Carrières et trajectoires sociales des patrons algériens - article ; n°1 ; vol.41, pg 61-72
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1982 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 61-72
Soziale Laufbahn und Karriere algerischer Unternehmer. Gestützt auf eine Untersuchung von 220 Chefs von Unternehmen, die sich seit der Unabhängigkeit in der Region von Alger niedergelassen haben, sucht die Studie der im Fall Algerien häufig auf eine akademische Debatte über den «Klassenchärakter» des Staates reduzierten Analyse sozialer Klassen einen empirischen Gehalt zu geben. Die Geschichte der Grundung privater Kleinbetriebe und deren Funktionsweise müssen bezogen werden auf den beruflichen Werdegang der Unternehmer. Diese lassen sich in drei Gruppen zusammenfassen entsprechend sozialer undgeographischer Herkunft, bestehender oder fehlender Vertrautheit mit dem Handelssektor vor 1962, möglicher Emigrantenerfahrung und Art und Weise des Engagements im antikolonialistischen Kampf.
Algerian Businessmen's Social Trajectories and Careers. This article is based on a survey of 220 businessmen whose firms have been operating in the Algiers region since independence. It aims to give empirical content to analysis of the social classes, which is often reduced, in the case of Algeria, to an academic debate on the «class nature» of the State. The history of the creation of small businesses and their modes of functioning have to be related to the occupational trajectories of the owners, who can be grouped into three categories according to their social and geographical origins, their familiarity (or lack of it) with the commercial sector before 1962, their experience (or lack of it) of emigration, and the forms of their involvement in the anti-colonialist struggle.
Trajectoires sociales et carrières des patrons algériens. Fondée sur une enquête portant sur 220 chefs d'entreprises installés depuis l'indépendance dans la région algéroise, cette étude vise à donner un contenu empirique à l'analyse des classes sociales souvent réduite, dans le cas de l'Algérie, à un débat académique sur la «nature de classe» de l'État. L'histoire de la fondation des petites entreprises privées et leurs modes de fonctionnement doivent être rapportés aux trajectoires professionnelles des chefs d'entreprises qui peuvent être regroupées en trois catégories selon leurs origines sociales et géographiques, leur familiarité ou non avec le secteur commercial avant 1962, leur expérience éventuelle de l'émigration et les modalités de leur engagement dans la lutte anticolonialiste.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 78
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean Peneff
Carrières et trajectoires sociales des patrons algériens
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 41, février 1982. pp. 61-72.
Citer ce document / Cite this document :
Peneff Jean. Carrières et trajectoires sociales des patrons algériens. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 41,
février 1982. pp. 61-72.
doi : 10.3406/arss.1982.2143
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1982_num_41_1_2143Abstract
Algerian Businessmen's Social Trajectories and Careers.
This article is based on a survey of 220 businessmen whose firms have been operating in the Algiers
region since independence. It aims to give empirical content to analysis of the social classes, which is
often reduced, in the case of Algeria, to an academic debate on the «class nature» of the State. The
history of the creation of small businesses and their modes of functioning have to be related to the
occupational trajectories of the owners, who can be grouped into three categories according to their
social and geographical origins, their familiarity (or lack of it) with the commercial sector before 1962,
their experience (or lack of it) of emigration, and the forms of their involvement in the anti-colonialist
struggle.
Zusammenfassung
Soziale Laufbahn und Karriere algerischer Unternehmer.
Gestützt auf eine Untersuchung von 220 Chefs von Unternehmen, die sich seit der Unabhängigkeit in
der Region von Alger niedergelassen haben, sucht die Studie der im Fall Algerien häufig auf eine
akademische Debatte über den «Klassenchärakter» des Staates reduzierten Analyse sozialer Klassen
einen empirischen Gehalt zu geben. Die Geschichte der Grundung privater Kleinbetriebe und deren
Funktionsweise müssen bezogen werden auf den beruflichen Werdegang der Unternehmer. Diese
lassen sich in drei Gruppen zusammenfassen entsprechend sozialer undgeographischer Herkunft,
bestehender oder fehlender Vertrautheit mit dem Handelssektor vor 1962, möglicher
Emigrantenerfahrung und Art und Weise des Engagements im antikolonialistischen Kampf.
Résumé
Trajectoires sociales et carrières des patrons algériens.
Fondée sur une enquête portant sur 220 chefs d'entreprises installés depuis l'indépendance dans la
région algéroise, cette étude vise à donner un contenu empirique à l'analyse des classes sociales
souvent réduite, dans le cas de l'Algérie, à un débat académique sur la «nature de classe» de l'État.
L'histoire de la fondation des petites entreprises privées et leurs modes de fonctionnement doivent être
rapportés aux trajectoires professionnelles des chefs d'entreprises qui peuvent être regroupées en trois
catégories selon leurs origines sociales et géographiques, leur familiarité ou non avec le secteur
commercial avant 1962, leur expérience éventuelle de l'émigration et les modalités de leur engagement
dans la lutte anticolonialiste.*&&
et passèrent rapidement de l'état de station
balnéaire à celui de centre industriel (2). A
Alger, caves, garages ou même logements
abritaient des machines récemment import
ées. A partir de 1965, la politique gouver
nementale est favorable à l'extension d'un
petit capitalisme industriel à côté des
grandes sociétés d'État. Le Code des inves
tissements de 1966 accordait garanties et
avantages fiscaux aux promoteurs. La presse dans L'Algérie grand cinquantaine le mouvement secteur a connu, d'industriels privé. de entre Il créations y 1962 avait algériens industrielles et au 1970, plus musulune un célébrait à ce moment-là les mérites du
capitaliste qui investit par rapport à celui
mans à la fin de l'époque coloniale, il y en qui thésaurise ou spécule ; elle faisait
notamment l'éloge des commerçants émigrés a deux mille dix ans après. Ces entreprises
au Maroc ou en France qui rapatriaient leurs privées coexistent avec un important sec
capitaux pour ouvrir des usines. En 1970, teur public ; elles se développent dans les
revirement : l'industriel devient un exploibranches de biens de consommation
teur suspecté de liens avec l'étranger. C'est (textile, chaussures, alimentation, mobil
l'époque où la Révolution agraire se heurte ier) (1). Les entreprises créées sont petites
à de fortes résistances et où une grande (entre 10 et 100 salariés). Elles se concent
mobilisation populaire est lancée contre les rent (pour 80 % d'entre elles) dans l'Algé
rois et l'Oranie, recherchant la proximité propriétaires fonciers et les affairistes (3).
des ports, lieux d'importation des matières Ce changement correspond aussi à la phase
premières, et des grandes villes, marchés de d'organisation et de démarrage de l'industrie
leurs produits. Ces entreprises, caractérisées d'Etat qui rencontre de réelles difficultés.
par une structure identique —un seul dir Actuellement le secteur privé est officie
igeant, peu de personnel d'encadrement, llement dans une sorte de liberté surveillée.
main-d'œuvre peu qualifiée— sont installées Chaque branche d'activité est dominée —
de façon précaire. Elles n'ont pas donné lieu sous une forme et avec une intensité varia
à de grands investissements en terrains et bles — par une société d'Etat ou un office
en bâtiments, mais se sont généralement public, tuteurs de la branche, qui, placés le
bornées à utiliser des locaux à vocation plus souvent en amont de la production,
agricole appartenant anciennement à des sont chargés de fabriquer ou d'importer les
colons. C'est ainsi que de petites villes de la
côte algéroise virent leurs entrepôts, leurs
2— La petite ville côtière Aïn Bénian (ex-Guy otville) hangars transformés en ateliers improvisés, comptait, en 1970, 500 métiers à tisser répartis
dans une trentaine d'entreprises.
3— C'est pourquoi les années 1971-1974 ont vu 1— L'Algérie est le pays en voie de développement
une nette diminution des investissements industriels qui a le plus investi dans l'industrie lors de son privés. La Chambre de commerce, porte-parole des accession à l'indépendance. Le premier plan entrepreneurs, qui occupait jusque-là l'orgueilleux quadriennal consacre 50 % des investissements à palais consulaire de l'époque coloniale, dominant l'équipement industriel contre 16 % à l'agriculture. la rade d'Alger, dut alors abandonner les lieux pour Le deuxième plan a maintenu ce taux pour un d'obscurs bureaux, au profit du FLN qui en fit son total de sommes investies quatre fois supérieur.
siège central. Rappelons aussi que par la suite, en Les industries manufacturières ont accru leur pro juin 1980, le congrès du FLN a réclamé l'extension duction de 150 % entre 1964 et 1973, alors que
pour la même période l'accroissement était de du «secteur privé non exploiteur» (le terme
38 % au Maroc et 47 % en Tunisie. Cf. L. Talha, capitalisme est évité dans le langage officiel algé
L'économie maghrébine depuis l'indépendance, rien) et critiqué le fonctionnement de l'industrie
in : Introduction à l'Afrique du Nord contempor nationalisée issue des options de la politique de
aine, Paris, Éd. du CNRS, 1975, p. 176. Boumediene. Jean Peneff 62
matières premières, les équipements, les récemment par l'installation dans la capitale
fournitures nécessaires au fonctionnement ou par l'ouverture de commerces au sein de
des entreprises privées. Cette dépendance l'émigration en France, ils se trouvèrent à
la tête de capitaux importants inemploya- n'a pas empêché ces dernières d'accroître
leur production et leurs effectifs même si bles dans le commerce en 1 962 en raison des
le rythme de création de nouvelles usines menaces de nationalisation et de la satura
semble s'être réduit. Le petit capitalisme tion de ce secteur. Ils se lancèrent, dès 1 962,
algérien se présente donc comme minorit dans une activité de production substitutive
aire mais actif dans les branches spécifi des importations alors contingentées.
ques où il se cantonne (là où sont requis Une élite ouvrière citadine ou émi-
peu de capitaux et de technologie), s'adap- grée : ouvriers qualifiés ou contremaîtres
tant, par des reconversions faciles, aux chez des artisans européens qui quittent
besoins et aux goûts d'une clientèle cita l'Algérie entre 1962 et 1965 et laissent à
dine aisée. leurs anciens

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