La réception de la relativité généralisée : disciplinarité et institutionalisation en physique - article ; n°1 ; vol.28, pg 61-73
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Revue d'histoire des sciences - Année 1975 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 61-73
RÉSUMÉ. — L'analyse porte sur la réception de la théorie de la relativité généralisée dans les Universités de Leyde, Vienne et Göttingen. Elle prête une attention particulière à deux disciplines dont la pratique a fortement influencé cette réception : la physique théorique et la physique mathématique. Il semble qu'une analyse analogue aiderait à comprendre la diffusion de la mécanique quantique telle que l'école de Copenhague l'a interprétée.
SUMMARY. — The reception of Einstein's general theory of relativity at Leiden, Vienna and Göttingen is discussed in terms of the institutionalization of two disciplines, theoretical physics and mathematical physics. It suggested that a similar analysis might provide considerable insight into the development and reception of the Copenhagen interpretation of quantum mechanics.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

PROF. LEWIS PYENSON
La réception de la relativité généralisée : disciplinarité et
institutionalisation en physique
In: Revue d'histoire des sciences. 1975, Tome 28 n°1. pp. 61-73.
Résumé
RÉSUMÉ. — L'analyse porte sur la réception de la théorie de la relativité généralisée dans les Universités de Leyde, Vienne et
Göttingen. Elle prête une attention particulière à deux disciplines dont la pratique a fortement influencé cette réception : la
physique théorique et la physique mathématique. Il semble qu'une analyse analogue aiderait à comprendre la diffusion de la
mécanique quantique telle que l'école de Copenhague l'a interprétée.
Abstract
SUMMARY. — The reception of Einstein's general theory of relativity at Leiden, Vienna and Göttingen is discussed in terms of
the institutionalization of two disciplines, theoretical physics and mathematical physics. It suggested that a similar analysis might
provide considerable insight into the development and reception of the Copenhagen interpretation of quantum mechanics.
Citer ce document / Cite this document :
PYENSON LEWIS. La réception de la relativité généralisée : disciplinarité et institutionalisation en physique. In: Revue d'histoire
des sciences. 1975, Tome 28 n°1. pp. 61-73.
doi : 10.3406/rhs.1975.1116
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1975_num_28_1_1116REV. HIST. SCI.
1975-xxvm/l
La réception de la relativité généralisée :
disciplinarité et institutionalisation
en physique*
RÉSUMÉ. — L'analyse porte sur la réception de la théorie de la relativité
généralisée dans les Universités de Leyde, Vienne et Gôttingen. Elle prête une
attention particulière à deux disciplines dont la pratique a fortement influencé cette
réception : la physique théorique et la physique mathématique. Il semble qu'une
analyse analogue aiderait à comprendre la diffusion de la mécanique quantique
telle que l'école de Copenhague l'a interprétée.
SUMMARY. — The reception of Einstein's general theory of relativity at
Leiden, Vienna and Gôttingen is discussed in terms of the institutionalization of
two disciplines, theoretical physics and mathematical physics. It suggested that a
similar analysis might provide considerable insight into the development and reception
of the Copenhagen interpretation of quantum mechanics.
Je voudrais esquisser ici, sur la base d'une analyse comparative
de la réception de la relativité généralisée, une nouvelle interpré
tation de la direction prise par la physique théorique au cours des
années 1920 (1). Je voudrais notamment tenter de montrer quelle
* Communication faite au XLIIe Congrès de l'Association canadienne-française
pour l'avancement des sciences le 9 mai 1974. Pour leurs critiques, je voudrais remercier
Mlles Louise Dandurand et Lucie Houde, MM. Roger Bertrand, Jean-Claude Guédon,
Michel Laferrière et Camille Limoges.
(1) Cet article tire profit de la publication récente de plusieurs travaux en histoire
de la physique. Sur le développement de la discipline, voir R. McCormmach, On the
Growth of the Physics Discipline in the Nineteenth Century, communication publiée
comme Editor's Foreword dans Historical Studies in the Physical Sciences, 3 (1971),
ix-xxiv. Voir aussi, de McCormmach : The Role of the Scientific-Academic in Wilhel-
mian Germany, Daedalus, Summer 1974, 157-171 ; Wilhelmian Theoretical Physics and
the Physical World Picture, conférence prononcée à la première réunion de la Confé
rence atlantique sur l'histoire de la physique, le 22 mars 1974, Université de
Montréal. Voir également l'article de P. Forman, J. L. Heilbron et S. Weart,
Personnel, Funding, and Productivity in Physics circa 1900 : A Multinational Statis
tical Study, Hist. Stud. Phys. Sci., 4 (1975). Sur l'histoire de la relativité généralisée, voir
McCormmach, Einstein, Lorentz, and the Electron Theory, Hist. Stud. Phys. Sci., 2
(1970), 41-87 ; N. J. Golden, Some Aspects of Mach's Principle within the Theory of 62 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
place la théorie einsteinienne de la relativité occupait parmi les
grands courants de la physique vers 1910-1920 et quels liens les
conceptions relativistes entretenaient avec les idées qui présidaient
à la constitution de la mécanique quantique.
Notre analyse mettra en œuvre deux catégories principales,
auxquelles les historiens ont prêté une certaine attention au cours
de ces dernières années, à savoir la disciplinante et l'institutiona-
lisation. Par disciplinante, je me réfère ici à l'activité d'une spé
cialité scientifique homogène et identifiable. Selon McCormmach,
les spécialistes d'une discipline donnée qui cultivent un domaine
spécialisé de la connaissance, partagent un certain nombre de
traits communs qu'il décrit de la façon suivante :
« Ils sont concernés par les buts, les normes et les méthodes de leur
domaine, préoccupés d'obtenir une certaine récompense pour leurs efforts ;
obtenir les moyens nécessaires pour mener leurs recherches et en commun
iquer les résultats les intéresse, comme les intéresse la reproduction des
connaissances dans leur domaine. De manière générale le cadre discipli
naire tend à prescrire au scientifique ses problèmes et ses moyens, à
canaliser ses ambitions personnelles, à les satisfaire le cas échéant, et il
conditionne ainsi ses attitudes, ses valeurs et son comportement » (2).
La notion d'institutionalisation demeure encore relativement
floue (3). Pour notre propos, on en restreindra l'usage à la désigna
tion des modalités d'implantation d'un corpus scientifique dans les
activités d'une institution.
II existait vers 1900 une distinction nette entre la physique
théorique et la physique mathématique. A cette date des chaires
de physique théorique existaient dans plusieurs universités euro
péennes, mais elles n'étaient guère nombreuses. Dans les univers
ités et hautes écoles techniques d'Allemagne, on ne trouvait
qu'une douzaine de ces chaires, occupées par des ordentlichen et des
General Relativity, Ph. D. Dissertation, Univ. of Wyoming, 1972 ; J. Mehra, Einstein,
Hilbert, and the Theory of Gravitation, dans Mehra, Physicist's Conception of Nature,
Dordrecht, Pays-Bas, 1973, 92-178 ; E. Guth, Contribution to the History of Einstein's
Geometry as a Branch of Physics, dans M. Carmeli et al., Relativity, New York, 1970.
Finalement, voir la thèse de l'auteur, The Gôttingen Reception of Einstein's General
Theory of Relativity, Ph. D. Dissertation, Johns Hopkins University, 1973.
(2) McCormmach, Editor's Foreword, Hist. Stud. Phys. Sci., 3 (1971), ix.
(3) J. Ben David, dans The Scientist's Role in Society (Englewood Cliffs, N. J.,
1971), 75-76, en donne une définition beaucoup trop vaste. PYENSON. LA RÉCEPTION DE LA RELATIVITÉ GÉNÉRALISÉE 63 L.
ausserordentlichen Professoren ; dans les autres pays, il y en avait
encore moins (4). Sans vouloir ne serait-ce qu'esquisser l'histoire
de la physique théorique, je voudrais néanmoins indiquer ici
quelques-unes des caractéristiques de cette discipline vers 1900, en
examinant brièvement les travaux de deux théoriciens de première
importance, Hendrik Antoon Lorentz et Ludwig Boltzmann.
D'après les études de plusieurs historiens des sciences, il ne
semble pas exagéré de dire que Lorentz avait une réputation inat
taquable vers 1900, et cette réputation, il l'avait acquise par ses
travaux sur l'électrodynamique et sur la théorie de l'électron (5).
A cette époque-là, il pensait que les équations de Maxwell (plus ou
moins modifiées selon les cas) suffiraient à exprimer toutes les lois
physiques ; et il fondait ses extrapolations des équations de Maxwell
sur les résultats de l'électrodynamique expérimentale auxquels il
portait une attention toute particulière, et sur les exigences
physiques de la théorie du champ électromagnétique. Sans doute
utilisait-il les mathématiques de façon novatrice, mais il ne les
utilisait jamais qu'en liaison avec un raisonnement physique clair.
A peu près au même moment, Boltzmann atteignait aussi la
pleine maîtrise de ses facultés théoriques. Sa réputation se fondait
sur ses travaux en thermodynamique et en mécanique statistique,
travaux qui ne seront pas discutés en détail ici (6). Par ail

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