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Colloque des Cahiers du CERFEE et du LIRDEF (EA 3749), 4-5 septembre 2009, p.
1
N° du symposium :
S3
L’implication des acteurs dans l’analyse des pratiques
Richard Etienne, Jacqueline Fontaine, Christine Fontanini, Patricia Vallet
Dans le champ du travail social, quelle implication du sujet
en formation initiale?
VALLET Patricia,
formatrice en travail social et chargée de cours en Sciences de l'Education.
Résumé :
Cette communication se propose d'aborder la question de la place des travailleurs sociaux en
formation, dans le cadre des dispositifs d'analyses de pratiques, qui peuvent représenter, selon les
écoles, une part importante de leur formation. Au sein de ces instances, les étudiants sont convoqués à
s'impliquer pour présenter des situations qu'ils ont rencontré en stage et qui leur ont posé problème.
Cette notion d'implication et la place du sujet en formation vont être interrogées à partir du
questionnement de la notion de sujet, puis je présenterai ma conception clinique de la place des
personnes en formation à partir d'une approche psychosociale de l'accompagnement éducatif.
Dans le domaine de la formation initiale des travailleurs sociaux existe depuis longtemps une
instance centrale : l’analyse des pratiques, au cœur du dispositif de la formation en alternance (même
si sous cette appellation tout un ensemble d’activités disparates peut s’exercer). Il s’agit toujours d’un
travail en petits groupes où sont analysées les expériences de stage des personnes en formation, ac-
compagnées par un(e) formateur(trice) référent(te).
C’est à partir de l’analyse de ma propre pratique de formatrice que je vais interroger
1
cette ins-
tance au regard d’une certaine conception du sujet, de son implication, et de la posture de
formateur(trice).
1.Quelle implication, pour quel sujet?
La demande des personnes qui entrent en formation est le plus souvent une demande de
techniques, de contenus fiables, de savoirs et de points de repère qui feraient socle de connaissances à
acquérir, compétences indispensables, base d’une identité professionnelle reconnue comme valable.
Elles demandent « comment faire pour bien faire, comment gérer les personnes qui me font peur,
comment parler aux jeunes psychotiques etc. », à partir d'une certaine volonté démiurgique de vouloir
tout guérir et réparer, résoudre tous les problèmes, réeduquer ceux qui ne vont pas bien grâce à de
« bonnes pratiques » et de bonnes techniques supposées connues...
Cette demande doit être écoutée, prise en compte, entendue, mais il s'agit surtout de ne pas y
répondre trop vite. Bien sûr je n’écarte pas la part de notre travail formatif qui consiste à transmettre
certains codes, méthodes, savoirs et techniques professionnels
2
. Pour autant, notre projet est
d’accompagner l’étudiant, à partir de la problématisation des situations de travail, vers la construction
de son propre modèle professionnel et non de lui imposer le carcan de certaines techniques « prêtes à
poser » ; il s’agit de l’initier à une certaine culture professionnelle, à certaines valeurs, à un certain
langage du milieu, et c’est l’aporie fondatrice de notre place qui à la fois s’inscrit dans un projet qui
peut être vécu comme normalisant alors qu’il vise avant tout l’autonomie du futur professionnel. Le
travail de formation concerne toute une démarche, à la fois singulière et collective, où la
visée
principale n'est pas concentrée sur l'acquisition de compétences ou de performances mais sur
l'expérience de rencontres sociales et intellectuelles dans le champ professionnel qui vont permettre au
1
Je suis formatrice au sein d’un IRTS (Institut Régional en Travail Social) depuis 17 ans et chargée de cours en Sciences de
l’éducation depuis 7 ans. J’utiliserai ici le
Je
pour présenter ma propre conception de la formation, et le
Nous
pour évoquer
l’ensemble des formateurs en travail social
2
Je l’ai écrit dans un autre ouvrage que l’on pourra consulter (Vallet, 2003).
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