Etude expérimentale sur la formation des schèmes empiriques - article ; n°2 ; vol.59, pg 381-394
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Description

L'année psychologique - Année 1959 - Volume 59 - Numéro 2 - Pages 381-394
Résumé
Nous avons fait l'hypothèse que le schème empirique d'un objet s'édifie au cours de l'enfance et obéit à deux lois ; d'une part il privilégie une orientation de l'objet par rapport au plan fronto-parallèle, d'autre part il requiert la présence de certains détails caractéristiques de cet objet.
Divers objets familiers, concrets : maisonnettes, poupée, tasses, ont été présentés sur un plateau tournant. Après avoir vu un objet sous tous ses aspects, l'enfant choisissait parmi huit photographies celle qui ressemblait le plus au stimulus. Les photos d'un objet ont pu ainsi être classées en fonction des choix des sujets. L'expérience a porté sur 320 enfants, garçons et filles de 5, 6, 7 et 9 ans (80 par âge). Il est apparu que :
1) Les choix ne se font pas au hasard et certains aspects sont nettement
préférés à d'autres ;
2) Certains éléments : anse de tasse, visage de poupée, fenêtres de
maison sont les critères essentiels du choix ;
3) En dehors de ce facteur, l'orientation peut jouer ; plus l'enfant est
âgé, plus grande est l'importance qu'il y attache. A 9 ans une photo qui montre à la fois deux faces d'une maison est nettement préférée à celle qui ne montre qu'une face ;
4) La tendance génétique semble aller dans le sens d'une recherche de
l'information la plus complète, dût-elle par là même devenir plus équivoque.
Summary
We formulated the hypothesis that the empirical schema of an object is built up during childhood and is subject to two rules : on the one hand, it accords a privilege to the fronto-parallel orientation of the object; on the other hand, it requires the presence of certain details characterising this object.
Various familiar, concrete objects : toy houses, dolls, cups, were presented on a rotating plateau. After seeing the object front every angle, the child chose front amongst 8 photographs, the one most like the model. The photos of a same object could thus be classified in function of subjects' choices. The experiment was carried out on 320 children, boys and girls of 5, 6, 7 and 9 years of age (80 per age). It resulted that :
1° The choices are not made at random and certain aspects are definitely preferred to other s ;
2° Certain elements : the cup handle, the doll's face, the windows in the house are fundamental choice criteria ;
3° Besides this factor, the orientation can play a part ; the older the child, the greater the importance he attaches to it. At 9 years old, a photo showing two sides of a house al once is distinctly preferred to that showing only one side ;
4° The genetic tendency seems to incline towards a quest for as much information as possible even should the latter be thus rendered equivocal.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliane Vurpillot
H. Brault
Etude expérimentale sur la formation des schèmes empiriques
In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°2. pp. 381-394.
Citer ce document / Cite this document :
Vurpillot Eliane, Brault H. Etude expérimentale sur la formation des schèmes empiriques. In: L'année psychologique. 1959 vol.
59, n°2. pp. 381-394.
doi : 10.3406/psy.1959.6639
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1959_num_59_2_6639Résumé
Résumé
Nous avons fait l'hypothèse que le schème empirique d'un objet s'édifie au cours de l'enfance et obéit à
deux lois ; d'une part il privilégie une orientation de l'objet par rapport au plan fronto-parallèle, d'autre
part il requiert la présence de certains détails caractéristiques de cet objet.
Divers objets familiers, concrets : maisonnettes, poupée, tasses, ont été présentés sur un plateau
tournant. Après avoir vu un objet sous tous ses aspects, l'enfant choisissait parmi huit photographies
celle qui ressemblait le plus au stimulus. Les photos d'un objet ont pu ainsi être classées en fonction
des choix des sujets. L'expérience a porté sur 320 enfants, garçons et filles de 5, 6, 7 et 9 ans (80 par
âge). Il est apparu que :
1) Les choix ne se font pas au hasard et certains aspects sont nettement
préférés à d'autres ;
2) Certains éléments : anse de tasse, visage de poupée, fenêtres de
maison sont les critères essentiels du choix ;
3) En dehors de ce facteur, l'orientation peut jouer ; plus l'enfant est
âgé, plus grande est l'importance qu'il y attache. A 9 ans une photo qui montre à la fois deux faces
d'une maison est nettement préférée à celle qui ne montre qu'une face ;
4) La tendance génétique semble aller dans le sens d'une recherche de
l'information la plus complète, dût-elle par là même devenir plus équivoque.
Abstract
Summary
We formulated the hypothesis that the empirical schema of an object is built up during childhood and is
subject to two rules : on the one hand, it accords a privilege to the fronto-parallel orientation of the
object; on the other hand, it requires the presence of certain details characterising this object.
Various familiar, concrete objects : toy houses, dolls, cups, were presented on a rotating plateau. After
seeing the object front every angle, the child chose front amongst 8 photographs, the one most like the
model. The photos of a same object could thus be classified in function of subjects' choices. The
experiment was carried out on 320 children, boys and girls of 5, 6, 7 and 9 years of age (80 per age). It
resulted that :
1° The choices are not made at random and certain aspects are definitely preferred to other s ;
2° Certain elements : the cup handle, the doll's face, the windows in the house are fundamental choice
criteria ;
3° Besides this factor, the orientation can play a part ; the older the child, the greater the importance he
attaches to it. At 9 years old, a photo showing two sides of a house al once is distinctly preferred to that
showing only one side ;
4° The genetic tendency seems to incline towards a quest for as much information as possible even
should the latter be thus rendered equivocal.Laboratoire de Psychologie expérimentale cl comparée
de la Sorbonne
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
SUR LA FORMATION DES SCHEMES EMPIRIQUES
par Éliane Vurpillot et Henriette Brault
On n'a guère exploré, jusqu'ici, le domaine, délimité par
Egon Brunswik (1), des schemes empiriques. C'est à Brunswik,
en effet, que l'on doit la distinction entre la prégnance géomét
rique, explicable par des lois d'organisation physique, telles que
les ont formulées les théoriciens de la Forme, et la prégnance
empirique, caractéristique des « bonnes formes » significatives,
qui relèverait de l'expérience acquise. Reprenant cette idée,
Piaget (2) a exposé maintes fois l'hypothèse qu'il se forme au
cours du développement de l'enfant de véritables « schemes
empiriques » qui assurent la liaison entre l'image perceptive et la
représentation des objets et des formes significatives.
L'expérience rapportée ici avait pour objet de vérifier que de
tels schemes existent bien pour chaque catégorie d'objets famil
iers, qu'ils s'édifient au cours de l'enfance, en fonction de cer
taines propriétés physiques de l'objet, et qu'ils évoluent suivant
des lois. Nous avons pensé que les schemes empiriques retiennent
d'un objet l'aspect qui offre de lui l'information la plus complète
ou la moins équivoque.
Ces deux aspects de l'information n'apparaissent pas toujours
corrélativement ; et, de même que dans les tâches où l'on met en
concurrence rapidité et précision, le sujet abandonne l'une au
profit de l'autre, de même ici, il effectuera parfois un choix
« nécessaire » entre ces deux caractères.
Dans ce choix nous espérions saisir une évolution génétique
que nous attendons dans le sens du moins équivoque au plus
complet. 382 MÉMOIRES ORIGINAUX
Nous nous proposions de rechercher :
1) s'il y a des aspects préférentiels pour un objet familier, et en ce
cas :
2) s'ils correspondent à des orientations privilégiées par rapport
au plan fronto-parallèle ;
3) si leur choix dépend de la présence de certains éléments
propres à cet objet et que nous désignerons par le terme
général de « détails caractéristiques ».
A ce propos, il faut relever qu'un détail caractérise un objet
soit dans ce qu'il a d'unique, qui l'individualise, soit dans ce qu'il
a de plus général, qui l'apparente à une classe déterminée. Il
nous semble que l'élaboration du scheme empirique va dans le
sens d'une évolution du particulier au général, ou au généralisable
Ajoutons encore que le scheme perceptif, tel que nous l'enten
dons, apparaît fortement apparenté, dans sa nature comme dans
sa fonction, au modèle interne si magistralement mis en évidence
par Luquet dans le dessin de l'enfant.
TECHNIQUE EXPÉRIMENTALE
Le procédé expérimental est fort simple. Un objet concret, familier,
est posé sur un plateau tournant et apparaît à l'enfant pendant
30 secondes, pendant lesquelles il se présente successivement sous
chacun de ses aspects. Les conditions de l'expérience ne favorisent donc
aucune image particulière de l'objet. L'enfant choisit ensuite, parmi les
photographies qui reproduisent les diverses orientations de l'objet, celle
qui lui ressemble le plus.
MATÉRIEL EXPÉRIMENTAL
1) Les stimuli. — Nous avons utilisé 12 objets stimuli : 6 maisonn
ettes, 2 tasses, 1 poupée et 3 maquettes de montagne, mais nous ne
rendrons compte dans ce texte que des résultats obtenus avec 5 des
maisons, les tasses et la poupée.
Les maisons, construites en isorel, peintes en blanc avec un toit
rouge, différent par la largeur des murs, la présence ou l'absence des
portes et des fenêtres, ainsi que leur situation. Les maisons A B G E ont
toutes un toit à deux pans, et des pignons de même dimension : 6 cm de
large, 9 cm de hauteur maximum, les murs latéraux ont tous une hauteur
constante de 6 cm, mais leur largeur est de 6 cm pour les maisons A et G
et 9 cm pour les maisons B et E. La disposition des portes et fenêtres
apparaît sur les croquis que nous donnons avec les résultats ; la maison G
a un toit à 4 pans, 2 murs de 6 x 6 cm et deux murs de 6x9 cm. La
poupée a 20 cm de hauteur, une abondante chevelure et une robe à VURPILLOT ET H. BRAULT. SCHEMES EMPIRIQUES 883 É.
fleurs. Une des tasses est sans aucune décoration, nous la désignons
sous le nom de « tasse nue ». L'autre a un motif floral exactement en face
de l'anse, nous l'appelons « tasse à fleurs ».
2) La table tournante. — Un plateau horizontal circulaire de 40 cm de
diamètre, peint en noir mat, est entraîné selon un mouvement lent
uniforme par un petit moteur électrique. Il accomplit un tour en
5 secondes.
Le stimulus est posé exactement au centre du plateau.
3) Les photographies. — 8 ont été tirées pour chaque objet stimulus.
La première correspond à une orientation simple de l'objet : poupée de
face, pignon de maison dans le plan fronto-parallèle, anse de tasse dans
le plan fronto-parallèle. Les 7 orientations suivantes s&#

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