De la transformation d une race dolichocéphale en une race bracliycéphale et vice versa - article ; n°1 ; vol.2, pg 73-83
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De la transformation d'une race dolichocéphale en une race bracliycéphale et vice versa - article ; n°1 ; vol.2, pg 73-83

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1901 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 73-83
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 225
Langue Français

Extrait

Dr Adolphe Bloch
De la transformation d'une race dolichocéphale en une race
bracliycéphale et vice versa
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 2, 1901. pp. 73-83.
Citer ce document / Cite this document :
Bloch Adolphe. De la transformation d'une race dolichocéphale en une race bracliycéphale et vice versa. In: Bulletins de la
Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 2, 1901. pp. 73-83.
doi : 10.3406/bmsap.1901.5944
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1901_num_2_1_5944BLOGII. — TRANSFORMATION D'UNE HACK DOLICHOCÉPHALE 73 ADOLPHE
DE LA TRANSFORMATION D'UNE RACE DOLICHOCÉPHALE EN UNE RACE
BRACHYCÉPHALE, ET VICE-VERSA,
Par M. Adolphe Bloch.
Au dernier Congrès d'anthropologie et d'archéologie préhistoriques,
qui s'est tenu à Paris au mois d'août 1900, j'ai cherché à démontrer que
les brachycéphales néolithiques de la France étaient issus directement des
dolichocéphales de la même époque, sans l'intervention d'aucune race
étrangère.
Mais antérieurement déjà, en l'année 1897, au XIIe Congrès interna
tional de médecine de Moscou (section d'anthropologie) j'avais montré
qu'un phénomène semblable, c'est-à-dire la transformation d'une race
dolichocéphale en une race brachycéphale, s'était produite chez certaines
populations anciennes de la Russie, dont les squelettes ont été découverts
dans les Kourganes.
Poursuivant mes recherches sur ce sujet j'ai observé que cette modifi
cation de l'indice céphalique — qu'on attribue le plus souvent au mélange
— se retrouve également dans d'autres parties de l'Europe.
Réciproquement une race brachycéphale peut se transformer sponta
nément en une race dolichocéphale, et je me propose donc d'en donner des
preuves basées sur des faits que l'évolution seule peut expliquer, et non
l'hypothèse du croisement.
Notre démonstration peut être faite aussi bien sur le vivant que sur le
squelette.
Démonstration sur le vivant. (Japonais actuels).
Je choisis le Japon parce, que cette contrée est bien limitée, et qu'elle
constitue un champ d'observation où les études anthropologiques sont
faites avec toute la. précision désirable, non par des voyageurs qui n'y s
éjournent que temporairement, mais par des savants européens qui ont
été chargés de l'enseignement à l'Université de Tokio, et qui y disposent
d'un nombre considérable de sujets. De cette Université sont sorties,
comme on le sait, l'anthropologie des Aïnos par le Dr Koganéi et celle
des Japonais par le Dr Baeltz.
De plus, le Japon, malgré son étendue, ne contient en réalité, que deux
races bien distinctes, les Aïnos et les Japonais proprement dits. Mais ces
deux races ne se mélangent guère, paraît-il, et ce n'est donc pas le crois
ement qui peut en altérer la pureté. Quant aux mélanges provenant de
l'extérieur, ils ne sont pas non plus assez importants pour pouvoir modif
ier le type originel du Japonais. Enfin c'est justement au Japon que Ton
peut constater l'évolution dont nous parlons, c'est-à-dire la transformation
au moins partielle, d'une race brachycéphale en une race dolichocéphale. 74 17 JANVIER 1901
Le professeur Baeltz l nous dit que les Japonais offrent deux types dif-
férentSj que d'autres explorateurs avaient d'ailleurs déjà constatés avant
lui, mais son observation, comprenant une période de sept ans d'études,
porte sur 1200 hommes et 200 femmes, et sur chacun des sujets il a fait
jusqu'à 70 mensurations.
Il a examiné à l'hôpital et à la polyclinique un grand nombre d'indi
vidus de toutes les parties du Japon. Les soldats et les étudiants, qui
venaient des diverses provinces du paysy ont été également mensurés.
Quand on examine 100 étudiants, dit-il, on a sûrement une moyenne pour
tout le Japon et non pourTokio seul. Deux séries de 25 individus ne four
nissent pas, selon lui, des chiffres concordants, et il faut au moins 100
individus pour établir une moyenne précise.
L'auteur a aussi mesuré une soixantaine de crânes et une grande quant
ité de squelettes, et cependant il en conclut que l'étude anthropologique
des pièces osseuses n'est pas aussi convaincante, pour apprécier les dif
férences des races, que l'examen des caractères extérieurs sur le vivant.
Quoiqu'il en soit, les deux variétés de Japonais, qu'il a reconnues, se
rapportent l'une à un type fin, l'autre à un type grossier ainsi caracté
risés :
Japonais du type grossier. — Tète brachycéphale, face ronde, nez court
et large, cou charnu et peu élevé, thorax bien développé et musculeux,
membres courts et vigoureux, etc., c'est le type des classes laborieuses.
Japonais du type fin. — Taille plus haute et plus élancée dans toutes ses
parties, que celle du type grossier; tète se rapprochant de la dolichocé-
phalie, face allongée, nez long et mince, musculature en général plus
faible.
Chez la femme il y a une différence encore plus marquée entre les deux
types.
Le type fin se rencontre particulièrement dans les familles nobles, chez
des femmes qui mènent une vie très retirée. Elles sont faibles de consti
tution et prédisposée à la phtisie. La taille est plus petite que celle des Japo
naises au type grossier, les muscles sont grêles et la charpente osseuse est
mince. La face longue, étroite, se termine en pointe vers le menton; le nez
fortement convexe et étroit a une forme sémitique, le front est peu élevé.
Les pommettes sont modérément saillantes, les lèvres minces, la mâchoire
supérieure et les incisives quelque peu prognathes; le cou est élancé, le
thorax très allongé, les seins sont petits, les hanches étroites et peu char
nues, les jambes courtes et maigres.
La Japonaise au type grossier est tout l'opposé de la précédente. Les
femmes sont plus petites, plus vigoureusement bâties, et exubérantes de
santé. La tète est plus arrondie, plus brachycéphale ou bien mésaticé-
phale; la face large avec de fortes pommettes. Le bord supérieur de la
1 Baeltz. Mitthcil <1. duut>ch. Gesellsch fNaturu Volkerk. Ostasiens, t. TU et IV,
1884-1888. ■
BLOCH. — TRANSFORMATION D'UNE RAGE DOLICHOCÉPHALE 75 ADOLPHE
fente palpébrale est recouvert par la paupière supérieure qui se replie à
ce niveau ; l'œil est petit, le dos du nez plat, le nez large et camus, la bou
che longue avec des lèvres épaisses; le menton plein et large, le cou et les
épaules sont charnues, la poitrine est foiie, les seins sont volumineux,
les membres épais, les hanches larges, les mollets très développés. Enfin
la peau est d'un jaune plus foncé que dans le type fin où l'on rencontre
même des individus qui ont la peau presque blanche.
Le type grossier se remarque surtout chez les femmes de la cam
pagne et chez celles qui portent des fardeaux, ou qui servent comme
domestiques. Il existe même un troisième type intermédiaire entre les
deux précédents, et qui se voit surtout chez les femmes de la classe bour
geoise. Il se rapproche beaucoup du type grossier; mais toutes les transi
tions possibles peuvent se rencontrer entre les deux types extrêmes. D'ail
leurs le type fin' n'est pas le monopole des familles nobles, car il peut s'ob
server également sur les gens du peuple, de même que le type grossier
peut se trouver chez des grands personnages.
Au reste, comme le fait remarquer l'auteur, il y a, dans tous les pays,
des types grossiers qui se rencontrent particulièrement dans les campag
nes, et des types fins qui se voient surtout chez les habitants des villes,
mais nulle part, dit-il, la différence n'est aussi sensible qu'au Japon.
Pour terminer cette description, nous dirons encore quelques mots au
sujet de l'indice céphalométrique des Japonais. Chez les étudiants la
moyenne est de 78, et chez les ouvriers de 79.1. Les hommes du type fin
ont 76,3 — chiffre trouvé sur plusieurs milliers de sujets — mais les
femmes du même type ont 82, à peu près comme celles du type grossier
81. Pourtant chez une Japonaise du type fin, âgée de 26 ans, on a trouvé
un indice de 76.
Enfin sur 64 crânes, l'indice cépbalique est en moyenne de 80.

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