Bilan sur le développement de la cité de Tsukuba - article ; n°1 ; vol.18, pg 49-74
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Description

Ebisu - Année 1998 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 49-74
La cité de la science de Tsukuba au Japon est un exemple instructif du fort interventionisme étatique dans l'aménagement du territoire. Récemment appelée « Smart Valley Tsukuba », elle représente un nouvel espace technologique et scientifique qui montre les efforts en faveur des investissements en R&D pour la constitution d'un territoire innovant et d'un système d'économie d'agglomération.
Tsukuba science city in Japan provides an instructive case study of the strong state interventionism in land planning. Recently called Smart Valley Tsukuba, it represents a new technologic and scientific space which shows us the efforts toward investment in R&D for the formation of an innovative node and a system of economic agglomeration.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Nathalie Cavasin
Bilan sur le développement de la cité de Tsukuba
In: Ebisu, N. 18, 1998. pp. 49-74.
Résumé
La cité de la science de Tsukuba au Japon est un exemple instructif du fort interventionisme étatique dans l'aménagement du
territoire. Récemment appelée « Smart Valley Tsukuba », elle représente un nouvel espace technologique et scientifique qui
montre les efforts en faveur des investissements en R&D pour la constitution d'un territoire innovant et d'un système d'économie
d'agglomération.
Abstract
Tsukuba science city in Japan provides an instructive case study of the strong state interventionism in land planning. Recently
called "Smart Valley Tsukuba", it represents a new technologic and scientific space which shows us the efforts toward investment
in R&D for the formation of an innovative node and a system of economic agglomeration.
Citer ce document / Cite this document :
Cavasin Nathalie. Bilan sur le développement de la cité de Tsukuba. In: Ebisu, N. 18, 1998. pp. 49-74.
doi : 10.3406/ebisu.1998.1001
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ebisu_1340-3656_1998_num_18_1_1001SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA CITÉ DE LA BILAN
SCIENCE DE TSUKUBA
Nathalie CAVASIN
Chercheur à la Société Japonaise pour la Promotion
de la Science, Université de Keiô
« Beaucoup de Japonais s'entendent pour dire
que la cité des sciences de Tsukuba n'est pas réellement
le Japon. Je crois que représente une
expérimentation japonaise caractéristique dans
l'organisation de la recherche scientifique et de
l'ingénierie. Il n'y a rien de semblable ailleurs dans le
monde... Les Américains appelleraient cela une « ville-
frontière » ».
Sharon Traweek x
Résumé
La cité de la science de Tsukuba au Japon est un exemple instructif du fort
interventionisme étatique dans l'aménagement du territoire. Récemment appelée
« Smart Valley Tsukuba », elle représente un nouvel espace technologique et
scientifique qui montre les efforts en faveur des investissements en R&D pour la
constitution d'un territoire innovant et d'un système d'économie d'agglomération.
1 Sharon Traweek, Beamtimes and lifetimes: the world of High Energy
Physicist, Cambridge, Harvard University Press, 1988, p.40.
49 NATHALIE CAVASIN EBISU 18
Summary: Assessment of the Development of Tsukuba Science City
Tsukuba science city in Japan provides an instructive case study of the
strong state interventionism in land planning. Recently called "Smart Valley Tsukuba",
it represents a new technologic and scientific space which shows us the efforts toward
investment in R&D for the formation of an innovative node and a system of economic
agglomeration.
INTRODUCTION
L'Etat japonais a développé une politique en matière de
technologie et d'aménagement du territoire centrée sur le
développement des cités de la science (kenkyû gakuen toshi SF^^lUflS
TfJ) de Tsukuba {WÊL) et du Kansai (MM) et de vingt-six technopoles
(kôdo gijutsu kôgyô shûseki toshi ïÊ5J£J£#Fl!lllftfflm-) dispersées sur
tout l'archipel2, selon des localisations stratégiques. Elle s'avère un
instrument important de développement régional et vise à surmonter
les limites des phases précédentes de centralisation et d'accumulation
des activités sur le versant Pacifique. En ce sens, la cité de la science
de Tsukuba (Tsukuba kenkyû gakuen toshi &$$F2u^lIf&'rfc) a été
planifiée autour d'un concept représentant la décentralisation des
instituts de recherche nationaux (kokuritsu shiken kenkyû kikan
2 La répartition géographique de ces technopoles se fait comme
suit : deux dans l'île d'Hokkaidô, seize dans l'île de Honshu, deux dans l'île
de Shikoku et six dans l'île de Kyûshû.
50 SUR LE DÉVELOPPEMENT DE TSUKUBA BILAN
HH) et la construction d'un environnement plaisant et attractif
pour le personnel scientifique et technique. Il s'agit d'une ville nouvelle
orientée vers la recherche fondamentale (kiso kenkyû &^M %).
Il est intéressant de se tourner vers les acteurs engagés dans le
processus de développement de Tsukuba et des technopoles. Bien
que les technopoles aient été planifiées par le gouvernement central
(chûô seifu tpîkBlM), principalement par le MITI (ministère du
Commerce International et de l'Industrie) (tsûshô sangyô shô iËjSJjÉîH
it), leur développement reste à la charge des collectivités locales (chihô
jichi tai Afe^Êréfe). Elles sont selon l'expression de Yamazaki (1992)
des « technopoles locales » (rôkaru tekunoporisu n — ïï ï\/f $ J # U X).
La cité de la science de Tsukuba, au contraire du projet technopole,
est développée par le gouvernement central. Elle a donc reçu la
dénomination de « projet national » (kokka purojekuto i^7°nyx
? h). Quand le projet des technopoles a été proposé au Japon, il
visait à la construction d'une ou de deux technopoles avec un
investissement de l'ordre d'un ou deux mille milliards de yens.
L'annonce du plan a engendré une forte demande à travers le Japon,
à tel point qu'on a pu parler de « fièvre des technopoles ». En effet, 40
des 47 départements japonais ont proposé leur candidature pour créer
une technopole. La cité de la science de Tsukuba orientée vers la
recherche fondamentale avec la concentration d'une grande partie
des laboratoires nationaux de recherche est plutôt considérée comme
un rival. Le mot « Technopolis3 » (tekunoporisu f 9 J 'f J X) apparaît
pour la première fois dans un rapport du gouvernement intitulé :
« vision de la politique du MITI pour la décennie 1980». Le concept
« Technopolis » signifie, selon les planificateurs japonais, un complexe
industriel de haute technologie. Il est composé du mot « technologie »
et de celui de « polis » signifiant ville-Etat. La « » est
appelée à moderniser la structure industrielle du Japon, pour qu'il
devienne selon le slogan du gouvernement japonais « la nation orientée
vers les hautes technologies au XXIe siècle ». « Polis » indique un
développement des régions éloignées des centres industriels et
culturels de Tôkyô, d'Osaka et de Nagoya. C'est en ce sens que l'on
parle de technopole4. Cependant, le point essentiel de ce rapport est
3 Rappelons que ce concept n'est pas une invention japonaise.
4 Une technopole est une ville ou grand centre urbain disposant
d'un fort potentiel d'enseignement et de recherche, favorable au
développement des industries de haute technologie.
Un technopôle est un site délimité spécialement aménagé pour accueillir les
entreprises de haute technologie à l'interface des milieux industriels, financiers
et scientifiques.
51 NATHALIE CAVASIN EBISU 18
corps du gouvernement local. Elles deviennent donc des technopoles
locales5.
Aujourd'hui, la plupart des technopoles n'ont pas atteint les
résultats escomptés6. L'élévation du niveau technologique régional ne
5 Les collectivités locales sont investies d'un rôle eminent pour la
mise en place des technopoles, ce qui leur permettrait de mettre en valeur
leurs ressources clés qui n'ont pas encore été valorisées. Ajoutons que ce
sont les gouvernements locaux des zones éligibles qui ont présenté au MITI
des plans pour le développement d'une technopole dans leur région. Le
gouvernement national, y compris le MITT, a autorisé les plans après avoir
vérifié la conformité avec les lignes du plan général. La signification de la
construction des technopoles, selon le MITI, apparaît dans les trois
caractéristiques suivantes :
- mise en place d'une politique stratégique permettant la revitalisation de
l'économie régionale par le développement et la transmission de nouvelles
technologies ;
- soutien à l'ensemble du pays pour la création d'un environnement, favorable
au développement des activités de R&D et de productibilité ;
- promotion du développement régional profitant de la vitalité du secteur
privé.
6 II faut d'abord tenir compte de la conjoncture économique globale,
et du fait que la planification du programme a été moins bien assurée

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