Essai de cartographie historique : le peuplement du Bassin parisien en 1711 - article ; n°4 ; vol.24, pg 976-998
24 pages
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1969 - Volume 24 - Numéro 4 - Pages 976-998
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Dupaquier
Essai de cartographie historique : le peuplement du Bassin
parisien en 1711
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 4, 1969. pp. 976-998.
Citer ce document / Cite this document :
Dupaquier Jacques. Essai de cartographie historique : le peuplement du Bassin parisien en 1711. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 4, 1969. pp. 976-998.
doi : 10.3406/ahess.1969.422157
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1969_num_24_4_422157EN COURS ENQUÊTES
ESSA/ DE CARTOGRAPHIE HISTORIQUE :
Le peuplement du Bassin parisien en 1711
« Historiens, soyez géographes »
(L FEBVRE)
La carte jointe à ce numéro des Annales est un essai de cartographie histo
rique du peuplement du Bassin parisien d'après le dénombrement de 1713,
Bassin parisien au sens administratif : il s'agit des régions correspondant
aux intendances de Paris, Amiens, Soissons, Châlons, Bourges, Orléans, Tours,
Alençon, Caen et Rouen, dans leurs limites de l'époque. On déborde donc un
peu sur le Massif central, sur l'Ardenne, et sur le Massif Armoricain. Par contre,
il manque l'Artois et quelques plateaux lorrains, bourguignons, nivernais, poite
vins.
Quant au dénombrement de 1713, conservé à la Bibliothèque nationale (sous
la cote ms. fr. 1 1384 et sq.), il a été fourni au contrôleur général Desmaretsparles
intendants, qui avaient fait procéder à des comptages sur les rôles de tailles. C'est
pourquoi, il ne concerne que les pays d'élections et la Bourgogne. Comme l'opé
ration a été faite sur les rôles de l'année 1 71 2, et que ces rôles eux-mêmes avaient
été dressés à l'automne de l'année 1711, nous avons là une photographie sta
tistique de l'état du royaume à l'issue de la grande crise de 1709-1710.
Quelle confiance accorder à ces chiffres ?
La correspondance administrative conservée en même temps que le dénom
brement est très maigre et ne permet pas une critique en règle. Les intendants
expliquent comment ils ont procédé, critiquent les chiffres précédemment
publiés (par Saugrain en 1709), mais ne semblent mettre en doute ni la qualité
des documents de base, ni la conscience professionnelle de leurs subdélégués
et employés.
Qualité des documents de base ? A deux reprises déjà1, j'ai eu l'occasion
d'écrire ce que je pensais de l'utilisation des rôles de tailles à des fins démogra-
1 . « Des rôles de tailles à la démographie historique : l'exemple du Vexin français », Annales
de démographie historique 1965. « Des rôles de tailles à la démographie historique : l'exemple
de Crulai », Population, 1969, n° 1 (janvier-février).
976 E BASSIN PARISIEN EN 1711 J. DUPAQUIER
phiques : la source est excellente dans la mesure où l'étude se limite à la popul
ation rurale stable, à l'exclusion des privilégiés, des mendiants et des domest
iques. Je suis beaucoup plus sceptique pour la population urbaine, car les
chiffres n'incluent pas toujours les « gens de néant », c'est-à-dire les mendiants,
les errants, les infirmes et tous ceux qui ne peuvent contribuer. Quand on dispose
du document de base, il est facile de vérifier, mais quand on en est réduit au
chiffre récapitulatif, il est impossible de savoir s'il s'agit du total des chefs de
famille ou seulement des imposés. Prenons l'exemple d'Amiens : fe dénombrement
de 1713 lui attribue 8 841 feux; le Nouveau dénombrement du royaume quelques
années plus tard, 5 980 feux. Il est bien évident que la définition n'est pas la
même.
Quant à l'exactitude des comptages et à la sincérité des opérations, elles ne
sont contrôlables que par comparaison.
Comparaison avec les documents de base : les rôles de tailles ont été conservés
pour les élections d'Arqués, Bayeux, Caen, Château- Gontier, Falaise, Laval,
Neufchâtel, Pontoise, Provins, Reims, Romorantin, Troyes, Vire, et le bailliage de
Nogent-le-Rotrou; cela permet le retour aux sources. La confrontation est fort
encourageante (sauf pour l'élection de Falaise, et surtout pour celle de Caen, où
l'intendant s'est contenté de reproduire les chiffres publiés dans le Dénombrement
du royaume du libraire Saugrain, paru en 1709). Voici, par exemple, le début du
tableau de l'élection de Pontoise ■:■
Nombre de feux.
D'après le rôle D'après le dénombrement
des tailles de 1712 de 1713
Ableiges 39 39
145 Amblainville . 150
Arronville 83 90
261 Auvers 259
Berville 70 71
Boissy-l'Aillerie 83 83
Bréançon 67 67
Brignancourt 23 23
49 Butry 49
274 274 Cergy
Comparaison avec les chiffres des départements de tailles : pour plusieurs
élections de la généralité de Rouen, nous disposons, pour les années voisines,
de relevés de feux portés par les services de l'intendance en marge des départe
ments de tailles \ c'est-à-dire de l'acte officiel de répartition de l'impôt entre les
paroisses.
1 . A.D. Seine maritime : С 1 85. Ont été conservés les départements de l'élection des Andelys
pour 1710, 1712, 1713, 1715 et 1716; de l'élection d'Arqués pour 1710; de de Cau-
debec pour 1 71 0 et 1 71 2 ; de l'élection de Chaumont et Magny 1 71 0 et 1 71 2 ; de l'élection
d'Eu pour 1712; de l'élection d'Évreux pour 1710, 1711 et 1713; de l'élection de Gisors pour
1710, 1713 et 1716; de l'élection de Lyons pour 1710, 1712 et 1713; de l'élection de Monti-
villiers pour 1709; de de Neufchâtel pour 1709; de l'élection de Pont-Audemer pour
1710; de l'élection de Pont-de-l'Arche pour 1710; de l'élection de Pont-l'Évêque pour 1710
et de l'élection de Rouen pour 1710.
977 ENQUÊTE EN COURS
La confrontation ne permet pas de retrouver la source exacte : les chiffres
qui figurent sur les départements de tailles ne coïncident qu'exceptionnellement
avec ceux fournis par l'intendant. Mais ils ne s'en écartent jamais beaucoup, et
quand on fait le pointage des années pour lesquelles ont été conservés ces
départements, on s'aperçoit que ceux de 1 714 manquent pour toutes les élections.
Ne seraient-ce pas justement ceux qui ont été fournis au contrôleur général ?
1714, c'est une date apparemment un peu tardive, mais quelle est sa signification
réelle ? Le département dit de 1714 a été fait dès l'été de l'année précédente; à
cette époque, si l'intendant veut faire procéder à des comptages sur les rôles de
tailles, il n'a sous la main que ceux dressés à l'automne de 1 71 2 et portant le millé
sime de 1713. En ce cas, la source serait la même que celle du dénombrement
de 1713. Effectivement, pour l'élection des Andelys, où les feux ont été relevés
sur les départements de tailles de 1 71 3 et de 1 71 5, les chiffres du manuscrit de la
Bibliothèque nationale sont correctement encadrés :
Nombre de feux dans l'élection des Andelys.
D'après le département D'après D'après le département
des tailles établi Paroisses des tailles établi le dénombrement
de 1713 en 1714 pour 1715 en 1712 pour 1713
Abancourt 17 14 18
Amfreville- les- Champs 60 69 60
Andé 65 56 67
Les Andelys 470 446 459
134 134 130 Aubevoye
Bacqueville 147 146 140
Beaulevrier ........ 60 55 56
Bellanquet 13 10 13
Bellozane 15 14 14
Bernières-sur-Seine . . 31 31 29
On pourrait faire la même expérience pour l'élection de Gisors.
Notons au passage que l'intendant a distingué pour chaque paroisse, dans
l'état remis au roi, feux privilégiés et feux taillables. Nous n'avons tenu compte
que de ces derniers.
Comparaison avec les autres dénombrements : dans la plupart des cas, il
faut se contenter, pour tester la sincérité du dénombrement de 1 71 3, de la confron
tation avec d'autres relevés de feux à peu près contemporains, en particulier, avec
le Dénombrement du royaume que fit paraître le libraire Saugrain, en 1709,
et avec le Nouveau dénombrement, édité par le même en 1720.
Ces publications — nous espérons le démontrer prochainement — valent
mieux que leur réputation

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