De l épine nasale antérieure dans l ordre des primates - article ; n°1 ; vol.4, pg 13-28
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1869 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 13-28
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1869
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Docteur Ernest-Théodore Hamy
De l'épine nasale antérieure dans l'ordre des primates
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 13-28.
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Hamy Ernest-Théodore. De l'épine nasale antérieure dans l'ordre des primates. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 4, 1869. pp. 13-28.
doi : 10.3406/bmsap.1869.4350
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1869_num_4_1_4350— L'ÉPINE NASALE DANS l' ORDRE DES PRIMATES. 13 HAMY.
Les faits que je viens d'exposer nous montrent entre le
gorille et l'homme des différences essentielles qui excluent
toute idée de parenté. Mais il n'est peut-être plus néces
saire d'insister sur ce point, et de plaider une cause ga
gnée, puisque M. Vogt lui-même recule au delà du saïmiri
la place de l'ancêtre commun qu'il admet pour l'homme et
pour les singes, et que la théorie darwinienne n'implique
après tout aucune parenté directe entre les espèces actuel-
ment vivantes, chacune de ces espèces s'étant développée,
d'après cette théorie, en vertu de la loi de variété sur les
branches divergentes d'un tronc commun. Celui qui ad
mettrait aujourd'hui une parenté directe entre l'homme et
les singes anthropoïdes serait donc en quelque sorte plus
royaliste que le roi, puisqu'il serait plus transformiste que
M. Vogt et que M. Darwin lui-même.
De l'ëpLue nasale antérieure dans l'ordre des primates ;
PAR M. LE DOCTEUR E.-T. HAMY.
L'anatomie comparée avait à peine bégayé ses premiers
enseignements, que déjà ses adeptes interprétaient différem
ment les faits que la nouvelle science leur découvrait
chaque jour. Goiter publiait son curieux traité de Y Analogie
des os1, et presque en même temps Eustachi gravait une
tête de singe à côté d'un crûne d'homme dans l'intention
bien manifeste d'accentuer les différences que présentent ces
deux êtres2.
Il y avait alors deux méthodes en anatomie comparée,
1 Y. Coiler, Analogia ossium humanorum, simiœ et verœ et caudatœ,
quœ cynocephali similis est atque vulpis (ap. Extemarvm et iniernarum
"principalium humani corporis parlium tabulœ). Norib, 1573, in-f°, p. 65.
» Eusiachi, Tabulœ analomicœ. Amstel, 1722, in-f°, pi. 46, fig. 2. —
On sait que les planches d'Buslachi n'ont été publiées par Lancisi que
cent quaraute-quatre ans après la mon de leur auteur. SÉANCE DU 7 JANVIER 1869. 14
la méthode analogique et la méthode différentielle. Lorsque
l'anthropologie prit naissance à son tour, au dernier siècle,
elle s'empara des procédés de l'anatomie. Vicq d'Azvr fut le
fondateur d'une école ; Camper, Mulder, Blûmenbach, etc.,
se rattachèrent à l'autre. Cette dernière, qu'on peut appeler
l'école des différences, brilla d'un vif éclat au commencement
de ce siècle. Elle a trouvé et trouve encore, en France
comme à l'étranger, des élèves fervents, hommes de mérite,
sans doute, mais qui, en zélés disciples qu'ils sont de maîtres
restés célèbres, usent avec une exagération dangereuse des
procédés que ceux-ci leur ont enseignés.
En ce qui concerne l'homme, la plupart des caractères
physiques indiqués par les écrivains du dix-huitième siècle
ont été jugés insuffisants. Qu'ont fait leurs successeurs ? Ils
ont pénétré plus avant dans le détail anatomique,.ils ont
étudié avec un zèle digne d'une meilleure fortune quelques
points de vue restreints, et, tout fiers des résultats de leurs
minutieuses investigations, ils sont venus recommencer une
lutte qui leur avait été funeste.
Ces arguments nouveaux qu'ils ont apportés, vous les
connaissez aujourd'hui : les uns reposent sur des diff
érences réelles, mais presque imperceptibles; les autres
sont basés sur de véritables erreurs. Ces abîmes qu'ils ont
creusés entre l'homme et ses voisins zoologiques se ré
duisent à d'étroits sillons tracés avec peine dans un soi in
grat, quand ils n'existent pas tout simplement dans l'esprit
de celui qui a cru sonder leur profondeur imaginaire. Le
sujet sur lequel porte la discussion actuelle fournirait plus
d'un exemple à l'appui de ce qui vient d'être dit. Je me
bornerai à rappeler l'histoire de l'os intermaxillaire, auquel
appartient M épine nasale, dont il sera question tout à l'heure.
Découvert par Nesbitt en 1736, démontré chez l'embryon
par Albinus dans son admirable collection, suivi jusque
chez l'enfant et chez l'adulte par Vicq d'Azyr, Goethe, etc., — L'ÉPINE NASALE DANS L'ORDRE DES PRIMATES. 15 HAMY.
l'intermaxillaire de l'homme, qui ne diffère en réalité de
celui des autres animaux que par la précocité de sa sou
dure avec les pièces voisines, fut énergiquement nié par
Camper, par Blûmenbach, Mulder, Fischer, etc. Les tr
avaux des Ghaussier, des Béclard, des Geoffroy Saint-Hilaire,
des Serres, des Breschet, des Meckel, des Autenrietts, des
Micati, des Weber et bien d'autres encore ont démontré que
ce caractère différentiel, auquel les Hollandais et les All
emands attachaient jadis tant d'importance, doit être, avec
tant d'autres, relégué dans un des chapitres consacrés à
l'histoire des erreurs de l'anatomie humaine *.
La différence de premier ordre disparaissait anéantie par
les efforts combinés des embryogénistes, des pathologistes
et des chirurgiens. On y en substitua bien vite une autre :
alter, uno avulso, non deficit. Un anatomiste qui s'applique
depuis longtemps avec ardeur à l'étude comparée de
l'homme et des grands singes, M. Alix, reconnaissant avec
Gratiolet, son maître, qu'il est absolument impossible de
refuser à l'embryon humain un os intermaxillaire bien dis
tinct, a cru . pouvoir du moins mettre en opposition la
branche montante de l'incisif du singe avec le petit angle
visible encore à la fa se externe susmaxillaire de l'embryon
de trois mois, angle qu'il considère comme la terminaison
externe et supérieure de l'incisif humain 2. L'homme aurait
donc un intermaxillaire, mais cet os ne porterait pas de
branche montante.
Je crois avoir précédemment réfuté cette erreur anato-
mique 8. J'ai démontré, en effet, que vers deux mois et
demi a l'incisif comprend une branche horizontale haute
1 Cf. Hamy, l'Os intermaxillaire de l'homme à Vétat normal et •patho
logique. Thèses de Paris, 1868, n° 250. Considérations historiques, p. 8.
à 18.
* Alix, Bull. Soc. philomatiq., mai 1865.
» Op. cit., p. 29-31 et p. 71. SÉANCE DU 7 JANVIER 1869. 16
de 7 millimètres et terminée à sa partie antérieure par une
extrémité aiguë qui sera plus tard l'épine nasale, et une
branche montante épaisse de 4 millimètres à sa base et de
3 millimètres à son sommet; ces deuxbranch.es, ajoutais-je,
réunies à celles de l'autre côté, encadrent l'orifice antérieur
des fosses nasales d'un cercle presque régulier, que comp
lètent en haut les os propres du nez qui viennent d'ap
paraître à leur tour1. » Dans la seconde moitié du troisième
mois, une lame osseuse mince et triangulaire, que j'appelle
canine, parce qu'elle portera plus tard la dent de ce nom,
lame qui a pris naissance entre les parties incisive et pala
tine, à peu de distance du bord alvéolaire, vient atteindre en
haut et en avant le bord de la branche montante et diss
imuler en partie l'apophyse montante de l'os intermaxillaire.
Notre consciencieux collègue a d'ailleurs accepté mes
conclusions sur ce sujet ; il se borne à faire remarquer au
jourd'hui que, si l'incisif de l'homme a une branche mont
ante, elle est tout entière dissimulée sous la du
susmaxillaire, tandis que chez le singe elle est plus ou
moins visible à la face externe de la mâchoire supérieure.
Or, dans les termes mêmes auxquels M. Alix a restreint sa
première proposition, elle n'a rien de spécial au genre
homme, puisque chez Yatèle l'apophyse montante de l'os
intermaxillaire est en grande partie masquée, à

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