A. Bethe, Devons-nous attribuer aux fourmis et aux abeilles des fonctions psychiques? - compte-rendu ; n°1 ; vol.4, pg 679-690
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A. Bethe, Devons-nous attribuer aux fourmis et aux abeilles des fonctions psychiques? - compte-rendu ; n°1 ; vol.4, pg 679-690

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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 679-690
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 8
Langue Français

Extrait

Victor Henri
A. Bethe, Devons-nous attribuer aux fourmis et aux abeilles des
fonctions psychiques?
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 679-690.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. A. Bethe, Devons-nous attribuer aux fourmis et aux abeilles des fonctions psychiques?. In: L'année psychologique.
1897 vol. 4. pp. 679-690.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_3012XV
PSYCHOLOGIE ANIMALE
A. BEÏHE. — Dürfen wir Ameisen und Bienen psychische Qualitäten
zuschreiben (Devons-nous attribuer aux fourmis et aux abeilles des
fonctions psychiques?) Plug. Arch. f. Physiologie, vol. LXX, p. 15-100.
La littérature relative aux instincts chez les animaux, et surtout
chez les fourmis et les abeilles, est très riche en observations et en
théories de toutes sortes ; les uns attribuent aux fourmis et aux
abeilles des facultés psychiques très complexes et très élevées,
d'autres, au contraire, leur attribuent seulement des facultés psychi
ques élémentaires.
Ces théories sont en général basées sur des observations faites par
d'autres personnes ou faites par l'auteur lui-même d'une manière
peu méthodique ; il n'existe que peu d'auteurs (Lubbock, Forel,
Wasman, etc.) qui aient fait des observations minutieuses, qui aient
fait des expériences sur les fourmis et les abeilles. La question de
l'existence des facultés psychiques chez ces animaux présente encore
beaucoup de points hypothétiques, et il est important d'aborder
cette question en multipliant autant que possible les expériences.
Le travail que nous analysons ici contient un grand nombre d'ex
périences faites par l'auteur lui-même, nous les rapporterons avec
beaucoup de détails. Disons d'abord quelques mots sur le point de
vue auquel se place l'auteur. Il admet d'abord que toute explication
scientifique doit être aussi simple que possible, on ne doit conclure à
l'existence de facultés psychiques que lorsque les faits ne peuvent pas
être expliquées par des actes mécaniques de nature réflexe. Un des
signes qui caractérisent surtout la présence de facultés psychiques
est la faculté d'apprendre quelque chose de nouveau et d'entre
prendre quelque action nouvelle avec la conscience du but pour
lequel on la fait. C'est, on le voit, une définition analogue à celles que
l'on donne en général.
(1) Edinger. Vorlesungen über den Bau der nervœsen Centralorgane,
S» edit., 1896, p. 147. 680 ANALYSES
Avant de passer à l'étude des fourmis et des abeilles, l'auteur
porte son attention sur le sens de l'odorat. Ce sens joue dans la série
animale un rôle très considérable. Rappelons ici que d'après Edingeh1
ce sont les organes de l'odorat qui apparaissent les premiers dans la
série animale, c'est même là une des différences les plus nettes entre
le développement ontogénétique et phylogénétique. Même chez
l'homme, l'odorat peut être développé à ce point que l'on arrive à
reconnaître seulement par l'odeur les différentes personnes; on
à sentir que quelqu'un a été dans la chambre et même qui est cette
personne ; enfin, on distingue facilement que les animaux apparte
nant à une même espèce ont une odeur ressemblante; l'auteur cite
plusieurs faits de ce genre pour montrer que l'on a le droit d'ad
mettre que chaque famille ou chaque groupe d'individus a une
odeur particulière. Les exemples sur les animaux où l'odorat inter
vient incontestablement sont très nombreux et ils sont suffisamment
connus de chacun, de sorte que nous ne nous y arrêtons pas.
Dans l'étude des fourmis, l'auteur examine trois questions princi
pales : 1° les fourmis se connaissent-elles entre elles? 2° comment
les fourmis trouvent-elles leur chemin ? 3° les fourmis peuvent-elles
se communiquer quelque chose?
1° Relativement à la question de savoir si les fourmis se connaissent
entre elles, il existe beaucoup d'observations d'auteurs antérieurs ; on
a observé souvent que des fourmis d'un nid étranger sont attaquées et
tuées ; Lubbock a même vu que, si on prend des larves et après les
avoir élevées si on les met dans un nid étranger, elles sont atta
quées; tandis qu'en les remettant, après un long intervalle de temps,
dans leur propre nid, elles restent intactes. L'auteur a fait des expé
riences nombreuses montrant que la manière dont les fourmis d'un
nid se comportent envers des fourmis qu'on leur importe dépend des
substances chimiques dégagées par ces fourmis, c'est-à-dire de leur
odeur. Ces expériences sont de différentes sortes, a. On prend des
fourmis étrangères et on les ^fre4 dans le voisinage du nid, elles
sont attaquées, et le plus souvent tuées ; on prend les mêmes fourmis
étrangères, on les lave dans de l'alcool à 30° et dans de l'eau, on les
dessèche sur du papier buvard et on les plonge dans une masse
obtenue en écrasant plusieurs fourmis du nid dans lequel on les
mettra, puis on met ces fourmis étrangères (qui restent après ces
opérations aussi actives qu'avant) dans le nid précédent: les fourmis
de ce nid n'y font pas attention, on les laisser aller et venir sans les
attaquer et même sans les toucher; ces nouvelles fourmis ont pour
tant un aspect complètement différent, elles sont d'une taille et d'une
couleur souvent différentes de celles des fourmis du nid.
b. C'est l'expérience inverse ; on prend quelques d'un nid,
on les lave à l'alcool à 30° et puis on les plonge dans la masse
obtenue en broyant des fourmis étrangères, ensuite on les remet dans
leur propre nid ; aussitôt elles sont vivement attaquées et même tuées. PSYCHOLOGIE ANIMALE 681
c. On enferme dans un flacon des fourmis d'un nid, on couvre
l'ouverture du flacon avec du tulle et on place le flacon tout près de
la route que suivent des fourmis ; aucune fourmi ne s'occupe de celles
qui sont enfermées et elles meurent de faim ; au contraire, si on
enferme dans le flacon des fourmis étrangères, les fourmis du nid
essaient de traverser le tulle et de tuer les fourmis étrangères enfer
mées dans le flacon.
De ces observations il résulte que les fourmis de chaque nid
émettent une substance chimique particulière au nid et que cette
substance chimique détermine les actions des différentes fourmis entre
elles ; ces réactions ne sont pas apprises, puisque des larves élevées à
part possèdent la même manière de se comporter que les fourmis du
nid dont elles sont prises. Quant à cette réaction qui est provoquée
par la substance chimique propre à chaque fourmi, elle est déterminée,
d'après l'auteur, par l'intensité ou la quantité de cette substance
chimique; ainsi, lorsque deux fourmis appartenant à des genres diffé
rents se rencontrent, ou bien elles s'attaquent vivement ou bien
elles se fuient ; si on met une fourmi sur un nid étranger, elle
devient très agitée, court dans dans tous les sens, et on l'attaque
bientôt. L'auteur explique ces actions par des réflexes de fuite
ou d'attaque : lorsque la substance chimique étrangère est en quant
ité faible (une fourmi étrangère) et que la substance chimique des
fourmis du même nid est en grande quantité, il résulte chez la
fourmi étrangère un réflexe de fuite et chez les fourmis du nid un
réflexe d'attaque.
Il aurait fallu, pour décider si cette explication est exacte, d'autres
expériences artificielles dans le genre de celles que nous avons
décrites plus haut. En tout cas, sous cette forme l'explication précé
dente, dans laquelle l'auteur ne fait pas entrer la faculté de mémoire
ou de reconnaissance, reste seulement une pure hypothèse.
2° Sur la deuxième question relative à la manière dont les fourmis
trouvent leur chemin, l'auteur a fait beaucoup plus d'expériences. Si
on prend une fourmi et qu'on la place dans le voisinage du nid sur un
endroit qui n'est pas parcouru par les fourmis, elle court dans tous
les sens, devient agitée, fait toujours des boucles jusqu'à ce qu'elle ne
tombe pas sur un chemin parcouru par des fourmis, alors elle
s'arrête et se dirige sur ce chemin dans la direction du nid, elle recon
naît donc aussitôt le sens dans lequel il

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