Développement et géopolitique mondiale
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DÉVELOPPEMENT ET GÉOPOLITIQUE MONDIALE Alexis Komenan Abidjan, juillet 2018 Résumé : Àů͛ŚĞƵƌĞ ĚĞƐ ĠǀŽůƵƚŝŽŶƐ ƐŝŐŶŝĨŝĐĂƚŝǀĞƐ ĂLJĂŶƚ ĐŽƵƌƐ ƐƵƌ ůĂ ƉůĂŶğƚĞ͕ ůĂdu question développement des ÉtatsʹSud en particulier duʹ, demeure parmi les premiers sujets de réflexion internationale. Sa théorisation et les modalités de son opérationnalisation sont encore âprement débattues dans les relations ŝŶƚĞƌŶĂƚŝŽŶĂůĞƐ͕ ĚƵ ĨĂŝƚ Ě͛ĂŶƚĠĐĠĚĞŶƚƐ ŚŝƐƚŽƌŝƋƵĞƐ Ğƚ Ě͛ƵŶ ĐŽŶƚĞdžƚĞ ŐĠŽƉŽůŝƚŝƋƵĞ mondial en pleine ébullition. Mots-clés : Géopolitique, développement, États, pays développés, pays en voie de développement, puissance, vision, mondialisation. I. LE DÉVELOPPEMENT EN QUESTION ? Dans un monde visiblement engagé dans des transitions multiples, la question du « développement »ʹqui concerne, dans un cadre macropolitique, la majeure partie de la population mondialeʹ, se voit également remise en perspective.

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Publié le 18 juillet 2018
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Langue Français

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DÉVELOPPEMENT ET GÉOPOLITIQUE MONDIALE Alexis Komenan Abidjan, juillet 2018
Résumé : Àl’heuƌe des Ġvolutions significatives aLJant couƌs suƌ la planğte, ladu question développement des ÉtatsSud en particulier du , demeure parmi les premiers sujets de réflexion internationale. Sa théorisation et les modalités de son opérationnalisation sont encore âprement débattues dans les relations inteƌnationales, du fait d’antĠcĠdents histoƌiƋues et d’un contedžte gĠopolitiƋue mondial en pleine ébullition.Mots-clés : Géopolitique, développement, États, pays développés, pays en voie de développement, puissance, vision, mondialisation. I. LE DÉVELOPPEMENT EN QUESTION ?
Dans un monde visiblement engagé dans des transitions multiples, la question du « développement »qui concerne, dans un cadre macropolitique, la majeure partie de la population mondiale, se voit également remise en perspective. Face aux vicissitudesĠĐoŶoŵiƋues, soĐiales et eŶviƌoŶŶeŵeŶtales eŶgeŶdƌĠes daŶs l’ĠlaŶ e industriel du XX siècledes Trente Glorieuses notamment , des modèles socioéconomiques alternatifs ont été proposés, pour la plupart fédérés sous la vision 1 du « développement durable ». EŶ ƌappoƌt Ġtƌoit aveĐ l’espaĐe eŶviƌoŶŶeŵeŶtal Ƌui eŶ ĐoŶstitue l’uŶ des ŵaƌƋueuƌs et ďaƌoŵğtƌes foŶdaŵeŶtaudž, le dĠveloppeŵeŶt dit durable est encore âprement négocié lors des grandes tribunes internationales. Son adoption, quoique théoriquement consensuelle, se heurte encore à bien des pesanteurs et des stratégies de pouvoir. Ainsi, les États « développés » parmi les principaux pollueurs de la planète–, soŶt ďieŶ peu eŶĐliŶs à s’eŶgager pleinement daŶs uŶe ĠĐoŶoŵie plus ĠĐologiƋue saŶs avoiƌ la gaƌaŶtie d’eŶ dĠteŶiƌ les levieƌs Ƌui 1 Il edžiste ĐepeŶdaŶt d’autƌes ŵodğles. AiŶsi, lqui est censé préserver la durabilité« enveloppement », écologique et les fondamentaux économiques, sociopolitiques et culturels des sociétés humaines, est proposé par certains penseurs comme une alternative au développement.
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en sont les instruments de puissance. En face, les États « en voie de développement », qui aspirent à accéder au niveau de vie des pays industrialisés, réclament des conditionnalités favorables pourla ŵise eŶ œuvƌedu paradigme pƌoposĠ. D’uŶe façoŶ gloďale, la lutte pouƌ la visioŶ lĠgitiŵe ŵais plus ou ŵoiŶs court-teƌŵiste de la sĠĐuƌitĠ ĠĐoŶoŵiƋue et de l’affirmation politique des divers États, dans un coŶtedžte d’iŵpoƌtaŶĐe stƌatĠgiƋue des ƌessouƌĐes et de fiŶitude de celles-ci, dans une mondialisation avec ses marchands interlopes, demeure en toile de fond des relations internationales. II. LE CONTEXTE GÉOPOLITIQUE MONDIAL La disparition du bloc communiste qui, avec le bloc euro-américain a structuré les relations internationales et la géopolitique mondiale pendant un demi-siècle, a favorisé, dès les années 90, la diffusion planétaire du libéralisme économique porté paƌ l’OĐĐideŶt. Les États-UŶis d’AŵĠƌiƋue,figuƌe de pƌoue de l’euƌo-atlantisme, s’iŵposğƌeŶt aloƌs Đoŵŵe les leadeƌs de la ĐoŵŵuŶautĠ iŶteƌŶatioŶale eŶ assoĐiaŶt, comme pierre angulaire de leur politique étrangère, lesoft powerĐultuƌel à l’œuvƌe dans la promotion du libéralisme auhard powerpolitique et surtout économique, militaire, déjà établi avec les guerres mondiales antérieures et à partir des principaux « points chauds » du globe (en Asie du Sud-Est, Amérique latine, Afrique, Europe de l’Est et suƌtoutau Moyen-Orient). Ce triomphe quasi-solitaiƌe de l’idĠal dĠŵoĐƌatiƋue et liďĠƌal aŵĠƌiĐaiŶ à tƌaveƌs la 2 planète, dans lequel certains spécialistes ont voulu déceler «la fiŶ de l’vahistoire », cependant se trouver confronté, après une décennie, à des évolutions significatives et plurielles, qui marquent une amorce nouvelle de la géopolitique mondiale. Ainsi, l’Ġtat aĐtuel du ŵoŶde, aveĐ ses paƌaŵğtƌes ŵultifoƌŵes, se pƌĠseŶte gloďaleŵeŶt comme suit : Sur le plan politico-diplomatique, l’oŶ assiste à l’ĠŵeƌgeŶĐe et au ƌetouƌ d’uŶ monde multipolaire avec la montée en puissaŶĐe d’États comme la Chine, la Russie, l’IŶde daŶs uŶe ŵoiŶdƌe ŵesuƌe, ou eŶĐoƌe l’IƌaŶ et la TuƌƋuie Ƌui, paƌ-delà l’iŶflueŶĐe ƌĠgioŶale Ƌu’ils edžeƌĐeŶt ĐhaĐuŶ daŶs sa sphğƌe, dĠploieŶt leuƌ visioŶ suƌ les grands dossiers politiques internationaux (Irak, Syrie, Corée du Nord, terrorisme, etĐ.Ϳ. EŶ faĐe, l’adžeeuro-atlantique emmené par les États-UŶis peut se vaŶteƌ d’avoiƌ iŵpƌiŵĠ la visioŶ politiƋue du liďĠƌalisŵe et de l’ĠĐoŶoŵie de ŵaƌĐhĠ à l’eŶseŵďle de la planète. Cependant il laisse découvrir des divergences internes sur les orientations à adopter touchant un certain nombre de grands sujets (commerce, disseŶsioŶs eŶtƌe ŵeŵďƌes de l’OTAN, politiƋue auMoyen-Orient). Washington 2 Voir Francis Fukuyama,The End of History and the Last Man, Free Press, 1992, trad. fr.La Fin de l’histoire et le dernier homme, Paris, Flammarion, coll. Histoire, 1992. 2
connaît une certaine perte de vitesse liée à la montée économique de la Chine, à son piĠtiŶeŵeŶt eŶ Iƌak, à la seĐoŶdaƌisatioŶ de soŶ ƌôle eŶ SLJƌie au pƌofit d’uŶe Russie porteuse, aux yeux de ses alliés,d’uŶ oƌdƌe iŶteƌŶatioŶal alteƌŶatif, Đela eŶ dĠpit du caractère toujours important de sa puissance militaire. Il est, dans ce contexte, de plus en plus question du déplacement lent mais progressif de la « puissance » iŶteƌŶatioŶale ou de l’oƌdƌe ŵoŶdial de l’adže euƌo-atlaŶtiƋue à l’adže euƌasiatiƋue.Un tel bouleversement des équilibres, entraînant de nombreux enjeux économiques, politiƋues et Đultuƌels, Ŷ’estde toute évidence point facile à négocier. Cette période de flottement, ou plus exactement de basculement dans un avenir plus ou moins nébuleux des relations internationales favorise la montée des nationalismes et des iŶtĠgƌisŵes, eŶ ƌelatioŶ Ġtƌoite aveĐ d’aŶĐieŶŶes ƌeveŶdiĐatioŶs politiƋues et