Comment l œil et la main nous renseignent différemment sur le volume des corps - article ; n°1 ; vol.7, pg 264-274
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Comment l'œil et la main nous renseignent différemment sur le volume des corps - article ; n°1 ; vol.7, pg 264-274

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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 264-274
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Laureys
XII. Comment l'œil et la main nous renseignent différemment sur
le volume des corps
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 264-274.
Citer ce document / Cite this document :
Laureys . XII. Comment l'œil et la main nous renseignent différemment sur le volume des corps. In: L'année psychologique.
1900 vol. 7. pp. 264-274.
doi : 10.3406/psy.1900.3217
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3217XII
COMMENT L'ŒIL ET LA MAIN NOUS RENSEIGNENT
DIFFÉREMMENT SUR LE VOLUME DES CORPS
Dans vin travail du Dr Ley, sur la Mesure et V Analyse des
illusions de poids [Journal de Neurologie, 20 août 1900), l'au
teur arrive à celte conclusion : que la notion du volume est
fournie avec une intensité et une précision différentes par la
vue et par le toucher, la représentation tactile du volume étant
beaucoup plus intense et plus nette que sa représentation
visuelle.
Décrivons brièvement son mode d'expérimentation.
Les objets employés étaient deux balles en caoutchouc, per
cées d'un trou par lequel on introduisait de la grenaille de
plomb; leur volume, très différent, était pour la petite de
31 centimètres cubes et, pour la grande, de 240 centimètres
cubes ; chaque balle pesait 55 grammes. La forme sphérique a
été préférée à toute autre, parce que la main s'y adapte le
mieux. Les sujets soupesaient les balles de la. main gauche, et
pouvaient, en cas de doute, vérifier au moyen de la droite ; mais
la première décidait seule.
11 y a eu trois séries d'expériences : dans une première,
le volume était connu par le toucher seul ; le sujet, les yeux
bandés, les soulevait tour à tour ; la petite balle paraissant
trop lourde, on augmentait le poids de la grande jusqu'à sen
sation égale. Ensuite le poids de la grande balle était ramené
à oo grammes, et on diminuait celui de la petite jusqu'à ce qu'il
parût égal au poids de la grande. On obtenait ainsi un chiffre
moyen.
On opérait de même dans une deuxième série, où le volume
des balles était donné par la vue, suspendues qu'elles étaient
dans des filets à larges mailles ; à chaque pesée, le sujet était
prié de les regarder constamment de manière à éviter les dis
tractions. LAUREYS. L ŒIL ET LA .MAIN 263
Dans une dernière série, le sujet regardait les balles en
même temps qu'il les soupesait dans la main fermée.
Les résultats de ces expériences montrent :
« 1° Que l'illusion atteint son maximum lorsque le toucher
seul intervient ;
2° Qu'elle est beaucoup moindre quand la vue seule in
tervient ;
3° Qu'elle est d'une intensité intermédiaire lorsque la vue et
le toucher agissent simultanément. »
Comme l'a dit M. Van Biervliet, dans un travail antérieur à
celui que nous venons d'analyser et qui a paru ici-même, nous
comparons non pas les poids absolus des corps, mais leurs
densités, ou mieux certaines densités : le rapport des poids
absolus se trouvant modifié par celui des volumes. D'après lui,
l'illusion serait la même, que la notion du volume nous soit
donnée par la vue ou que ce soit le sens du toucher qui nous la
fournisse. Les densités qu'il a obtenues dans la série d'expé
riences où le volume des objets était connu par la vision sont
plus faibles que dans l'autre série, où le toucher donnait cet
élément, et d'autant plus que les volumes des cubes qu'il
employait différaient davantage. Il attribuait ces écarts à la
difficulté qu'il y a de. maintenir l'attention des sujets fixée sur le
volume des objets.
L'auteur considère donc aussi la notion du volume donnée
par le toucher comme la plus exacte.
Rien, dans les expériences des deux auteurs en question, no
prouve que ce soit le toucher plutôt que la vue qui nous donne
la notion la plus précise du volume des objets. L'hypothèse
contraire est donc permise : la notion visuelle du volume répon
drait à la réalité, tandis que la tactile serait exagérée.
