Annales (Tacite)
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TaciteLes AnnalesTraduction de Jean-Louis Burnouf, 1859Livre I (14 à 15)Livre II (16 à 19)Livre III (20 à 22)Livre IV (23 à 28)Livre V (29 à 31)Livre VI (32 à 37)Livres VII à X ( p e r d u s)Livre XI (47 à 48)Livre XII (49 à 54)Livre XIII (55 à 58)Livre XIV (59 à 62)Livre XV (63 à 65)Livre XVI (66)Annales (Tacite) : Livre IIntroductionRappel historique - Le sujet : Tibère, Caligula, Claude, Néron1Rome fut d’abord soumise à des rois. L. Brutus fonda la liberté et le consulat. Les dictatures étaient passagères ; le pouvoirdécemviral ne dura pas au-delà de deux années, et les tribuns militaires se maintinrent peu de temps à la place des consuls. Ladomination de Cinna, celle de Sylla, ne furent pas longues, et la puissance de Pompée et de Crassus passa bientôt dans les mainsde César, les armes de Lépide et d’Antoine dans celles d’Auguste, qui reçut sous son obéissance le monde fatigué de discordes, etresta maître sons le nom de prince1. Les prospérités et les revers de l’ancienne république ont eu d’illustres historiens ; et les tempsmême d’Auguste n’en ont pas manqué, jusqu’au moment où les progrès de l’adulation gâtèrent les plus beaux génies. L’histoire deTibère, de Caius, de Claude et de Néron, falsifiée par la crainte aux jours de leur grandeur, fut écrite, après leur mort, sous l'influencede haines trop récentes. Je dirai donc peu de mots d'Auguste, et de sa fin seulement. Ensuite je raconterai le règne de Tibère et lestrois suivants, sans ...

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Extrait

Tacite Les Annales Traduciton de Jean-Louis Burnou ,f1859 Livre ( I 14 à 15) Livre I  I (16 à 19) Livre II  I (20 à 22) Livre IV (23 à 28) Livre V (29 à 31) Livre VI (32 à 37) Livres VII à X ( perdus ) Livre XI (47 à 48) Livre XII (49 à 54) Livre X ( III 55 à 58) Livre XIV (59 à 62) Livre XV (63 à 65) Livre XVI (66) Annales (Tacite) : Livre I Introduction Rappel historique - Le sujet : Tibère, Caligula, Claude, Néron 1 Rome fut dabord soumise à des rois .L. Brutus fonda la ilbetré e tle consulat .Les dictatures étaient passagères ; le pouvoir décemviral ne dura pas au-delà de deux années, et les tribuns militaires se maintinrent peu de temps à la place des consuls. La dominaiton de Cinna ,celle de Sylla ,ne furen tpas longues ,etl a puissance de Pompée e tde Crassus passa bientôt dans les mains de Césarl ,es armes de Lépide et dAntoine dans celles dAuguste, quir eçu tsous son obéissance le mondef atigué de discordes ,et resta matîre sons le nom de pirnce . 1 Les prospérités etl esr evers del ancienner épubilque on teu dlliustres historiens ; etl es temps même dAuguste nen on tpas manqué,j usquau momen toùl es progrès del adulaiton gâtèrentl es plus beaux génies. Lhistorie de Tibère, de Caius ,de Claude e tde Néron, falsfiiée parl a crainte aux jours de leu rgrandeuf ,rut écrtie, aprèsl eur motr ,sous i'lnlfuence de haines trop récentes .Je driai donc peu de mots d'Auguste ,e tde sa fin seulement .Ensuitej er aconteral ier ègne de Tibère et les rtois suivants ,sans colère comme sansf aveur ,sentiments don tles motfis sontl oin de moi. 1. Le tirte de pirnce ne conférai taucune autoirté ni cilive n imitilaire. Du temps de la Répubilque ,li se donnai tau citoyen quel es censeurs avaient inscrit le premie rsurl et ableau des sénateurs, e tqu ipour cela était appelé pirnceps senatus .Quand Auguste eut réuni dans ses mains les pouvoirs de toutes les magistratures ,il préféra ce nom de pirnce à tout autre, comme moins propre à exctier'l enive. Auguste Son arrivée au pouvoir 2 Lorsque, après la défatie de Brutus et de Cassius ,la cause pubilque fut désarmée, que Pompée 2  eu tsuccombé en Siclie, que 'labaissemen tde Lépide et la mort violente d'Antoine n'eurent laissé au pa itrmême de Césa rd'aurte chef qu'Auguste, celui-ci abdiqua le nom de rtiumvi,r s'annonçant comme simple consu ,le tconten ,tdisai-tli ,pour protéger le peuple ,de la puissance tribunitienne .Quand li eut gagné les soldats pa rdes largesses, la multtiude pa rl'abondance des ivvres, tous par les douceurs du repos ,onl e vit s'élever insensiblemen tet atitre rà lu il'autortié du sénat, des magistrats, des lois. Nu lnel ui résistai t :les plus fiers répubilcains avaient péri pa rla guerre ou la proscripiton ; ce qu irestai tde nobles trouvaient ,dans leur empressemen tà seriv,r honneurs et opulence, e,t comme ils avaien tgagné au changement des affaries ,lis aimaient mieuxl e présen tet sa sécuirté quel e passé avec ses périls. Le nouve lordre des choses ne déplaisai tpas non plus aux proivnces, qui avaient en déifance le gouvernemen tdu Séna tet du peuple ,à cause des querelles des grands et de 'lavarice des magistrats ,e tqu iattendaient peu de secours desl ois ,impuissantes contrel af orce ,la birgue e t'largent. 2. Sextus Pompée Problèmes avec ses héritiers 3 Auguste ,pou rdonner des appuis à sa dominaiton ,éleva aux dignités d'édlie curule e tde ponitfe Claudius Marcellus, 3 f lis de sa sœur, à peine entré dans 'ladolescence ,et honora de deux consulats consécutifs M. Agirppa ,d'une naissance obscure, mais grand homme de guerre et compagnon de sa ivctorie li ;l e pir tmême pou rgendre 4  ,après la motr de Marcellus, et li décora du itrte dI'mperatorl es deux flis de sa femme ,Tibérius Néro e tClaudius Drusus , 5  quoique sa propre maison fû tencore lfoirssante : car i lava tifa tienrter dans laf amlile des Césars Caius et Lucius 6 , fils d'Agirppa ,qu ,imême avan td'avoi rqutitél a robe de 'lenfancef ,urent nommés princes de la jeunesse 7  et désignés consuls ; ce q'uAuguste, tout en feignant de le refuser ,ava tiardemment désrié .Mais Agrippa cessa de vivre ; les deux Césars, Lucius en allant aux armées d'Espagne, Caius en revenant blessé d'Arménie, furent enlevés par une mort que hâtèrentl es desitns ou le crime de leu rmarâtre Liive  ;depuisl ongtemps Drusus n'étati plusi , lne restai tà Auguste d'aurte beauif-ls que Tibère. Alors celu-icif u tle cenrte oùt ou tivn tabouit rli : est adopté ,associé à l'autortié suprême e tà la puissance irtbuntiienne, monrté avec affectation à toutes les armées. Ce n'était plus pa rd'obscures intirgues, mais par de pubilques solilctiations ,que sa mère alla tià son but. Elle avatit ellemen tsubjugué la vielilesse d'Auguste, qj li'ueta sans piité dansl î'le de Planasie 8 son unique petit-fils ,Agirppa Postumus,j eune homme, li est vrai, d'une ignorance grossière e tstupidemen torguelileux del a force de son corps, mais qu i'nétai tconvaincu d'aucune aciton condamnable. Toutefois li mti Germanicus, ifls de Drusus ,àl a tête de huit légions surl e Rhin ,et obilgea Tibère de l'adopter ,quoique celu-ic ieû tun fils déjà sort ide 'ladolescence;  mais Auguste voula timulitplier les soutiens de sa maison . lIne restai talors aucune guerre ,s ice 'nest celle contre les Germains  ;e t'lon combattait plutô tpou refface rla honte du désastre de Varus que pou r'lagrandissemen tdel 'empire oul esrf utis del a victoire. Au-dedanst ou tétati calme; r ien de changé dans le nom des magisrtatures ; tou tce qui' ly avati de jeune étai tné depuis la bataille d'Acitum ,la plupar tdes vielilards au milieu des guerres ciivles  :combien restait-il de Romains qu ieussent vu la Répubilque ? 3. C'es tce jeune Marcellus,t an tcélébré dansl es beaux vers de Virglie, Énéide ,VI ,860 e tsuiv .lI étai tifls d'Octavie, et il avait épousé Juilef ,llie d'Auguste. I lmourut à vingt ans,'l an de Rome 731. 4 .Agirppa eu tde la llife d'Auguste Agrippine ,femme de Germanicus, la seconde Juile ,les Césars Gaius e tLucius ,et enfin Postumus ,qu inaquit après la mor tde son père .D'une première femme, Aittca, fllie de Pomponius Atticus, li avai tdéjà eu Vipsania Agrippina ,épouse de Tibère e tmère du jeune Drusus ,quf iu tdepuis empoisonné par Séjan. 5 .iTbéirus Néro l('empereur Tibère) e tClaudius Drusus étaien tfils de iTbérius Claudius et de Livia Drusllia ,que iTbéirus céda pou rfemme à Auguste ,pendan tqu'elle étati enceinte de Drusus. 6. Par adoption. 7. Le chevailer romain que les censeurs avaien tinscr tile premie rsur le tableau de son ordre s'appelait princeps equestirs ordinis .Le itrte de pirncepsj uventuits paraît analogue à celuil-à. 8. Voisine deî'l le d'Elbe; on la nomme aujourd'hui Planosa. Quel successeur ? 4 Lar évolution étai tdonc achevée  ;un nouve lespr tiavait partout remplacé'l ancien  ;et chacun,r enonçan tà 'légaltié ,les yeux fixés sur le prince ,attendati ses ordres. Le présent ni'nspira pas de craintes, tan tque la force de l'âge permit à Auguste de mainteni rson autorité, sa maison ,e tla paix .Quand sa vielilesse, outre le poids des ans, fut encore affaissée par les maladies ,et que sa fin prochaine éveilla de nouvelles espérances ,quelques-uns formèrent pour la ilbetré des vœux impuissants ; beaucoup redoutant la guerre, d'aurte la désriaien,tl e plus grand nombre épuisaient ,sul res maîrtes don tRome étai tmenacée,t ousl est ratis del a censure. « Agirppa, d'une humeur farouche, irrtié pa r'lignominie ,n'étai tn id'un âge n id'une expérience à potre rlef ardeau del 'emprie. iTbère, mûr ipa rles années ,habile capitaine, avai ten revanche puisé dans le sang des Clodius l'orguei lhéréditaire de cette famille impérieuse;  et, quo iqui'ltîf  pou rcache rsa cruauté, plus d'uni ndice le rtahissati .