politico-religieuses, les vicissitudes économiques, les crises migratoire et sociétale. Si les vingt années précédentes ont été cellesde l’aĐĐƌoisseŵeŶt du ƌôle des aĐteuƌs privés (ONG, multinationales, etc.) dans les relations internationales, la décennie actuelle se caractérise par un retour des États-nations, au regard des incertitudes montantes et du reƋuestioŶŶeŵeŶt du ĐoŶtƌat soĐial Ƌu’elles iŶduiseŶt.Suƌ le plaŶ ĠĐoŶoŵiƋue, l’oŶ assiste à uŶe vĠƌitaďle teŶtative de ƌedĠfiŶitioŶ des ĠƋuiliďƌes de l’ĠĐoŶoŵie ŵoŶdialisĠe aveĐ, ŶotaŵŵeŶt, l’ĠŵeƌgeŶĐe des aĐteuƌs eurasiatiques susmentionnés (Chine, Russie). Pékin génère environ 15 % du PIB ŵoŶdial, s’iŵposaŶt Đoŵŵe le ĐhaŵpioŶBRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, des Afrique du Sud), lesquels totalisent plus de 20 % de la croissance mondiale. L’iŵďƌiĐatioŶ des ĠĐoŶoŵies daŶs uŶ ĐoŶtedžte ŵoŶdialisĠ Ŷe doit poiŶt ġtƌe uŶ trompe-l’œil à l’aĐĐƌoisseŵeŶt de la ĐoŵpĠtitioŶ, ŶotaŵŵeŶt eŶtƌe les gƌaŶdes puissances pour le contrôle des ressources et des circuits économiques. Une telle situation se trouve tributaire à la fois des revendications politico-sociales internes aux États et de la sécurisation financière des possesseurs de capitaux. Entre les dĠĐlaƌatioŶs d’iŶteŶtioŶ pour une meilleure régulation du tandem économie/finance ;Đƌise fiŶaŶĐiğƌe, paƌadis fisĐaudž, ďlaŶĐhiŵeŶt d’aƌgeŶt, etĐ.Ϳ et les paƌadodžes Ƌu’il laisse subsister (accaparement de la richesse mondiale par une minorité régulièrement dénoncé par Oxfam, crise de la dette, etc.) se dégagent des perspectives aux contours encore imprécisément définis. Dans le même sillage, le chômage, les dĠloĐalisatioŶs, le ƌôle aĐĐƌu des ďaŶƋues et les politiƋues d’austĠƌitĠ (en Union européenne notamment) alimentent les frustrations des parties défavorisées, renforcent les nationalismes et suscitent des options politiques ĐoŶtƌadiĐtoiƌes eŶtƌe les gƌaŶdes puissaŶĐes. Cela s’oďseƌve aveĐ eŶ paƌtiĐulieƌ la tendance plus ou moins récente au protectionnisme du pourtant champion du libre-échange américain, en contraste avec la volonté d’ouveƌtuƌe de la ChiŶe –elle-même
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teŶtĠe paƌ le pƌoteĐtioŶŶisŵe daŶs uŶ passĠ ƌĠĐeŶt. C’est la «guerre économique » 3 qui est déclarée çà et là, par discours et mesures tarifaires interposés . Dans ce contexte encore diffus, la question de la transition énergétique, cruciale pour les économies de la planète, est portée avec plus ou moins de sensibilité par les États. Celle-ci est tributaire de la crise environnementale actuelle, dont le diagnostic oblige à penser un nouveau modèle de développement. Sur leplaŶ eŶviƌoŶŶeŵeŶtal, la Đƌise ĠĐologiƋue ŵultifoƌŵe ;aĐĐğs à l’eauproblématique, pollution croissante, déforestation, désertification et perte de la biodiversité significatives, changements climatiques inquiétantsͿ s’est iŵposĠe comme unpƌoďlğŵe ŵajeuƌ de l’ageŶda politiƋue iŶteƌŶatioŶal. C’est là uŶe problématique centrale, ƋuaŶd oŶ sait Ƌue l’edžisteŶĐe ŵġŵe de toute société humaine, de toute civilisation, etplus pƌosaïƋueŵeŶt de toute vie, ƌepose d’aďoƌd sur des fondements mésologiques, donc du milieu et des ressources naturels. Cette pƌise de ĐoŶsĐieŶĐe de l’iŵpoƌtaŶĐe ďasiƋue des ƌessouƌĐes Ŷatuƌelles est au goût du jouƌ. Il LJ a eu l’ĠŵeƌgeŶĐe du ŵodğle du dĠveloppeŵeŶt «durable », qui, relégué à un second niveau des préoccupations géopolitiques avec le déclenchement de crises sociopolitiques majeures à partir de 2010, a été particulièrement popularisé vingt ans plus tôt. Néanmoins, les modalités pratiques pour la transition écologique, dont la réflexion a mobilisé quasi-unanimement la communauté internationale lors de colloques particulièrement rassembleurs, font encore débat. Suƌ le plaŶ soĐial, il s’opğƌe uŶe uŶifoƌŵisatioŶ pƌogƌessive de l’huŵaŶitĠ eŶ matière économique (capital, économie de marché), politique (concept et pratiques démocratiques, quoique localement adaptées), scientifique (développement edžtƌaoƌdiŶaiƌe des sĐieŶĐes et teĐhŶiƋues soutieŶs de l’ĠĐoŶoŵie de ŵaƌĐhĠ, TIC devenues planétaires et omniprésentes, numérique universel) et sociétal (modes vestimentaires, industries culturelle et sportive, citadinisation et problèmes connexes, etc.).L’on note également une mentalité générale laïque, inspirée par la culture des Lumières et par le libéralisme (démocratie,laïĐitĠ, dƌoits de l’hoŵŵe, questions des minorités sexuelles, etc., portés par le monde occidental) sur fond d’ideŶtitaƌisŵe Đultuƌel ou ƌeligieudždu Sud, mais surtout défendu dans le (pays Moyen-OƌieŶt et l’IŶde, particularismes politiques chinois). La question démographique (accroissement humain significatif dans le Sud et stagnation de la courbe de fécondité dans le Nord, mobilité accrue, crise migratoire) est tout aussi fondamentale. Le développement scientifique et technologique, dont les applications s’ĠteŶdeŶt dĠsoƌŵais au-delà de la planète (voyages spatiaux privés désormais 3  Exception faite des tensions commerciales récentes avec la Chine, les États-Unis par la voix du président er Donald Trump décidaient, le 1 juin dernier, de taxer 25% de l’aĐieƌ et ϭϬ% de l’aluŵiŶiuŵ eŶ pƌoveŶaŶĐe du CaŶada, du MedžiƋue et de l’UŶioŶ euƌopĠeŶŶe, ŵettaŶt aiŶsi fiŶ à l’edžeŵptioŶ teŵpoƌaiƌe aĐcordéeà ces entités. En réponse, Ottawa, Bruxelles et Mexico ont promis des mesures de rétorsion.
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possibles, robotisation accrue) avec desĐoŶsĠƋueŶĐes iŶĠdites, s’Ġƌigeen paramètre structurant des relations internationales. Savoir, biopouvoir, puissance économique et militaire étant intimement liés. III. DE L’IMPORTANCE DES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT
Dans ce contexte mondial de grandes interrogations géopolitiques et géostratégiques, la thématique du développement demeure une question prioritaire, surtout dans les pays du Sud, qualifiés de pays « en voie de développement » (PED). On distinguait encore, dans un passé relativement récent, pays développés (PD) et paLJs eŶ dĠveloppeŵeŶt ou paLJs ŵoiŶs avaŶĐĠs ;PMAͿ d’uŶe façoŶ pƌesƋue ďiŶaiƌe, tout au ŵoiŶs daŶs les ŵĠdias. CepeŶdaŶt, la ŵoŶdialisatioŶ et l’ĠĐoŶoŵie de marché étendue à toute la planète a engendré, par le biais du principe de concurrence, un certain nivellement politique des acteurs économiques et sociaux en face de la logique du marché, une mobilité plus accrue des personnes, des biens et des services dans un contexte de « darwinisme » économique peu généreux envers les moins pourvus. Cette configuration à grande échelle a ainsi généré de réelles 4 dispaƌitĠs à l’iŶtĠƌieuƌ ŵġŵe d’ĠĐoŶoŵies dites dĠveloppĠes. En fait le libéralisme économique, particulièrement dominateur de la scène internationale depuis l’effoŶdƌeŵeŶt du ďloĐ ĐoŵŵuŶiste, a pƌoduit des îlots de ƌiĐhesse et de pauvƌecohabitant au sein même des États. Cette nouvelle donne vient donc renforcer la place importante de la thématique du développement parmi les grands questionnements structurels mondiaux, question déjà priorisée au lendemain des indépendances via la course au « développement » des États fraîchement décolonisés ainsi que par les débats relatifs aux « modes de développement », tributaires des effets peƌveƌs de l’iŶdustƌialisatioŶ, ŶotaŵŵeŶt suƌ l’eŶviƌoŶŶeŵeŶt.Au final,il se dĠgage uŶe ĠvideŶĐe, Đelle de l’aŵpleuƌ de la ƋuestioŶ du développement et des modalités de son évolution, notamment pour les PED dans un contexte mondial en plein bouleversement. © Alexis Komenan 2018
4 Voir International Monetary Fund (IMF/FMI),Fiscal Monitor. World Economic and Financial Surveys, 2017. 5
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