Analyse structurale des réseaux sociaux, netnographie, ethnologie des  communautés en ligne… Comment
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Dominique CARRE et Robert PANICO –LabSIc- MSH Paris Nord d-carre@sic.univ-paris13.fr et rpanico@orange.fr Du fichage à l’affichage Pour une approche communicationnelle du contrôle social Problématique Indéniablement les systèmes technico-organisationnels ont pris une importance dans les processus communicationnels contemporains. A tel point que pour nombre d’auteurs, il n’est plus possible de penser le lien social en dehors des technologies de communication. G. Tarde, au début du XXe siècle, ne voyait-il pas dans le journal le support d’une communion populaire, et qu’il n’était déjà plus possible selon lui de penser sans ce lieu cérébral qu’est le journal, le lien social de la modernité. Pour 1autant, le discours techno favorable de liberté, de solidarité et plus récemment de sécurité qu’accompagne l’insertion de ces technologies ne saurait ici masquer ce qui se joue actuellement en termes de pouvoir et de nouvelles dominations dans le déploiement notamment de l’Internet. Notre réflexion portera sur la mutation du contrôle social et sur ses modalités d’exercice à l’heure où culminent : la pensée gestionnaire, le discours marketing, et les stratégies médiatiques. Nous aurons recours au concept de dispositif (au singulier) au sens où Foucault l’emploie dans la dernière partie de son œuvre, c'est-à-dire en tant qu’analytique du pouvoir, conception du monde « qui 2intègre les dispositifs normatifs et les mécanismes institutionnels » dans un contexte ...

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Langue Français

Extrait

Dominique CARRE et Robert PANICO –LabSIc- MSH Paris Nord
d-carre@sic.univ-paris13.fr
et
rpanico@orange.fr
Du fichage à l’affichage
Pour une approche
communicationnelle du contrôle social
Problématique
Indéniablement les systèmes technico-organisationnels ont pris une importance dans les processus
communicationnels contemporains. A tel point que pour nombre d’auteurs, il n’est plus possible de
penser le lien social en dehors des technologies de communication. G. Tarde, au début du XXe siècle,
ne voyait-il pas dans le journal le support d’une communion populaire, et qu’il n’était déjà plus
possible selon lui de penser sans ce lieu cérébral qu’est le journal, le lien social de la modernité. Pour
autant, le discours techno favorable de liberté, de solidarité et plus récemment de sécurité
1
qu’accompagne l’insertion de ces technologies ne saurait ici masquer ce qui se joue actuellement en
termes de pouvoir et de nouvelles dominations dans le déploiement
notamment de l’Internet. Notre
réflexion portera sur la mutation du contrôle social et sur ses modalités d’exercice à l’heure où
culminent : la pensée gestionnaire, le discours marketing, et les stratégies médiatiques.
Nous aurons recours au concept de dispositif (au singulier) au sens où Foucault l’emploie dans la
dernière partie de son oeuvre, c'est-à-dire en tant qu’analytique du pouvoir, conception du monde «
qui
intègre les dispositifs normatifs et les mécanismes institutionnels
»
2
dans un contexte qui n’est plus
celui de l’enfermement et des disciplines, mais celui sans frontières des désirs et de la profusion des
discours et de l’intime.
Objet
La question qui nous importe s’énonce ainsi : comment, à partir d’un savoir inédit sur l’individu, se
mettent en place les modalités d’un pouvoir lui aussi inédit ? Autrement dit, vers quelle sorte de
contrôle social , et vers quelle société… nous acheminons nous au vu : de la quantité et de la nature
des données que nous produisons sur nous-mêmes ou sur nos actions de plein gré ou que l’on prélève à
notre insu (une part assurément croissante à l’heure des Rfid’s), et dont l’accessibilité – que ce soit
pour la police, la justice, les administrations, les banquiers, assureurs, employeurs, les annonceurs
marchands, etc. – est désormais conséquente. Et ce d’autant que les traces que nous laissons peuvent
plusieurs années après nous compromettre.
En schématisant à l’extrême, on pourrait se demander si FaceBook ou Myspace sont en matière de
renseignement plus efficaces que les fichiers de police ; idem pour les fichiers type CRM des
professionnels du marketing. S’il s’avérait qu’ils le soient effectivement ou qu’ils puissent l’être un
jour prochain, quel serait le sens à donner à cela ?... Et finalement, sur quoi se fonde le lien social dans
les sociétés de communication issue des Lumières, si le contrat (au sens de Rousseau) ne tient au fond
qu’à la force du contrôle (au sens de Bentham) ? Ce sera là l’objet et le sens de notre communication.
Nous nous éloignerons du terrain à partir duquel, depuis le milieu des années 1970, est communément
pensé le contrôle social dans sa version sécuritaire
3
(fichage administratif des individus et des
populations) pour cerner de quelle manière
aujourd’hui, à l’aune des systèmes communicationnels
numériques, qui valorisent la promotion des actions dans l’espace public et la quête éperdue de
visibilité et
– notamment chez les plus jeunes
4
tout en favorisant un affichage permanent. sur la
nouvelle scène que constitue l’Internet.
1
Et sans aller plus loin que le présent appel, nous noterons :
partage, échange, innovation, dialogue
2
Qu'est-ce que les Lumières
? Par Michel Foucault et Olivier Dekens.
3
Etant entendu que le contrôle social est inhérent à la société moderne, et qu’il revêt bien d’autres formes disons
légitimes : contrôle fiscal, technique, pédagogique, sanitaire, etc. Notre projet ici n’est pas d’en faire le
réquisitoire.
4
Et selon les sondages, plus de la moitié des
jeunes (10-18 ans) possèdent une identité en ligne, «
un moi
numérique
».
Cette publicisation de l’individu – à travers une mise en spectacle – se diffuse à partir de dispositifs de
parole qui ont peu ou prou ont vocation à parler et faire parler les individus, à rendre visibles les corps
et suivre les déplacements, et d’instituer le tout en nouvelles normes de sociabilité. Et dans ce
quadrillage du social, le quadrillage produit des nombreuses traces laissées par les individus sur les
sites et réseaux de communication.
Méthodologie
À partir d’une perspective communicationnelle et d’une approche critique, nous nous proposerons
donc d’évaluer la manière selon laquelle se met en place ce contrôle social qui, loin de se suffire de ce
que la loi de 1978 nommait données personnelles ou sensibles, et qu’elle protégeait, se nourrit des
données issues d’activités multiples et variées qui s’immiscent, sans besoin
a priori
d’en rendre
compte à quiconque, au coeur de la vie intime des individus. On assiste ainsi à un basculement sans
précédent que l’on exprimera ainsi : du fichage autoritaire à l’affichage volontaire ! Car force est de
constater que les individus globalement consentent, pour autant qu’ils en retirent en retour des
gratifications de toutes sortes. Pour notre part, toutefois, nous dirions plus volontiers qu’ils
pensent
consentir à cela, et qu’il y a lieu d’analyser dans le temps la contrepartie attendue de ce qu’ici ils
reçoivent.
La communication s’appuiera sur différentes analyses portant sur l’utilisation des systèmes
communicationnels
numériques, visant à
favoriser cette quête problématique d’affichage et de
visibilité, et ce à travers deux processus :
-
Les stratégies de marketing (Internet, téléphonie mobile, tags)
-
Les discours de l’intime (blogs, forums).
Plan de communication
1.
Du fichage autoritaire à l’affichage volontaire : une évolution de perspective s’impose
pour comprendre le contrôle social actuel.
2.
Double informationnel et identité numérique : vers une coproduction de l’individu
3.
Entre anonymat et médiatisation : nouvelles libertés individuelles et nouvelles emprises du
contrôle social
3 à 5 Mots clefs
Visibilité,
contrôle social,
médiatisation, dispositifs de parole, mise en scène, discours de
l’intime
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