Apprendre à écrire
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---- 1Apprendre à écrire : d'abord, apprendre à copier Dessiner, calligraphier, écrire. En matière de traces produites par la main de l'homme, ce qui importe, ce sont les finalités de ces traces. Pour le dessin comme pour la calligraphie, c'est la trace elle-même qui est signifiante (et de façon différente selon les individus), et non les contenus. Au contraire, l'écriture a une toute autre fonction qui est de permettre une communication entre des individus séparés dans l'espace et/ou le temps. La trace n'est qu'un moyen de faire passer des contenus, de façon aussi précise et rigoureuse que possible. Ce qui importe, c'est la lisibilité, c'est-à-dire l'absence de toute ambiguïté. Aux cycles 1 et 2, l'écriture consiste essentiellement en des activités de copie. Jamais en effet, pour des raisons que l'on pourrait appeler "d'hygiène orthographique", on ne devrait mettre les enfants en situation d'écrire sans avoir sous les yeux l'orthographe de ce qu'ils ont à écrire (différencier des activités de codage, qui ressortent de l'apprentissage de la lecture). Quand on dessine, on essaie de tracer ce qu'on voit ; quand on écrit, on essaie de tracer ce qu'on sait. Concrètement, cela va se traduire par des situations de copie où le modèle n'est là que pour se rappeler ce qu'il y a à écrire, et comment ça s'écrit du point de vue orthographique, jamais pour le reproduire. C'est pourquoi il est souvent intéressant de proposer des modèles imprimés, pour que ...

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Langue Français

Extrait

Animation pédagogique maîtrise du vocabulaire et production de texte – février 2009 - JMG
1
Apprendre à écrire : d'abord, apprendre à copier
Dessiner, calligraphier, écrire.
En matière de traces produites par la main de l'homme, ce qui importe, ce sont les finalités de ces
traces. Pour le dessin comme pour la calligraphie,
c'est la trace elle-même qui est signifiante
(et de
façon différente selon les individus), et
non les contenus.
Au contraire,
l'écriture
a une toute autre fonction qui est de permettre une communication entre des
individus séparés dans l'espace et/ou le temps. La trace n'est qu'un moyen de faire passer des
contenus, de façon aussi précise et rigoureuse que possible.
Ce qui importe, c'est la lisibilité, c'est-
à-dire l'absence de toute ambiguïté.
Aux cycles 1 et 2, l'écriture consiste essentiellement en des activités de copie
. Jamais en effet,
pour des raisons que l'on pourrait appeler "d'hygiène orthographique", on ne devrait mettre les enfants
en situation d'écrire sans avoir sous les yeux l'orthographe de ce qu'ils ont à écrire (différencier des
activités de codage, qui ressortent de l'apprentissage de la lecture).
Quand on dessine, on essaie de tracer ce qu'on voit ; quand on écrit, on essaie de tracer ce
qu'on sait.
Concrètement, cela va se traduire par des situations de copie où le modèle n'est là que
pour se rappeler ce qu'il y a à écrire, et comment ça s'écrit du point de vue orthographique, jamais
pour le reproduire. C'est pourquoi il est souvent intéressant de proposer des modèles imprimés, pour
que les enfants utilisent d’autres polices que celles qu’ils voient (ou de faire copier en utilisant un
ordinateur…).
Mieux comprendre ce que c'est que copier
Copier exige que l'on sache coordonner la perception visuelle et les mouvements de la main
pour reproduire ce qui est perçu.
-
il faut d'abord résoudre des problèmes de
perception visuelle
, puisque, le plus souvent, on
doit passer d'une perception éloignée (le modèle au tableau) à la perception du cahier, plus
proche. L'accommodation est difficile avant 8 ou 9 ans. On peut donc proposer des modèles
posés sur la table, à côté de la feuille où l'enfant doit écrire.
-
même quand le modèle est proche, la
coordination entre l'oeil et la main
ne se fait pas
facilement, notamment si la copie s'effectue lettre après lettre. Il faut apprendre très vite aux
enfants à copier les mots d'un seul tenant pour alléger la surcharge des tâches provoquée par
le passage fréquent du modèle à la production.
Pour pouvoir copier le modèle, il faut être capable de l'évoquer mentalement.
-
pour pouvoir copier les mots d'un seul tenant, il faut les avoir transformés en
images
mentales
concrètes, il faut les voir dans sa tête. Pour cela, il faut mettre en place une
observation collective, verbalisée, de ce qu'il y a à copier.
-
les conduites de copie sont en même temps un moyen de
construction de la langue écrite
.
Par exemple, savoir aller à la ligne, c'est, dans un premier temps, se détacher du modèle pour
aller à la ligne lorsqu'on atteint le bord de la feuille et, dans un deuxième temps, avoir intégré
les valeurs particulières du saut de ligne pour délimiter un paragraphe, un titre…
Les stratégies que mettent en oeuvre, pour copier des mots, les scripteurs débutants, en
première année d’école élémentaire – lettres isolées ou blocs de lettres, prise en compte ou non
d’un découpage sémantique –, permettent de comprendre leurs
représentations lexicales
,
l’évolution de celles-ci et la nature des problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur
conquête de l’écrit (Rieben, 1993). La copie d’un texte par des élèves de cinq à neuf ans donne
des indications sur l’appropriation des
règles de mise en page
et de passage à la ligne, des
régularités lexicales
ou des
accords
(Guyon et Fijalkow, 2000). Ainsi les substitutions, au
segment à recopier " Les voitures roulent vite ", de " Les voiture roule vite ", " Les voitures
roules vite ", ou " Les voitures roulent vitent " sont autant d’indications sur les hypothèses
implicites que font les élèves sur les phénomènes d’accord.
Animation pédagogique maîtrise du vocabulaire et production de texte – février 2009 - JMG
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La copie, élément d'une didactique de la production écrite
-
la copie sélective
est un moyen d'aide à l'écriture et d'appropriation du lexique. Lors de
l'écriture d'une histoire (à partir par exemple d'un dessin qu'il a réalisé), l'élève recherche les
mots qui lui manquent dans un
texte de référence
affiché et les transporte dans son texte.
Progressivement,
son lexique mental
s'accroît et il devient de moins en moins dépendant
des ressources externes.
Mémorisation du lexique orthographique
La lecture orthographique est plus rapide que la lecture par décodage et donne un accès immédiat à
des informations sémantiques (par exemple, la signification du mot "sot" et sa nature syntaxique sont
différentes de celles de "seau" ou de "saut"). La lecture orthographique est ou devrait être un objectif
majeur de l'école élémentaire. Des activités permettent d'aider les élèves à "mettre en mémoire"
l'orthographe des mots les plus fréquents :
-
la dictée recherche.
Il s'agit de dicter une phrase dont tous les mots ou presque sont contenus dans des textes
affichés ou parfaitement connus des élèves.
-
"cartons éclairs" de mots, de groupes de mots ou de phrases
L'objectif est de faire lire des mots, groupes de mots ou phrases en les montrant brièvement, de
telle sorte que les élèves ne puissent pas s'engager dans un décodage lettre à lettre, mais
mémorisent les associations de syllabes et de mots.
-
enseigner des stratégies de mémorisation des mots
L'enseignant a choisi un mot dont le sens est connu des élèves. À la fin de la séance, ils devront
l'écrire sans modèle. Éléments méthodologiques :
o
nombre de lettres. On estime si le mot est court (donc facile à mémoriser) ou long, et
on compte le nombre de lettres.
o
épellation. On épelle collectivement le mot et on remarque éventuellement des
singularités (comme l'accent grave sur le premier e de "sorcière"). L'enseignant fait
remarquer que ce mot est au singulier et amène les élèves à anticiper ce qui se
passera pour le pluriel.
o
analogies
orthographiques.
Il
s'agit
ici
de
mener
des
observations
d'ordre
morphologiques : remarquer que dans sorcière, il y a "ière" comme dans dernière…
o
visualisation mentale. L'enseignant demande aux élèves de "mettre le mot dans leur
tête", avec toutes ses lettres, et demande s'ils sont capables de dire les lettres qu'ils
"voient" dans leur tête (le modèle est caché). Pour stimuler la visualisation mentale du
mot, l'enseignant peut l'écrire sur une ardoise qu'il est seul à regarder. Il peut être plus
facile pour les élèves d'évoquer une image mentale en essayant de reconstituer la
vision d'autrui qu'en sollicitant son propre souvenir.
Animation pédagogique maîtrise du vocabulaire et production de texte – février 2009 - JMG
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Articulation lecture et production d'écrit au cycle 2
Contexte culturel et pédagogique
Dans les pays hispanophones, la lecture et l'écriture sont conçues un peu comme le recto et le verso
d'une même feuille, la langue écrite, et les enfants sont incités très tôt à écrire aussi bien qu'à lire.
Dans les pays anglophones, on sépare soigneusement l'enseignement de la lecture de celui de
l'écriture.
Dans les pays francophones, la lecture est première. Dans les pratiques pédagogiques, la lecture
précède l'écriture : on enseigne à lire et la production écrite vient ensuite. La position française est
donc plus proche de la position anglophone que de la position hispanophone.
Pourquoi faire plus de place à l'écriture ?
La question de l'activité : apprendre à lire demande d'être actif, tout comme apprendre à écrire, mais
dans un cas le texte est fourni alors que dans l'autre il est construit. La production de texte demande
alors, peut-on penser, un effort plus grand et des compétences plus importantes, que celles qu'exige
sa réception. On peut penser par conséquent que les bénéfices en termes d'apprentissage sont à
l'aune du travail effectué.
Clarté cognitive : on peut penser qu'introduire d'emblée des activités d'écriture peut faciliter à l'enfant
la compréhension de ce qu'est l'écrit. Produisant lui-même des écrits, il a la possibilité, sur un plan
général, de prendre conscience de la nature langagière de l'écrit : il s'aperçoit qu'écrire consiste
d'abord à coder d'une autre façon ce que l'on dit et que, par conséquent, l'écrit est d'abord le produit
d'une telle action.
En début d'apprentissage, l'écriture d'un mot inconnu oblige à un travail d'analyse phonographique qui
amène l'enfant à comprendre qu'il existe des relations systématiques, bien que complexes, entre les
phonèmes et les graphèmes. Ces acquisitions étant faites dans des situations d'écriture, les situations
de lecture conservent leur caractère fondamental de recherche de sens.
Autre avantage : permettre de mieux évaluer les connaissances. En lecture, la production du sens
peut être obtenue à l'aide d'indices plus ou moins précis, telle que la connaissance orale du message
(lire "par coeur"), une illustration voisine du texte, ou encore la forme générale du mot.
Comment articuler lecture et écriture ?
Privilégier à l'excès l'écriture par rapport à la lecture produit des effets pervers : partant de l'oral, les
enfants produisent alors des écrits en fonction du code qu'ils inventent. Il s'agit d'apprendre à écrire et
à lire en même temps.
L'écriture a alors pour fonction d'être un outil d'analyse métalinguistique de la langue. Il faut donc que
cet outil d'analyse ait à sa disposition une source de connaissance que seuls les textes travaillés en
situation de lecture peuvent fournir. La lecture apparaît dès lors comme la source de connaissances
nécessaires pour que l'outil d'analyse qu'est l'écriture puisse oeuvrer sur un matériau satisfaisant, une
base de données.
Quelles pratiques ?
Dans les pratiques issues de la tradition pédagogique, l'entrée dans l'écrit repose essentiellement sur
l'enseignement du savoir lire, lui-même dominé par l'acquisition des correspondances grapho-
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phonétiques. Quant au savoir écrire, partant d'une définition de l'écriture comme production de textes,
on pourrait dire qu'il ne fait généralement pas l'objet d'un véritable enseignement.
Mais si la production écrite proprement dite ne fait pas l'objet d'un enseignement, il existe toutefois
deux pratiques pédagogiques successives dont l'intention affichée est bien l'enseignement de
l'écriture, à savoir le graphisme et l'orthographe.
L'écriture, dans la pédagogie française, fait donc l'objet de deux réductions successives : réduction à
la maîtrise du geste graphique et réduction à la maîtrise de l'orthographe.
On peut énoncer quatre principes pédagogiques
Contextualiser les activités d'écriture en les concevant de telle sorte qu'elles soient liées aux textes qui
font l'objet d'activités de lecture.
Faire précéder les activités de production d'écrit d'un véritable travail d'analyse de l'écrit (lire les textes
avec un regard d'artisan – C. Garcia-Debanc). Tenir compte des contraintes lexicales et syntaxiques
et les exploiter.
Ne pas laisser les élèves face à une tâche insurmontable pour eux : savoir donner les aides et outils
nécessaires à la réalisation de la tâche, favoriser la réussite. Laisser aux enfants le droit de faire des
essais, des fautes, savoir aider sans contraindre. Provoquer, quand cela est possible, des situations
d'écriture véritablement créatives.
Écrire peu mais souvent, varier les modalités de travail (jeux d'écriture), penser à la mise en valeur
des productions, favoriser l'aisance graphique.
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