Économie, croissance et environnement. De nouvelles stratégies pour de nouvelles relations - article ; n°1 ; vol.44, pg 143-176
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Description

Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 143-176
Economie, croissance et environnement. De nouvelles stratégies pour de nouvelles relations
L'exigence de durabilité du développement impose à la fois une imbrication plus étroite entre politiques d'environnement et processus économique et un souci plus affirmé pour la recherche de l'efficacité économique des politiques, ce que permettrait l'extension du recours aux incitations économiques au sein d'une stra­tégie composite exploitant les synergies entre instruments. Les incertitudes et controverses scientifiques caractérisant le front actif du champ de l'environnement appellent la formulation de critères stratégiques de second rang et la recherche de stratégies de « moindre regret » répondant à d'autre objectifs de la collectivité. Tel serait l'enjeu d'une réforme de la fiscalité incorporant des « écotaxes », comme le montre l'analyse du projet européen de création d'une taxe mixte CO2 /énergie.
Economy, growth, environment : new strategies for new relationships
To become sustainable, development trajectories need altogether a tighter integration of environmental policies and economic processes, and a greater attention to be given to the cost-effectiveness of policies. This could resuit from an extension of the use of econo- mie incentives within a mixed strategy trying to exploit potential synergies between various types of instruments. Scientific uncertainties and controversies coming from the active frontier of environmental problems should lead to the definition of second best strategie criteria and the search for minimum regret strategies also aiming at satisfying other social objectives. This is what is at stake with a fiscal reform incorporating eco-taxes, as it is shown from an assessment of the European project of a new mixed carbon/ energy tax.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Olivier Godard
Monsieur Olivier Beaumais
Économie, croissance et environnement. De nouvelles
stratégies pour de nouvelles relations
In: Revue économique. Numéro Hors Série, 1993. pp. 143-176.
Résumé
Economie, croissance et environnement. De nouvelles stratégies pour de nouvelles relations
L'exigence de durabilité du développement impose à la fois une imbrication plus étroite entre politiques d'environnement et
processus économique et un souci plus affirmé pour la recherche de l'efficacité économique des politiques, ce que permettrait
l'extension du recours aux incitations économiques au sein d'une stra-tégie composite exploitant les synergies entre instruments.
Les incertitudes et controverses scientifiques caractérisant le front actif du champ de l'environnement appellent la formulation de
critères stratégiques de second rang et la recherche de stratégies de « moindre regret » répondant à d'autre objectifs de la
collectivité. Tel serait l'enjeu d'une réforme de la fiscalité incorporant des « écotaxes », comme le montre l'analyse du projet
européen de création d'une taxe mixte CO2 /énergie.
Abstract
Economy, growth, environment : new strategies for new relationships
To become sustainable, development trajectories need altogether a tighter integration of environmental policies and economic
processes, and a greater attention to be given to the cost-effectiveness of policies. This could resuit from an extension of the use
of econo- mie incentives within a mixed strategy trying to exploit potential synergies between various types of instruments.
Scientific uncertainties and controversies coming from the active frontier of environmental problems should lead to the definition
of second best strategie criteria and the search for "minimum regret" strategies also aiming at satisfying other social objectives.
This is what is at stake with a fiscal reform incorporating "eco-taxes", as it is shown from an assessment of the European project
of a new mixed carbon/ energy tax".
Citer ce document / Cite this document :
Godard Olivier, Beaumais Olivier. Économie, croissance et environnement. De nouvelles stratégies pour de nouvelles relations.
In: Revue économique. Numéro Hors Série, 1993. pp. 143-176.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_hos_44_1_409430croissance et environnement Économie,
De nouvelles stratégies pour
de nouvelles relations
Olivier Godard
Olivier Beaumais
L'exigence de durabilité du développement impose à la fois une imbrication
plus étroite entre politiques d'environnement et processus économique et un souci
plus affirmé pour la recherche de l'efficacité économique des politiques, ce que
permettrait l'extension du recours aux incitations économiques au sein d'une stra
tégie composite exploitant les synergies entre instruments. Les incertitudes et
controverses scientifiques caractérisant le front actif du champ de l'environnement
appellent la formulation de critères stratégiques de second rang et la recherche de
stratégies de « moindre regret » répondant à d'autre objectifs de la collectivité. Tel
serait l'enjeu d'une réforme de la fiscalité incorporant des « écotaxes », comme le
montre l'analyse du projet européen de création d'une taxe mixte CO^énergie.
Les problèmes d'environnement et l'interrogation sur les modes de crois
sance ne datent pas d'aujourd'hui. Les travaux économiques sur ces questions
ont connu un fort développement, à l'échelle internationale, depuis les années
soixante-dix . Mais, si l'on considère les aspects empiriques de ces problèmes
et le niveau d'interaction pratique entre questions d'environnement et vie éco
nomique, il est incontestable que s'est produit, au cours de ces vingt dernières
années, un changement d'échelle et d'ampleur susceptible d'accentuer les
conflits entre environnement et croissance. Aux enjeux locaux et quotidiens, qui
persistent (qualité du cadre de vie urbain, pollutions locales, ressources en eau,
paysages, risques industriels), s'ajoutent désormais des problèmes ou des ri
sques de caractère plus vaste, plus difficilement maîtrisable aussi, dont les enjeux
s'inscrivent dans la longue durée, comme la pollution atmosphérique transfront
ière, l'altération de la couche d'ozone stratosphérique, les risques de change
ment climatique qui pourraient résulter de l'effet de serre additionnel d'origine
* Chercheur au CNRS, CIRED-URA 940, EHESS, Olivier Godard a été le rappor
teur général de l'Atelier « Environnement, économie croissance » de la Commission
Environnement, qualité de vie, croissance du XIe Plan. Chercheur à l'École centrale, au
sein de l'Équipe ERASME de l'URA 926, Olivier Beaumais a été rapporteur du même
Atelier.
I. Cf., par exemple, le numéro «Économie de l'environnement et du patrimoine
naturel » de la Revue économique de mars 1990, et Cropper et Oates [1992].
143
Revue économique — Hors série — p. 143-176. Revue économique
humaine ou l'érosion de la biodiversité. Dans tous ces cas, on a affaire à des
phénomènes diffus, aux origines multiples et aux sources nombreuses, qui ten
dent à constituer une sorte de « bruit de fond » du développement économique.
Un exemple permettra de faire sentir le type de défi à surmonter, celui de l'ef
fet de serre1. Si l'on voulait limiter le risque de changement climatique en
recherchant la stabilisation de la concentration atmosphérique de CO2, il fau
drait parvenir à respecter sur la longue durée des contraintes fortes sur les émis
sions de ce gaz : une telle stabilisation demanderait une réduction des émissions
d'au moins 60 % par rapport aux niveaux courants ; en prenant en compte une
hypothèse de croissance démographique conduisant à une population de 10 mil
liards d'habitants à la fin du XXIe siècle, cela signifie qu'on ne devrait pas
dépasser en moyenne un taux d'émission de 0,2 tonne de carbone par habitant
de la planète et par an, soit à peu près cinq fois moins que le taux mondial
moyen actuel ou neuf fois moins que le taux actuel des émissions en France,
pays qui émet le moins de CO2 par habitant du groupe des pays industriels, soit
encore le niveau actuel d'émission d'un Africain (Grubb [1992])... En affinant
l'estimation sur la base du calcul de trajectoires liant émissions et concentrat
ions et en se donnant un objectif moins ambitieux consistant à ne pas dépasser
un niveau de concentration atmosphérique du CO2 de 450 ppm (pour 333 ppm
en 1985), B. Cohen et J.-M. Collette [1991] identifient une valeur d'équilibre à
long terme (en 2090) représentant 15 % du taux actuel des émissions par habi
tant. On réalise, avec de tels chiffres, les transformations à assumer en un siècle,
alors même que tant les pays industriels que les pays en développement comme
la Chine ou l'Inde entendent a priori poursuivre ou accélérer leur développe
ment et, pour certains, accroître sensiblement leur consommation d'énergie fos
sile à cette fin !
Parallèlement à ce changement d'échelle et d'ampleur des problèmes, les
liens entre les actions à but environnemental et les dynamiques technologiques
et économiques se sont faits plus étroits, qu'ils s'arriment aux normes de pollu
tion ou de qualité des milieux, aux autorisations et aux contrôles administratifs
ou aux instruments économiques de mise en œuvre des politiques (taxes, permis
négociables). Ce resserrement des liens tend à affecter les conditions de format
ion et d'évolution des marchés des produits et des techniques ; les enjeux d'en
vironnement commencent ainsi à devenir un des éléments stratégiques de la
compétitivité économique des firmes et des nations. On peut aujourd'hui
escompter que l'avenir imposera une imbrication encore plus étroite entre ces
éléments. C'est ce sentiment que traduit la référence à l'objectif du « dévelop-
1. Ce problème entre dans la catégorie des problèmes controversés, si l'on considère
les possibles et incertaines implications de phénomènes observés avec certitude comme
l'accroissement de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre (cf. à ce sujet,
P. Roqueplo [1993]). On débouche alors, d'un point de vue positi

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