- Étude de quelques épreuves de reconnaissance - article ; n°1 ; vol.49, pg 63-97
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 63-97
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madeleine Jampolsky
IV. - Étude de quelques épreuves de reconnaissance
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 63-97.
Citer ce document / Cite this document :
Jampolsky Madeleine. IV. - Étude de quelques épreuves de reconnaissance. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 63-
97.
doi : 10.3406/psy.1948.8354
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8354IV
Laboratoire de Psychologie expérimentale
de l'École des Hautes Études.
ÉTUDE DE QUELQUES ÉPREUVES
DE RECONNAISSANCE*
par Madeleine Jampolsky
Parmi les nombreux travaux consacrés à la mémoire il en est
relativement peu qui portent sur la reconnaissance et lorsque
celle-ci est étudiée elle l'est rarement pour elle-même mais par
comparaison avec l'évocation 1. Ce n'est certes pas la rareté du
phénomène qui est en cause : étudier tous les aspects de la recon
naissance serait étudier la vie de relation animale tout entière.
Alors que l'évocation apparaît comme une conduite essentiell
ement humaine et sociale, liée au développement du langage, une
reconnaissance est impliquée dans toute adaptation et tout pro
grès du comportement, depuis le conditionnement le plus él
émentaire jusqu'aux apprentissages complexes et aux activités
instrumentales de l'homme. C'est ce processus psychologique qui,
ail niveau conscient et verbal, permet à l'homme d'affirmer qu'une
* Nous tenons à remercier très vivement M. Fraisse, qui nous a suggéré
cette étude et qui, tout au long de notre travail, nous a aidé de ses conseils
et de ses critiques.
1. La comparaison entre rappel et reconnaissance a été l'objet d'études
de Hollingworth (16), Myers (21), Achilles (1), Zangwill (35), Postman,
Jenkins et Postman (25). Dans certaines études générales sur la mémoire,
aucune distinction n'est faite entre les processus d'évocation et de recon
naissance, et on compare les résultats acquis par l'une et l'autre méthode,
sans prendre certaines précautions qui paraissent s'imposer puisque des
différences importantes entre les deux processus ont été décelées. C'est
le cas dans les études de la mémoire immédiate, telles celles de Fischler
et Ullert (9) qui emploient une épreuve de reconnaissance de figures géo
métriques, et quatre épreuves d'évocation avec d'autres matériels. 64 MÉMOIRES ORIGINAUX
image ou un fait actuels sont les mêmes qu'une image ou un fait
passés.
Mais cette opération ne se réalise pas toujours pleinement :
parfois une image est accompagnée d'un sentiment de déjà-vu
sans qu'il y ait possibilité de localiser cette vision antérieure, ce
sentiment pouvant d'ailleurs être illusoire; dans d'autres cas,
l'image présente est confondue avec une image passée qui peut
lui être plus ou moins semblable.
Ce n'est donc pas une conduite infaillible qui se produit imman
quablement et parfaitement : elle comporte des omissions et des
erreurs. Le problème qui a attiré notre attention est celui des
fausses reconnaissances : une personne, une situation, un objet
perçus pour la première fois sont saisis comme ayant déjà été antérieurement.
Dans certains travaux pratiques d'étudiants Fraisse avait
remarqué que certains élèves faisaient beaucoup de fausses recon
naissances et d'autres pas du tout. Ces différences, un peu inat
tendues dans une population aussi sélectionnée, semblaient à
première vue devoir entraîner des conséquences assez impor
tantes sur les études, et Fraisse nous suggéra alors d'étudier
cette inaptitude aux reconnaissances exactes dans ses liaisons
possibles avec des déficits intellectuels ou caractériels.
Mais ce problème impliquait lui-même deux études prélimi
naires qui font l'objet du présent mémoire.
1° La propension à faire des fausses reconnaissances est-elle,
pour un sujet donné, variable dans le temps? En d'autres termes
et pratiquement, est-ce que, deux épreuves de reconnais
sance aussi identiques que possible, les sujets auront le même
classement quant au nombre des fausses reconnaissances? Ce
qui nous ramène en réalité à la mesure de la fidélité des épreuves
de reconnaissance.
