- Contribution aux méthodes d observation du comportement - article ; n°1 ; vol.49, pg 119-157
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 119-157
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Maurice Reuchlin
VI. - Contribution aux méthodes d'observation du comportement
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 119-157.
Citer ce document / Cite this document :
Reuchlin Maurice. VI. - Contribution aux méthodes d'observation du comportement. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp.
119-157.
doi : 10.3406/psy.1948.8356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8356VI
Centre de Recherches de V Institut National d'Étude du Travail
et d'Orientation professionnelle.
CONTRIBUTION AUX MÉTHODES D'OBSERVATION
DU COMPORTEMENT
par M. Reuçhlin 1.
C'est un acte quotidien que de porter un jugement sur un
individu que l'on voit agir. Quand de tels jugements sont por
tés, dans la vie courante, ils suivent immédiatement la percep
tion globale des actes sur lesquels ils se fondent. Il semblerait
que, pour rendre plus objective cette opération grave qui con
siste à juger autrui, un effort pourrait être fait pour intercaler
des opérations logiques intermédiaires entre la perception des
actes et la formulation du jugement : description précise de
ces actes, étude de liaisons des actes entre eux et avec d'autres
faits connus, définition expérimentale des catégories qui seront
utilisées pour l'expression du jugement, etc.
Or, la quasi-unanimité des psychologues qui ont étudié les
jugements portés à partir de l'observation du comportement
ont accepté les jugements comme des données, sont partis de
ces jugements, et non des actes élémentaires qui les ont suscités.
Carrard (1) par exemple, porte des jugements généraux sur
des individus qui exécutent ses tests, et ne voit dans les tests
qu'une occasion d'observer (ou plus exactement de juger) les
individus. Malheureusement, des juges différents ont alors sur
le même sujet des opinions différentes, ce qui est évidemment
regrettable. Ils ne semblent tomber d'accord que sur un fac
teur de « compréhension et de bonne exécution des tâches qui
1. J. Pépin, M. Pétin, A. Léon, E. Valin ont étroitement collaboré à ce
travail. 120 MÉMOIRES ORIGINAUX
sont l'objet des tests » (2), facteur dont on peut penser qu'il
est appréciable plus objectivement par des procédés plus simples.
D'autres auteurs ont essayé de préciser l'angle sous lequel
ils jugeaient les sujets, et de contrôler eux-mêmes la valeur
de leurs jugements. C'est sans doute le cas de M. L. Blum (3)
qui demande à ses sujets de placer des tiges métalliques dans les
trous d'un plateau et qui juge la qualité du travail accompli à
l'aide d'une échelle d'estimation. Sur cette échelle, les sujets
sont classés en « Bons », « Moyens » et « Mauvais », à une série de
points de vue bien définis : précision du choix, préhension, posi
tion des tiges, façon de les placer, etc. La fidélité et la validité
de ces jugements sont calculées. Mais Blum ne donne pas assez
de détails techniques sur sa méthode pour que son travail soit
utilisable.
La contribution la plus importante dans cette catégorie de
travaux est incontestable ment celle de C. Chauffard et de R.Bon-
nardel (4), (5), (6), (7). Ces travaux sont trop importants et
trop récents pour qu'il soit possible et utile de les analyser
longuement. Rappelons seulement qu'ils partent des estima
tions portées par cinq juges sur des sujets passant des tests
individuels. On demande aux juges de se placer à une série de
points de vue tels que : Attention, Compréhension de la consigne,
Méthode, Perfectibilité de la méthode, etc., l'ensemble de ces
points de vue étant rangée sous les rubriques : intelligence,
motricité, caractère, tempérament. Chaque juge doit porter sur
chaque sujet, à chacun de ces points de vue, une appréciation
qui consiste à ranger le sujet dans l'une des cinq catégories A -f-,
A, B, C et C — . Ces catégories sont définies simultanément de
deux façons : par le pourcentage des sujets à ranger dans chacune
d'elles (ces pourcentages sont calculés en partant de l'hypothèse
de la normalité de la distribution des résultats; les catégories
doivent inclure respectivement 4 %, 24 %, 44 %, 24 % et 4 %
des sujets), et par une définition de chaque catégorie, pour chaque
point de vue (par exemple, pour l'Attention, les cinq catégories
correspondent à : très attentif; écoute bien; écoute à peu près;
écoute à peine, n'écoute pas, se précipite). Elle amène les auteurs
à émettre de très sérieuses réserves sur la valeur des jugements
portés : «les appréciations de chacun des psychologues obser
vateurs dépendent, d'une façon plus ou moins étroite, de leur
personnalité », l'accord ne se réalise guère que sur un « facteur
global complexe d'estimation » à l'exception de deux points
particuliers malheureusement peu constants. REUCHLIN. MÉTHODES D'OBSERVATION 121 M.
II est beaucoup plus difficile de trouver des travaux qui partent
des actes des sujets et non d'une interprétation intuitive directe
de ces actes sous forme de jugement. Il suffirait pourtant, semble-
t-il, de définir objectivement un acte ou une catégorie d'actes
susceptibles d'apparaître dans une situation donnée, et de compt
er le nombre de fois où l'acte ainsi défini est exécuté par le
sujet, pendant un temps donné.
C'est un peu ce que fait Sheldon (8), surtout dans l'une de
ses méthodes abrégées d'estimation du tempérament, où tous-
les sujets sont placés dans la même situation à propos d'un
entretien, et où sont notées les apparitions de tels types de
réaction, préalablement définis.
C'est exactement ce que fait Gesell (9) quand il observe ses
nourrissons et qu'il note sur un graphique l'apparition de faits
tels que : pleurs, sommeil, mouvements intestinaux, alimentat
ion, etc.
Mais, à notre connaissance tout au moins, cette deuxième
catégorie de travaux n'a pas l'importance de la première. Il
ne semble pas, surtout, que l'on se soit attaché à étudier quels
faits objectifs, ou quel faisceau de faits objectifs amènent chez
le juge la formulation de son jugement. En effet, si un juge
qualifie un sujet d'« émotif », par exemple, une telle apprécia
tion repose bien sur des faits définissables objectivement i
rougeur, tremblement, bégaiement, par exemple. S'il existe effe
ctivement une catégorie de sujets « émotifs », nous devrons cons
tater entre les fréquences d'apparition de ces traits élémentaires
(rougeur, tremblement, etc.) une série de liaisons statistiques.
Dès lors, nous pourrons convenir de ne qualifier d'émotifs que
les sujets présentant, avec une fréquence donnée, tel ou tel de
ces traits élémentaires. On peut d'ailleurs ne pas se fixer a priori
les catégories (« émotif » par exemple) qui nous servirons final
ement à exprimer notre jugement, et ne parler de ces catégories
qu'a posteriori, quand un groupement statistique des faits object
ifs élémentaires nous suggérera leur existence.
Les avantages méthodologiques de cette façon de procéder
semblent nombreux : plus d'hypothèse quant à l'existence
effective de tel ou. tel aspect du comportement (« émotivité »
par exemple), puisque nous laissons chaque aspect faire la preuve
de son existence qui se révélera par les liaisons statistiques entre
traits élémentaires; plus de problème quant aux procédés de
formulation numérique des jugements, les unités physiques ou
les fréquences d'apparition nous fournissant un langage sans. ,
MÉMOIRES ORIGINAUX 122
ambiguïté; par voie de conséquence, plus d'hypothèse quant à
la normalité de la distribution des résultats.
Le présent travail n'est qu'une expérience préliminaire dans
cette direction. Il a surtout eu pour objet une première mise au
point des techniques et une recherche d'hypothèses susceptibles
de faciliter l'organisation d'expériences ultérieures. Ce carac
tère d'essai préliminaire explique certaines faiblesses qui seront
indiquées chaque fois qu'il sera nécessaire : petit nombre de
sujets et fai

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