De l objet à l espace : le problème de l  « erreur de place - article ; n°1 ; vol.80, pg 221-235
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De l'objet à l'espace : le problème de l' « erreur de place - article ; n°1 ; vol.80, pg 221-235

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Description

L'année psychologique - Année 1980 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 221-235
Summary
In this article the literature pertaining to the Piaget Stage IV task, together with alternative hypothesis, are reviewed. Given the complexity of the problem, the question of whether the Piaget Stage IV error is an object-error or a space-error remains open.
Résumé
Depuis une dizaine d'années, le problème de « l'erreur de place » a donné lieu à de nombreuses recherches expérimentales. Nous passons en revue l'essentiel de la littérature sur le sujet, en essayant de définir les questions essentielles posées par les débuts de la représentation spatiale chez les bébés.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

L. Maury
De l'objet à l'espace : le problème de l' « erreur de place
In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°1. pp. 221-235.
Abstract
Summary
In this article the literature pertaining to the Piaget Stage IV task, together with alternative hypothesis, are reviewed. Given the
complexity of the problem, the question of whether the Piaget Stage IV error is an object-error or a space-error remains open.
Résumé
Depuis une dizaine d'années, le problème de « l'erreur de place » a donné lieu à de nombreuses recherches expérimentales.
Nous passons en revue l'essentiel de la littérature sur le sujet, en essayant de définir les questions essentielles posées par les
débuts de la représentation spatiale chez les bébés.
Citer ce document / Cite this document :
Maury L. De l'objet à l'espace : le problème de l' « erreur de place. In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°1. pp. 221-235.
doi : 10.3406/psy.1980.28312
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1980_num_80_1_28312L'Année Psychologique, 1980, 80, 221-235
DE L'OBJET A L'ESPACE :
LE PROBLÈME DE « L'ERREUR DE PLACE »
par Liliane Maury
Centre d'Etude des Processus cognitifs et du Langage1
associé au CNRS, EHESS
SUMMARY
In this article the literature pertaining to the Piaget Stage IV task,
together with alternative hypothesis, are reviewed. Given the complexity
of the problem, the question of whether the Piaget Stage IV error is an
object-error or a space-error remains open.
Depuis une dizaine d'années, un nombre important de recherches2
se sont centrées sur un problème, a priori relativement marginal, du
développement cognitif du petit enfant : la recherche de l'objet, dans
une situation à deux écrans : deux gobelets, par exemple, placés l'un
à côté de l'autre, sur un plateau, face à l'enfant.
On sait que Piaget fonde La construction du réel chez l'enfant (1937)
sur la notion de permanence de l'objet. Le scheme de la permanence
de l'objet est décrit comme un processus en 6 étapes ou stades, allant
de la simple poursuite visuelle d'un objet qui disparaît de la vue, à la
recherche systématique de l'objet disparaissant derrière plusieurs écrans,
par déplacements non visibles. Au cours de la quatrième étape de la
permanence de l'objet, on note une conduite de recherche que l'auteur
qualifie de « typique ». Elle consiste à rechercher l'objet, non pas à
l'endroit où l'enfant vient de le voir disparaître (sous l'écran B), mais
là où il l'a précédemment retrouvé (sous l'écran A). Pour Piaget, cette
conduite indique la non-indépendance de l'objet et de l'espace par
rapport au sujet. L'objet est « à disposition » et occupe alors des places
privilégiées où l'action du sujet s'est déjà exercée.
On peut se demander pourquoi ce phénomène a suffisamment attiré
1. 54, boulevard Raspail, 75270 Paris cedex 06.
2. Notons qu'il s'agit presque exclusivement de recherches américaines
ou anglaises. 222 Liliane Maury
l'attention des spécialistes du développement, pour devenir un objet
d'étude en soi. En effet, on parle dans la littérature anglo-saxonne de
« l'erreur de place », notée généralement AB ou simplement de « l'erreur
du stade IV ».
Remarquons tout d'abord que la recherche du développement
cognitif s'est de plus en plus tournée, au cours des dernières années,
vers l'étude du tout jeune enfant, voire du nouveau-né. La permanence
de l'objet, qui constitue une situation expérimentale particulièrement
adéquate pour mettre en évidence les capacités du tout jeune enfant a,
de ce fait, acquis un intérêt nouveau (cf., entre autres, Bower, 1967,
1971, 1977). Grâce à la standardisation systématique des situations,
on a même mis en évidence la permanence de l'objet chez certains an
imaux comme le singe (Vaughter, Smotherman et Ordy, 1972) (Wise, Wise
et Zimmermann, 1974) ou le chat (Gruber, Girjus et Banuazizi, 1971).
A partir du moment où l'on s'intéressait à la permanence de l'objet,
il était normal d'en étudier les différentes étapes.
Une autre raison peut avoir contribué à l'essor de ce genre d'études.
Cette conduite est bien définie génétiquement. Elle est facilement
observée vers 8-9 mois et disparaît généralement au bout de quelques
semaines. On peut alors dire, comme par exemple pour la conservation
de la substance, qui a également fait l'objet de nombreuses recherches,
qu'il s'agit d'un bon révélateur génétique.
Enfin, la quatrième étape du scheme de l'objet permanent constitue
une charnière entre deux types de questions : celles qui se posent à
propos de la notion d'objet et celles qui relèvent de l'espace. De ce point
de vue, il s'agit d'un palier fondamental dans le développement cognitif
du petit enfant.
Pratiquement, tous les travaux dont nous discuterons sont fondés
sur la même situation expérimentale de base, inspirée de celle que décrit
Piaget mais généralement systématiquement standardisée3. En simpli
fiant les choses, on peut la décrire de la manière suivante : le sujet est
placé devant un dispositif muni de deux écrans A et B. On commence
par cacher l'objet derrière le premier écran A, plusieurs fois de suite.
Puis, on le cache en B. Les résultats essentiels portent sur les erreurs
de recherche, au premier essai B. La plupart du temps, l'enfant est
tenu immobile, assis sur une chaise ou sur les genoux d'un adulte, pen
dant qu'on cache l'objet. Généralement, au cours d'une phase de fami
liarisation qui précède toujours l'expérience, on lui fait choisir l'objet
qui sera caché. Ce qui différencie essentiellement les recherches les unes
des autres, et, de plus, détermine leur problématique, ce sont les condi-
3. La standardisation n'implique pas l'invariance des dimensions du
dispositif ni celle des écrans ni même de la distance entre le dispositif et
le sujet. Ces variations doivent cependant avoir un rôle important sur les
conduites observées. l'objet à V espace 223 De
tions de recherche de l'objet à l'essai B. C'est sur cela que nous avons
fondé notre répartition des travaux en trois groupes distincts. Nous
traiterons d'abord le problème du délai, ensuite celui de la nature de
l'objet et de la place, enfin celui du système de codage spatial. Cette
distinction est quelque peu abusive et parfois gênante, mais nous espé
rons qu'elle permettra plus de clarté dans la discussion.
I LE PROBLÈME DU DÉLAI
De nombreux auteurs accordent une grande importance à l'inter
valle de temps qui s'écoule entre le moment où l'objet est caché et celui
où l'on permet à l'enfant de le rechercher (cf. Gratch, 1971). Il est connu
qu'un délai, même faible, élimine la possibilité de ce que Piaget appelle
« la préhension interrompue ». Or, on sait que la recherche est facilitée
lorsque l'enfant a amorcé le geste lors de la disparition de l'objet.
C'est pour cela que la grande majorité des procédures expérimentales
comprennent un délai lors des essais B et même parfois des essais A4.
Par ailleurs, le délai peut être étudié en tant que variable susceptible
de jouer un rôle sur la nature des conduites observées.
L'expérience de Gratch, Appel, Evans, Lecompte et Wright (1974)
a pour but de tester deux hypothèses alternatives sur les causes de
l'erreur de place, dans une situation de recherche à deux écrans : ou
bien cette erreur est due à la notion d'objet (« objet à disposition »
comme l'affirme Piaget) ou bien à l'oubli. Selon les auteurs, l'enfant
peut soit ne pas enregistrer la nouvelle place, soit l'oublier. Or, l'oubli
est généralement lié au temps. Pour mettre en évidence cette hypot
hèse, les auteurs ont soumis 88 sujets de 9 mois environ à une situation
de recherche avec quatre délais de longueurs différentes : 0 s ou recherche
immédiate, 1, 3 et 7 s. On note au cours du délai le niveau d'attention
des enfants en enregistrant leur attitude et leur regard. Le niveau
d'attention est noté sur u

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