Étude socio-économique du Barreau du Québec - Journal du Barreau - Volume 41, numéro 5 - Mai 2009
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Étude socio-économique du Barreau du Québec - Journal du Barreau - Volume 41, numéro 5 - Mai 2009

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Étude socio-économique du Barreau du QuébecEn octobre dernier, les 22500 membres du Barreau ont été invités à participer à une étude socio-économiquepar l'entremise d'un sondage mené par CIRANO, un centre de recherche interuniversitaire indépendantœuvrant en analyse des organisations.Le Journal du Barreau vous présente les principaux faits saillants dans un mini cahier que vous pouvez conserver.Bonne lecture !Le Journal Barreau du Québec 29 Mai 2009Étude socio-économique du Barreau du Québec Matière à réflexion Mélanie Beaudoin, avocate La profession juridique est plutôt hétérogène : travailleurs autonomes, salariés, nombreux champs depratique, milieux de travail différents... Le Barreau a sondé l’opinion de ses membres, et les résultatsoffrent des pistes de réflexion pour les prochaines années.Tous les cinq ans, le Barreau du Québec procède à une étude socio-économique Le Journal du Barreau vous présente ici quelques faits saillants de l’étude auprès de ses membres: conditions de pratique, évolution de la profession et socio-économique. perceptions sont sondées. En octobre dernier, les quelque 22500 membres duBarreau ont été invités à participer à cette étude, par l’entremise d’un sondage. PrèsQuelle est la principale menace pour la pratique du droit? de 3000 avocats et avocates ont répondu à l’appel. CIRANO, un centre de rechercheinteruniversitaire indépendant œuvrant en analyse des organisations, mené par M. Claude Montmarquette, a fait l’étude et ...

