Effets de groupe sur la structuration perceptive. I : Résultats quantitatifs - article ; n°1 ; vol.55, pg 1-25
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 1-25
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 19
Langue Français
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Extrait

G. de Montmollin
Effets de groupe sur la structuration perceptive. I : Résultats
quantitatifs
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 1-25.
Citer ce document / Cite this document :
de Montmollin G. Effets de groupe sur la structuration perceptive. I : Résultats quantitatifs. In: L'année psychologique. 1955 vol.
55, n°1. pp. 1-25.
doi : 10.3406/psy.1955.8760
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_1_8760L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LV (Fascicule 1)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
(École pratique des Hautes Études)
EFFETS DE GROUPE
SUR LA STRUCTURATION PERCEPTIVE
I. — Résultats quantitatifs
par Germaine de Montmollin
Un certain nombre d'auteurs ont montré, théoriquement ou
expérimentalement, qu'il ne suffit pas pour définir un groupe de
faire la somme ou la moyenne des caractéristiques de ses membres.
Le groupe a une certaine unité ; il peut atteindre, sous certaines
conditions, un type de comportement unitaire : les membres du
groupe ne se comportent plus alors en tant qu'individus, par
seule référence à eux-mêmes, mais en que du
groupe, par référence au groupe. Il y a des degrés dans l'unité de
ce comportement collectif ; il peut y avoir pour un individu,
conflit entre sa position individuelle et son rôle de membre du
groupe. Les caractéristiques de la performance du groupe dépen
dent ainsi, non seulement des individus qui le composent, mais
encore de la structure d'ensemble et des relations qui s'établissent
entre les membres.
Peut-on créer une situation de groupe telle que le groupe
atteigne une certaine unité de perception ? Quelles sont les carac
téristiques de la perception collective ? Sont-elles comparables
aux caractéristiques de la individuelle ? Ou bien les
images du groupe, comme il est communément admis, sont-elles
moins « riches », c'est-à-dire moins nombreuses, plus imprécises,
A. PSTCHOt. OO MEMOIRES ORIGINAUX
plus plates, plus banales et stéréotypées ? Y a-t-il des différences
entre les groupes ? Et quels rapports trouve-t-on dans ce cas,
avec la composition, la structuration et l'évolution des groupes ?
Pour répondre expérimentalement à ces questions, trois
sujets sont mis dans une situation qui les oblige à voir ensemble
quelque chose et à définir pour leur groupe, une perception col
lective. Les sujets travaillent d'abord isolément sur le même
matériel ; il est donc possible de comparer le comportement de
l'individu lorsqu'il travaille seul et son quand il
travaille dans le groupe : quel est l'effet sur la performance du
groupe, des réactions individuelles à la situation sqciale ? Comment
peut-on définir et prévoir l'efficacité d'un individu dans un groupe ?
Nous ne pouvons formuler aucune hypothèse précise. Il ne
s'agit en fait que d' « expériences pour voir » destinées à fournir
des faits en vue de l'établissement d'hypothèses limitées qui
seraient ultérieurement et expérimentalement démontrées.
Matériel expérimental
Nous avons choisi un matériel perceptif, non significatif et de
faible structuration, qui permette la discussion entre les sujets et
présente cependant une certaine base objective d'interprétations.
Nous utilisons les trois planches du test Zulliger1. C'est un
test projectif, analogue au Rorschach et qui se dépouille comme
celui-ci. Il se compose d'une planche achromatique, d'une planche
trichromatique et d'une bichromatique composées de
diverses taches d'encre ; on projette successivement ces planches
sur un écran devant les sujets qui notent par écrit les images que
leur suggèrent les taches d'encre ; le test ne comporte pas d'en
quête. Dans cette expérience, il ne nous sert pas comme test,
mais comme matériel perceptif, peu structuré et sans signification ;
nous vérifierons cependant ultérieurement si les protocoles indi
viduels ne donnent pas de prévisions du comportement des sujets
dans le groupe : il serait utile, en effet, dans des expériences ulté
rieures plus contrôlées, d'apparier les groupes en les composant
systématiquement d'individus « semblables » ou « dissemblables ».
Sujets
Trentè-six étudiantes de première année de l' Institut de Psy
chologie participent à l'expérience. Elles sont, du fait de leur
recrutement, à peu près de même âge, de même niveau scolaire
1. Zulligeb (H.), Der Z. Test, Verlag Hans Huber, Bern. DE MONTMOLLIN. LA STRUCTURATION PERCEPTIVE 3 G.
et de même milieu socio-économique et culturel. Elles ne connais
sent ni le test Zulliger, ni le Rorschach ; elles ne se connaissent
pas entre elles. Douze groupes de trois sujets sont ainsi formés,
qui subissent l'expérience en deux parties : la première où les
trois sujets écrivent sans se communiquer, les images que les
planches leur suggèrent ; la seconde, environ deux semaines
plus tard, où les trois sujets discutent des interprétations, afin
de se mettre d'accord pour voir ensemble et unanimement la
même chose.
Déroulement de l'expérience
Au cours de la première partie, l'expérimentateur donne aux
sujets la consigne suivante : « Je vais vous projeter successivement
trois planches qui n'ont ni forme précise, ni signification définie.
Qu'est-ce qu'elles représentent pour vous ? Notez par écrit toutes
les images qui vous viennent à l'esprit en indiquant l'endroit de
la planche qui suggère telle ou telle image et la précision
avec laquelle elle vous apparaît, d'un signe + ou d'un signe — ... »
L'expérimentateur, à l'aide d'une planche parallèle, donne d'abord
des exemples d'interprétations et projette ensuite les trois plan
ches utilisées devant les trois sujets qui sont tenus au silence.
Chacune reste les sujets jusqu'à ce que personne n'écrive
plus pendant vingt secondes.
Au cours de la seconde partie, les mêmes sujets sont assis aux
mêmes places et l'expérimentateur dit : « Je vais vous projeter suc
cessivement les trois planches que vous avez vues la dernière fois.
Cette fois-ci, ce ne sont plus vos résultats individuels qui m'intér
essent, mais ce que vous voyez ensemble dans les taches d'encre.
La question est maintenant : Qu'est-ce que cela pourrait repré
senter pour nous ? Dès que l'un d'entre vous a une interprétation
à proposer, il la donne tout haut et les autres doivent dire s'ils
sont d'accord ou non sur cette interprétation. Si vous voyez tous
les trois unanimement la même chose, au même endroit, cette
interprétation est considérée comme réponse du groupe. Sinon,
vous devez discuter de cette interprétation jusqu'à ce que vous
la voyiez tous ; si vous ne vous mettez pas d'accord, vous décidez
de rejeter cette interprétation. Vous ne devez discuter que d'une
interprétation à la fois. L'ordre dans lequel vous parlez n'a pas
d'importance. » L'expérimentateur fait faire au groupe un exer
cice de familiarisation des consignes à l'aide d'une planche parall
èle ; puis projette la première planche jusqu'à ce qu'aucune
nouvelle proposition n'intervienne après vingt secondes de silence. MEMOIRES ORIGINAUX 4
II présente alors la seconde planche, etc. Les discussions et les
réponses sont enregistrées au magnétophone et parallèlement l'e
xpérimentateur prend note de tout ce qui se passe dans le groupe.
La consigne oblige donc les trois sujets qui ne se connaissent
que de s'être rencontrés et d'avoir travaillé côte à côte au cours
de la première partie de l'expérience, à travailler en groupe :
l'expérimentateur insiste sur la nécessité d'accord unanime pour
qu'une interprétation soit considérée comme commune et sur la
nécessité de la discussion en vue de cet accord ; il ne suggère ni
ordre de parole, ni organisation du travail, ni possibilité de com
promis en cas de désaccord ; certains groupes ont spontanément
trouvé ces méthodes, d'autres n'y sont pas parvenus. Ce seraient
évidemment des variables à étudier ultérieurement de façon
systématique.
Analyse des résultats
Cette expérience compo

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