Ethnographie précolombienne du Venezuela (région des Raudals de l Orénoque) - article ; n°1 ; vol.12, pg 391-402
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Ethnographie précolombienne du Venezuela (région des Raudals de l'Orénoque) - article ; n°1 ; vol.12, pg 391-402

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1889 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 391-402
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

Gaspar Marcano
Ethnographie précolombienne du Venezuela (région des
Raudals de l'Orénoque)
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12, 1889. pp. 391-402.
Citer ce document / Cite this document :
Marcano Gaspar. Ethnographie précolombienne du Venezuela (région des Raudals de l'Orénoque). In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12, 1889. pp. 391-402.
doi : 10.3406/bmsap.1889.6454
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1889_num_12_1_6454— ETHNOGRAPHIE DU VENEZUELA. 391 MARCA1N0.
physes. Je n'ai rien constaté de semblable. Au reste, il est
parfaitement possible que certaines anomalies par défaut
soient dues à des fusions de vertèbres.
M. Manouyrïer dit qu'il n'est pas impossible que, lorsqu'il
manque une vertèbre, les vertèbres voisines soient plus
grandes.
Ethnographie precolombiemie du Venezuela *
(Région des Raudals de l'Orénocgue) ;
PAR LE M. DOCTEUR G. MARCANO.
J'ai l'honneur de communiquer à la Société d'anthropol
ogie les résultats obtenus par la commission d'exploration
qui, sous les auspices du général Guzman Blanco, a été en
voyée à la recherche des vestiges précolombiens que renferme
le haut Orénoque.
Après avoir étudié la région septentrionale du Venezuela,
il m'a semble que le moyen le plus favorable pour continuer
la description ethnologique de la république était de m'adres-
ser à un point diamétralement opposé à celui qu'occupent les
Cerritos 2. Nous avons choisi le haut Orénoque avec d'au
tant plus de raison que de nombreux ossuaires y ont été
signalés par Humboldt et par les voyageurs qui, après lui, ont
visité ces contrées.
Dans sa portion verticale qui se dirige du sud au nord, FOré-
noque rencontre une énorme quantité de rochers irrégulièr
ement placés dans son lit, qu'ils rétrécissent. Ses eaux, déjà vo
lumineuses, viennent se briser contre ces obstacles enfermant
des rapides échelonnés de distance en distance. Les plus im
portants, nommés actuellement Atures et Maypures, sont les
grands Raudals de l'Orénoque, cataractes impraticables, que
les travaux de de Humboldt8 ont rendues célèbres. LesPré-
1 Ce travail mm publié m extenso dans les Mémoires de la Société.
* Bulletins de la Société d'anthropologie, 1888, et Mémoires de la même
Société, 1889.
3 A. de Humboldt, Voyage aum régiQw équmonsiales du nouveau conti
nent, et TctUtauw de la Nature, SEANCE DU 27 JUIN 1889. 392
colombiens, qui les appelaient Mapara et Quituna, les con
sidéraient comme une des merveilles de leur pays, etD. de
Ordaz, le premier Espagnol qui ait remonté le fleuve, en en
tendit parler, dès son embouchure, à des Indiens qui ne les
avaient jamais vus.
A gauche et à droite des Raudals, la série des rochers
se continue avec la Cordillère granitique interrompue qui
resserre le lit du fleuve. Dans certains endroits, les affluents
de l'Orénoque débordent, et le terrain devient fangeux.
Les énormes blocs de granit qui rendent la contrée si im
posante contiennent les restes de vieilles nations dont il
existe plus de légendes que de documents scientifiques. Les
fentes des rochers et leurs excavations ont servi de dépôt aux
ossements et aux poteries. Leurs surfaces, souvent coupées
régulièrement, portent des pictographies situées parfois à
une telle hauteur, qu'on ne pourrait les atteindre aujourd'hui
sans échafaudage. Telle est la région que M. V. Marcano n'a
pas hésité à explorer, malgré les dangers et les difficultés de
l'entreprise. Son succès a été heureusement à la hauteur de son
dévouement. Grâce à lui, nous pouvons, le général Guzman
Blanco et moi, offrir à votre musée la plus belle collection de
crânes précolombiens du Venezuela qui existe jusqu'à ce jour.
La commission, au lieu de remonter simplement l'Oréno
que pour étudier ses rives, ainsi que de Humboldt, Crevaux et
Chaffanjon l'avaient fait, est descendue à Atures, a traversé
le fleuve et s'est internée dans les terres de la rive gauche, en
suivant les bords du Meseta, dans un trajet de quarante
lieues. Elle s'est ensuite transportée à Maïpures pour s'irra
dier de là en remontant le Tuparro. La rive droite a été
explorée par un procédé analogue.
Désappointé dès le début par les récits infidèles ou exagérés
des voyageurs, le chef de la commission comprit que le
meilleur était de se laisser guider par les traditions locales
soigneusement recueillies ; son véritable but était, non pas de
rééditer les excursions de ces touristes qui, ayant voulu faire
de la Guyane vénézuélienne le piédestal de leur renommée, — ETHNOGRAPHIE DU VENEZUELA. 393 MARCANO.
n'ont réussi qu'à révéler leur prétentieuse ignorance, mais de
ramasser des séries craniologiques complètes, avec l'indica
tion méthodique des endroits explorés. Dans ce but, il s'incor
pora aux Guahibos et Piaroas, habitants actuels de la région
des Raudals, et vécut avec eux, séparé de la race envahis
sante, tout le temps nécessaire à l'étude projetée.
L'abondance des grottes n'est pas en rapport avec l'impor
tance des cimetières. Les Indiens connaissent l'emplacement
de ces derniers, mais ne peuvent fournir d'autres renseigne
ments. La terreur superstitieuse avec laquelle ils regardent
les endroits où, d'après la tradition, reposent les restes de
leurs ancêtres, les empêche d'en approcher. Aussi est-on sou
vent exposé à faire de longues marches pour arriver à une
excavation granitique uniquement occupée par un calvarium,
par un os long, ou par un simple fragment de poterie. Par
contre, lorsqu'ils voient sortir de la grotte qu'ils ont signalée
une grande collection d'ossements, leur étonnement indique
qu'ils étaient loin d'en soupçonner l'importance.
On comprend dès lors combien ces recherches sont déli
cates, et on s'explique le rôle qu'a dû jouer l'imagination
dans les rapports des voyageurs qui n'ont vu la région des
cataractes qu'en passant.
Au point de vue chronologique, il est indubitable que les
grottes étaient déjà remplies lorsque les premiers Européens
y arrivèrent. Les aborigènes, à l'époque de la conquête, les
avaient tellement en vénération, qu'elles leur avaient inspiré
leurs conceptions généalogiques et les légendes qu'ils racon
tèrent aux missionnaires. Leur histoire, dont de Humboldt
put recueillir quelques pages, n'avait d'autres annales que le
granit de la Guyane.
Depuis quand y avait-on déposé ces dépouilles, et quelles
mains tracèrent les pictographies ? Nous n'en savons rien. Ce
qui nous importe, c'est que ce coin de l'Amérique représente
un des âges précolombiens les plus purs.
Il est inutile de comprendre dans notre description les
ossements isolés, éparpillés dans les fentes des rochers. 394 séance ou 27 juin 1889.
Noua n'insisterons que sur les grandes accumulations qui
nous ont permis d'avoir des séries suffisantes pour marcher
sur le terrain solide des moyennes.
Parmi les grottes, celle de Cumritalt située au milieu du
Baudal d'Atures, était formée par deux; excavations super
posées. La supérieure,. d'un accès difficile, ne contenait que
des poteries. L'inférieure avait déjà été visitée par Crevaux
qui en a publié un dessin très exact1. Le regrette voyageur
s'empara d'un certain nombre de crânes qui appartiennent
aujourd'hui au Muséum. Je vous présente les poteries et les
crânes qu'il y laissa. Ces derniers sont au nombre de 20 ;
6 hommes, 8 femmes et 6 enfants, Leur est trop
insuffisant pour vous en entretenir. Je me propose d'étudier
ceux des collections du Museum, pour les ajouter aux nôtres
et former une série,
Je dois dire» cependant, que la chronologie des ossements,
de Gucurital n'est pas pour moi des plus incontestables, et
qu'il est probable que les Indiens modernes ont mélangé
leurs crânes à ceux des Précolombiens.
La grotte de ierro de Lun

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents