Contributions éleclro-encéphalographiques à l étude de la motricité volontaire - article ; n°1 ; vol.52, pg 115-125
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Contributions éleclro-encéphalographiques à l'étude de la motricité volontaire - article ; n°1 ; vol.52, pg 115-125

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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 115-125
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Jacques Paillard
II. Contributions éleclro-encéphalographiques à l'étude de la
motricité volontaire
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°1. pp. 115-125.
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Paillard Jacques. II. Contributions éleclro-encéphalographiques à l'étude de la motricité volontaire. In: L'année psychologique.
1952 vol. 52, n°1. pp. 115-125.
doi : 10.3406/psy.1952.8610
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_1_8610II
CONTRIBUTIONS ÉLECTRO-ENCÉPHALOGRAPHIQUES
A L'ÉTUDE DE LA MOTRICITÉ VOLONTAIRE
par J. Paillard
Malgré tous les efforts des neurophysiologistes et toute la peine
qu'ont prise les psychologues pour masquer nos ignorances en ce
domaine, le bilan de nos connaissances actuelles sur les mécanismes
de la motricité volontaire reste bien pauvre et assez déroutant
(Ruch, 20). Nous touchons évidemment un domaine où les seules
ressources de l'expérimentation animale sont insuffisantes pour
atteindre et pénétrer les mécanismes d'une fonction si proprement
humaine et dont l'intrication des données pathologiques laisse pré
voir toute la complexité.
Aux deux pôles de cette chaîne d'événements complexes que ©©ms-
titue un mouvement volontaire, on a tenté de rechercher, chez
l'Homme, l'éventuelle corrélation entre les témoins périphériques
de l'exécution de la commande, au niveau du muscle, et ceux qui
pourraient traduire, au niveau cortical, la présence d'une activité
neuronique rapportable à l'élaboration et au déclenchement central
de cette commande. Les cartes topographiques de l'aire motriee >onl
longtemps orienté la pensée des neurophysiologistes habitués à sïtûw
dans cette région du cortex l'aire de la commande motrice volont
aire, dont « l'emprise despotique » semblait exprimer directement
son influence sur le motoneurone périphérique par les voies descen
dantes du système pyramidal. Le rôle très particulier de la circon
volution préfrontale ascendante, tel que la pathologie et l'investi
gation électro-physiologique l'avaient défini, la prédestinait comme
un territoire privilégié pour l'investigation des mécanismes initiaux
du déclenchement de la commande motrice. On pourrait donc s'éton
ner du peu de recherches d'électro-eneéphalographie humaine
consacrées à ce problème, si cette pénurie ne reflétait en fait, comme
nous allons le voir, l'insuffisance des informations que les signes
électriques de l'activité corticale sont actuellement susceptibles de
nous fournir sur ce point. ;
REVUES CRITIQUES 116
Parmi les travaux récents consacrés à l'étude de ce problème,
nous distinguerons ceux qui ont utilisé les techniques courantes de
l'électro-encéphalographie humaine de ceux qui ont employé les
ressources plus fines de l'électro-corticographie.
Travaux d 'électro-encéphalographie.
Ils sont principalement orientés par les premières observations
d'Adrian (1) démontrant sur le cortex moteur du Singe l'existence
de certaines variations de potentiel directement associées aux pro
cessus excitatoires des motoneurones périphériques se traduisant par
des mouvements des membres. Les observations de Grinker, Serota
et Stein (cité d'après 3 a) sur les contractions musculaires involont
aires, associées aux signes électriques E. E. G. caractéristiques des
décharges myocloniques de l'épilepsie, furent le point de départ
d'un travail de Dawson (7) qui devait préciser les relations chrono
logiques entre le signe cortical et la décharge motrice (latence de
15-40 msec). Les observations de Jasper et Andrews (14) montraient
de leur côté que les potentiels corticaux recueillis sur l'aire motrice
n'étaient pas nécessairement associés à des processus excitatoires
atteignant les voies motrices finales. La recherche récente de
Bates (3a), que nous analyserons plus en détail, se propose just
ement Fétude particulière chez l'Homme de cette éventuelle corréla
tion entre les signes électro-encéphalo graphiques et V exécution d'un
mouvement librement déclenché par le sujet. L'investigation porte
sur l'aire motrice proprement dite et sur l'activité dès régions fron
tales et pariétales voismes. Le repérage de motrice s'effec*
tue suivant le cas, soit par la rupture d'un contact au moyen d'une
clé actionnée par le sujet, soit par l'activité électro-myographique
dérivée des muscles fléchisseurs des doigts. Dans ces conditions
aucune modification caractéristique de IE. E. G. ne semble asso
ciée à l'exécution du mouvement. L'originalité de la recherche dé
Bates repose essentiellement sur une amélioration des conditions
de lecture des tracés consistant en l'emploi de la superposition
photographique d'un grand nombre de clichés successifs. Cette
méthode permet de rendre apparente dans l'irrégularité des gra
phiques successifs la présence de petites déflexions communes aux
différentes courbes mais trop discrètes pour être décelées sur le tracé
simple. Dawson qui a employé cette technique dans une autre analyse
du même genre (8) rappelle que Galton en 1875 avait utilisé cet
artifice pour retrouver les caractères morphologiques communs à
certains groupes ethnologiques, en superposant les portraits d'un
grand nombre d'individus du même âge, estompant ainsi les irrégu
larités individuelles au profit des traits communs. Cette sensibilisa
tion de la lecture des tracés devait permettre à Bates deux ordres
de constatations : , s .m PAILLARD. ÉTUDE DE LA MOTRICITE VOLONTAIRE 117 J.
a) Les tracés superposés révèlent de fait dans la zone motrice
contralatérale, par rapport au membre effectuant le mouvement,
un accident caractéristique de l'E. E. G. lié à l'exécution du geste.
L'analyse plus fine de cette déflexion indique cependant qu'elle doit
être rapportée à l'arrivée au cortex des messages afférents prove
nant de la contraction musculaire elle-même. La stimulation élec
trique du nerf périphérique permet de l'obtenir dans les mêmes
conditions et toujours avec des latences de l'ordre de 20 msec qui ne
laissent aucun doute sur son origine. Rappelons que Gay et Gell-
horn (10) ont dressé, sur l'animal, les cartes des projections corti
cales des afférences proprioceptives et noté la prédominance de la
zone motrice comme territoire de convergence pour ces messages
périphériques. Dawson (8-9) a récemment étendu à l'Homme ces
constatations. Les conclusions de Bates sont donc formelles : Aucun
signe électrique d'une activité précédant V exécution de la commande
motrice n'a pu être décelé avec les moyens d'investigation utilisés
dans la zone motrice correspondante.
b) Le second point qui mérite d'être souligné dans ce travail
concerne le rapport entre le moment où le geste est déclenché par
le sujet et sa place dans la phase du rythme alpha recueilli au voisi
nage de la zone motrice. La technique de superposition des tracés
permet en effet de noter, lorsqu'une activité alpha est présente
dans les dérivations étudiées, la superposition des ondes alpha en
phase, par référence au critère périphérique d'exécution du mouvem
ent. Il serait donc permis de se poser la question d'une tendance
significative au déclenchement du mouvement au même point de
la phase du rythme alpha. Il est assez curieux de noter, comme le
rapporte par ailleurs Dawson (9), que presque en même temps et
indépendamment, Boreham, Kibbler et Richter (5) signalaient le
même fait au cours d'une étude des rapports entre la phase du
rythme alpha et le moment de l'ouverture volontaire des yeux en
réponse à un signal auditif. Le relevé systématique des différents
instants de la phase où le mouvement se trouvait déclenché montre
un groupement statistique autour d'une position privilégiée écar
tant l'hypothèse d'une pure distribution attribuable au hasard. Le
même résultat fut obtenu avec un mouvement volontaire de la
main (fermeture d'une clé). Kibbler

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