Nouvelles recherches sur l histoire des mathématiques chinoises. - article ; n°2 ; vol.35, pg 97-110
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Revue d'histoire des sciences - Année 1982 - Volume 35 - Numéro 2 - Pages 97-110
RESUME. — L'auteur présente une analyse critique de deux ouvrages importants sur l'histoire des mathématiques chinoises parus récemment dans le cadre d'un aperçu général de recherches dans ce domaine faites entre 1955 et 1980.
SUMMARY. — The author presents a critical analysis of two important, recently published works on the history of Chinese mathematics that confine themselves to a general survey of the research carried out in this domain between 1955 and 1980.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. P. Youschkevitch
Nouvelles recherches sur l'histoire des mathématiques
chinoises.
In: Revue d'histoire des sciences. 1982, Tome 35 n°2. pp. 97-110.
Résumé
RESUME. — L'auteur présente une analyse critique de deux ouvrages importants sur l'histoire des mathématiques chinoises
parus récemment dans le cadre d'un aperçu général de recherches dans ce domaine faites entre 1955 et 1980.
Abstract
SUMMARY. — The author presents a critical analysis of two important, recently published works on the history of Chinese
mathematics that confine themselves to a general survey of the research carried out in this domain between 1955 and 1980.
Citer ce document / Cite this document :
P. Youschkevitch A. Nouvelles recherches sur l'histoire des mathématiques chinoises. In: Revue d'histoire des sciences. 1982,
Tome 35 n°2. pp. 97-110.
doi : 10.3406/rhs.1982.1817
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1982_num_35_2_1817Nouvelles recherches sur l'histoire
des mathématiques chinoises
RESUME. — L'auteur présente une analyse critique de deux ouvrages import
ants sur l'histoire des chinoises parus récemment dans le cadre
d'un aperçu général de recherches dans ce domaine faites entre 1955 et 1980.
SUMMARY. — The author presents a critical analysis of two important,
recently published works on the history of Chinese mathematics that confine
themselves to a general survey of the research carried out in this domain between
1955 and 1980.
Dans ce bref aperçu (1), j'analyse les ouvrages les plus essentiels
sur l'histoire des mathématiques chinoises publiés en langues euro
péennes depuis 1955, et principalement deux livres importants parus
récemment : la traduction anglaise d'un traité de Yang Hui (xiip
siècle), réalisée par Lam Lay Yong (2), et l'histoire générale des
mathématiques en Chine ancienne publiée par Elvira Ivanovna
Bériozkina (3).
Au début de notre siècle, on ne savait encore que peu de choses
sur le développement des mathématiques chinoises. En témoignent
les célèbres Leçons de M. Cantor (4) qui ne disposait que d'exposés
très incomplets et parfois inexacts, tels ceux de E. Biot (1842) ou de
K. L. Biernatzki (1856). C'est Y. Mikami qui, ayant eu un accès direct
aux sources originales, présenta, en 1913, la première histoire vrai-
(1) Cet aperçu complète le bref exposé donné par K. Vogel, Bericht iiber
neuere, in westlichen Sprachen erschienene Arbeiten zuř Mathematik der Chi-
nesen, ПР12МАТА. Festschrift fur Willy Hartner. Hrsg. von Y. Maeyama und
W. G. Saltzer, Wiesbaden, 1977, p. 423-426, bibliogr., p. 427430.
(2) Lam Lay Yong, A Critical study of the Yang Hui Suan fa. A thirteenth-
century Chinese mathematical treatise, Singapore University Press, 1977, 360 p.
311 (3)p. E. (en I. russe). Bériozkina, Matematika drevnego Kitata, Moscou, Naouka, 1980,
(4) M. Cantor, Vorlesungen uber die Geschichte des Mathematik, Bd. 1, 1. Aufl.,
Leipzig, 1880 ; 3. Aufl., 1907.
Rev. Hist. Set, 1982, xxxv/2 rhs — 4 A. P. Youschkevilch 98
ment sérieuse des mathématiques en Chine (et au Japon) (5). Cepen
dant, Mikami était encore bien loin d'épuiser la matière. Les quatre
décennies suivantes n'ont pas été marquées de grands succès. On
peut toutefois noter quelques articles de L. Van Hée, en particulier
sa traduction française du traité de géométrie pratique de Liu Hui
(111e siècle), où il s'agissait de la détermination des distances ou de
la hauteur d'objets inaccessibles (6). D'ailleurs, la conception générale
de L. Van Hée, qui pensait que les Chinois avaient emprunté leurs
connaissances mathématiques à l'Occident, était erronée.
Un essor ininterrompu de recherches dans ce domaine a débuté
au cours des années 1950, lorsque plusieurs savants — des Chinois ou
des sinologues européens — ont commencé à étudier de plus près les
ouvrages de la longue période qui a pris fin peu après la conquête de
la Chine, au XIIIe siècle, par les Mongols. Au premier plan se placent
les recherches de Li Yen et Ch'ien Pao-Tsung publiées en chinois (7)
et l'excellent exposé général publié en 1959 par M. J. Needham en
collaboration avec Wang Ling (8). Cet exposé contient beaucoup plus
de données historiques, biographiques et bibliographiques que celui
de Y. Mikami, mais les explications proprement mathématiques y
sont relativement brèves (9).
Mais ce qui a toujours manqué aux historiens des sciences euro
péens ou américains, dont la grande majorité ne pouvait pas et ne
peut pas lire les textes chinois en version originale, ce sont les tra
ductions. C'est dans ce domaine précis que se réalise maintenant une
véritable révolution grâce à laquelle l'étude des mathématiques chi
noises devient de plus en plus accessible à tous les historiens inté
ressés. Le premier pas dans cette voie a été fait en 1957 lorsque
(5) Y. Mikami, The Development of Mathematics in China and Japan, Leipzig,
1913, (repr. New York, 1961).
(6) L. Van Hée, Le classique de l'île maritime, ouvrage chinois du ше siècle,
in Quellen und Studien zur Geschichte der Mathematik, Astronomie und Physik,
Abt. B, 2, 1933, p. 255-280.
(7) Les premiers essais de ces deux savants, dont l'apport à l'étude des mathé
matiques chinoises est inestimable, ont été publiés vers 1930, mais leurs livres
les plus importants et leurs éditions de traités classiques ont paru beaucoup
plus tard (pour Li Yen en 1954-1964 et pour Ch'ien Pao-Tsung en 1963-1964).
(8) J. Needham, Science and Civilisation in China, vol. 3 : Mathematics and
the Science of the Earth. With the collaboration of Wang Ling, Cambridge, 1959,
p. 1-168. — Voir U. J. Libbrecht, Joseph Needham's work in the area of Chinese
mathematics, Past and Present, 87, mai 1980, p. 30-39.
(9) Au contraire, l'article de J. Needham et Wang Ling, Homer's method in
Chinese mathematics ; its origins in the root extraction precedures of the Han
dynasty, T'oung Pao, 43, 1955, p. 345-401, contient une analyse mathématique très
fine de la méthode du calcul des racines des équations algébriques numériques
employées dans la Chine ancienne et redécouverte au début du xix" siècle par
W. Horner (et peu avant par P. Ruffini). l'histoire des mathématiques chinoises 99 Sur
E. Bériozkina, de l'Institut d'Histoire des sciences et des techniques
de I'urss (Moscou), publia une traduction complète en langue russe
du traité anonyme Chiu Chang Suan Shu (Mathématiques en neuf
livres), avec un commentaire détaillé nécessaire pour la compréhens
ion du texte dans l'ensemble trop laconique (10).
Ce traité, véritable encyclopédie mathématique, est l'œuvre clef
des mathématiques chinoises. Remontant à l'époque de la dynastie
Han (206 av. J.-C.-220) et connu par une version rédigée par Liu Hui,
le Chiu Chang Suan Shu comprend toute une somme des connais
sances arithmétiques, algébriques et géométriques, acquises en grande
partie aux siècles précédents. En témoignant ainsi du passé historique,
ce traité, avec ses 246 problèmes résolus, influença en même temps
profondément le développement des mathématiques chinoises durant
de longs siècles.
La traduction des Mathématiques en neuf livres a stimulé les
recherches de plusieurs savants soviétiques, par exemple celles de
Ya. Vygodski qui a publié un article sur les origines de la règle des
deux fausses positions (11) ou celles de A. E. Raïk qui a proposé
quelques reconstructions ingénieuses des règles chinoises pour déter
miner le volume de certains solides dont la démonstration originale
n'est pas connue (12). J'ai personnellement utilisé cette traduction
dans un article écrit en collaboration avec B. A. Rosenfeld (13) et
ensuite dans mon livre sur l'histoire des mathématiques au Moyen
Age (14). L'édition russe de Chiu Chang Suan Shu a été suivie onze
ans plus tard d'une traduction réalisée par K. Vogel qui modifia quel
que peu le titre de cet ouvrage qu'on peut traduire différemment (15).
Entre-temps E. Bériozkina décida de publier en russe l'ensemble
de Dix traités mathématiques classiques (Suan Ching Shih Shu)
(10) Matematika v deviati knigakh. Traduction en russe commentée par
E. I. Bériozkina, Istoriko-matematitcheskie issledovania, X, 1957, p. 427-584.
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