Comment travailler en atelier lecture écriture sur les compétences  transversales du socle
6 pages
Français

Comment travailler en atelier lecture écriture sur les compétences transversales du socle

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
6 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Comment travailler en atelier lecture/écriture sur les compétences transversales du socle ? Présentation de l’atelier de Madame Amaridon au collège Mortaix à Pont-du-Château– académie de Clermont-Ferrand. Cet atelier réunit pendant 1 heure par semaine (lundi de 13h à 14h) 4 puis 5 élèves qui bénéficient d’un PAI. Tous ont été suivis par l’orthophoniste depuis l’école primaire ; ils ont abandonné puis repris et sur une durée importante, pour Julien par exemple dont le handicap est très gênant ; quant à Thomas, depuis moins longtemps, il compense beaucoup par èmel’oral, mais il est considéré comme « hyperactif » et il est en redoublement de 6 . Tous rencontrent des difficultés de lecture. Le professeur de lettres qui a pris en charge l’atelier n’a aucun de ces élèves dans sa classe. Il n’a pas de formation spécifique mais s’est donné une formation qui est emblématique de ce qui peut se passer quand les professeurs sont intelligemment autonomes dans ce domaine ; il s’est intéressé lui-même aux difficultés des élèves dyslexiques en suivant la formation de mise en place des PPRE en 2007-2008, formation qui comprenait un temps spécifique pour l’exposé de ce handicap et ses conséquences scolaires ; il a à cette occasion découvert et approfondi les propositions de Madame Neuhart pour s’en inspirer ; il a recherché et entendu les conférences de Michel Zormann pour concevoir ses séances. L’étiquette de l’atelier n’indique pas qu’il s’agit ...

Informations

Publié par
Nombre de lectures 94
Langue Français

Extrait

Comment travailler en atelier lecture/écriture sur
les compétences transversales du socle ?
Présentation de l’atelier de Madame Amaridon au collège Mortaix à Pont-du-
Château– académie de Clermont-Ferrand.
Cet atelier réunit
Tous ont été suivis par l’orthophoniste depuis l’école primaire ; ils ont abandonné
puis repris et sur une durée importante, pour Julien par exemple dont le handicap est
très gênant ; quant à Thomas, depuis moins longtemps, il compense beaucoup par
l’oral, mais il est considéré comme « hyperactif » et il est en redoublement de 6
ème
.
Tous rencontrent des difficultés de lecture.
pendant 1 heure par semaine (lundi de 13h à 14h) 4 puis 5 élèves
qui bénéficient d’un PAI.
Le professeur
de lettres qui a pris en charge l’atelier n’a aucun de ces élèves dans
sa classe. Il n’a pas de formation spécifique mais s’est donné une formation qui est
emblématique de ce qui peut se passer quand les professeurs sont intelligemment
autonomes dans ce domaine ; il s’est intéressé lui-même aux difficultés des élèves
dyslexiques en suivant la formation de mise en place des PPRE en 2007-2008,
formation qui comprenait un temps spécifique pour l’exposé de ce handicap et ses
conséquences scolaires ; il a à cette occasion découvert et approfondi les
propositions de Madame Neuhart pour s’en inspirer ; il a recherché et entendu les
conférences de Michel Zormann pour concevoir ses séances.
L’étiquette de l’atelier n’indique pas qu’il s’agit d’accompagner, de traiter un
handicap : Atelier Lecture et Écriture
ALE
)
Chaque heure comporte de la lecture : lecture préparée à la maison, produite une
première fois et suivie d’un commentaire du professeur (liaisons, groupes de mots,
identification rapide des termes nouveaux) puis lecture produite ensuite pour un
enregistrement
en classe à l’aide d’
audacity
. L’élève est installé à un poste, il
s’enregistre, arrête, s’écoute, recommence à sa convenance.
Le texte lu est résumé, il sert de support à un enrichissement lexical systématique
Le renforcement des compétences lexicales se fait par le biais de l’exercice d’une
autre compétence, être
(sens du mot nouveau, familles de mots, étymologie, mots proches par la
phonétique).
capable de reformuler, de résumer le texte lu ou bien être
capable d’en extraire les informations essentielles
; les termes spécifiques étant
indispensables dans ce type d’exercice : on est d’autant plus concis que l’on maîtrise
les vocables appropriés (on le verra pour « tricéphale »)
Afficher le cours
(4 pages)
Le cours, que le professeur conçoit, concilie, sans concession ni facilité, les
exigences de connaissances correspondant au niveau d’enseignement et aux
contenus du programme (en l’occurrence la connaissance des dieux de l’Antiquité)
ainsi que les exercices d’entraînement ou de consolidation très utiles à des élèves
dyslexiques
Le professeur améliore le déchiffrage en sollicitant les deux voies : d’assemblage et
d’adressage.
: enrichir la conscience phonologique (valeurs de la lettre
c
– ss ou qu -
ou
il
–fil/fille, métaphonologique (le découpage en syllabes scandé), l’effort de
mémorisation.
Consulter la vidéo ( durée du film : 3’30 ”)
Une pédagogie de projet qui est rentable
Les élèves n’ont pas pu produire l’audio-livre sur
Azur et Asmar
, c’était trop tôt ; ils
sont en train de préparer le DVD documentaire sur la Grèce pour les futurs élèves de
sixième. Les élèves, parmi tous les thèmes qui leur avaient été proposés (histoire,
sciences, les dieux et la religion…), ont choisi les dieux, sans doute par goût pour les
récits qui sont indissociables de ce thème. C’est ce projet, dont ils parlent au CDI, qui
les incite à effectuer des recherches, à s’entraîner à lire correctement, à sélectionner
les illustrations. Le montage des enregistrements faits par les élèves sera réalisé
pendant les vacances de Pâques.
Ce qui se passe en cours :
met en évidence la capacité tout à fait normale des élèves à suivre des exercices et
une progression qui consolident certaines compétences et qui vont leur permettre
d’en acquérir d’autres. Illustration
:
-
Les progrès de Julien
Audition des deux fichiers-son pour la comparaison
en lecture sont très sensibles :
Lecture du fichier «
Julien1.mp3
»
à partir
d’Azur et Asmar
Lecture du fichier «
Julien3.mp3
»
« Les Grecs ont une manière de vivre…. »
-
Sa capacité à rassembler dans un texte rédigé rapidement à la fin du
cours les observations effectuées
Consulter le texte
du fichier nommé « Descripe sion d’une idre »
Les conséquences du handicap dont souffre Julien sautent aux yeux ; si on
veut absolument récupérer les capacités de cet élève à retenir, comprendre et
réutiliser ses connaissances, on doit dans toutes les disciplines séparer
radicalement ce qu’il énonce oralement de la façon dont il le transcrit lui-
même.
Cependant en dehors de l’atelier…..et malgré une information donnée sur la
dyslexie à l’ensemble des professeurs à la fin de l’année précédente, malgré le
lien créé cette année avec chaque professeur des élèves en difficulté, malgré la
présence d’un classeur dyslexie en salle des professeurs, malgré le relais des
demandes des élèves auprès des professeurs de français, d’histoire-
géographie, de mathématiques, d’anglais : « écrire moins, avoir des leçons
moins longues à apprendre, avoir moins d’exercices en évaluation », malgré un