Élevé ,dès le berceau, parmi les matîres du monde, chargé,t ouj teune encore, de triomphes e tde consulats,l es années même de sa retraite ou plutôt de son elix à Rhodes n'avaient été qu'un perpétuel exercice de vengeance,t ous les capirces d'un sexe dominateur .lIf audra donc ramper sous unef emme e tsous deux enfants , 9 qui pèseront surl a Répubilque ,en attendant q'uilsl a déchrien.t» 9. Drusus, fils de Tibère, et Germanicus, son neveu. Mort d'Auguste 5 Pendan tque ces pensées occupaien tles espirts, Auguste s'affaibilssai tde jour en jour. Quelques soupçons tombèren tsu rson épouse .Un bru tiavait couru que, peu de mois auparavan,t le prince ,après s'êrte ouvert à des conifdents choisis, s'éta tirendu, accompagné du seu lFabius Maximus, dans 'lîle de Planasie ,pou rvori Agrippa .Beaucoup del armes coulèrent de patr et d'autre, et des signes d'une mutuellet endresse rifen tespérer que le jeune homme reverrai tle palais de son aïeu .lMaixmus révéla ce secre tà sa femme Marcia ,celle-c ià Livie. Auguste le su t ;et ,bientôt après ,Maixmus ayan tifn isesj ours par une mor tqu ipeut-êrte ne fu tpas naturelle, on entendi tà ses funérallies, Marcia s'accuse ren gémissant d'avoir causél a petre de son époux .Quo iq'ui len soi,t à peine entré dans 'lIllyricum, iTbère esr tappelé par unel etrte pressante de sa mère. On ne saurai tdire si Auguster espirati encore ou 'nétait déjà plus,l orsq'u liarriva à Nole  ;car Livie ava tientouré la maison de gardes qui enf ermaien tsoigneusementl es avenues .Det emps ent emps elle faisati pubiler des nouvelles rassurantes ,et,l orsqu'elle eut bien concerté ses mesures ,on apprit qu'Auguste étai tmotr et Tibère empereu.r Tibère Meurtre de Postumus Agrippa 6 Le coup d'essa idu nouveau règnef utl e meurrte de Postumus Agrippa : un centurion déterminél e surpir tsans armes et cependan tne le tua qu'avec peine. Tibère ne parla point au sénat de ce tévénement . lIfeignait q'uun ordre de son père avai tenjoint au rtibun qui veillai tsu rlej eune homme de lui donner la mo ,trausstiô tque lui-même aura tifin isa destinée ? Il est vra iq'uAuguste ,après s'êrte plain tavec aigreur du caractère de Postumus, avait fa ticonifrmer son exli par un sénatus-consutle .Mais sa rigueur n'alla jamais jusq'uà tue raucun des siens  ;et li 'nest pas croyable qu'il ait immolé son petit-ifls à la sécurtié du flis de sa femme. Il est plus vraisemblable que iTbère e tLivie ,'lun par crainte,'l aurte par haine de marârte, se hâtèren td'abatrte une tête suspecte e todieuse. Quand le centurion, suivan t'lusage mlitiaire, ivnt annoncer que les ordres de César étaien texécutés ,celu-ici répondi tqui'l 'navait poin tdonné d'ordres, et qu'on aurai tà rendre compte au séna tde ce qui s'étati fati. À cette nouvelle, Sallusitus Cirspus 1 , 0 confident du prince, e tqu iavai tenvoyé le bille tau irtbun ,craignant de vori retomber surl ui-même une accusation également dangereuse, soit q'ui lsoutîn tle mensonge ou déclarât la vérité, fi tsentri à Livie « qui'l impotra tide ne poin tdivulgue rles mystères du palais, les conselis des amis de Césa,rl es serivces des gens de guerre  ;que iTbère énerveratil 'autorité, en renvoyan ttou tau séna t ;que la première condtiion du pouvoir, c'est q'ui l'ny ai tde comptes reconnus que ceux qui se renden tà un seu.l» 10 .Neveu etf lis adoptfi de 'lhistorien Salluste. Entrée en fonction de Tibère 7 Cependan,t à Rome, tout se précipite dans la serivtude ,consuls ,sénateurs, chevailers ,plusf aux et plus empressés à proporiton de la splendeur des rangs .On se composel e ivsage pour ne paraîrte nj ioyeux à la motr du prince, n iirtste àl 'avènement d'un aurte ,et chacun s'étudie à mêler les pleurs, 'lallégresse ,les plaintes ,l'adulaiton .Les consuls Sex.t Pompeius e tSext .Apuleius jurèrent les premiers obéissance à iTbère César;  e tenrte leurs mainsf rien tserment Seius Strabo e tC .Turranius, préfets ,celu-ic ides ivvres et l'autre du prétoire, puis le séna,tl es soldats etl e peuple .Ca riTbèrel aissait aux consulsl i'niitaitve de tousl es actes ,à i'lmtiaiton de l'ancienne République, et comme s li''néta tipas sûr que l'empiref ût àl ui .L'édit même par lequei l lappela les sénateurs au conseli ,li nel er endi tq'uen vertu de la puissance irtbuntiienne q'uli avatir eçue sous Auguste. Le texte en étai tcour tetl e senst rès modeste:   il « voulai tconsultel re séna tsur les honneurs dus à son père, don til ne quittai tpas le corps ; ce serait son seul acte d'autortié pubilque.» E tcependant ,Auguste à peine mor,t il avati donnél 'ordre comme empereur aux cohotres prétoirennes  ;des veilles se faisaien tà sa potre;  li avait des gardes ,une cour;  des soldats l'escortaien tau Forum, 'laccompagnaien tau séna; t li écrivti aux armées comme un prince déjà reconnu  li ;ne manquati d'héstiation que devanl tes sénateurs. La principale cause de ce conrtaste était la crainte que Germanicus, matîre de tant de légions e td'un nombre immense d'auixilaires, jouissant d'alileurs d'une merveilleuse populatiré, n'aimât mieux posséderl 'emprie que de l'attendre lI .tena tiauss,i dans 'lintérêt de sa renommée, à paraîrte avoir été appelé e tchoisi pal ra République ,plutô tqui'mposé furitvement parl esi nirtgues d'unef emme et'l adopiton d'un iveillard .Onr econnut dans la suite que sa feinte rriésoluiton avati encore pou robjet de lire dans la pensée des grands .I ltournati les paroles, les regards, en autant de crimes que sa haine mettait en réserve. Lecture du testament - funérailles 8 Tibère voulut que la première séance fût consacrée tout entière à Auguste. Le testament de ce prince, apporté par les Vestales 1 , 1 nommai tTibère et Livie ses héiriters ; Liive était adoptée dansl a famille des Jules ,et recevatil e nom d'Augusta .Après eux li appelait ses peittsf-lis et arrière-petits-fils ,e tàl eu rdéfau tles premiers personnages de l'état ,la plupatr objets de sa haine ;mais li affectait la générosité au profti de sa mémorie. Sesl egs 'nexcédaient pas ceux d'un patricuile r :seulemen tli donnait au peuple romain e taux tirbus del a ville quarante-rtois mililons cinq cen tmllie sesterces 1 , 2  mlile à chaque soldat prétorien ett rois cents par tête auxl égions et aux cohortes de citoyens romains .On déilbéra ensuite sul res honneursf unèbres ,dontl es plus remarquablesf urent ,« que le convoi passâ tparl a porte triomphale »; cet aivs fu touvert pa rAsinius Gallus : « que lesrtit es desl ois dont Auguste étatil 'auteu,r et les noms de peuples qli'u avait vaincus, fussen tpotrés en tête du cotrège »;  ainsi opina L. Arrunitus .Messala Valerius ajoutai tà son vote celui de renouvele rchaque année le serment de Tibère. Interrogé parl e prince s'lil 'avati chargé def arie cette proposition, i lrépondti" qui'l 'lavait faite de son propre mouvemen ,te tque ,dans tout ce quii ntéresseratil e bien public, i lne prendra ticonsei lque del u-imême, dûti- ldéplarie." C'étai tle seu lraffinement qu imanquâ tà la flatterie .Les sénateurs proposèren tpa racclamaiton de porte rle corps au bûcher sur leurs épaules .iTbère se fit, avec une arrogante modesite, arrache rson consentemen.t Il publia un éd tipou raver ritle peuple "de ne point troubler les funérailles d'Auguste, comme aurtefois celles de César, par un excès de zèle ,et de ne pas exiger que son corps fû tbrûlé dans le Forum plutôt que dans le Champ de Mars, où 'lattenda tison mausolée". Le jou rde la cérémonie funèbre, les soldats furen tsous les armes comme pour prêter mainf-orte : grand suje tde risée pour ceux qu iavaient vu par eux-mêmes ou connu pa rles réctis de leurs pères, cette journée d'une servitude encore toute récente et d'une délivrance vraiment essayée ,oùl e meurtre de César paraissa tià ceux-c iun cirme détestable ,à ceuxl-à une action héroïque. « Fallati-li donc maintenant tou t'lappare lidel af orce miiltarie, pou rprotégel res obsèques d'un prince ivei illdansl e pouvoi,r e tmo traprès avoi rassuré contrel a République la fortune de ses héitirers ? » 11. C'étai t'lusage de dépose rles testaments etl esrt aités dans les temples, e tpatriculièrement dans celui de Vesta. 12 .Ou 7 951 910 F .Le sesterce, à 'lépoque d'Auguste, valai t20 cen.t Louanges et critiques post mortem 9 Auguste lui-même deivntl e sujet de mille entreitens. Le peuple, frappé des plus fulites criconstances ,remarquai t"quel e pirnce avati cessé de ivvre le jou rmême oùj adis li avaitr eçu'l emprie  ;quli' étati mort à Nole dansl a même maison ,dans la même chambre que son père Octaivus." On comptai tses consulats ,"égaux en nombre à ceux de Mairus et de Valerius Corvus réunis 13  ,ses rtente-sept années consécutives de puissance tirbuniitenne, le nom d'Imperator reçu vingt e tune fois ,e ttant d'autres honneurs ou souvent rétiérés ou enitèrement nouveaux". Les gens éclairés s'entretenaient de sa vie ,dont lis faisaientl 'éloge oul a censure. Suivan tles uns, l"a piété fliiale e tles malheurs del a République livrée à 'lanarchie 'lavaien tseuls entraîné dansl es guerres civlies, qu'on ne peu tni enrteprendre, n isoutenri pa rdes voies légitimes. lI avait, pou rvenger son père ,accordé beaucoup à Antoine ,beaucoup à Lépide. Quand celu-ic isef ut perdu par sa lâchei ndolence,'l aurte par ses folles amours ,li ne resta tider emède aux divisions del a pairte que le gouvernement d'un seu .lToutefois le pacfiicateur de 'létat ,content du nom de prince, ne s'étatif ai tni roi ni dictateur. lI avai tdonné pou rbarirères àl 'empirel 'Océan ou desf leuvesl ointainsr ,éun ipa run ilen commun les légions, leslf ottesl ,es proivnces ,respecté les drotis des citoyens, ménagé les aillés ,embell iRome elle-même d'une magniifcence inconnue .Quelques rigueurs en peit tnombre n'avaientf ai tq'uassurerl er epos généra.l" 13 .Valéirus Corvusf u tconsul six fois ,Mairus sept. 10 On disati ,d'un aurte côté, "que sat endresse pour son père el tes désordres de la République ne lui avaien tserv ique de prétextes ; que c'éta tipa rambition qu'i lavait rassemblél es vétérans à force del argesses ,levé une armée au sorti rde l'enfance e tsans rtite public ,corrompul es légions d'un consul, affecté poul re par itde Pompée un zèle hypocrtie  ;c'éta tipa rambition q'uayant usurpé, àl a faveu rd'un sénatus-consutle, les faisceaux et l'autorité de préteu,r i ls'éta tiemparé des rtoupes d'Hiritus e tde Pansa, tués par l'ennem ipeu-têrte ,mais peut-êrte aussi parl es atrifices de César, s'il est vrai que du poisonf ut versé dansl a blessure de Pansa 1 , 4 et qu'Hirtius pér tide la main de ses propres soldats .Que drie du consulat envahi malgré les sénateurs ? Des armes reçues conrte Antoine ett ournées contre la Répubilque ? De cette proscirption de ctioyens, de ces disrtibuitons det erres, qu i'navaien tmême pas l'approbaiton del eurs auteurs ? Que la motr de Cassius e tdes deux Brutus eût été vraimen toffetre aux mânes paternels, on pouvait le crorie  ;et encore eût li-pu ,sansi mpiété, immoler à li'ntérêt pubilc sesr essentiments domestiques .Mais Sextus ,mais Lépide, il les avai trtompés, 'lun par un simulacre de paix ,'laurte pa runef einte amitié ; mais Antoine , li'lavai tenrtaîné dansl e piège par lest raités de Tarente et de Birndes e tl'hymen de sa sœur ,aillance peifrde quel e malheureux Antoine avai tpayée de sa vie. La paix sans doute était venue ensuite ,mais une paix sanglante : au dehors ,les désordres de Lollius e tde Varus ; à Rome ,le meurtre des Varron, des Egnaitus ,des Iule." On n'épargnait pas même sa ive privée  :on lui reprochati l"a femme de Tibérius enlevée au il tconjuga l ;les ponitfesi nterrogés pa rdéirsion s,i enceinte d'un premie ré poux,i l lui étati permis de se maire rà un aurte  ;etl e luxe erfféné de Q. Tedius e tde Vedius Pollio ; et Livie ,fatale ,comme mère, à la Répubilque, plusf atale, comme marârte, àl a maison des Césars. Et les honneurs des dieuxr aivs par un homme qu iavati voulu comme eux des temples ,desi mages sacrées, desf lamines ,des prêtres. Même en appelant iTbère àl ui succéder , liavai tconsulté n ison cœu rnl ie bien public ; maisi  lavai tdeivné cette âme hautaine et cruelle ,e tcherché del a glorie dans un odieux conrtaste". En effe,t peu d'années avant sa mort, Auguste, demandan tune seconde fois pour Tibère la puissanceirt bunitienne, avai,t dans un discours ,d'alileurs à sa louange,j eté su rson maintien, son extéireu ret ses mœurs ,quelques tratis d'une censure déguisée en apologie. La solenntié des funérailles terminée ,on décerne au prince mort un temple etl es honneurs diivns. 14 .I lsel ivra, près de Modène, deux batailles sanglantes ,dontl a première eu tileul e 15 avir l711, e tqu icoûtèrent la vie aux deux consuls. Tibère répond aux prières 11 Puis toutes les prières s'adressen tà iTbère. Celui-c irépond par des discours vagues su rla grandeur de l'emprie et sa propre insufifsance .Selonl u ,il"e génie d'Auguste pouva tiseu lembrasse rtoutesl es patries d'un auss ivaste corps ; appelé par ce pirnce à patrage rle fardeau des affariesl ,u-imême avait appris pa rexpéirence combien il est diiffclie e thasardeux del e porte rtout entie r; dans un empire qu icomptatit ant d'illusrtes appuis, i lnef allai tpas quet ou treposâ tsu rune seule tête .La tâche de gouvernerl 'État serai tplus facile, si plusieurs y rtavalliaien tde concer.t" Il y avai tdans ce langage plus de dignité que de rfanchise. Tibère, lors même q'uli ne dissimulait pas, s'exprimai ttoujours ,so tipa rcaractère soi tpa rhabtiude, en termes obscurs et ambigus .Mais  licherchait ici à se rendre impénértable ,et des ténèbres plus épaisses que jamais enveloppaien tsa pensée .Les sénateurs, qu in'avaien tq'uune crainte, celle de paraître le deviner, se répandent en plaintes, en larmes, en vœux. Ils lèvent les mains vers les statues des dieux, vers i'lmage d'Augustei ; ls embrassentl es genoux de iTbère .Alors il fait appotre run regisrte dont i lordonnel a lecture  ;c'était le tableau de la puissance pubilque : on y voyai tcombien de citoyens e td'alliés étaien ten armes,l e nombre des flottes ,des royaumes ,des proivnces ,'léta tdes tributs e tdes péages ,l'aperçu des dépenses nécessaires et des gratificaitons .Auguste avai ttout écrti de sa main ,et li ajoutail te consei lde ne plusr eculel res bornes de l'empire:  on ignore s ic'étati prudence ou jalousie. Impair d'Asinius Gallus 12 Le séna ts'abaissant alors aux plus humiliantes suppilcaitons, li échappa à iTbère de dire que, si'l ne peu tsupporte rtou teniter le poids du gouvernement , lise chargera cependan tdel a parite q'uon voudra lui confier ."Apprends-nous donc, César ,ift alors Asinius Gallus ,quelle parite del a chose pubilque tu veux q'uont e confie". Déconcetré pa rcette quesiton inattendue, Tibère garde un instant le slience. Puis ,remis de son trouble ,il répond "que sa déilcatesse ne lu ipermet n ichoix ni exclusion parmi les devoris don tli désirerait être tout à fa tidispensé". Gallus avati démêlé par son ivsage les signes du dépit : i lrépliqua "q'u lin'avait pas fait cette question pour que César diivsâ tce qu iétai tindivisible, mais pou rq'ulif ût convaincu ,pa rson propre aveu, quel a Répubilque,f ormant un seul corps ,devati être régie par une seule âme." Ensuitei l ift 'léloge d'Auguste, et pira iTbère de se rappeler ses propres ivctoires et tant d'années d'une glorieuse expérience dans lesf oncitons del a paix .Toutefois i lne pu tadouci rsa colère:  Tibère le hasïsati de longue main, prévenu de li'dée que son mariage avec Vispania ,iflle d'Agirppa ,que lui-même avai teue pou rfemme ,cachait des projets au-dessus del a condition privée ,et q'uli ava tihértié toutl 'orgueil de son père Asinius Poillo. Discours de L. Arruntius et de Q Hatérius 13 Bientô tL .Arrunitus ,pa run discours à peu près semblable à celu ide Gallus ,s'attria la même disgrâce. Ce n'est pas que iTbère eût contre lui d'anciens ressenitments  ;mais Arruntius, riche, homme d'action, doué de qualités éminentes, honorées de 'lesitme pubilque, exctiai tsa défiance .Auguste en effet ,palran tdans ses derniers entretiens de ceux qui'l croyati dignes du rang suprême, mais peu jaloux d'y monte rou ambitieux de 'lobtenri sans en êrte dignes ou enifn ambiiteux et capablest ou tàl a fois avait dti" que M. Lépidus serati digne de l'empire, maisl e dédaignai t ;que Gallus le désria tisansl e mériter ; que L. Arruntius ne manquait pas de capactié ,et ,dans 'loccasion ,ne manquerai tpas d'audace." On est d'accord sur les deux premiers  ;quelques-uns nomment Cn. Pison au lieu d'Arruntius .Tous, excepté Lépidus ,pérrient depuis, ivctimes de dfiférentes accusaitons que Tibère leu rsuscita. Q. Hatérius e tMamercus Scaurus blessèrent encore cet espir tsoupçonneux ;l e premier pou rlu iavoi rdi t: "Jusques à quand ,Césa,r laisserast-u la République sans chef ?" L'aurte pour avoir fait espére r"que César ne serait pas inexorable aux pirères du séna,t puisq li'u'nava tipoin topposé sa puissance rtibuntiienne à la déilbération que venaien td'ouv rirles consuls." iTbère éclata sul-re-champ contre Hatéirus ; quant à Scaurus, obje td'une haine plus implacable ,li 'neu tpoin tde réponse .Las enifn des clameurs de 'lassemblée et des instances de chaque membre ,Tibère céda peu à peu ,sans avouer poutran tqui'l acceptai tl'empire : mais au moinsi  lcessa der efuse re tde se faire pirer .Hatérius ser endi tau palais pour implore rson pardon. C'est un fai tcetrain que, s'étant prosterné surl e passage de iTbère aifn d'embrasser ses genoux,li  pensa être tué par les gardes ,parce quel e hasard ou peu-têrte les mains du suppliantf ,irent tomber le pirnce .Toutefois le pérli d'un homme s idistingué n'adoucit pas iTbèrei : f lallut qu'Hatérius eût recours à Augusta, dont les instantes prières purent seules le sauver. Flagornerie des sénateurs 14 Les sénateurs prodiguèren taussl ies adulations à Augusta. Les uns voulaient qu'onl ui donnâl teit rte de