Colloque « Firmes multinationales et développement ». Paris, 14-15 juin  1977  ; n°74 ; vol.19, pg 415-444
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Colloque « Firmes multinationales et développement ». Paris, 14-15 juin 1977 ; n°74 ; vol.19, pg 415-444

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Tiers-Monde - Année 1978 - Volume 19 - Numéro 74 - Pages 415-444
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Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 24
Langue Français
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Mario Lanzarotti
Colloque « Firmes multinationales et développement ». Paris,
14-15 juin 1977
In: Tiers-Monde. 1978, tome 19 n°74. pp. 415-444.
Citer ce document / Cite this document :
Lanzarotti Mario. Colloque « Firmes multinationales et développement ». Paris, 14-15 juin 1977. In: Tiers-Monde. 1978, tome
19 n°74. pp. 415-444.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1978_num_19_74_2802CHRONIQUE INTERNATIONALE
Colloque « Multinationales et développement »
Paris, 14-15 juin 1977
L'Association européenne des Instituts de Recherche et de Formation en matière
de Développement (EADI)1 a organisé un réseau international de groupes de travail
réunissant, par theme, des chercheurs de différents pays.
Le groupe de travail « Multinationales et développement »a a voulu poser les bases
ďune coopéfation entre les différentes équipes qui dans les instituts travaillent sur ce
problème. C'est pourquoi les travaux de ce groupe commencent par un colloque dont
le propos est de faire le point sur l'état d'avancement des analyses et des idées dans ce
domaine :
Cinq thèmes sont donc abordés :
1) « Multinationales et l'Etat » (rapporteur : M. Pierre Salama, maître-assistant à
l'Université de Paris I) ;
2) « Modèles de développement périphérique et firmes multinationales » (rapporteur :
M. le PT Celso Furtado) ;
3) « Choix de techniques et firmes multinationales » (rapporteur : M. Arghiri
Emmanuel) ;
4) « Firmes multinationales et nouvelle division internationale du travail » (rapporteur :
M. Christian Palloix, chargé de recherche à l'Institut de Recherche économique
et de Planification de Grenoble) ;
5) « Stratégies de développement et nouvelle division internationale du travail» (rapport
eur : M. Abdellatif Benachenhou, secrétaire général de l'Association des Economistes
du Tiers Monde).
Il est à noter que le colloque a été préparé par une série de séminaires qui ont permis
d'entendre, outre les rapporteurs du colloque, MM. Samir Amin, Fernando Henrique
Cardoso et Constantino Vaitsos, lesquels ont fait part de leurs regrets de ne pouvoir
participer au colloque.
Les débats, placés sous la présidence du PT Morale, directeur de l'IEDES, ont
permis d'entendre un exposé introductif de M. Haselbach décrivant le système de travail
1. European Association of Development Research and Training Institutes.
2. 58, boulevard Arago, 75013 Paris. Ce groupe de travail a été recensé dans le répertoire
publié par le Centre sur les Sociétés transnationales des Nations Unies, Survey of Research on
transnational Corporations, New York, Nations Unies, 1977, 21X29,5, 533 p.
Revue Tiers Monde, t. XIX, n° 74, Avril-Juin 78 6 CHRONIQUE INTERNATIONALE 41
de Г Association européenne des Instituts de Recherche et de Formation en matière
de développement.
Les pages qui suivent reprennent l'essentiel des rapports et des discussions. Ces
débats ont été synthétisés par M. Mario Lamçarotti, chercheur à l'IEDES, et soumis,
pour avis, aux principaux intervenants.
J. Masini,
secrétaire du groupe de travail Multinationales et développement.
FIRMES MULTINATIONALES ET ÉTAT
i. Le sujet fmn et Etat est introduit par l'exposé de P. Salama. Le problème
qui se pose, selon P. Salama, est celui de la recherche systématique d'un lien
entre l'internationalisation du capital et les formes que revêt l'Etat (régimes
politiques) des pays dits sous-développés. Son analyse porte fondamentalement
sur le cas des latino-américains : plus concrètement, on pourrait penser,
sans être déterministe, que le type de régime politique militaro-policier qui
tend à se généraliser pendant la dernière décennie est un sous-produit du type
d'accumulation du capital qui s'est manifesté, entre autres, par la spécificité
de l'internationalisation du capital au cours de cette période. On pourrait se
demander, d'autre part, si le début de crise du capitalisme à l'échelle mondiale
ainsi que les difficultés que connaissent à l'heure actuelle les pays latino-
américains sont de nature à induire, à terme, des modifications au niveau du
type de régime politique.
a. P. Salama aborde le sujet en s'attaquant aux analyses couramment
acceptées des relations entre les niveaux de salaires et l'internationalisation du
capital. Il fera ensuite la critique des théories récentes de la dit3. Les conclusions
qu'il en tirera lui permettront de poser le problème de l'Etat et, plus part
iculièrement, d'expliquer la nécessité de régimes militaro-policiers pour satis
faire à la spécificité de l'internationalisation du capital.
3. En ce qui concerne les relations entre les niveaux de salaires et l'inte
rnationalisation du capital, P. Salama conteste les analyses d'après lesquelles
la dernière est fondée sur un différentiel des premiers. Si le coût de la force
de travail est inférieur dans les pays dits sous-développés, il en va tout autr
ement pour ce qui est du coût unitaire du travail « de V ensemble des travailleurs
— qu'ils soient dans la production ou non — des firmes multinationales us » :
c'est-à-dire de la productivité du travail comparé aux salaires. D'après les
chiffres fournis par les tableaux IV et V4, on constate que les coûts unitaires du
travail des firmes américaines implantées en France et en Allemagne sont,
branche par branche, sensiblement analogues à ceux des mêmes firmes au
Brésil, Mexique, etc. Il faut remarquer, nous dit P. Salama, que la productivité
du travail a été mesurée en termes de ventes par homme/heure, ce qui ne nous
donne qu'une première approximation. Dans ces conditions, il ne serait plus
possible de tenter d'expliquer l'internationalisation du capital par l'existence
de salaires relativement inférieurs dans les pays dits sous-développés.
4. En ce qui concerne la dit, P. Salama pense que ni la théorie d'une perma
nence de la spécialisation de type pacte colonial, ni la théorie de segmentation
3. Division internationale du travail.
4. Cf. les tableaux de l'article de P. Salama, p. 273 et p. 276. MULTINATIONALES ET DEVELOPPEMENT 417
internationale des branches — qui empêcherait la vérification d'un processus
d'accumulation endogène dans la périphérie — ne semblent rendre compte de la
réalité. On constate en fait que, si les fmn sont importantes dans les secteurs
traditionnels, elles sont présentes dans l'ensemble des branches. En outre,
aujourd'hui, à l'égard de ce qui peut se passer également en France ou en
Allemagne, les fmn sont de plus en plus implantées dans les secteurs clés,
dits de biens durables ou de biens à double destination.
5 . La question se pose maintenant de savoir comment l'existence de coûts
unitaires de travail analogues et d'une répartition sectorielle semblable de
l'investissement des fmn en Amérique latine par rapport à ce qui se passe en
Europe va induire un type particulier de régime politique dans le sous-
continent américain.
6. D'après P. Salama, la similitude dans la répartition sectorielle des inves
tissements des fmn est couplée de modalités différentes d'adaptation de la
demande à l'offre. Dans le cas des pays capitalistes développés, le type de
technologie utilisée induirait une structure de revenus particulière sous-pro-
duisant les améliorations techniques et ayant, par la suite, des implications sur
la structure de l'offre. Dans les pays dits sous-développés, la structure de
l'offre semble être — à cause des transferts de technologie — une sous-pro
duction de celle des pays capitalistes développés ; la structure de la demande
qui en est induite agit marginalement sur la structure de l'offre. Cette absence
de relation entre la demande et l'offre sera résolue par l'action de l'Etat,
par le biais d'une certaine gestion de la force de travail permettant une élé
vation du taux d'exploitation. Ceci aura des implications au niveau des coûts,
et notamment au niveau de la conformation d'une certaine demande, sur
laquelle sera axé le dynamisme des secteurs clés du type de modèle d'accumul
ation qui s'imposera dès lors.
La spécificité de l'internationalisation du capital et le type de modèle
d'

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