A. Burguiere, C. Klapisch-Zuber, M. Segalen, F. Zonabend, s. dir., Histoire de la famille  ; n°115 ; vol.30, pg 129-154
27 pages
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A. Burguiere, C. Klapisch-Zuber, M. Segalen, F. Zonabend, s. dir., Histoire de la famille ; n°115 ; vol.30, pg 129-154

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L'Homme - Année 1990 - Volume 30 - Numéro 115 - Pages 129-154
26 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Thierry Saignes
J. Leclerc
Bernard Saladin D'anglure
Florence Malbran-Labat
N. Grimai
Florence Dupont
Georges Augustins
Isabelle Ang
Laurence Caillet
Gisèle Krauskopff
Jean-Pierre Digard
Jean-François Gossiaux
Marc-Eric Gruénais
A. Burguiere, C. Klapisch-Zuber, M. Segalen, F. Zonabend, s.
dir., Histoire de la famille
In: L'Homme, 1990, tome 30 n°115. pp. 129-154.
Citer ce document / Cite this document :
Saignes Thierry, Leclerc J., D'anglure Bernard Saladin, Malbran-Labat Florence, Grimai N., Dupont Florence, Augustins
Georges, Ang Isabelle, Caillet Laurence, Krauskopff Gisèle, Digard Jean-Pierre, Gossiaux Jean-François, Gruénais Marc-Eric.
A. Burguiere, C. Klapisch-Zuber, M. Segalen, F. Zonabend, s. dir., Histoire de la famille. In: L'Homme, 1990, tome 30 n°115. pp.
129-154.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1990_num_30_115_369288113
Comptes rendus
HISTOIRE DE LA FAMILLE*
AVANT-PROPOS
Françoise Zonabend, « De la famille. Regard ethnologique sur la parenté et la famille »
(vol. 1 : 15-75).
A la lecture de cette Histoire de la famille au contenu si dense et à l'illustration si riche
— elle représente à elle seule près du tiers de l'ouvrage — , on peut mesurer le chemin
parcouru depuis un siècle par l'ethnologie et sa capacité de fournir d'éclairants modèles aux
sciences humaines et de jouer un rôle unificateur dès lors qu'elle accepte de s'associer aux
disciplines sœurs que sont l'histoire, la sociologie et la démographie, afin d'étudier, dans le
temps et dans l'espace, un thème aussi fondamental que celui de la famille. C'est à deux
ethnologues de la France, Martine Segalen et Françoise Zonabend, que nous devons pour
une bonne part ce résultat, alors que les ethnologues « exotiques » sont encore si réticents et
si peu nombreux à s'intéresser aux sociétés « historiques » et à l'anthropologie sociale de la
France. Une telle entreprise mérite d'être saluée et poursuivie, d'autant que l'on connaît les
efforts déployés par André Burguière et Christiane Klapisch-Zuber — qui ont aussi une
responsabilité dans la réalisation de l'ouvrage — pour se rapprocher de l'ethnologie. Enfin
le patronage de Claude Lévi-Strauss et George Duby, qui signent les préfaces du premier
tome, et celui de Jack Goody, qui signe celle du second, sont un précieux encouragement
dans cette voie qui leur est depuis longtemps familière.
Avec ce livre, on assiste à une véritable inversion épistémologique dans l'appréhension de
la famille par rapport à l'approche évolutionniste ou historiciste qui prévalait il y a cent ans,
et qui considérait la famille conjugale monogame européenne comme le point
d'aboutissement d'une longue évolution partant du « communisme sexuel » primitif, de la
« promiscuité sexuelle » ou du « mariage par groupe » ; approche qui influença tant le
marxisme et le freudisme que les sciences sociales en général.
L'évolutionnisme est sans doute responsable aussi du fait que relève J. Goody, à savoir
que les ethnologues se sont surtout intéressés à la parenté (dans les sociétés primitives dont
on pensait qu'elles ignoraient la famille conjugale monogame) et les sociologues à la famille
(que l'on tenait pour une marque distinctive de l'Occident). Un des grands objectifs des
contributeurs semble avoir été de surmonter cette césure en faisant appel aux modèles
structuralistes des études de parenté. Quand on considère en effet la famille comme
l'application d'un système de parenté, et ce système comme un système de transformation et
* André Burguière, Christiane Klapisch-Zuber, Martine Segalen, Françoise Zonabend, s. dir.,
Histoire de la famille. (Publié avec le concours du Centre national des Lettres.) Paris, Armand
Colin, 1986, bibl., gloss., ill. ; 1 : Mondes lointains, mondes anciens, Préfaces de Claude Lévi-
Strauss et Georges Duby, 639 p. ; 2 : Le Choc des modernités, Préface de Jack Goody, 569 p.
L'Homme 115, juil.-sept. 1990, XXX (3), pp. 129-180. 130 Comptes rendus
de reproduction sociale, on dispose d'outils conceptuels permettant de scruter et de
comparer n'importe quelle société humaine, qu'il s'agisse de celles de l'antiquité
méditerranéenne, des périodes classiques chinoise, japonaise, hindoue ou islamique, du
Moyen Age européen ou des sociétés de la modernité, telles qu'elles sont observables dans
les grandes régions et nations du monde.
Encore fallait-il faire le point sur un autre clivage — plus spécifique à l'anthropologie
celui-là — qui oppose les défenseurs de la « théorie de la filiation » voyant dans la famille
conjugale la cellule de base de la société et dans la relation parents/enfants celle qui assure la
continuité de la société, et les partisans de la « théorie de l'alliance » mettant plutôt l'accent
sur l'échange matrimonial lié à la prohibition de l'inceste ; échange qui « tisse des réseaux
[...] d'alliances [...] lignes de force qui sous-tendent et même engendrent toute organisation
sociale », ainsi que le souligne C. Lévi-Strauss (p. 10). Cette seconde approche, développée
dans Les Structures élémentaires de la parenté1, semble avoir été retenue comme cadre
d'analyse par un grand nombre d'auteurs.
A Françoise Zonabend incomba la tâche, ou plutôt le défi, de faire l'état des lieux de
l'ethnologie de la parenté et de la famille, défi qu'elle relève dans les soixante premières
pages du premier volume. Dans un style clair et précis, elle résume, en s 'aidant de titres
évocateurs et de schémas explicatifs, ce que l'on pourrait appeler le point de vue de
l'anthropologie structurale française sur les systèmes de nomenclatures et de conduites de
parenté, les prescriptions et prohibitions matrimoniales, l'échange restreint et l'échange
généralisé. Opération réussie qu'apprécieront tous ceux qui veulent s'initier à la parenté,
encore qu'un étudiant en ethnologie aura du mal à comprendre le système d'échange
restreint de type Kariera en s'en tenant là ; il lui faudra retourner à l'ouvrage de C. Lévi-
Strauss, mais ceci n'est qu'une critique mineure. F. Zonabend aborde ensuite les systèmes de
filiation et la structure des groupes de parents qui leur sont associés, la composition des
groupes domestiques, les types d'union conjugale, les formes sociales de paternité et de
maternité, pour terminer par cette question cruciale : pourquoi la famille ? En fait, C. Lévi-
Strauss y a déjà répondu dans sa préface : « II n'y aurait pas de sociétés sans familles, mais
il n'y aurait pas non plus de familles s'il n'y avait pas déjà une société », et ce constat
s'éclaire quand on y ajoute celui, souvent cité, que « des familles dans la société, on peut
dire, comme des pauses dans le voyage, qu'elles sont à la fois sa condition et sa négation2. »
En dépit de l'actuelle remise en cause par certains auteurs3 de ce champ de
l'anthropologie sociale, l'éclairage structuraliste assure une grande cohérence aux domaines
abordés classiquement par l'ethnologie de la parenté et de la famille, mais il a parfois aussi
un effet réducteur qui occulte d'autres aspects, marginaux dans notre propre société alors
qu'ils occupent une place centrale dans d'autres. Ainsi de l'adoption ou de ce que l'on
pourrait appeler la « circulation des enfants », créatrice d'alliance mais aussi de filiation et
qui peut, dans une société donnée, concerner jusqu'à un tiers des enfants et la majorité des
familles, permutant même l'ordre des générations lorsque des grands-parents adoptent leurs
petits-enfants4.
Qu'en est-il par ailleurs de tous ces enfants travestis, réellement ou symboliquement (à
travers le nom ou les termes de parenté qui les désignent), dans le but de remplacer un enfant
de l'autre sexe que l'on n'a plus ou que l'on n'a pas encore, ou un ascendant disparu auquel
on était très attaché ? N'y a-t-il pas un fait de structure dans ce « troisième sexe social » qui
interfère dans la division sexuelle des tâches et joue très souven

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