Étude de structure digitale des 6.000 inculpés français par les empreintes digitales. - article ; n°1 ; vol.8, pg 23-38

Luu Mauthanh

Description

Cahiers du Centre de recherches anthropologiques - Année 1965 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 23-38
Results regarding the dermatoglyphs of 6.000 accused frenchmen have been recorded on pinched cards and analysed according to contingency tables. From a qualitative classification which refers to Arcs, radial Loops, cubital Loops and Vortices, one passes on to quantitative metrics through the method of canonical correlations. The calculation of the correlation shows then a clear symmetry in homologous fingers. The study of digital structure by means of factorial analysis (Thurstone's centroid method) reveals, besides, that the fingers can fall into three distinct groups : thumb, index and second finger, ring-finger and little finger. This classification can be related to the dorsal and palmar innervation.
Les résultats relatifs aux dermatoglyphes de 6.000 inculpés français ont été portés en cartes perforées et dépouillés sous forme de tableaux de contingence. A partir d'une classification qualitative en Arc, Boucle radiale, Boucle cubitale et Tourbillon, on passe en métrique quantitative par la méthode des corrélations canoniques. Le calcul de corrélation fait alors apparaître une nette symétrie des doigts homologues. L'étude de la structure digitale au moyen de l'analyse facto- rielle (méthode centroïde de Thurstone) révèle par ailleurs que l'on peut classer les doigts en trois groupes distincts : pouce, index et majeur, annulaire et petit doigt. Cette classification peut être mise en relation avec l'innervation dorsale et palmaire.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: CAHIERS_DU_CENTRE_DE_RECHERCHES_ANTHROPOLOGIQUES
• Publié le: 01 janvier 1965
• Nombre de lectures: 30
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Luu Mau Thanh
Étude de structure digitale des 6.000 inculpés français par les
empreintes digitales.
In: Cahiers du Centre de recherches anthropologiques, XI° Série, tome 8 fascicule 1-2, 1965. pp. 23-38.
Abstract
Results regarding the dermatoglyphs of 6.000 accused frenchmen have been recorded on pinched cards and analysed according
to contingency tables. From a qualitative classification which refers to Arcs, radial Loops, cubital Loops and Vortices, one passes
on to quantitative metrics through the method of canonical correlations. The calculation of the correlation shows then a clear
symmetry in homologous fingers. The study of digital structure by means of factorial analysis (Thurstone's centroid method)
reveals, besides, that the fingers can fall into three distinct groups : thumb, index and second finger, ring-finger and little finger.
This classification can be related to the dorsal and palmar innervation.
Résumé
Les résultats relatifs aux dermatoglyphes de 6.000 inculpés français ont été portés en cartes perforées et dépouillés sous forme
de tableaux de contingence. A partir d'une classification qualitative en Arc, Boucle radiale, Boucle cubitale et Tourbillon, on passe
en métrique quantitative par la méthode des corrélations canoniques. Le calcul de corrélation fait alors apparaître une nette
symétrie des doigts homologues. L'étude de la structure digitale au moyen de l'analyse facto- rielle (méthode centroïde de
Thurstone) révèle par ailleurs que l'on peut classer les doigts en trois groupes distincts : pouce, index et majeur, annulaire et petit
doigt. Cette classification peut être mise en relation avec l'innervation dorsale et palmaire.
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Mau Thanh Luu. Étude de structure digitale des 6.000 inculpés français par les empreintes digitales. In: Cahiers du Centre de
recherches anthropologiques, XI° Série, tome 8 fascicule 1-2, 1965. pp. 23-38.
doi : 10.3406/bmsap.1965.1476
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_1297-7810_1965_sup_8_1_1476Extrait des Cahiers du Centre de Recherches Anthropologiques, n° 3.
In : Bull, et Mém. de la Soc. ďAnthr. de Paris,
t. 8, Xle série, 1965, pp. 23 à 38.
ÉTUDE DE STRUCTURE DIGITALE
DES 6.000 INCULPÉS FRANÇAIS
PAR LES EMPREINTES DIGITALES (1)
par LUU-MAU-THANH
Généralités.
L'étude des empreintes digitales se fait en général à partir
du tableau de contingence relatif aux différents doigts et aux
différentes formes de figures. Ce tableau représente la distribu
tion des fréquences globales des figures dans chaque doigt
(tableau I ; cas classique de 4 figures).
Tableau I. — Tableau théorique de la distribution des fréquences globales des figures
suivant les doigts.
Main gauche Mair l droite
Figures Pouce Pouce
1 2 3 4 5 G 7 8 9 10
A naio Haï na2 na5 Па6 Br П140 ïlri Пг2 Пг5 ПГ, Bu Пи2 nu5 nu6 nul0 nilj T nt5 nte ntl0 ntl nt2
Des tests classiques — en particulier le test du x2 — permett
raient de tester l'indépendance entre les figures et les doigts,
la symétrie entre les doigts homologues (pouce droit, pouce
gauche ; index droit, index gauche ; ...), ou encore la différence
globale entre les 2 mains. Les interprétations de ces résultats
sont malheureusement très limitées, car malgré leur apparence
incritiquable, ils peuvent nous induire en erreur. En effet, le
septembre (1) Cette 1963. communication a été présentée au Congrès de Génétique à La Haye, société d'anthropologie de paris 24
tableau de contingence ci-dessus, dans lequel on ne distingue pas
les doigts d'un même individu, pourrait représenter un faux
schéma d'association entre les doigts et les figures. Donnons un
exemple :
Prenons 6 individus dont les empreintes digitales relevées
sur les 2 pouces (1, 6), par exemple, se présentent de la façon
suivante (tableau II) :
Tableau II. — ■ Tableau des figures des 2 pouces gauche el droit de 6 individus.
№ individus 1 (pouce gauche) 6 (pouce droit)
Br 1 A
Br T 2
A 3 T
4 A Bu
5 Bu T
6 T A
2A + Br + 2A + Br + S Bu + 2T Bu + 2T
Les 2 doigts de chaque individu ont des empreintes différentes ;
donc absence de corrélations positives entre les doigts et par
suite pas de symétrie entre ces doigts homologues.
Si nous reportons, ce résultat au tableau Г correspondant
seulement aux pouces, nous aurons :
Tableau Г. — Tableau de la distribution des fréquences globales suivant les 2 pouces
des 6 individus cités en exemple.
Figures 1 (pouce gauche) 6 (pouce droit)
•> A 2
Br 1 Г
Bu 1 ') 1 T 2
2 6 6
En comparant les distributions de ces 2 doigts entre elles,
nous voyons qu'il y a une symétrie parfaite, ce qui est tout à fait
l'opposé de ce qui est dans la réalité (tableau II).
Les doigts sont en général indépendants d'un individu à
l'autre et s'il existe une relation entre eux, ce serait celle entre
les doigts d'an même individu. .
ETUDE DE STRUCTURE DIGITALE 25 LUU-MAU-THANH.
L'étude de corrélation entre les doigts pourrait par conséquent
se faire, non à partir des fréquences d'empreintes des doigts
isolés, mais à de celles des couples de doigts de chaque
individu. Autrement dit, au lieu d'avoir un seul tableau de
fréquence globale (tableau I), nous aurions 45 (nombre de combi
naisons deux à deux parmi les 10 doigts) tableaux de contingence
de cette forme.
Remarquons que ce tableau n'est pas symétrique, en général,
nur par exemple étant le nombre de couples de doigts de chaque
individu qui ont les figures Bu au doigt i et Br au doigt j.
Tableau III. — Tableau théorique des fréquences des couples des doigts i, /.
Doigt i
Figures A Br Ви Т
Паи Пао A naa nar nat
Br Пги nrt Пго Пга Пгг Doigt j Bu nu a ПцГ Пии nut Пио
T Щ1 Ща ntr ntu nto
пго Пио nto ПОО Пао
Dans l'exemple donné plus haut, le tableau de contingence
par couples se présente sous cette forme :
Tableau III', — Tableau des fréquences des couples de pouces gauche et droit.
Pouce droit
Doigts
A Br Bu Figures T
A 0 1 1 0
Br Pouce 0 0 0 1
gauche Bu 0 0 0 1
• 0 T 2 0 0
Nous voyons que les tests d'indépendance peuvent se faire
dans ce cas sans ambiguïté.
I. — Étude des corrélations entre les doigts.
Nous disposons d'environ 6.000 fiches d'inculpés français
dans lesquelles figurent les empreintes des 10 doigts. Ces fiches • société d'anthropologie de paris 26
sont mises en cartes perforées suivant différentes formes de
figures et différents doigts des 2 mains (1).
Le dépouillement se fait sous forme de tableaux de fréquence
correspondant à chaque couple des doigts (tableau III) suivant
les 4 types de figures (A, Br, Bu, T). On a ainsi 45 tableaux de ce
genre. Nous reproduisons ici seulement les (IV, V,
VI, VII, VIII) correspondant aux 5 couples de doigts homologues
(pouce gauche, pouce droit ; index gauche, index droit ;..).
Dans le cas où les variables sont qualitatives, l'étude de corré
lation est assez délicate. Les coefficients proposés par Pearson,
Tschuprown, Cramer pourraient donner une idée de dépendance
entre les doigts, mais ne sont pas de bonnes estimations de corré
lations.
Si les critères se prêtent à un ordre hiérarchique connu, le
problème peut se traiter en recourant aux divers scores arbi
traires, les premiers nombres entiers par exemple.
Aller plus loin dans cette voie suppose l'existence d'une mé
trique, c'est-à-dire un continuum unidimensionnel.
Une solution serait d'imposer cette métrique et de chercher
les valeurs attribuées à celui qui a recueilli le plus d'informations
possible, c'est-à-dire qui rendrait maximale la corrélation entre
les doigts étudiés.
Si nous appelons N la matrice que représente le tableau résul
tant des doigts homologues (tableau IX), c'est-à-dire celui où
chaque case contient la somme des cases correspondantes des
tableaux (IV, V, VI , VII, VIII), X (g) et X (d) les matrices
colonnes représentant respectivement les scores attribués aux
figures dans les 2 mains gauche et droite, la corrélation entre les
doigts de la main gauche et ceux de la main droite peut être
estimée par :
R = — n X(g) NX№ (n couples étant le de nombre doigts) total de
La maximisation de R conduit à 3 valeurs de corrélations
canoniques dont la plus grande :
R = 0,595
nous fournit le système de scores suivants :
(1) Nous remercions vivement Mme Gessain de ces do