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MTD © Octobre 2009 – janvier 2010 IPAG / M2 UFR SJAP Université de Paris Ouest Nanterre La Défense (Paris X) Master 2 mention droit & pouvoirs publics – droit public général Préparation aux concours Leçons de Culture générale Cours de M. Mathieu TOUZEIL-DIVINA Maître de conférences en droit public Université de Paris Ouest Nanterre La Défense Année Universitaire 2009 – 2010 - Amphithéâtre A2 - 1/4MTD © Octobre 2009 – janvier 2010 IPAG / M2 UFR SJAP Université de Paris Ouest Nanterre La Défense (Paris X) SEANCES II & III L’INTERVENTIONNISME PUBLIC CULTUREL L’EXEMPLE DE L’OPERA 1MOTS CLEFS : Art ; Mécénat ; Culture ; Interventionnisme ; Opéra ; Fiscalité ; Droit à ... ; Droit de … ; Démocratisation de la culture ; etc. TITRE DE LA LEÇON (séance II) : « L’opéra, affaire de l’Etat ? » (sujet proche de celui du Concours externe de l’E.N.A. – 1992) Propos liminaires : du genre lyrique (prologue) Partie I : L’opéra est un service public (acte I) Partie II : L’opéra : ses financements (acte II) OUVRAGES & AUTEURS REFERENTS : LEIBOVITZ René, Histoire de l’opéra ; Paris, Buchet ; 1957. DE ROMILLY Jacqueline, Nous autres professeurs ; Paris, Fayard ; 1969. DE SAINT-PULGENT Maryvonne, Le syndrome de l’opéra ; Paris, Laffont ; 1991. FUMAROLI Marc, L’Etat culturel ; ...

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Langue Français

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MTD © IPAG / M2 UFR SJAP
 Octobre2009 – janvier 2010 UniversitédeParisOuestNanterreLaDéfense(ParisX)
 Master2 mention droit & pouvoirs publics  –droit public généralPréparation aux concours Leçons de Culture générale Cours de M. Mathieu TOUZEIL-DIVINAMaître de conférences en droit public Université de Paris Ouest Nanterre La Défense Année Universitaire 2009 – 2010 - Amphithéâtre A2 -
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MTD ©Octobre 2009 – janvier 2010 IPAG / M2 UFR SJAPUniversité de Paris Ouest Nanterre La Défense (Paris X) SEANCESII&III L’INTERVENTIONNISME PUBLIC CULTURELL’EXEMPLE DE LOPERA1 MOTSCLEFS:à ... ;Fiscalité ; DroitArt ; Mécénat ; Culture ; Interventionnisme ; Opéra ; Droit de … ;Démocratisation de la culture ; etc.TITREDELALEÇON(séance II) : «L’opéra, affaire de l’Etat ?»(sujet proche de celui du Concours externe de l’E.N.A. – 1992) Propos liminaires : du genre lyrique (prologue) Partie I : L’opéra est un service public (acte I) Partie II : L’opéra : ses financements(acte II) OUVRAGES&AUTEURSREFERENTS: LEIBOVITZRené,Histoire de l’opéra; Paris, Buchet ; 1957. DEROMILLYJacqueline,Nous autres professeurs; Paris, Fayard ; 1969. DESAINT-PULGENTMaryvonne,Le syndrome de l’opéra; Paris, Laffont ; 1991. FUMAROLIMarc,L’Etat culturel; Paris, De Fallois ; 1991. BOUISSOUSylvie,Vocabulaire de la musique baroque; Paris, Minerve ; 1996. SAINT-CYRSylvie,Vers une démocratisation de l’opéra; Paris, L’Harmattan ; 2005. AGIDP & TARONDEAUJC,L’Opéra de Paris (…); Paris, Vuibert ; 2006. ROUSSETChristophe,Jean-Philippe Rameau; Paris, Actes Sud ; 2007. KOUBIG. & TOUZEIL-DIVINAM. (dir.),Droit & Opéra; Paris ; LGDJ ; 2008. 2 ELEMENTSDEFILMOGRAPHIE: PASOLINIPier Paolo,Médée(1970). BERGMANIngmar,La flûte enchantée(1978) & BRANAGHKennet(2006). LOSEYJoseph,Don Giovanni(1979). FORMANMilos,Amadeus(1984). ROSSIFrancesco,Carmen(1984). CORBIAUGérard,Farinelli(1994). JACQUOTBenoît,Tosca(2001). ACTIVITEPRATIQUEPROPOSEE(séance III) : Rencontre avec M. J. PESQUE, rédacteur – chef du site Internet ODB « Opéra Passion » pour évoquer (avec questions et débats) des questions lyriques. * * * ACTIVITEPEDAGOGIQUEPROPOSEE: visiter l’Opéra Garnier (ou Bastille); assister à une répétition ; à un concert lyrique … 1 Termes & notions abordées à travers le cours magistral de M. TOUZEIL-DIVINA. 2 Il serait en effet vain de dresser ici une liste de référents discographiques lyriques tant ils sont nombreux.  2/4
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 Octobre2009 – janvier 2010 UniversitédeParisOuestNanterreLaDéfense(ParisX)
DEROMILLYJacqueline,Nous autres professeurs(1969) (…) Avant d’être un luxe, la culture est une formation. Culture et éducation sont synonymes. On cultive des plantes, des arbres. Cela veut dire qu’on leur fournit ce qui est nécessaire à leur épanouissement : on les nourrit, on détruit les mauvaises herbes qui les gêneraient ou les étoufferaient, on les débarrasse des parasites, on les taille, pour accroître leur force ; bref, on agit de mille manières pour aider leur vitalité naturelle et décupler tout à la fois leur beauté et leur fécondité. On fait de même pour les esprits. On leur fournit leur nourriture – c’est-à-dire que l’on développe, à travers toute discipline, quelle qu’elle soit, leur aptitude au raisonnement, leur connaissance des problèmes, leur expérience des solutions déjà tentées. On leur fait comprendre également, dans les disciplines littéraires, les sentiments, les émotions, qui se sont fait jour avant eux chez des hommes de toute espèce. On les rend aussi capables, par le contact des exemples et l’exercice de la critique, de s’exprimer avec plus de force, de rigueur et d’éclat. Enfin, s’il est vrai que l’apprentissage de l’histoire et la fréquentation de modes de pensée divers rend leurs propres doctrines plus riches et plus conscientes, il faut préciser encore que cette double épreuve doit les rendre plus tolérants envers les idées d’autrui et plus libres eux-mêmes, vis-à-vis des pressions immédiates. Les cultiver, ce n’est donc pas autre chose que développer leurs qualités d’hommes, qualités qu’ils emploieront ensuite comme ils voudront, à ce qu’ils voudront. Simplement, Platon l’a dit, il ne faut pas être trop pressé. Le grec n’a guère d’utilité pratique. Il ne sert, en pratique, que si on l’enseigne, ce qui représente un cercle clos, en soi injustifiable. Mais si l’analyse des phrases grecques, avec leur cortège de moyens mis au service de la rigueur, développe les facultés de raisonnement et la précision du langage, si le contact des philosophes aide à penser les grands problèmes sous leur forme première, si la lecture des tragiques vous fait connaître des émotions qui ne doivent rien aux menues conventions du moment mais qui, venant de très loin, s’imposent pour cela sous leur forme la plus pure, au niveau même de l’homme et de ses mythes lointains, il est certain que l’on aura appris, à la suite de ses études grecques, à s’insérer de façon plus riche dans la vie que l’on aura choisie – quelle que soit cette vie – et que l’on y apportera des qualités profondes, qui se révéleront efficaces. Et puis, par-delà l’efficacité pratique, faudrait-il négliger le fait d’être un homme et de vivre avec le maximum de joie ? Avoir à sa disposition le trésor des connaissances accumulées au cours des siècles, cela compte. Réagir aux maux quotidiens avec le secours de tous ceux qui ont, de quelque manière, embelli la vie humaine, cela compte. Pouvoir lire, pouvoir penser, pouvoir mesurer son propre sort aux dimensions du grand dialogue humain où rayonnent les héros, les artistes, les penseurs, cela aide. Et pouvoir éclairer ses journées des accents des poètes, cela aide. Chaque minute vécue, chaque incident subi, chaque malheur et chaque bonheur en reçoivent une portée plus pure. Et souvent, comme on dit, la vie étant ce qu’elle est, une telle transposition « n’est pas du luxe ». Refuser délibérément sa possibilité, la refuser pour tous, quel que soit le degré de participation qui leur est accessible, c’est condamner les hommes à des vies de bêtes. (…) Personnellement, même si la culture était un luxe, je n’aurais rien contre. Cessera-t-on de fabriquer des automobiles parce que certains ne peuvent en avoir ? Et les bicyclettes ? Beaucoup d’enfants n’en ont jamais possédé. Supprimera-t-on l’électricité parce qu’il reste des villages qui n’en disposent pas, et parfois des pays entiers ? Ou plutôt, puisqu’il ne s’agit pas de biens extérieurs – de produits de consommation ! – renoncera-t-on aux championnats de ski parce qu’il y a des pays plats ? On essaiera plutôt d’ouvrir de plus en plus voies d’accès à de tels luxes. Or, de tous les luxes, la culture est celui qui est le moins réservé à l’argent, le plus propre à nier et transcender toute hiérarchie sociale (…).
Qui est-ce ? L’un des (seconds) « pères » de l’art lyrique …
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 Octobre2009 – janvier 2010 UniversitédeParisOuestNanterreLaDéfense(ParisX)
FUMAROLIMarc,L’Etat culturel(1991) [...] Quelle dérive depuis André Malraux ! Pour le premier ministre des Affaires culturelles, en quête d'une "troisième voie" entre stalinisme et américanisme, la Culture devait être la religion laïque de la France, État-Église missionnaire. Il revenait à son prophète d'organiser en France un culte populaire et contagieux des chefs-d'œuvre de l'humanité, et d'abord, du patrimoine de chefs-d'œuvre universels dont la France était héritière. Les Maisons de la Culture devaient être les "cathédrales du XX' siècle". Les spectaclesSon et Lumière, les pèlerinages estivaux à Avignon devaient être les sacralités de ce culte nouveau destiné à s'étendre au monde entier. C'était l'époque où l'Église de France commençait elle-même son "renouveau liturgique", empruntant au répertoire du Théâtre National Populaire une "ligne nouvelle" d'ornements sacerdotaux, une mise en scène et un éclairage inédits pour ses solennités liturgiques. Malraux voulait sacraliser l'art, l'Église voulut revigorer la foi par l'Art sacré. Deux politiques culturelles. Mais la religion laïque de l'art comme l'Art sacré dans la religion se montrèrent impuissants à contenir plus que quelques années, et pour un public vite clairsemé, les progrès de loisirs plus appétissants, plus drôles, sujets à des modes capricieuses, et la fascination de la télé. Ces deux sacralisations des icônes étaient d'ailleurs insolites dans un pays qui ne s'était jamais identifié à sa peinture, mais à sa littérature, et qui n'avait jamais goûté le mélange de la religion et du théâtre. Tout cela finit dans la superstition du livre d'art. Ses reproductions étaient une bien pauvre barrière contre lesmass media. Et les cérémonies elles-mêmes,Son et Lumièreou étendards du Palais des Papes, dans le théâtre d'État, Étoles fluos au lieu d'Étoles brodées, à la messe, n'entraient-elles pas, quoique sur un mode pédantesque, figé et rapidement déphasé, dans le jeu du spectacle passif et de l'esthétique audiovisuelle ? Malraux livra la bataille d'Azincourt des loisirs, et en échange de cette défaite, ni l'éducation, ni l'étude, ni la bonne humeur, ni la dévotion, où avaient excellé les Français, ne furent épargnés. Au surplus, en 68, Malraux fut débordé par des apologistes plus brutaux de l'image et du bruit ; ils inaugurèrent en fanfare l'arrivée en France de loisirs sensoriels plus faciles et le règne sans partage de la télévision. L'actuel ministre est leur héritier. Ennemie déclarée de l'américanisme, la Culture d'État s'est de plus en plus prévalue de rivaliser avec l'adversaire et d'imiter ses "méthodes". Pour promouvoir, sur le "marché intérieur" des loisirs, les arts et les institutions anciens dont elle avait la charge, elle les a plongés dans l'atmosphère du tourisme international et des foires commerciales. La plus grande fierté de l'actuelle administration est la Fête de la Musique, qui tient à la fois d'un Mai 68 orchestré d'en haut et de la Fête de L'Humanité. L'intention affichée est de "développer les pratiques musicales" des Français. Il est difficile d'imaginer une pédagogie plus étrange de l'harmonie et de la mélodie que ce brouhaha simultané déclenché au même moment dans des villes entières. C'est en réalité la juxtaposition en public des baffles de chaîne hi-fi et des micros de walkman. Cet "événement culturel", objet de sondages, reportages et statistiques, est une tautologie officielle de la dispersion par le bruit et le son que la ville moderne n'est que trop portée par elle-même à imposer à ses citadins. Le testament de Michel Foucault s'intitule :Le Souci de soi. C'est une belle traduction duculturaanimide Cicéron. Tout musicien qui a le "souci de soi" et de son art se calfeutre pendant ce tapage nocturne, de même que tout lecteur digne de ce nom est mis en déroute par laFureur de lire[Je ne crois pas inutile de reproduire en entier ici le texte de Tocqueville dont j'ai déjà cité un fragment : "La foule croissante des lecteurs et le besoin continuel qu'ils ont du nouveau assurent le débit d'un livre qu'ils n'estiment guère. Dans les temps de démocratie, le public en agit souvent avec les auteurs comme le font d'ordinaire les rois avec leurs courtisans ; il les enrichit et les méprise. Que faut-il de plus aux âmes vénales qui naissent dans les cours et qui sont dignes d'y vivre ?" (Alexis de Tocqueville,De la démocratie en Amérique, II, 15).], tout ami des tableaux par laRuée sur l'art. Ce style de "communication sociale", qui convient à la lutte contre le tabagisme et pour le port de la ceinture de sécurité, compromet et vide de sens cela même qu'il prétend "diffuser". Le public de la télévision est à peine effleuré. La facilité passive et brouillonne est donnée en exemple. Les Comices agricoles de Flaubert étaient le premier "événement" culturel que la France pré-culturelle eût connu. À le bien prendre, cependant, les Comices agricoles étaient d'une bêtise bien innocente, et elles laissaient toute latitude à la belle Emma et au beau Rodolphe de fleureter aussi commodément qu'ils eussent pu le faire à Paris, dans les entractes de l'Ambigu-Comique ou de loge à loge à l'Opéra. Les Comices urbains de la Culture sont tout aussi lourdauds que leurs ancêtres agricoles, mais ils sont mieux organisés, et à des fins qui ne sont pas toutes creuses ni vaniteuses. Outre que les Fêtes culturelles d'État sont des arguments de vente pour le parti culturel au pouvoir, il leur arrive fort souvent de prendre un sens directement politique, et d'entrer dans la stratégie d'intoxication de l'opinion qui est l'un des objets principaux du ministère de la Culture (…).
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