Le but des expériences suivantes, que nous avons faites au
laboratoire de psychologie expérimentale de l'Université de
Gand, sous la direction de M-. Van Biervliet, est de déter
miner lequel de ces deux sens nous renseigne le plus exacte
ment sur le volume des corps.
Nous avions à notre disposition une première série de
cubes en bois dont les côtés différaient de 0cm,5, le plus
grand ayant 5 centimètres et le plus petit lcm, 5 de côté. Le
sujet devait, dans une première série d'expériences, apprécier
les volumes par la vue ; dans une deuxième et une troisième
série, par le toucher : ici deux modes opératoires :
a) Le sujet tenait les cubes dans la main droite fermée pour 266 MÉMOIRES ORIGINAUX
connaître leurs volumes. Les cubes employés dans la première
série d'expériences ont été également utilisés celle-ci ;
b) M. Van Biervliet, dans ses expériences sur la mesure des
illusions de poids, avait, dans la série où le toucher seul inter
venait, employé des cubes qu'il plaçait sur la paume de la main
tendue en supination. Pour vérifier la valeur du volume donné
de cette manière, nous avons fait une troisième série d'expé
riences avec d'autres cubes, de grandeurs correspondantes.
Ces cubes étaient lestés proportionnellement à l'étendue de
leurs face», de façon que le poids n'intervienne pas dans l'a
ppréciation des volumes, et que la pression soit suffisante pour
que le sujet ait une notion claire de la grandeur de la surface
en contact. Les cubes pesaient, en commençant parle plus grand :
826 grammes, 669 grammes, 526 grammes, 401 grammes,
297 207 grammes et 132 grammes. Dans les cas très
rares où la netteté n'était pas assez grande, nous avons exercé
une pression supplémentaire.
1° Comparaison des volumes par la vision. — Nous présen
tons au sujet le cube de 5 centimètres, déposé devant lui sur
un papier blanc. 11 est prié de chercher, dans une série de
cubes de plus en plus petits, que nous lui montrons successive
ment, le cube dont le volume vaut le 1/8 de celui du cube étalon.
Nous lui montrons le cube de 5 centimètres autant de fois qu'il
le désire ; mais il ne voit jamais deux cubes simultanément,
cela pour agir dans les trois séries de façon identique. Au
fond, le sujet compare toujours un souvenir à une image
actuelle.
La même expérience est répétée avec le cube de 4 centimètres
de côté.
Nous recommençons ensuite les essais pour les deux étalons
en montrant des cubes de plus en plus grands. Donc : 1° série
descendante pour les deux étalons ; 2° série ascendante.
2° Comparaison des volumes, le sujet tenant les cubes
dans la main fermée. — Nous opérons comme pour la vision
et avec les mêmes cubes types. Le sujet a les yeux bandés et
est prié de tenir les doigts immobiles une fois qu'ils ont
embrassé les cubes.
3° Comparaison des volumes, les cubes lestés étant placés
sur la paume de la main. — Le sujet se plaçait le dos tourné L ŒIL ET LA MAIN •267 LAUREVS.
vers la table, et sa main était soutenue derrière lui à une hau
teur convenable. La marche des expériences était la même que
dans les deux séries précédentes.
Lorsque le sujet ne trouvait pas le cube exact dans la série
qu'on lui passait, on lui demandait d'indiquer les deux qui se
rapprochaient le plus du cube idéal qu'il eût fallu ; le cube trop
petit était appelé numéro 1, le cube trop grand numéro 10 ; ces
deux cubes étant les extrêmes d'une série continue de dix
cubes, il indiquait le numéro d'ordre du cube exact qui manq
uait.
Nous avons expérimenté sur 12 sujets, 1 dame, 9 étudiants
d'environ 20 ans et 2 enfants. H de ces sujets ont répété à
série' complète des expériences. Le 3 reprises différentes la
douzième n'a fait qu'une fois la série entière pour les cubes de
o centimètres et de 4 centimètres ; il a fait, en outre, les mêmes
opérations pour les cubes de 4Km,5 et de 3';m,5, et enfin pour un
cube de 5cm,5 qui, dans la troisième série d'

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