sondage sur les adaptations mises en oeuvre et les résultats constatés
- les
professeurs ont indiqué de façon nuancée les observations effectuées à la fin du
premier bilan de l’année en décembre –
malgré toutes ces précautions
bienveillantes, les bulletins gardent la trace de jugements assez sévères à
l’encontre de ces élèves :
Consulter les appréciations scannées du fichier nommé «
Appré xxxxxx.jpeg
»
Les formulations de ces bulletins ciblent les résultats, constatent les difficultés,
stigmatisent le manque de travail, traitent l’ensemble….aucune appréciation ne
dégage une compétence sur le mode positif ou ne tient compte de la réalité du
handicap et des efforts fournis par les élèves pour le dépasser.
Le point de vue du professeur :
l’atelier est un lieu idéal pour comprendre ce que
signifie
Il n’est pas question de limiter le rôle de ce dispositif à un temps de soutien
psychologique qui redonnerait à l’élève confiance en lui, et être assez solide pour
subir la prochaine évaluation écrite qui le ramènerait à toutes ses difficultés :
l’entrée par les compétences
Un exemple : un professeur, attentif à la difficulté de l’élève, ne donne que 3
exercices au lieu de 5. L’élève s’en sort et même bien….A l’évaluation suivante, il lui
impose autant d’exercices qu’aux autres…et c’est de nouveau l’échec pour l’élève
dyslexique….
L’atelier est le lieu d’un travail pédagogique à part entière, à part et demie entière ;
c’est là que certains enseignants pourraient apprendre à observer mieux et
fructueusement
tout ce que les élèves savent faire.
Le professeur de l’atelier ne doit pas être considéré comme celui qui enseigne au
ralenti, qui cèderait à un enseignement à vitesse réduite, à moindres frais et au
rabais ; c’est très exactement le contraire, c’est celui qui est avant tout un
pédagogue, capable d’observer des compétences transversales tout en enseignant
les contenus du programme.
Il a, dans sa démarche de projet, promu :
-
l’approche d’une source de connaissances (livre ou écran d’ordinateur)
-
l’appropriation par la relecture silencieuse ou oralisée, par l’audition, par
les recherches documentaires, par le schéma, par l’écriture, par la
reformulation, par l’analogie….
Quel est le travail de l’IA-IPR dans ce contexte, entre mise en oeuvre de la loi de
février 2005, des PPRE, et mise en application du socle commun des
compétences et des connaissances :
-
aller observer ces professeurs, connaître leur travail, le reconnaître
-
, le
valoriser auprès des chefs d’établissement qui décident l’organisation horaire
des dispositifs d’aide
les encourager et les soutenir
-
ce qui suppose de
lors de réunions de formation ou
d’information sur les élèves dys- quand ils se retrouvent en face de collègues
encore très résistants à l’idée que les élèves concernés disposent de facultés
intellectuelles au-dessus de tout soupçon de débilité ; des propos rapportés
de certaines salles des professeurs prouvent que des enseignants s’obstinent
à penser que ces élèves n’ont pas leur place au collège.
comprendre le contexte où ils tentent cette
organisation pédagogique
-
Le professeur qui tient ce rôle aujourd’hui est nécessaire. Il faudrait qu’il
le soit
provisoirement
, tant que les professeurs ne seront pas familiarisés
avec l’identification systématique de ce que les élèves savent faire et tant
qu’ils évalueront constamment et uniquement, par écrit, selon des procédures
qui supposent des compétences en lecture implicitement admises comme
expertes, ce qui constitue en fait une erreur d’appréciation des capacités
réelles d’un nombre important de leurs élèves.
qui s’appuie sur le lien entre l’atelier et les cours
ordinaires de la classe, entre tous les professeurs d’une classe et ce qu’il
observe chez les élèves en difficulté.
En guise de conclusion
Actuellement, si le professeur qui anime un atelier, est indispensable, sans obtenir
toute l’efficacité que les élèves handicapés sont en droit d’attendre, c’est parce que
les professeurs qui enseignent en « cours normaux » n’entrent toujours pas dans les
connaissances en tenant compte des compétences
Le résultat qu’il faut viser en formation, en entretien d’inspection, c’est la mise en
place d’une pédagogie
de TOUS les élèves. On perd sur
tous les niveaux en efficacité pédagogique.
beaucoup plus attentive à ce que disent, comprennent et
observent les élèves
Sans cette discipline d’attention aux processus d’apprentissage des élèves, on ne
parviendra ni à accompagner les plus fragiles ni à promouvoir correctement les plus
; une pédagogie qui organise le raisonnement d’élucidation des
problèmes à résoudre avec eux, à partir de ce qu’ils affirment.
doués. C’est une situation que nous nous attachons tous à faire avancer pour que
les qualités et les dons des élèves dyslexiques, entre autres, soient identifiés et
valorisés pour un parcours scolaire positif.
La mise en application des préconisations que l’on peut lire dans le texte du
Socle
commun des connaissances et des compétences
doit impérativement inspirer
l’activité pédagogique des enseignants le plus rapidement possible afin de réduire
les inégalités dont les élèves dyslexiques, entre autres, pâtissent encore
actuellement dans la plupart des établissements scolaires. L’une des vertus de ce
texte fondateur sera de considérer comme banale
une attention pédagogique
encore cantonnée dans la rubrique désuète « enseignement spécialisé ».
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents