De l hérédité - article ; n°1 ; vol.9, pg 54-74
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1886 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 54-74
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1886
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Docteur Ch. Fauvelle
De l'hérédité
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 9, 1886. pp. 54-74.
Citer ce document / Cite this document :
Fauvelle Ch. De l'hérédité. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 9, 1886. pp. 54-74.
doi : 10.3406/bmsap.1886.4860
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1886_num_9_1_486054 SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1886.
dix ans, sans pouvoir le trouver, cet hémisphère à la fois
élémentaire et typique, et il a examiné, à cet effet, plusieurs
centaines de cerveaux. Toujours, même sur les cerveaux les
plus simples, il y a, dans une région ou dans une autre,
quelque trait divergent, dont la complication ne se laisse
pas ramener à un dessin régulier. C'est pourquoi liroca,
désespérant de rencontrer même une approximation suff
isante de ce type idéal, s'était déterminé à construire une
pièce schématique, qui empruntait aux divers cerveaux ce
qu'ils ont d'essentiel et de fixe, et excluait tout ce qui,
sur chacun d'eux, est dû aux variations individuelles.
CANDIDATURES.
MM. Letourneau, Blanchard, Manouvrier, Vinson et Topi-
nard présentent M. le docteur N, Seeland, médecin en chef
de la province de Semirctschenk, comme correspondant
étranger.
ÉLECTIONS.
M. Edouard Cuter est élu membre titulaire.
COAIMUMCATIONS.
De l'hérédité ;
PAR LE DOCTEUR FAUVELLE.
Dans la dernière séance, en présentant à la Société un cas
de polydactylie acquise chez un axolotl et en rappelant deux
faits analogues observés chez l'homme par Broca, j'ai voulu
exposer le mode de développement de ces appendices dacty-
loïdes surnuméraires et montrer pourquoi ils n'ont pas la
régularité des doigts congénitaux. Ainsi jfai établi qu'ils pro
venaient de la prolifération des cellules du tissu conjonctif
de la région, accidentellement ramenées à un état de turges- — DE L'nÉRÉDITÉ. 55 FAUVEIXE.
cence embryonnaire, qui en permet la multiplication par
bipartition. Puis j'ai démontré que les doigts congénitaux
sont parallèles et sur le même plan, parce qu'ils naissent sur
les parties latérales du canal médullaire, renflé à leur niveau,
et dans l'épaisseur du feuillet musculo-cutanô du blasto
derme, alors comprimé entre l'enveloppe de l'œuf et la sphère
vitelline. Cette cause, toute mécanique, n'existant plus chez
l'adulte, il est tout naturel que les doigts surnuméraires pren
nent les directions les plus variées.
Les honorables collègues qui ont bien voulu prêter atten
tion à ma communication ont cru devoir rattacher cette poly-
dactylie acquise à l'atavisme. Sans vouloir aborder cette ques
tion, encore environnée d'obscurité, j'ai cru devoir leur
objecter que cette multiplication de parties chez le lézard,
après la section de la queue, de même que le doublement de
la crête dorsale de mon axolotl, en un point détruit par une
morsure, ne rappelaient en quoi que ce soit une forme ances-
trale et que cependant ces phénomènes devaient être regar
dés comme de même ordre que la polydactylie développée
chez l'adulte.
Aujourd'hui mon intention était de faire, à ce propos,
l'étude critique de l'atavisme. Mais je crois nécessaire, préa
lablement, de bien préciser quels sont les caractères auxquels
on doit reconnaître que telle disposition de l'organisme doit
être regardée comme héréditaire, c'est-à-dire sous la dépen
dance directe et sans intermédiaire de l'ancêtre. Nous serons
mieux préparés pour démêler ensuite ce qu'il y a de vrai dans
l'atavisme, mot qui, depuis une vingtaine d'années, est dans
toutes les bouches, sans que personne en ait bien spécifié la
portée. Il est des expressions qui réussissent ainsi, parce
qu'elles sont censées expliquer bien des faits incompris, alors
qu'en réalité elles n'expliquent rien. L'esprit, naturellement
enclin à la paresse, les saisit avec empressement, au risque
de retarder pour longtemps la manifestation de la vérité.
L'hérédité, comme on va le voir, n'échappe pas complètement
à ce reproche. SÉANCE DU 4 FÉVRIER 1886. 56
Pour l'étudier, il ne s'agit pas d'accumuler les faits héré
ditaires ou réputés tels et de les classer suivant des lois plus
ou moins arbitraires ; agir ainsi, c'est considérer l'hérédité
comme une force, une puissance capricieuse, qui reproduit
ou ne reproduit pas telle ou telle particularité.
L'hérédité n'est pas un principe, un axiome dont on puisse
faire la prémisse d'un syllogisme. Ce doit être le résultat d'une
induction découlant tout naturellement d'observations et d'ex
périmentations multiples, se contrôlant les unes parles autres,
sans aucun parti pris, même ou plutôt surtout celui de
prouver le transformisme, théorie que l'observation et l'expé
rimentation nous ont forcés à reconnaître comme cause de
la succession des espèces dans la durée des temps et de leur
multiplicité si considérable.
Pour résoudre le problème qui nous occupe, il faut étudier
et analyser les différents caractères que présentent les êtres
organisés, en bien spécifier la cause; et, si cette cause réside
bien réellement dans la substance transmise par l'ancêtre et
uniquement dans cette substance, nous pourrons légitime
ment les qualifier d'héréditaires.
Si, au contraire, ces caractères sont dus à des propriétés
générales inhérentes à la matière organique ou inorganique,
nous devrons les écarter. A plus forte raison le ferons-nous,
s'ils sont produits par des agents extérieurs, par des forces
étrangères à l'organisme et même à l'organe soumis à l'ex
amen, alors même qu'ils se présenteraient d'une manière assez
constante pour servir de distinction spécifique, générique ou
autre.
Pour être complète, cette étude devrait être suivie à la fois
dans la série phylogénique des êtres organisés et dans leur
développement ontogénique ; mais un pareil travail, qui com-
. prendrait l'histoire naturelle tout entière, remplirait de gros
volumes. Je me contenterai donc d'un simple aperçu, qui
suffira pour établir la thèse que je soutiens.
Prenons d'abord l'être le plus simple, Yamibe, qui procède
de son auteur par bipartition. Gomme lui, il est soumis à — DE L'HÉRÉDITÉ. 57 FAUVELLE.
l'attraction de la terre ; mais il ne viendra l'idée à personne
de regarder cette pesanteur comme héréditaire. De même
pour sa forme globulaire, qui n'est qu'une manifestation de
la cohésion des corps plus .'ou moins fluides, lorsqu'ils sont
introduits au milieu d'un autre fluide avec lequel ils ne peu
vent se mélanger. C'est ce qui arrive à l'huile dans un mélange
d'eau et d'alcool, à l'air battu dans de l'eau de savon, enfin
aux masses cosmiques répandues dans l'espace.
L'examen microscopique nous permet de constater, dans
ce globule gélatineux, une couche externe granuleuse, une
couche interne plus transparente et enfin, au centre, un.
noyau plus réfractif et par conséquent plus dense. Ces carac
tères, que présentait l'amibe mère, sont bien héréditaires,
car ils sont spéciaux à tous les éléments histologiques des
êtres organisés et ne se produisent plus spontanément dans
les conditions météorologiques où nous nous trouvons.
Mais où l'hérédité est le mieux caractérisée, c'est dans le
pouvoir que possède l'amibe d'émettre des prolongements
de sa substance soit pour progresser, soit pour attirer dans
sa masse centrale des particules organiques qu'il digérera et
qui serviront à entretenir et accroître son volume. Ces pro
priétés dépendent bien de la substance qu'il a reçue direct
ement de son auteur.
Si des êtres organisés monocellulaires nous passons aux
végétaux pluricellulaires, aux phanér

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