Aperçu de céphalométrie anthropologique - article ; n°1 ; vol.5, pg 558-591
35 pages
Français

Aperçu de céphalométrie anthropologique - article ; n°1 ; vol.5, pg 558-591

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
35 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1898 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 558-591
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

L. Manouvrier
Aperçu de céphalométrie anthropologique
In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 558-591.
Citer ce document / Cite this document :
Manouvrier L. Aperçu de céphalométrie anthropologique. In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 558-591.
doi : 10.3406/psy.1898.3060
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1898_num_5_1_3060XIX
APERÇU DE CÉPHALOMÉTRIE ANTHROPOLOGIQUE
L'anthropométrie ne constitue point par elle-même une
science. C'est l'ensemble des procédés au moyen desquels on
recueille sur le corps humain des données numériques en vue
d'une description précise; c'est en même temps l'ensemble des
données numériques obtenues par ces procédés convenablement
définis.
La technique de l'anthropométrie varie suivant le but qu'on
se propose : habillement, identification, peinture et sculpture,
recrutement, pédagogie et hygiène, clinique médicale et chi
rurgicale, ethnologie, anatomie et physiologie. Elle doit être
basée sur la connaissance anatomique et physiologique des
diverses parties du corps, plus ou moins strictement, suivant le
but poursuivi. La mesure des variations fonctionnelles, que
Quételet englobait dans l'anthropométrie, en peut être distraite
dans la mesure où l'anatomie est separable de la physiologie.
Si l'on veut distinguer à part de l'organométrie une physiomé-
trie ou ergométrie dont la psychométrie serait une division,
alors l'anthropométrie se rattacherait exclusivement à l'ana
tomie anthropologique.
Mais ces distinctions usuelles ne répondent guère qu'à des
commodités pratiques et à des divisions du travail. La mesure
du corps et de ses divers organes s'inspire nécessairement de la
physiologie en même temps qu'elle concourt au progrès de
celle-ci. Même au point de vue purement technique, le choix
des parties à mesurer et des points de repère à adopter repose
sur des données physiologiques autant qu'anatomiques. L'an
thropométrie sert principalement à noter et à décrire avec pré
cision des différences, des variations dont l'interprétation est
du ressort de l'anatomie comparative ou explicative, mais MANOUVRIER. — CÉPHALOMÉTRIE ANTHROPOLOGIQUE 559 L.
repose le plus souvent sur des considérations physiologiques.
Les variations organiques étant, pour la plupart, corrélatives à
des fonctionnelles, la technique anthropométrique
est nécessairement influencée par la connaissance de cette cor
rélation.
En ce qui concerne les variations morphologiques du crâne
et du cerveau, cette connaissance est des plus rudimentaires.
C'est pourquoi, de toutes les parties de l'anthropométrie la
plus sujette aux modifications est sans doute celle dont je vais,
sur la proposition du directeur de cette revue, donner un aperçu
sommaire: la céphalométrie.
Le mot céphalométrie, communément usité, désigne la
mesure de la tête sur le vivant ou le cadavre; le mot cranio-
: métrie désigne plus spécialement la mesure du squelette de la
tête.
La céphalométrie est moins étendue que la craniométrie,
parce que le crâne sec est beaucoup plus accessible aux mensur
ations et à l'étude des corrélations anatomiques avec l'encé
phale. La craniologie tient en grande partie sous sa dépen
dance la céphalométrie, la puissance d'analyse de celle-ci
étant beaucoup plus restreinte; mais la céphalométrie présente
le grand avantage d'opérer sur des matériaux en nombre
presque illimité, sur des sujets plus complets et physiologique-
ment observables.
La description de l'outillage anthropométrique et son histoire
exigeraient un volume, et la seule description des instruments
céphalométriques actuellement en usage dépasserait de beau
coup, à elle seule, les limites de cet article. 11 ne peut s'agir
ici de donner un enseignement technique à proprement parler :
une technique ne peut être apprise que pratiquement, dans un
laboratoire. Il s'agit seulement d'indiquer l'existence de cette
technique et sa nécessité, de dire en quoi elle consiste, de dési
gner les variations céphaliques dont la mensuration est pos
sible avec une précision suffisante, de faire apercevoir l'intérêt
anatomique ou physiologique de ces variations et de donner
une idée des moyens employés pour les mesurer, pour éviter
les causes d'erreur et assurer la parfaite comparabilité des
chiffres recueillis par un même observateur ou par des obser
vateurs différents.
Les difficultés de la technique anthropométrique et la nécess
ité d'un apprentissage spécial en cette matière sont encore
généralement incomprises. Très nombreux sont les médecins. 560 MÉMOIRES ORIGINAUX
les ethnographes explorateurs, les maîtres d'école, les psycho-
logistes, qui ont acheté des instruments d'anthropométrie sans
songer qu'il y a une infinité de manières de s'en servir. Beau
coup de mensurations ont été effectuées sur des sauvages,
des écoliers, des malades, etc., beaucoup de chiffres ont été
publiés ainsi à peu près inutilement parce que chaque investi
gateur s'est servi de ces instruments à sa façon, changeant par
fois ses procédés au cours de ses recherches sans même s'en
apercevoir, adoptant des mesures condamnées par l'expérience,
en négligeant d'autres indispensables, et comparant ses chif
fres avec ceux observateurs sans se douter que, dans
la plupart des cas, les dimensions inscrites sous une même
rubrique n'avaient entre elles qu'une homologie purement
nominale. La longueur d'une même tête, par exemple, mesurée
par deux médecins opérant avec le même compas, mais chacun
à sa manière, pourra être de 190 millimètres pour l'un et de
250 millimètres pour l'autre, si le premier a mesuré le dia
mètre occipito-frontal et l'autre le diamètre occipito-menton-
nier qui, sur le fœtus, est intéressant pour les accoucheurs.
Les discordances de ce genre sont généralement reconnais-
sablés d'après l'énormité des écarts de chiffres qu'elles entraî
nent. Il n'en est pas de même des discordances relativement
légères, et pour cela beaucoup plus dangereuses, des mesures
peu différentes entre elles, mais assez différentes cependant
pour entraîner des différences de chiffres qui ont l'air d'e
xprimer des variations anatomiques réelles et intéressantes,
alors qu'elles résultent simplement de divergences dans la tech
nique des mensurations. Il y a, par exemple, des différences
entre diverses façons de mesurer la longueur oceipito-frontale
de la tête, qui peuvent faire varier cette longueur de o, 10 et
20 millimètres, c'est-à-dire d'une quantité supérieure à la
moyenne des différences réelles représentant les variations ana
tomiques que l'on se propose de mesurer. Et cela, alors que la
mesure de la longueur de la tête peut et doit être effectuée avec
une approximation allant jusqu'au millimètre, sur le vivant, et
au demi-millimètre sur le squelette, si chaque opérateur se con
forme à une technique parfaitement spécifiée.
La lecture, même attentive, d'un manuel opératoire ne suffît
point, il faut bien le savoir, pour éviter des divergences plus ou
moins graves. Par exemple, un opérateur qui a mis le plus
grand soin à apprendre le procédé de cubage du crâne dans les
instructions craniologiques de Broca, obtiendra comme capa- MANOUVRIER. — CÉPHALOMÉTRIE ANTHROPOLOGIQUE 561 L.
cité cubique d'un crâne quelconque, 1.400, 1.500 centimètres
cubes, alors que la capacité réelle de ce crâne mesurée correc
tement et mesurable à 5 centimètres cubes près par des obser
vateurs différents, atteint 1.600 centimètres cubes. L'erreur, en
ce cas, dépassera la différence moyenne qui existe entre les
nègres en général et les Européens. Or des divergences, légères
en apparence, dans la façon de mesurer les diamètres cépha-
liques entraîneront des erreurs non moins énormes dans l'éva
luation de la capacité crânienne. Quelques millimètres d'écart
pour chacun des

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents