Effets de l âge sur les stratégies d encodage en lecture de phrases - article ; n°2 ; vol.98, pg 209-232
26 pages
Français

Effets de l'âge sur les stratégies d'encodage en lecture de phrases - article ; n°2 ; vol.98, pg 209-232

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Description

L'année psychologique - Année 1998 - Volume 98 - Numéro 2 - Pages 209-232
Summary: Aging effects on self-paced reading performance.
The present study is concerned with how young and elderly subjects read sentences which have to be immediately recalled. The task is a word-by-word self-paced reading task followed by a Verbatim recall task. The study aims to test the hypothesis that elderly subjects would show a selective slowing of encoding processes (i.e., slowing more on certain parts of a sentence than on others) which would itself result from a reduction of working memory resources (Stine, 1990). The study also aims to test whether such a selective slowing might have an adaptative value in the sense that it could allow the elderly subjects to have a recall performance similar to the young subjects' one. The data show a clear selective slowing of the reading process in the elderly ; in addition, this slowing seems to be partly determined by the working memory of the subjects. The data show also that despite the slow down, elderly subjects have poorer recall performance than younger subjects. The pattern of reading times is further interpreted as indicating that the elderly subjects' specific problems arise from their trouble both in identifying the syntactic phrases and in opening new semantic structures.
Key words : aging, working memory, reading strategies.
Résumé
La recherche présentée dans cet article s'intéresse à la façon dont des sujets jeunes et âgés lisent des phrases qu'ils doivent rappeler immédiatement. La tâche est une épreuve de lecture de phrases en autoprésentation segmentée avec rappel littéral. La recherche teste l'hypothèse selon laquelle on observerait chez les personnes âgées un ralentissement sélectif à l'encodage (i.e. à certains endroits de la phrase) qui serait la manifestation d'une réduction des capacités de la mémoire de travail (Stine, 1990) ; ce ralentissement serait adaptatif dans la mesure où il permettrait aux personnes âgées d'obtenir des performances de rappel similaires à celles des jeunes. Les résultats montrent que globalement les sujets âgés lisent plus lentement que les jeunes et que cette différence varie selon les endroits de la phrase. Les résultats montrent également que ce ralentissement différencié est en partie lié à la mémoire de travail. Le ralentissement opéré par les personnes âgées ne leur permet toutefois pas d'atteindre un niveau de performance équivalent à celui des jeunes. Les difficultés rencontrées par les personnes âgées résideraient en fait essentiellement dans le repérage des constituants ainsi que dans l'ouverture de structures en mémoire à long terme.
Mots-clés : vieillissement cognitif, mémoire de travail, stratégies d'autoprésentation, lecture.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie-Anne Schelstraete
Michel Hupet
D. Desmette
Effets de l'âge sur les stratégies d'encodage en lecture de
phrases
In: L'année psychologique. 1998 vol. 98, n°2. pp. 209-232.
Citer ce document / Cite this document :
Schelstraete Marie-Anne, Hupet Michel, Desmette D. Effets de l'âge sur les stratégies d'encodage en lecture de phrases. In:
L'année psychologique. 1998 vol. 98, n°2. pp. 209-232.
doi : 10.3406/psy.1998.28591
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1998_num_98_2_28591Abstract
Summary: Aging effects on self-paced reading performance.
The present study is concerned with how young and elderly subjects read sentences which have to be
immediately recalled. The task is a word-by-word self-paced reading task followed by a Verbatim recall
task. The study aims to test the hypothesis that elderly subjects would show a selective slowing of
encoding processes (i.e., slowing more on certain parts of a sentence than on others) which would itself
result from a reduction of working memory resources (Stine, 1990). The study also aims to test whether
such a selective slowing might have an adaptative value in the sense that it could allow the elderly
subjects to have a recall performance similar to the young subjects' one. The data show a clear
selective slowing of the reading process in the elderly ; in addition, this slowing seems to be partly
determined by the working memory of the subjects. The data show also that despite the slow down,
elderly subjects have poorer recall performance than younger subjects. The pattern of reading times is
further interpreted as indicating that the elderly subjects' specific problems arise from their trouble both
in identifying the syntactic phrases and in opening new semantic structures.
Key words : aging, working memory, reading strategies.
Résumé
La recherche présentée dans cet article s'intéresse à la façon dont des sujets jeunes et âgés lisent des
phrases qu'ils doivent rappeler immédiatement. La tâche est une épreuve de lecture de phrases en
autoprésentation segmentée avec rappel littéral. La recherche teste l'hypothèse selon laquelle on
observerait chez les personnes âgées un ralentissement sélectif à l'encodage (i.e. à certains endroits
de la phrase) qui serait la manifestation d'une réduction des capacités de la mémoire de travail (Stine,
1990) ; ce ralentissement serait adaptatif dans la mesure où il permettrait aux personnes âgées
d'obtenir des performances de rappel similaires à celles des jeunes. Les résultats montrent que
globalement les sujets âgés lisent plus lentement que les jeunes et que cette différence varie selon les
endroits de la phrase. Les résultats montrent également que ce ralentissement différencié est en partie
lié à la mémoire de travail. Le ralentissement opéré par les personnes âgées ne leur permet toutefois
pas d'atteindre un niveau de performance équivalent à celui des jeunes. Les difficultés rencontrées par
les personnes âgées résideraient en fait essentiellement dans le repérage des constituants ainsi que
dans l'ouverture de structures en mémoire à long terme.
Mots-clés : vieillissement cognitif, mémoire de travail, stratégies d'autoprésentation, lecture.L'Année psychologique, 1998, 98, 209-232
MÉMOIRES ORIGINAUX
Université catholique de Louvain
Département de psychologie expérimentale1
EFFETS DE L'AGE
SUR LES STRATÉGIES D'ENCODAGE
EN LECTURE DE PHRASES2
par M. -A. Schelstraete*, M. Hupet et D. Desmette
SUMMARY : Aging effects on self-paced reading performance.
The present study is concerned with how young and elderly subjects read
sentences which have to be immediately recalled. The task is a word-by-word
self-paced reading task followed by a verbatim recall task. The study aims to
test the hypothesis that elderly subjects would show a selective slowing of
encoding processes (i.e., slowing more on certain parts of a sentence than on
others) which would itself result from a reduction of working memory resources
(Stine, 1990). The study also aims to test whether such a selective slowing
might have an adaptative value in the sense that it could allow the elderly
subjects' one. The subjects to have a recall performance similar to the young
data show a clear selective slowing of the reading process in the elderly ; in
addition, this slowing seems to be partly determined by the working memory of
the subjects. The data show also that despite the slow down, elderly subjects
have poorer recall performance than younger subjects. The pattern of reading
subjects' specific times is further interpreted as indicating that the elderly
problems arise from their trouble both in identifying the syntactic phrases and
in opening new semantic structures.
Key words : aging, working memory, reading strategies.
1. 10, place du Cardinal-Mercier, B 1348 Louvain-la-Neuve, Belgique.
2. Recherche réalisée avec le soutien de l'Action de recherches concertées
92/97-158 du ministère de la Communauté française de Belgique.
3. Collaborateur scientifique au Fonds national de la recherche scienti
fique.
E-Mail : schelstraete@exco.ucl.ac.be M. -A. Schelstraete, M. Hupet et D. Desmette 210
La littérature relative au vieillissement cognitif normal
abonde en observations indiquant que, dans l'exécution d'une
grande variété de tâches (allant du temps de réaction simple à la
résolution de problèmes complexes en passant par la reconnais
sance de visages ou la lecture de textes), les sujets âgés sont plus
lents que les sujets jeunes (pour une revue, voir Salthouse, 1985,
1992, 1994). On sait également que ce ralentissement lié à l'âge
des sujets « is not due exclusively to sensory or motor processes,
but that alterations in the central nervous system are also invol
ved » (Salthouse, 1992, p. 83). La littérature récente a en effet
mis en évidence que de telles altérations pouvaient atteindre
soit les ressources de la mémoire de travail, soit la capacité à
inhiber des informations non pertinentes, ou même plus direct
ement la vitesse de traitement proprement dit de l'information
(pour une revue, voir Salthouse, 1991, chap. 8; 1994).
Dans la présente recherche, nous nous sommes intéressés aux
effets du vieillissement sur les processus d'encodage de l'informa
tion en lecture, dans le but de répondre aux questions suivantes :
1 / Observe-t-on également un ralentissement dans ces pro
cessus chez les personnes âgées ? Autrement dit, les personnes
âgées lisent-elles plus lentement que les jeunes ? On trouve quel
ques éléments de réponse dans la littérature, qui montrent que
les sujets âgés ont des temps de lecture supérieurs à ceux des
jeunes ; néanmoins les données sont contradictoires (pour une
discussion à ce sujet cf. Hartley, Stojack, Mushaney, Annon et
Lee, 1994) et obtenues le plus souvent en lecture de textes. Tout
efois, en ce qui concerne la lecture de phrases isolées, Stine
(1990) et Stine et Hindman (1994) ont obtenu des résultats qui
montrent que les sujets âgés lisent plus lentement que les sujets
jeunes.
2 / Si ralentissement il y a, est-il également distribué sur
toute la phrase ou peut-on le localiser à certains endroits précis ?
Autrement dit, les personnes âgées lisent-elles plus lentement
tout le temps ou ralentissent-elles de façon sélective, i.e. plus
particulièrement à certains endroits ? Une étude de Stine (1990)
permet de répondre partiellement à cette question : dans une
épreuve de lecture de phrase en autoprésentation suivie d'une de rappel, il apparaît que les sujets jeunes passent plus
de temps sur le dernier mot et à la fin des constituants que sur
n'importe quel autre endroit de la phrase alors que les sujets
âgés passent uniquement plus de temps en fin de constituant. Vieillissement cognitif et stratégies d'encodage 211
Ces conclusions sont déduites d'une analyse de régression mult
iple hiérarchique conduite sur le temps médian de lecture par
mot et qui inclut comme prédicteurs la longueur du mot, sa fr
équence, le début de ligne, la fin de constituant majeur, la fin de
constituant mineur et la fin de phrase. Cette analyse montre
que : a) le temps passé en fin de phrase est un prédicteur signifi
catif chez les jeunes alors qu'il ne l'est pas chez les sujets âgés,
même si on ne prend que les sujets qui ont un score parfait au
rappel, et b) que le temps passé en fin de constituant est un pré
dicteur significatif tant chez les sujets jeunes que chez les sujet

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