Des pogroms tsaristes la Tchtchnie :
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Des pogroms tsaristes la Tchtchnie :

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Des pogroms tsaristes à la Tchétchénie :
La question nationale en Russie (XIX
e
- XXI
e
siècles)
Enseignement électif en français
de
Gabrielle Chomentowski
Présentation du cours :
De la politique discriminatoire sous l’Empire tsariste jusqu’à la guerre en Tchétchénie et aux actes
de xénophobie perpétrés aujourd’hui en Russie postsoviétique, cet enseignement d’ouverture a
pour but de familiariser en douze séances les étudiants avec les temps forts de la question
nationale dans l’espace multiethnique qu’est la Russie.
Aux pogroms antisémites exécutés par les Cent noirs, au numerus clausus imposé aux Juifs de
l’Empire russe et à la hiérarchie entre peuples allogènes et Russes, les révolutionnaires de 1905
répondent par la volonté d’une représentativité d’élus des non-Russes à la Douma. Pour autant, il
faut attendre le 2 novembre 1917 pour que les bolcheviques proclament un décret affirmant
l’égalité de tous les peuples et leur droit à l’autodétermination. Cette égalité se concrétise dans les
années vingt par des mesures d’ « indigénisation » ou premières manifestations de
« discrimination positive » telle qu’on pourrait la dénommer aujourd’hui envers les « minorités
nationales » pour l’accès à l’enseignement en langue maternelle et à l’égalité professionnelle. Les
années trente débutent au contraire par le retour vers la russification des différents peuples
d’Union soviétique dans un projet de construction d’un Etat-nation fort face à la menace nazie et
s’achèvent sur la déportation de plusieurs peuples dont les Tchétchènes, les Allemands de la
Volga et bien d’autres. Cette décennie marque également de manière apparemment contradictoire
la consolidation territoriale des républiques fédérées soviétiques telles qu’elles existent
aujourd’hui dans leur statut de républiques indépendantes. Le découpage territorial de ces années
trente débouche dans la période d’après-guerre sur différents conflits principalement dans le
Caucase. Après ce que les historiens ont nommé l’holocauste culturel puis le complot des blouses
blanches, la mort de Staline puis le XX
e
Congrès du PCUS semblent ouvrir une nouvelle ère.
Pourtant, les déportations de la fin des années trente ne sont pas dénoncées, et le Parti
communisme mène une politique antimigratoire sévère envers les Juifs soviétiques et les
Arméniens. Les revendications nationales étouffées pendant des décennies explosent à la fin des
années quatre-vingt et constituent d’après certains politologues une des causes principales de la
chute de l’URSS. Les républiques d’Asie centrale, des pays Baltes, celles du Caucase, l’Ukraine,
la Biélorussie ou la Moldavie ainsi que la Russie conquièrent leur indépendance et doivent faire
face à l’intégration de nouvelles minorités nationales. L’explosion de l’URSS conduit à une
remise en cause de l’intégrité territoriale de la Russie qui se manifeste par les revendications du
Tatarstan, du Bachkortostan et de la Tchétchénie. Si le changement de statut territorial se passe de
manière pacifique dans certaines régions, il en va tout autrement en Tchétchénie, ou plus
récemment en Ossétie.
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