Mère ,d'aurtes q'uon 'lappelât Mère de la patire, la plupart qu'au nom de Césa ron ajoutât "Fils de Juile." iTbère répondit "que les honneurs de ce sexe devaient avo rides bornes  ;que lu-imême 'naccepterait qu'avec discrétion ceux qu ilui seraien toffetrs." La vérité est que soni nquiètej alousie voyati dans 'lélévation d'une femme son propre abaissemen t ;auss ine soufrfiti- lpas même qu'on donnâ tun licteur à sa mère  :on allati vote run aute lde 'ladoption e td'aurtes choses semblables ;i l s'y opposa .Cependant li demanda pour Germanicus la puissance proconsulaire, et une députaitonf ut envoyée à ce généra lpoul ru iporter le décret ,e tlu iadresser des consolations au suje tdel a motr d'Auguste .S'i lne fit poinl ta même demande pou rDrusus ,c'est que Drusus était présent et désigné consu .liTbère nomma douze candidats poul ra préture : c'était le nombref ixé pa rAuguste;  e,t commel e sénal te pressait d'y ajouter, lif ti serment au conrtarie de ne 'lexcéde rjamais. Les comices passent du Champ de Mars au sénat 15 Alors, pou rla premièref ois,l es comices passèrent du Champ de Mars au sénat : car, s ijusq'uà ce jourl e pirnce avai tdisposé des plusi mportantes élecitons, quelques-unes cependan tétaien tencore abandonnées aux surffages des rtibus. Le peuple ,dépouillé de son droti, ne f tientendre que de vains murmures  ;etl e séna tse sais tivolontiers d'une prérogative qu ilui épargnati desl argesses ruineuses et des prières humiilantes. Tibère d'allieurs se bornati àr ecommande rquatre candidats, dispensési  lest vrai ,des soins de la brigue e tdes chances d'un refus. Dans le même temps ,les rtibuns du peuple demandèren tà donner à leurs frais des jeux qui seraient ajoutés aux fastes ,et ,du nom d'Auguste ,appelés Augustaux .Mais on assigna des dons sur le tréso,r e t'lon permti aux tribuns de paraîrte au crique en robe triomphale : le cha rne leu rfut pas accordé .Bientôt la célébraiton annuelle de ces jeux fut transportée à celu ides préteurs quij ugel es contestations entre les ctioyens et les értangers. Révolte des légions de Pannonie Causes 16 Telle était à Rome la situation des affaires, quandl 'esprti de révolte s'empara des légions de Pannonie  ;révotle sans moit,f si ce n'est le changemen tde prince ,qu ileur montrait la carirère ouvetre au désordre e tdesr écompenses à gagner dans une guerre civlie .Trois légions étaien tréunies dans les quaitrers d'été, sous le commandemen tde Junius Blésus. En apprenan tla ifn d'Auguste et l'avènemen tde Tibère ,ce généra lavati ,en signe de deuli ou der éjouissance ,interrompu les exercices accoutumés .Del à naqurient, parmi les soldats ,la licence, la discorde ,'lempressemen tà écoute rles mauvais conseils, enfin l'amour excessfi des plaisris e tdu repos,l e dégoût du rtavail e tde la discipilne .I ly avait dans le camp un cetrain Percennius, autrefois chef d'enrtepirses théâtrales, depuis simple solda ,tpalreu raudacieux, et instruti ,parm iles cabales des hisrtions ,à forme rdes intrigues .Comme  livoya tices esprtis simples en peine de ce que serai taprès Auguste la condiiton des gens de guerre, li les ébranlai tpeu à peu dans des entretiens nocturnes;  ou bien ,sul re sori ,lorsquel es hommes rtanquilles étaient rerités,i  lassemblai tautour del ut iousl es pervers Un mutin : Percennius 17 Enfin lorsqu li'se fu tassocié de nouveaux atrisans de sédition ,prenan tle ton d'un général qu iharangue ,i ldemandati aux soldats "pourquoi ils obéissaient en esclaves à un pe titnombre de centuirons ,à un petti nombre de tribuns. Quand donc oseraien-tlis réclame rdu soulagemen ,tsli's 'nessayaient ,avec un pirnce nouveau et chancelant encore ,les prières ou les armes ? C'était une assez longue et assez honteuse lâcheté, de courber, trente ou quarante ans, sous le poids du service, des corps usés par l'âge ou muitlés pa rles blessures .Encore si le congé finissatil eurs misères ! Mais aprèsl e congé li fallai treste rau drapeau 15 , et, sous un aurte nom, subir les mêmes faitgues. Quelq'uun échappai-tli ivvant à de sir udes épreuves ? On l'enrtaînati en desr égionsl ointaines, où il recevait comme fonds de terre, la fange des marais et des roches incultes. Le service en lui-même était pénible, infructueux : dix as par jour ,voilà le prix q'uon estimait l'âme e tle corps du soldat ; là-dessus, il devait se fourni rd'armes ,d'habits, de tentes ,se racheter de la cruauté des centuirons, paye rles moindres dispenses .Maisl es verges ,mais les blessures ,de irgoureux hivers ,des étésl aboireux ,des guerres sanglantes ,des paix stériles, à cela jamais de fin .Le seu lremède étati q'uon ne devîn tsoldat q'uà des condtiions fixes  :un denier 1  6 par jour ; le congé au bou tdel a seizième année ; passé ce terme ,plus d'obilgation de reste rsous le drapeau, et, dansl e camp mêmel ,a récompense argen tcomptant .Les cohortes prétoriennes ,qui recevaien tdeux deniers pa rtête, qui après seize ans étaien trendues à leursf oyers, couraien-telles donc plus de hasards ? lI n'ôtati rien de leur mérite aux vellies qui se faisaien tdans Rome;  maisl u,i campé chez des peuples sauvages ,de sa tente li voyait l'ennemi. 15. Quandl es années de servicel égionnarie étaien tfinies ,les soldats n'étaient pas encore renvoyés chez eux.  lIleu réta tidû une récompense en argen tou enf onds de terres  ;et ,en attendan tqui'lsl a reçussent, on les retenai tsous un drapeau nommé vexllium ,oùli s servaient en qualtié de vétérans. 16 .Le denie rvala ti16 as ,e'l tas envrion 5 centimes. 18 Les soldats répondaien tpar des cris confus, e,t s'animan tà 'leniv, 'lun montrati les coups dont il fut déchrié, l'autre ses cheveux blancs ,la plupartl eurs vêtements en lambeaux e tleurs corps dem-inus. Enifn, leurf ureu rs'allumant par degrés,i ls parlèren tder éunri les rtois légions en une seule .L'esprti de corps fit échoue rce dessein ,parce que chacun voulai tla préférence pou rsa légion : ils prennen tun aurte patri, et placent ensemblel es rtois aigles et les enseignes des cohotres .En mêmet empsi ls amassent du gazon et dressent un tribuna ,laifn quel e point de ralliemen ts'aperçoive de plus loin. Pendant q'ulis se hâtaient ,Blésus accour,t menace ,arrête tantôt'l unt antô t'laurte ."Soldats ,s'écrie-ti-l,t rempez plutôt vos mains dans mon sang : ce sera un cirme moins horrible de tuer vorte généra lque de trahir votre empereu .rOu ivvant ,je maintiendrai mes légions dans le devoi rou, massacré pa relles ,ma mor tavancera leur repenit".r Discours du général Blésus 19 Let ertre de gazon ne s'en élevati pas moins;  déjài  lava tiatteint la hauteur de la portiine ,lorsque, vaincus pa ri'lnébranlable fermeté du généra,l ilsl 'abandonnèren .tBlésus ,avec une adrotie éloquence, leurr eprésente" que ce 'nes tpoint par la sédiiton e tle désordre que les vœux des soldats doiven têrte potrés à César ; que jamais armées sous les anciens généraux ,jamais eux-mêmes sous Auguste ,n'avaient formé des demandes s iimprévues ; q'u liétai tpeu convenable d'ajoute rce surcrotî aux soucis d'un nouveaur ègne. Sli's voulaien tcependant essaye,r en pleine paix, des prétentions que 'nélevèren tjamais dans les guerres civlies les vainqueursl es plus exigeants, pourquo ,iau mépris de la subordinaiton e tdesl ois sacrées del a discipilne, recourir à laf orce ?I ls pouvaient nommer une députaiton et lu idonne rdes insrtucitons en sa présence." Un cri universe ldésigna pou rdéputé le flis de Blésus, tribun des soldats, e tlu ienjoignti de demande rcongé au bout de seize ans ; "on s'expilquerati sur le reste ,quand ce premier poin tserait accordé". Le dépar tduj eune hommer amena un peu de calme. Mais le soldat ,ifer de voi rlef lis de son généra ldevenul 'orateur de la cause commune ,senit tquel a contrainte avai tarraché ce que la soumission n'aura tipas obtenu. Pillage 20 Cependant quelques manipules, envoyés à Nauport 17 , avant la sédiiton, pou r'lenrtetien des chemins et des ponts et les autres besoins de service, en apprenant quel ar évolte a éclaté dans le camp, patren tavecl es enseignes et pillen tles ivllages voisins, sans exceter Nauort, ui éta tiune esèce de vlile .Les centuirons ul ies retiennent sont oursuivis de huées ,d'outraes ,à laif n même