2° La propension à faire des fausses reconnaissances est-elle,
pour un sujet donné, une caractéristique générale qui se retrou
vera dans des épreuves différentes, utilisant des matériaux dif
férents, ou bien est-elle spécifique, c'est-à-dire relative à certains
matériaux?
Il est évident que la réponse à ces deux questions pouvait
seule, en nous permettant de mettre au point une batterie
d'épreuves parfaitement valable, nous autoriser à aborder le
problème fondamental de la signification des fausses reconnais
sances. ,
JAMPOLSKY. QUELQUES ÉPREUVES DE RECONNAISSANCE 65 M.
I. — Établissement des épreuves.
La nécessité où nous étions de recueillir des données statistiques
sur les épreuves de reconnaissance nous obligeait à employer des
épreuves collectives et nous limitait donc dans le choix du matér
iel. Nous nous sommes arrêtés aux quatre matériels suivants : Mots,
Figures géométriques, Nombres, Photographies.
Les syllabes sans signification constituent le matériel utilisé
classiquement mais ne voulant présenter qu'une seule épreuve ver
bale, nous avons préféré un matériel plus familier aux sujets et plus
proche des données de la vie courante : c'est pourquoi nous avons
choisi des mots.
La reconnaissance de figures géométriques a été assez souvent
étudiée. Dans la perspective de la théorie de la Forme en parti
culier, Hanawalt (13), Zangwill (35), Hebb et Foord (14), ont discuté
le principe de Koffka de la « direction fixe » de la trace mnémonique
par l'étude des déformations de cette trace. Ce n'est pas ce qui
nous intéresse ici, mais nous espérions avoir ainsi une épreuve très
différente des autres.
C'est aussi pourquoi nous avons choisi des nombres. Des photo
graphies de visages masculins et féminins nous ont paru un matériel
particulièrement intéressant, et également propre à rappeler les
conditions de la vie courante1.
Après un certain nombre d'essais individuels, nous avons fixé
le nombre d'items de chacune des épreuves, le temps donné à
l'apprentissage de chaque item, et la consigne d'apprentissage, de
façon à avoir, pour les quatre épreuves, des conditions très sem
blables et une difficulté à peu près égale.
Nous appellerons « lre liste » la suite des items à apprendre et
« 2e liste » celle dans laquelle il faut reconnaître les items vus la
première fois. La 2e liste comprend toujours tous les de la
lre liste mêlés à de nouveaux items analogues aux premiers et
deux fois plus nombreux. Pour chacun des quatre matériels nous
avons établi deux épreuves, exactement parallèles, constituant
deux séries que nous appellerons A et B, afin de pouvoir en évaluer
la fidélité.
Voici les épreuves auxquelles nous nous sommes arrêtés :
1. Dans ce sens signalons l'intéressant et tout récent travail de Tresselt
et Levy (32) : tous les sujets remplissent trois cartes identiques : sur l'une
ils mettent leur signature, sur la seconde un slogan écrit de leur main,
sur la troisième ils dessinent un carré et ils doivent reconnaître leurs cartes
parmi d'autres au bout d'un temps variant de quarante-huit heures à huit
semaines.
l'année psychologique, xlix 5 66 MÉSTOIKES ORIGINAUX
1° Mots.
lre liste : 20 mots concrets et 20 mots abstraits à valeur éthique 1.
2e : 60 et 60 à
(dont les mots de la lre liste).
Ces mots étaient distribués dans un ordre absolument quelconque,
aussi bien dans la lTe que dans la 2e liste, et nous avons pris soin
qu'ils ne soient pas dans le même ordre ou le même rapport de conti
guïté dans les deux listes.
Pour les deux épreuves, A 'et B, les mots concrets occupent les
mêmes positions dans les premières listes; nous n'avons pas cru
nécessaire qu'il en soit de même sur les listes de reconnaissance.
Sur la l*6 liste les mots sont présent

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