ou bracelets en graine, en perles de verre ou de pierre et des instruments en fer. Leur sÈpulture se signale en outre par la prÈsence de vases dÕun type particulier : un petit pot et son Ècuelle couvercle, ‡ lÕorigine reliÈs ensemble par des liens pour lesquels les bords des vases ont ÈtÈ per- forÈs. Un jeune enfant a ÈtÈ inhumÈ avec une sorte de cou- teau en fer ‡ la ceinture et avec, ce qui est moins commun, un amas de petites billes en argile, soigneusement dÈposÈes ‡ la droite de sa tÍte en compagnie dÕun petit outil mÈtal- lique. La fronde ou le Òlance-pierresÓ probablement associÈe aux projectiles, en matiËre pÈrissable, a disparu.

LÕextrÍme raretÈ des sÈpultures protohistoriques connues ‡ ce jour dans le nord de la ThaÔlande - on les connaÓt mieux dans le Nord-Est et le Centre du pays - et la qualitÈ de conservation des restes dÈgagÈs font de cette trouvaille, au del‡ de son caractËre exceptionnel, une dÈcouverte dÕun grand intÈrÍt scientifique. Les observations effectuÈes sur les modes dÕinhumations (traces des linceuls), les rituels (dÈpÙts de vase spÈcifique avec les corps des bÈbÈs), le mobilier dÕaccompagnement (anneaux dÕoreille et bracelets en bron- ze similaires ‡ ceux des niveaux supÈrieurs du site cÈlËbre de Ban Chiang, armes et outils en fer, verres dÕorigine indienne) Èclairent dÕune faÁon nouvelle notre connaissance de la fin des ‚ges des mÈtaux dans cette vaste rÈgion. CÕest ‡ ce moment que sÕaccentuent les contacts avec la Chine et sur- tout avec lÕInde dont les apports vont Ítre particuliËrement sensibles dans le domaine religieux et dans lÕorganisation de la sociÈtÈ.

Photo MAFT - J.P. Pautreau s Les restes humains et les objets ÈtudiÈs vont Ítre dÈposÈs aux musÈes de Chiang Mai et de Lamphun. Des analyses paly- nologiques (Bui Thi Mai, CNRS, CRA, Valbonne), des Ètudes de composition des bronzes (J.-R. Bourhis, CNRS, UMR 6566) et des datations par la mÈthode du Carbone 14 (H. Valladas, CNRS, CEA, Gif) sont en cours. n

RENNES 1 CAMPUS

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