de coups .Le pirncipal obje tde leu rcolère étail te préfe tde camp 18 Aufidénius Rufus. Arraché de son chariot et chargé de bagages, ils le faisaien tmarche rdevant eux, lu idemandant par dérision" si' laima tià potrer de sil ourdsf ardeaux, à faire de si longuesr outes." C'est que Rufus, longtemps simple solda,t puis centuiron, ensuite préfe tde camp ,remettai ten vigueu r'lancienne et austère discipilne ; homme ivelili dans la peine e tlet ravai ,le tdu rà proportion de ce qu'li avai tsouffert. 17. Cellarius croi tque c'es tOberlaybach, dans la Carniole, à quelquesil eues de Laybach. 18. Le préfe tde camp était, dans les arméesr omaines ,tout àl a fois 'lofifcier de génie et l'administrateur militarie.I  ls'occupait de tout ce qu iconcerna tiles campements,l es rtansportsl ,es machines de guerrel ,es malades etl es médecins ,etc. 21 À l'arrivée de ces muitns la sédtiion recommence ,e tune mulittude de pillards se répand dans la campagne. Blésus en arrête quelques-uns ,principalement ceux qu iétaien tchargés de buitn  ;e ,tpou refrfaye rles aurtes,i  lordonne qu'onl es batte de verges et q'uon les jette en pirson : alors le généra léta tiencore obé ides centuirons e tde ce qu'i ly avai tde bon parmi les soldats. Les coupables entraînés résisten,t embrassent les genoux de leurs camarades ,les appellen tparl eurs noms  ;ou bien,i nvoquan tchacun sa centuire ,sa cohotre, sa légion ,lis s'écirent que tous sont menacés d'un sotr pareli. En même temps lis chargeaienl teil eutenant d'imprécations, attestaienl te ciel e tles dieux ,'nomettaien tiren pour exciterl i'ndignaitonl ,a pitié,l a crainte,l a fureur .Tou tle monde accoutr en foule ;l a pirson estf orcée ,les prisonniers dégagés de leursf ers ; e tcettef ois on s'associe les désetreurs e tles cirminels condamnés à mor.t Un mutin : Vibulénus 22 Alors'l embrasementr edouble de violence, et la sédiitont rouve de nouveaux chefs .Un cetrain Vibulénus, simple soldat ,sef ai télever sur les épaules de ses camarades ,devan tle tribuna lde Blésus ; e,t au mliieu de cette mutitlude émue e tattenitve à ce q'ui lallait faire : "Amis, s'écriet--i,l vous venez der endrel aj ouissance de lal umière e tdel 'ai rà ces innocentes et malheureuses victimes  ;mais monf rère ,qul iu irendral a vie ?I l était envoyé vers vous parl 'armée de Germanie, pou rtraiter de nos intérêts communs ; et,l a nuit dernière, ce tyran 'laf ati égorger pa rles gladiateurs qu lienrtetient et qu'il arme pour êrte les bourreaux des soldats. Réponds-mo,i Blésus  :où ast-u jetél e cadavre de mon rfère ? Àl a guerre même on 'nenive pasl a séputlure à un ennemi .Laisse-moi rassasie rma douleu rde baisers e tde larmes, ensuite commande q'uon m'égorge à mon tou r; pourvu que ces braves amis renden tles derniers devoris à deux infortunés, don ttoutl e cirme est d'avoir défendu la cause des légions." 23 À ces parolesi ncendiaires,i  lajouta des pleurs, et se rfappatil a poirtine etl e ivsage .Bientô til écatre ceux qul ie soutenaien,t se jette à terre ,e ,tse roulan taux pieds de ses camarades, li exctie un transport si universe lde pitié e tde vengeance, q'uune parite des soldats met aux fers les gladiateurs de Blésus ,tandis que les aurtes enchaînen tses esclaves ou se répanden tde tous côtés pour cherchel re cadavre .Sil 'on 'neût promptement acquisl a cetitrude que nulle par ton ne trouvai tde corps, que les esclaves mis à la totrure, niaientl 'assassinat ,enifn que Vibulénus n'avatij amais eu derf ère, la vie du généra lcourai tde grands dangers .Cependantli s chassenl tesirt buns etl e préfet de camp, plilentl eurs bagages, ett uenl te centuiron Lucililus ,que ,dansl eurs plaisanteries militaries, ils avaien tsurnommé Encore une ,parce q'uaprès avoi rrompu sur le dos d'un solda tsa verge de sarment 19  ,li cirai td'une voix retentissante qu'on lui en donnâ tencore une, e taprès cellel-à une rtoisième .Les aurtes centuirons échappèren ten se cachant ; un seul fu tretenu ,Juilus Clémens, qui ,paf raclitié de son esprit, sembla propre à porterl a parole au nom des soldats .Enifnl esl égions elles-mêmes se diivsèrent ,etl a huitième allai ten ven riaux mains avecl a quinzième pou run centurion nommé Sirpicus 20  ,que celle-ci défenda titandis que l'aurte demandai tsa motr ,sil a neuivème 'neûti nterposé ses pirères, appuyées de menaces conrte ceux qui les repousseraien.t 19 .Le cep de ivgne étatil a marque distinctive des centuirons .C'es tavec cette verge qu'lis châtiaien tles soldats coupables ou indoclies. 20 .Sripicus paraît venir de sripus ou scirpus, jonc. Peu-têrte le centuiron doni t ls'ag tise servai-tli dej onc, au ileu de vigne ,pour frapperl e solda.t Tibère envoie son flis Drusus 24 Instruit de ces mouvements, Tibère ,quoiquei mpénétrable et soigneux de cache rsurtout les mauvaises nouvelles ,se décide à faire parit rson ifls Drusus avecl es premiers de Rome e tdeux cohotres prétoriennes .Drusus ner eçut pas d'instructions précisesi :  ldevait se régler sur les circonstances. Les cohotres furen trenforcées de surnuméraires choisis. On y ajouta une grande patrie de la cavaleire prétoirenne ,et 'léltie des Germains que 'lempereur avait alors dans sa garde .Le préfet de prétoire Eilus Séjanus, donné pour collègue à son père Srtabon ,et tou-tpuissan tauprès de Tibère, partit aussi ,pour êtrel e conse lidu jeune homme et monrte rde loin à chacun lesf aveurs et les disgrâces .À 'lapproche de Drusus,l es légions, par une apparence de respec,t allèrent au-devant de lui, non toutefois avec les signes ordinaries d'allégresse ,n iparées de leurs décorations ,mais dans la tenue la plus négilgée ,e tavec des ivsages qui ,en affectanl tat irstesse, laissaien tperce rlar évolte. 25 Lorsqu'i lfu tentré dans le camp, elles s'assurèrent des portes e tdisirtbuèrent àl 'intérieur des pelotons armés : le reste envrionnal e rtibunal d'un immense concours .Drusus étai tdebout ,e tde la main demandait le silence. Les soldats ,enhardis pa rla vue de leur nombre, poussaient des cirs menaçants  ;puis tout à coup, en regardan tCésa,r ils si'ntimidaient : c'éta titou rà tour un murmure confus ,d'horribles clameurs, un calme soudain ; agtiés de passions contraires, ils rtemblaien tef taisaien ttremble.r Enfin ,let umutle cessant un momen ,tDrususil  tune lettre de son père. Elle potrai t"que ses premiers soins étaient pou rces vaillantes légions avec lesquellesi  lavai tendurél esf atigues det an tde guerres ; que dèsl 'instan toùl e deulil uil aisserait quelque reposi ,l entretiendrai tle séna tdel eurs demandes ; qu'en attendanti ll eu ravai tenvoyé son fils ,qu iaccorderati sansr etard ce q'ui létai tpermis d'accorder sur-le-champ  ;que ler este deva tiêrter éservé au sénat ,auquel li était juste de laisser sa patr dansl a distirbuiton oul er efus des grâces". Le centurion Clémens parle pour tous 26 L'armée répondi tquel e centurion Clémens était chargé de s'expilquer pou rtous .Celu-ici ,prenanl ta parole ,demande le congé après seize ans, les récompenses à la ifn du serivce, un denier de paye pa rjour ,enifn que les vétérans ne soient plus retenus sous le drapeau." Drusus palrai td'attendre une décision suprême du sénat et de son père ; des crisl i'nterrompen t: "Qu'esti-l venuf arie, si'l ne peu taugmenter la paye du soldat, n isoulager ses maux ? lI es tdonc sans pouvori pour le bien ? Ah  !Les pouvoris ne manquen tà personne ,quandi l s'agti de frappe rou de tue .riTbère jadis empruntait le nom d'Auguste pou rrefuser justice aux légions  ;Drusus renouvellel es mêmes aitrifces : ne leur viendra--tli donc jamais que des enfants ent utelle ? Chose étrange ! L'empereu rne renvoie au séna tque ce qu ies ten faveu rdes gens de guerre : i lfaut donc auss iconsutlerl e sénatt outes les fois q'uonl es mène au combat ou au suppilce .Récompenser est-i lle privliège de quelques-uns  ;punir ,le droti det ous ?" 27 lIs quitten tenifn le rtibunal ,et ,à mesure qu'ils renconrten tdes prétoriens ou des amis de Drusus, lis le menacen tdu geste, dans li'ntention d'engager une querelle e tde rite'l répée .Ils en voulaien tpirncipalement à Cn .Lentulus, le plus disitngué de tous par son âge et sa glorie mlitiarie, e,t à ce itrte ,soupçonné d'affermir l'esprit du jeune César, et de si'ndigner plus q'uun autre de ces attentats contre la discipilne .Peu de moments après,i l se rerita tiavec Drusus ,et retournait par prudence au camp d'hiver,l orsqu'on 'lentoure enl u idemandant "où il va" ; s ic'es tvers le sénat ou versl 'empereu ,raifn d'y combattre aussi la cause desl égions". En mêmet emps on fond su rlu iavec une grêle de pierres ; e,t déjà tout sanglant d'un coup qui 'latteigni ,tsa mor tétait certaine, s ila troupe qui accompagnait Drusus ne fût accourue pour le sauver. Une éclipse calme les mutins 28 La nuti éta timenaçante e taurait enfanté des crimes ,sil e hasard 'neû ttou tcalmé .On iv,t dans un cie lserein, la lune pâilt rou tà coup. Frappé de ce phénomène, dont il ignorait la cause, le soldat crut y lire l'annonce de sa destinée. Cet astre qui s'éteignait lui parut 'limage de sa propre misère li ; conçu tl'espoir que ses vœux seraient accompils ,sil a déesse reprenait son majestueux éclat. lIs font doncr etenit'l rai rdu bruti de l'ariain ,du son des clarions et des trompettes 21 ; t ou rà toutj oyeux ou affligés ,suivan tq'uelle apparaît plus brlliante ou plus obscure .Enifn des nuées qu is'élèventl a dérobent à leurs regards ,etli sl a croient ensevelie pourj amais dans les ténèbres. C'es talors que, passan,t par une pente naturelle ,del a rfayeu rà la superstition ,lis s'écirent en gémissan tquel e ciel leur annonce d'éternelles infotrunes ,e tquel es dieux on thorreu rdel eurs excès .Attentfi à ce mouvement des esptirs, et persuadé que la sagesse devait proftier de ce q'uoffrai tle hasard ,Drusus ordonna qu'on parcourûl test entes. Il fait appelerl e centurion Clemens, et avec lu itous ceux qu ijouissaien td'une populartié honnêtemen tacquise. Ceux-ci se mêlen tparm iles soldats chargés de vellie rsul re camp ou de gardel res potres ; ils invtient à 'lespérance ,lis font agri les craintes": Jusques à quand assiégerons-nous lef lis de norte empereur ? Quel sera le terme de nos dissensions ? Prêterons-nous serment à Percennius et à Vibulénus ? Sans doute Percennius e tVibulénus donneron tau soldat sa paye ,dest erres aux vétérans  !Ils riont ,àl a place des Nérons et des Drusus ,dicter desl ois au peuple romain ! Ah  !Plutôt ,si nous avons été les derniers àf aillir, soyons les premiers à déteste rnorte faute. Ce q'uon demande en commun sef ait attendre  ;unef aveu rpersonnelle est obtenue ausstiô tque méritée." Après avori ains iébranlé les esprits et semé de mutuelles déifancesli ,s détachent les jeunes soldats des iveux, une légion d'une autre .Alors l'amour du devoi rrentre peu à peu dans les cœurs  ;les veilles cessen taux potres ;l es enseignes ,réunies au commencement de la sédtiion ,sont reportées chacune à sa place. 21 .Les écilpses del a lune étaienti mputées à des maléfices, etl es peuples s'efforçaient del a secou rirpa rdes bruits confus et tumultueux. lIs s'imaginaient que les cris des hommes ,le son retentissan tde 'lairain e tdes trompettes, empêcheraient la déesse d'entendrel es enchantements del a magicienne qu iessayati del af arie descendre sur la terre. Fin de la révolte 29 Drusus, au lever du jour, convoque les soldats, et, avec une dignité naturelle qui lui tena ilti eu d'éloquence, il condamne le passé, loue le présent;  déclare "q'uli esti naccessible àl a terreur e taux menaces;  que ,si' lles voti soumis ,s li'entend del eu rbouche des paroles suppilantes,i  lécirra à son père d'accuelli riavec bontél es prières des légions." Sur leur demande,l e ifls de Blésus es tenvoyé une seconde fois vers iTbère avec L .Apronius, chevaile rromain de la suite de Drusus, e tJustus Catonius, centuiron primipilaire 22 . Les avisf urent ensuite partagés: l es uns voulaient qu'on attendîl ter etou rde ces députés, et que dansl 'intervalle on achevât de ramener le solda tpal ra douceur. D'autres penchaien tpour les remèdes ivolents ,soutenant" quel a multtiude étai ttoujours exrtême  ;teirrble, si elle nert emble ,e tunef ois qu'elle a peu ,rsel aissan timpunément brave r; qu'i lfalla tiajoute rauxt erreurs de la supersititonl a crainte du pouvori ,enf aisanj tusitce des chefs del ar évotle". Drusus étati naturellemen tenclin àl a irgueur: i l mande Vibulénus e tPercennius, et ordonne qu'on les tue .La plupar tdisent que leurs corps furent enfouis dans la tente du généra,l plusieurs qu'on les jeta hors du camp, en spectacle aux autres. 22 .Le centurion pirmipliarie l(e premie rde tous )avair tang immédiatement aprèsl est irbuns. 30 Ensutie on recherchal es principaux séditieux. Plusieurs ,épars dans la campagne ,furent tués parl es centuirons ou les prétoirens. Les manipules eux-mêmes, pou rgage de leurf idéltié, en ilvrèrent quelques-uns .Un hive rprématuré causai taux soldats de nouvelles alarmes  :des pluies affreuses e tcontinuelles les empêchaien tde soritr des tentes et de se rassemble r; à peine pouvaienti-ls préserver leurs enseignes des coups de ven te tdes torrents d'eau qui les empotraien.t Ajoutons la colère céleste ,don tla crainte durai tencore  :"Ce 'nétati pas en vain qu'lis voyaien tles asrtes pâilr, et les tempêtes se déchaîner su rleurs têtes impies .Le seul remède à tant de maux étai td'abandonner un camp dévoué au malheu re tsoullié parl e crime, e tde se soustrarie à la vengeance des dieux en regagnan tleurs quariters d'hiver." La neuvième demandait à grands cris q'uon attendît la réponse de iTbère .Enifn, restée seule pa rle dépar tdes autres ,elle préivnt d'elle-même une nécesstié désormais inévitable ; e tDrusus ,voyant le calme enitèrement rétab,il reprit le chemin de Rome sans attendrel er etour de la députaiton. Révolte des légions de Germanie Causes 31 Presque dansl e mêmet emps e tpou rles mêmes raisons, les légions de Germanie s'agtièren tplus violemment encore, étant en plus grand nombre .Elles espéraient d'ailleurs que Germanicus ne pourrati soufrfri un matîre ,e tqu li'se donnerai tà des légions assez fotres pour entraîne rtou t'lemprie. Deux armées étaien tsu rle Rhin  :'lune, appelée supéireure ,avait pou rchef C. Sliius  ;'laurte, inférieure, obéissa tià A. Cécina .La direction suprême de toutesl es deux appatrenait à Germanicus, occupé alors à régler le cens des Gaules 23 . Lesl égions de Siilus ,encore rriésolues ,observaient que lserai tpou raurtu ile succès de la révotle .Celles de l'armée inférieure s'yj etèren tavecr age .Le mal commença parl a ivng te tunième et la cinquième, qui entraînèrentl a ivngitème e tla première. Toutes quatre étaientr éunies dans un camp d'été, surl es fronitères des Ubiens, oisives ou faisan tpeu de service. Quand on appl tira ifn d'Auguste, unef oule de gens du peuple ,enrôlés depuis peu dans Rome ,e tqui en avaient apportél 'habtiude del ail cence et de la haine dut ravail ,remplrien tces esprits grossiers del i'dée "quel et emps étati venu ,poul res iveux soldats, d'obteni run congé moins tard ,fipou rles jeunes d'eixger une plus forte paye, pour tous de demande rdu soulagemen tàl eurs maux et de punir la cruauté des centuirons". E tces discours, ce n'es tpoin tun seu lhomme qui les débite, comme Percennius en Pannonie ,à des orellies crainitves, au miileu d'une armée qu ien voi tdeirrère elle de plus puissantes. Ici la sédtiion a mllie bouches ,mille voix qui répètent "que les légions germaniques font le destin de lempire;  que leurs ivctoires en reculenl tes bornes ; quel es généraux emprunten td'ellesl eur surnom. " 23. Jules Césa ravati imposé à la Gaule un tirbu tannuel  ;mais i lne paraî tpas qi'ul eût soumis les habitants à une assiette réguilère di'mpôts  :il laissa tiprobablement aux cités le soin d'acquitter collectivemen tcette dette des vaincus .Ce fut seulement en 727 quel e cens fut insttiué:  c'étai tun dénombrement des personnes e tdes biens, d'aprèsl eque lonr églaitl a contirbuiton de chacun. 32 Le lieutenant n'essayati point de les conteni r :ce déilre universel lu iavai tôtél e courage .Soudainl a fureurl es empotre, e tlis fondent l'épée à la main surl es centuirons, éternels objets del a haine du soldat, et premières victimes de ses vengeances.I lsl est errassent e tles chargent de coups ,s'acharnant soixante su run seu ,lcomme les centurions étaien tsoixante pa rlégion .Enifn ils les jettent déchirés, mutliés, la plupart morts ,dans le Rhin ou devan tles rertanchements .Sepitmius s'étati réfugié su rle rtibuna le tse tenait prosterné aux pieds de Cécina : ils le réclamèren tavec tan td'obstinaiton q'uli fallu t'labandonne ràl eur rage. Cassius Chéréa ,qui depuis s'es tassuré un nom dans la postérité par le meurtre de Caius, et qui étati alors jeune et intrépide ,s'ouv tirun passage avec son épée à rtavers les armes de ces fuireux .Dès lors n irtibun ,ni préfet de camp ,ne rtouva d'obéissance : les soldats se patrageaient entre euxl es veillesl ,es gardes,l es autres soins du moment .Ce qui parut, à quiconque avai tétudiél 'esprti des camps, le pirncipa lsymptôme d'une grande e timplacabler ébeillon ,c'est qu'au lieu de s'agtier en désordre et à la voix de quelquesf aciteux, tous éclataient ,tous se taisaient àl a fois ,avec tant d'ensemble e tde concetr, qu'on aura ticrul eurs mouvements commandés. Germanicus 33 Cependan tGermanicus ,occupé ,comme nous 'lavons dti, à régler le cens des Gaules,r eçutl a nouvelle q'uAuguste n'étai tplus. I lavati épousé sa petitef-lile Agrippine, donti l avai tplusieurs enfants. Lui-même étatif lis de Drusus, neveu de iTbère ,et petit-fils d'Augusta. Mais cest tires nel er assuraient pas conrte la haine secrète de son oncle et de son aïeule ,haine dontl es causes étaient d'autant plus actives, qu'elles étaien tinjustes .La mémorie de Drusus étati grande auprès des Romains ,et l'on croyati que, s'li fû tparvenu à 'lemprie, i leû trétabli la ilberté. De là leu raffection pour Germanicus ,à qu is'attachaient les mêmes espérances .En effe,t l'espirt populaire e tles manières affables du jeune Césa rcontrastaient merveilleusemen tavec 'la rie tlel angage de Tibère, s ihautain et si mystéireux .À cela se joignaien tdes animosités de femmes  :Liive monrtait pou rAgirppinet oute'l aigreur d'une marârte ; Agirppine elle-même ne savati pas assez se contenri .Toutefois sa chasteté e tsa tendresse conjugale faisaien ttourne rau proif tde la vertu cette hauteur de caractère. 34 Mais plus Germanicus était près du rang suprême ,plus li s'efforçait d'y affermi rTibère . lIle  tifreconnaîrte pa rles ctiés les plus voisines ,celles des Séquanes e tdes Belges. Bientô tinsrtuti del a révotle de sesl égions ,li pa tràl a hâte el test rouve hors du camp. Elles venaien tà sa renconrtel ,es yeux baissés vers la terre, comme par repenit.r Quand il fut entré dansl 'enceinte ,des murmures confus commencèrent à s'élever. Quelques soldats ,prenan tsa main sous prétexte de le baise,r gilssèrent ses doigts dans leur bouche ,afin qu'il touchâtl eurs gencives sans dents  ;d'aurtes lu imontraientl eurs corps courbés pa rla iveillesse .Tout le monde était assemblé pêle-mêle : il leur ordonne de se ranger par manipules, afin de mieux entendre sa réponse ; de prendre leurs enseignes, afin qu'li pût au moins disitnguerl es cohortes .On obéti ,maisl entement .Alors, commençant par rendre un pieux hommage à Auguste, li passe aux victoires et aux rtiomphes de Tibère ,et célèbre avant tou tses gloireuses campagnes en Germanie ,à la tête de ces mêmes légions .lIl eu rmontre 'laccord unanime del tI'ailel ,aif déilté des Gaules ,enifn la paix e t'lunionr égnant dans tou'l tempire .Ces paroles furent écoutées en silence ou n'excitèrent que de légers murmures. Plaintes des soldats 35 Mais lorsque ,airrvé à la sédiiton ,i lleu rdemanda ce q'uétait devenue la subordination miiltarie, où était l'anitque honneu rde la discipilne ,ce qui'ls avaient fati des centurions ,des irtbuns ,alors se dépouillantt ous à la fois de leurs vêtements ,ils lu idemandent à leur tour s'i lvoi tles cicairtces de leurs blessures ,les rtaces de coups de verges. Bientôt des milliers de voix accusent en même tempsl e rtaifc des exemptions,l i'nsufifsance de la solde ,la dureté des travaux ,qli'us énumèrent en détail  :retranchements ,fossés, transpor tdef ourrage et de bois, enfint ou tce qu'on exige du solda tpour les besoins du serivce ou pour banni r'loisiveté des camps. Les vétérans se disitnguaien tpal ra violence de leurs cris, nombranl tes rtente années et plus quli's portaienl tes armes, et implorant sa ptiié pour des fatigues sans mesure" .Passeraien-tlis donci mmédiatemen tdut rava liàl a mort ? Quand trouveraien-tlis la fin d'une s ilaborieuse miilce, et un repos qui ne fût pas la misère ?" lI y en eut aussi qui réclamèrentl el egs d'Auguste ,en ajoutan tdes vœux pour la grandeu rde Germanicus, e t'lofrfe de leurs bras s'il voulati'l emprie .À ce mot, comme s iun cirme eût souillé son honneuli ,r s'élance de son tirbunal et veut s'éloigne.r Les soldats lu iprésenten tla pointe de leurs armes et l'en menacen ts'li ne remonte .lI s'écire alors q'u limourra plutôt que det rahi rsa fo i ;et ,itrant son épée, il lal eva tidéjà pourl a plonge rdans son sein ,lorsque ceux qui l'entouraient lui saisrienl te bras et le retinren tdef orce .Des sédtiieux qui se pressaien tà'l extrémité de l'assemblée ,e tdon tplusieurs, chose à peine croyable ,s'avancèren texprès hors del a foule ,'lexhortaient à frappe r ;e tun solda,t nommé Calusidius,l ui offirt son épée nue ,en disant q'uelle éta tiplus rtanchante. Ce trait paru tcrue let révotlan,t même aux plus fuireux  ;e ti ly eu tun moment de relâche dontl es amis de César proftièren tpou r'lenrtaîner dans la tente. 36 Lài  lfu tdélibéré sur le choix desr emèdes  :on annonça tique les mutins préparaien tune députation pour attrie ràl eur patri l'armée du hau tRhin ; q'ulis avaien trésolu de saccager la ville des Ubiens ,e,t que, les mains unef ois soulilées de cette proie ,lis s'élanceraient surl es Gaules et y porteraienl te ravage .Pour surcroî td'alarmes ,'lennem iconnaissai tnos discordes ,e,t s ion abandonnal tia irveli , ne manquera tipas de s'yj eter. Armerl es auxliiaires et les alilés conrtel es légions rebelles ,c'étai tallumer la guerre civile : la sécurtié étai tdangereuse, la faiblesse humliiante  ;tou trefuse,r tou taccorde ,rmettati également la Répubilque en péirl .Toutes les raisons mûremen texaminées ,on prit le patr ide supposer des letrtes de 'lempereu r; elles promettaient "le congé après ivng tans ,la vétérance après seize, à condition de rester sous le drapeau, sans autre devoir que de repousser l'ennemi ; quant au legs d'Auguste,  liserai tpayé et porté au double". 36 Le soldat comprit que c'éta tiune ruse pou rgagner du temps e tvoulu tq'uon tîn tparole sans délai. Les irtbuns donnen taussitôtl es congés  ;pourl es largesses, chaquel égion deva tiles recevoir dans ses quartiers d'hiver .Maisl a cinquième et la ivng tet unième ne relâchèrent iren del eu robstination qu'on eût payé dansl e camp même ,avec l'argent que César e tses amis avaient apporté pour leurs besoins personnels .Cécina ramena dans la ivlle des Ubiens 24  la première et la ivngitème ; marche honteuse, où 'lon voyait rtaîner entrel es aigles etl es enseignes unrt éso rconquis surl e généra.l Germanicus se rendi tà'l armée supérieure pourr ecevori son serment. La seconde, lart eiizème el ta seiizème légionl e prêtèren tsans balancer .La quatorzième avati monrté quelque héstiation : on y disrtibua ,sans que personne 'leû tdemandé,l es congés et'l argent. 24. Qui depuis fut Cologne, Colonia Agrippensis. 38  lIy eut chezl es Chauques un essa ide révolte, tenté par les vexillaires 2  5 des légions rebelles, qui gardaient ce pays, et réprimé un moment par un promp tsupplice de deux soldats. Ce texemple quef ,ti avec moins de droi tque d'uilitté ,le préfe tde camp Memmius. Bientôt 'lorage deiven tplus teirrble et Memmius fugitfi est découver : tla sûreté que ne lui offrati point sa retratie, i llat rouve dans son audace ."Ce n'est pas à un préfet ,s'écire-li-t ,que vous faties la guerre  ;c'es tà Germanicus, vorte généra l ;c'est à Tibère vorte empereur". I lintimide tout ce qui résiste, saisti le drapeau ,tourne droit vers le lfeuve ,et, menaçant de traite rcomme déserteur quiconque s'écatrera desr angs,i l les ramène au camp d'hive ,ragtiés mais contenus. 25. Corps détachés d'un corps principa lauque llis apparitennent .L'enseigne de la cohotre s'appelai tvexillum ,celle de lal égion étati 'laigle . Germanicus en danger 39 Cependan tles envoyés du séna tarirven tauprès de Germanicus ,déjà revenu à'l Autel des Ubiens26 . .Deux légions ,la première et la ivngitème, y étaient en quartier d'hiver, avecl es corps des vétérans nouvellementf ormés .Ces esprits, égarés parl e déilre del a peur et du remords ,se persuaden tqu'on ivent, au nom du sénatr ,évoquel res faveurs que la sédiiton avati extorquées, et, comme li faut à la multtiude un coupable, n'y eût- lipas de crime ,ils accusent le consularie Munatius Plancus, che fdel a députaiton ,d'êtrel 'auteu rdu sénatus-consutle. Au milieu del a nuit ,lis commencen tà demander l'étendard placé dansl a maison de Germanicus ,couren ten foule à sa demeure et en brisentl es portes. Le général est arraché de sonl ,ti e tcontraint, pou réchappe ràl a motr ,del ivre r'létendard .Les muitns ,errant ensuite par la ivlle ,renconrten tdes députés qui ,au premier brui tde ce tumutle ,se rendaient chez Germanicus.I lsl es chargen tdi'njures e ts'apprêtent à les massacrer .Plancus surtout, qu iavai tcrul af uite indigne de sonr ang.I  l'neu ,ten ce pélir ,d'autre refuge que le camp de la première légion. Là, tenant embrassés l'aigle et les enseignes, il se couvrait en vain de leur protection sacrée, et ,si l'aquliifère Calpurnius n'avait empêché les dernières ivolences, on aura tivu ,dans un campr omain ,un envoyé du peuple romain ,ivcitme d'un attenta trare même chez les ennemis ,souille rde son sangl es autels des dieux. Lorsque enfinl ej ou réclaria de sa lumière général e tsoldats e tpermti de disitngue rles hommes et leurs acitons, Germanicus enrta dans le camp, se ift amener Plancus ,etl e plaça auprès del u isu rsonirt buna.l Alors ,condamnan tces nouveaux rtansports, dont il accuse moins les soldats que la fatalité el ta colère des dieux, li expliquel e suje tde la députation ,déplore éloquemmen t'lourtage fait au caractère d'ambassadeu,r le malheu rsi crue let s ipeu mérité de Plancus ,'lopprobre dont lal égion ivent de se couvrri ,e,t après avori étonné plutô tque calmél es esprtis ,lir envoiel es députés avec une escotre de cavalerie auxiliaire ? 26. Quelques-uns pensen tque c'est Bonn, d'aurtes Cologne ou un ileu voisin. 40 En ces moments critiques, tou tle monde blâmati Germanicus de ne pas se rendre à'l armée supérieure, où lit rouvera tiobéissance et secours conrtel esr ebelles ."Les congés,l es dons, la faiblesse ,'navaient ,disait-on, quert op aggravél e mal. Si la vie n'étatir ien pour lui ,pourquoil aisse run flis en bas âge ,une épouse enceinte à la merci de forcenés, violateurs des drotisl es plus saints ? Qui' lles rendî tau moins à un aïeul, à la République! " Germanicus balança longtemps;  Agrippine repoussatil i'dée def u ,riprotestant qu'elle étai tiflle d'Auguste et q'uelle ne dérogerait pas en face du dange.r Àl a ifn son époux ,embrassant avecl armes leuj reune enfan tet ce sein dépositaire d'un autre gage ,la détermine à patrir .On iv talors un dépatr déplorable ,'lépouse d'un général fugtiive e tempotrant son enfan tdans ses bras ,autour d'ellel esf emmes éplorées del eurs amis ,q'uelle entraînai tdans saf uite ,et ,avec la douleur de ce rtiste cortègel ,a douleu rnon moins grande de ceux quir estaient. 41 Ce tableau ,qu iannonça tiplutôt une ville prise pa r'lennem ique le camp et la fortune d'un César ,ces pleurs ,ces gémissements, atitrèrent l'attention des soldats eux-mêmes. Ils soritrent de leurs tentes  :"Quels sont ces cirs lamentables? Q'uesi-tl donc arrivé de sinistre? Des femmes d'un si hau trang ,e tpas un centurion, pas un solda tpour les protéger!  L'épouse de César ,sans sutie ,sans aucune des marques de sa grandeur!  Et c'est aux Trévries, c'es tà unef oi értangère, qu'elle va conifer sa tête !" Alorsl a honte el ta piité, le souveni rd'Agrippa son père, d'Auguste son aïeul, de son beau-père Drusus'l ,heureusef écondtié d'Agirppine elle-même et sa vetrui rréprochable, cet enfan tné sous la tente ,élevé au miileu des légions, qul iu idonnaien tle surnom mliitarie de Caligula, parce que ,afin del e rendre agréable aux soldats ,onl ui faisai tsouven tpotre rleu chaussure 27  ,tou tconcou tràl es émouvoi.r Mais rien 'ny contribua comme le dépti de se voi rpréférel res Trévires. Ils se jettent au-devan td'Agirppine,l a suppilen tde revenir, de reste r; e,t tandis q'uune paitre essaye d'arrêter ses pas ,le plus grand nombre retourne vers Germanicus. Lui ,encore ému de douleu ret de colère, s'adressant à la foule quil 'envrionne : 27. La chaussure des soldats s'appelait caliga. Discours de Germanicus aux mutins 42 "Ne croyez pas ,dtili- ,que mon épouse et mon ifls me soient plus chers que mon père e tla République .Mais mon père a pour sauvegarde sa propre majesté;  'lemprie a ses autres armées. Maf emme e tmes enfants ,que 'jimmolerais voloniters à votre gloire,j e les dérobe maintenant à votre fureur, afin que, sl ie cirme ensanglante cesl ieuxj ,e sois la seule victime ,e tquel e meurtre de 'larirère-petit-fils d'Auguste et de la belle-iflle de Tibère 'nen comble pas la mesure. En effet ,q'uy a--tli eu pendant ces derniersj ours que 'nati ivolé vorte audace ? Quel nom donneraij-e à cette foule qui m'entoure ? Vous appelleraij-e soldats ? Vous avez assiégé comme un enneml ielif s de votre empereu r; ctioyens ? Vousf oulez aux pieds 'lautotiré du sénat : les lois même del a guerre ,le caractère sacré d'ambassadeur ,le dro tides gens, vous avez tout méconnu .Jules César apaisa d'un mo tune sédtiion de son armée ,en appelant Qurities des hommes quit rahissaienl teurs serments 28 . Auguste, d'un seu lde ses regards,f itt remblel resl égions d'Actium. S inous n'égalons pas encore ces héros, nous sommes leurs rejetons ; etl 'on verrait avec surpirse et indignation le soldat d'Espagne ou de Syire nous manquer de respect .E tc'est la première légion ,tenan tles enseignes de iTbère  ;c'es tvous ,soldats de la ivngtième, compagnons de ses ivctoires, irches de ses bienfaits ,qui payez votre généra ld'une telle reconnaissance ! Voilà donc ce que 'jannoncerai à mon père, qui de toutes les autres provinces ne reçoi tque des nouvelles heureuses  !Je lu idriai que ses jeunes soldats, que ses vétérans ,ne se rassasien tn ide congés ni d'argent ; q'uici seulemenl tes centurions son ttués, les tribuns chassés, les députés prisonniers ,qui'cil e sang inondel es camps,r ougi tles lfeuves ,qui'ci enifn ma ive es tàl a merc id'une multitudef urieuse. 28. Ces soldats mutinés, qui ne respectaien tplus la discipline ,respectaient encore leu rnom de soldats. L'appellaiton de Quirites leur parutl a mêmei njure que s i'lon aposrtophai tun de nos batalilons du nom de bourgeois. 43 " Pourquoil ,e premier jour où 'jélevail a voix ,m'arrachiez-vous lef er que j'allais me plonger dansl e cœur ,trop aveugles amis ?I l me renda tiun bien plus généreux ofifce ,celu iqu im'offrait son glaive  :'jaurais péir du moins avan td'avo rivu la honte de mon armée .Vous auirez chois iun aurte chef, qui sans doute eûl taissé ma morti mpunie ,mais qu ieû tvengé le massacre de Varus et dest roisl égions. Ca rnous préservent les dieux de voir passe raux Belges, malgré 'lempressement de leur zèle,l 'éclatan thonneu rd'avoir soutenu la puissance romaine et abaissé l'orgueil de la Germanie ! Âme du divin Auguste, reçue au séjour des Immortels, image de mon père Drusus 29 , mémoire sacrée d'un grand homme, venez, avec ces mêmes soldats, sur quil a glorie el ta vetru reprennenl teurs droits, venez efface rune tache humliiante, et tournez àl a ruine de 'lennem ices fureurs domesitques. Et vous, dont je voisl es ivsages ,dont je vois les cœurs heureusemen tchangés, s ivousr endez au sénat ses députés, àl 'empereu rvorte obéissance ,à moi ma femme et mon lifs ,rompez avec la sédtiion ,séparez de vous les atrisans de rtouble .Ce sera la marque d'un repentir durable ,etl e gage de votre fidéilté". 29 .Li'mage de Drusus était parmil es étendards. Fin de la révolte 44 Touchés pa rce discoursli ,s lu idemanden tgrâce ,et ,reconnaissantl a vérité de ses reproches, ilsl e conjurent de puni rle crime, de pardonner àl 'erreu,r e tdel es mene rà l'ennemi  :"Que Césa rrappelle son épouse ; quel e nouirrsson des légions revienne ,et ne soti pas ilvré en otage aux Gaulois." Germanicus répondit que 'lhiver e tune grossesse trop avancée s'opposaien taur etour d'Agrippine ; que son fils reivendrai t ;que c'étati aux soldats de fairel e reste .À ces mots ,devenus d'aurtes hommes,i ls couren tarrêtel res plus séditieux, et les traînent enchaînés devant C. Cétronius ,ileutenan tde la première légion ,qu ien f tijustice de cette manière .Les légions se tenaient, l'épée nue, autou rdu tirbunal .On y plaçatil e prévenu ,e tun tirbun le monrta tià'l assemblée .Sil e cr igénéral le déclarai tcoupable , liétai tjeté en bas e tmis à motr .Le soldat versai tce sang avec plaisi,r croyant par là s'absoudre lu-imême. Germanicus laissai tfarie  :comme  lin'avait donné aucun ordre, l'excès de ces cruautés retombati sur leurs auteurs .Les vétérans suivrien tce texemple, et furen tbientôt envoyés en Rhétie, sous prétexte de défendre cette province, menacée parl es Suèves  ;on voulai,t au fond, les arrache rd'un camp où la violence du remède ,autant que le souvenri du crime, entretenati de sinistres pensées. On  tifensutie la revue des centuirons:  chacun d'eux ,appelé pal re généra ,ldéclarati son nom, sa centurie, son pays ,ses années de service, ses fatis d'armes e tles récompenses mlitiaries q'uli pouvati avoi rreçues .Ceux don tles rtibuns et la légion attestaient le méirte et la probité conservaien tleur grade .Tout centurion q'uune voix unanime accusai tde cruauté ou d'avairce était renvoyé de 'larmée. Révolte de la 5ème et 21ème légions 45 Le calme rétabl ide ce côté, restati un aurte péir,l aussi grand que le premier ,dans l'obsitnaiton de la cinquième et de la vingt et unième légions, en quatrier d'hive rà soixante milles de distance, au lieu nommé Vétéra .C'étati par elles qu'avati commencé la révolte, par leurs mains q'uavaien tété commis les plus coupables excès .N i'leffrayante punition ni le mémorable repenit rde leurs compagnons ne désarmaient leur colère. Germanicus se prépare donc à descendrel e Rhin avec une flotte chargée d'armes e tde rtoupes alliées, résolu, s i'lon bravait son autortié, de recour rià laf orce. Réactions à Rome : hésitations de Tibère 46 À Rome ,on ne savai tpas encore'l issue des rtoubles dI'llyrie, quand on en apptirl e soulèvement des légions germaniques .La ville alarmée se plaint hautement de ce que "Tibère s'amuse à jouer par ses feintes irrésolutions un peuple sans armes et un sénat sans pouvori, tandis que le solda tser évolte ,e tcetres ne sera pasr édui tàl 'obéissance par la jeune autortié de deux enfants .Ne devaiti-l pas se montrer lui-même, et opposer la majesté impéirale à des rebelles dontl af ureut romberait devant un pirncef or tde sa longue expérience e tarbirte souverain des châtiments et des grâces ? Auguste ,chargé d'années ,avati tan tde fois visité la Germanie ,et iTbère ,dans la vigueur de 'lâge, ne sava tique reste rau sénat pou ry tourner en cirme les paroles des sénateurs ! On n'avait que trop pourvu à 'lesclavage de Rome ; c'étatil 'espir tdes soldats q'uli s'agissait de calme ,raifn del eur apprendre à supporte rla paix." 47 Peu touché de ces murmures ,Tibèref u tinébranlable dansl ar ésoluiton de ne point quitterl a captiale de'l empire ,et de ne pas mertte au hasard le sor tde la République el te sienI . létati combattu de mille pensées diverses. "L'armée de Germanie étai tplus puissante, celle de Pannonie plus voisine ; la première s'appuyai tsu rtoutes les forces del a Gaulel ,a seconde menaçaitl tI'aile. Laquelle ivsiter de préférence, sans faire àl 'autre un affront dont elle si'ndignerait ? Mais li pouvai tpa rses ifls les visite rtoutesl es deux à la fois ,sans commettrel a majesté suprême ,qu ide loin impose plus de respect .On excuserati d'ailleursl esj eunes Césars de renvoye rquelque chose àl a décision de leur père  ;e,t s iles rebelles résistaient à Germanicus ou à Drusus, lui-même pourrai tencorel es apaise rou les réduire ; mais quelle ressource, s'lis avaien tune fois bravé l'empereur ?" Au reste ,comme si' leût dû patri rà chaquei nstan,ti l nomma sa suite, fit rassemble rdes bagages ,équipe rdes vaisseaux ; puis, prétextant un jour la saison, un aurte les affaires,i l itnt dans'l erreu rd'abord jusqu'aux plus clairvoyants ,ensuite la mutlitude ,etrt èsl ongtempsl es provinces.
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