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Langue Français

Extrait

29
Mai 2009
Le
Journal
Barreau du Québec
Étude socio-économique
du Barreau du Québec
En octobre dernier, les 22500 membres du Barreau ont été invités à participer à une étude socio-économique
par l'entremise d'un sondage mené par CIRANO, un centre de recherche interuniversitaire indépendant
œuvrant en analyse des organisations.
Le
Journal du Barreau
vous présente les principaux faits saillants dans un mini cahier que vous pouvez conserver.
Bonne lecture!
Le
Journal
Barreau du Québec
30
Mai 2009
Tous les cinq ans, le Barreau du Québec procède à une étude socio-économique
auprès de ses membres : conditions de pratique, évolution de la profession et
perceptions sont sondées. En octobre dernier, les quelque 22 500 membres du
Barreau ont été invités à participer à cette étude, par l’entremise d’un sondage. Près
de 3000 avocats et avocates ont répondu à l’appel. CIRANO, un centre de recherche
interuniversitaire indépendant œuvrant en analyse des organisations, mené par
M. Claude Montmarquette
, a fait l’étude et rédigé le rapport faisant état de la situation.
Méthodologie
Le sondage pouvait être rempli aussi bien électroniquement que sur format papier,
cette dernière méthode étant disponible sur demande. Ainsi, chaque membre s’est
vu attribuer un code d’identification qu’il devait entrer lorsqu’il répondait au
questionnaire en ligne, préservant ainsi l’anonymat des membres. La très vaste
majorité des membres a rempli le questionnaire en ligne au complet. De fait, moins
d’une centaine de questionnaires papier ont été remplis. «L’un des avantages du
questionnaire en ligne est que les gens ne peuvent pas omettre de répondre aux
questions, alors que dans le cas d’un formulaire écrit, deux ou trois questions sont
parfois oubliées. De plus, le travail de compilation des données est évidemment
facilité», ajoute M. Montmarquette.
Portrait-robot
Selon M. Montmarquette, une fois l’étape des questionnaires terminée, la grande
question est de se demander si le portrait type dressé par le sondage est
représentatif de l’ensemble des membres du Barreau. M. Montmarquette répond
positivement. «Malgré que certains groupes de personnes aient répondu en plus
grand nombre au sondage, on est en mesure d’affirmer, grâce à des techniques
appropriées, que pour la majorité des questions, il s’agit de l’opinion de l’ensemble
des membres du Barreau, et non pas seulement des membres ayant répondu
au questionnaire.»
Le rapport fait également état du nombre de questionnaires remplis, soit 2967
questionnaires. « Un taux de réponse de plus de 10 % à un sondage, où l’on répond
à toutes les questions, peut sembler relativement faible, mais sur le plan statistique,
il s’agit d’un échantillon élevé. À titre de référence, on considère qu’un échantillon
aléatoire de 1000 personnes est suffisant pour représenter la population québécoise
avec une marge d’erreur raisonnable. » Pour CIRANO, « il est permis d’affirmer que
les résultats de l’étude sont transposables à l’ensemble des membres du Barreau. »
Le
Journal du Barreau
vous présente ici quelques faits saillants de l’étude
socio-économique.
Menaces et opportunités
Étude socio-économique du Barreau du Québec
Matière à réflexion
Mélanie Beaudoin
,
avocate
La profession juridique est plutôt hétérogène : travailleurs autonomes, salariés, nombreux champs de
pratique, milieux de travail différents... Le Barreau a sondé l’opinion de ses membres, et les résultats
offrent des pistes de réflexion pour les prochaines années.
«Un taux de réponse de plus de 10% à un sondage,
où l’on répond à toutes les questions,
peut sembler relativement faible,
mais sur le plan statistique,
il s’agit d’un échantillon élevé.
À titre de référence, on considère qu’un échantillon
aléatoire de 1000 personnes
est suffisant pour représenter la population québécoise
avec une marge d’erreur raisonnable.»
- Claude Montmarquette
Quelle est la principale menace pour la pratique du droit?
* Un répondant sur cinq a choisi autres réponses. L’accessibilité à la justice, les honoraires élevés et les délais
des procédures sont les réponses les plus fréquemment observées pour cette catégorie.
Autre, précisez*
Femme
Homme
Spécialisation des cabinets
Fusion des cabinets
Impartition dans des pays
en développement
Moins de recours
aux tribunaux
Manque de confiance envers
l’administration de la justice
Manque de confiance
envers la profession
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
18,09%
22,23%
1,60%
1,83%
1,86%
2,00%
1,42%
2,16%
8,87%
13,16%
42,73%
33,97%
25,44%
24,65%
Selon vous, quelle est la principale opportunité?
Autre, précisez
Femme
Homme
Tarification concurrentielle
Capacité d'innovation
Développement de nouveaux
champs de pratique
Compétence des avocats
du Québec
Justice participative
(modes
appropriés de résolution des différends)
Bijuridisme
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
2,49%
3,59%
11,22%
13,68%
14,51%
16,60%
9,44%
11,68%
11,84%
14,26%
45,33%
33,86%
5,16%
6,34%
Les avocats et avocates étaient invités à donner leur perception des principales
menaces qui guettent la profession. Le manque de confiance envers
l’administration de la justice (43% pour les femmes, 34% pour les hommes) et le
manque de confiance envers la profession (25% pour les femmes et 26% pour les
hommes) sont nettement les principales menaces perçues. Par ailleurs, 20 % des
répondants ont répondu « autres réponses ». L’accessibilité à la justice, les
honoraires élevés et les délais des procédures sont au nombre des réponses citées.
Des
opportunités sont également à saisir pour les membres du Barreau. La justice
participative (modes appropriés de résolution des différends) se démarque
nettement des autres occasions citées par les répondants (40% des réponses). La
capacité d’innovation (16%) et la compétence des avocats du Québec (13%) sont
des éléments également notés.
Ces constats sont cohérents avec d’autres études qui identifient sensiblement les
mêmes éléments quant aux menaces et aux opportunités.
Bien payés, les avocats ?
Le spectre des revenus est très vaste: les répondants ont déclaré des revenus allant
de la tranche de 5000$ et moins jusqu’à celle de plus de 350000$. Le tableau ci-contre
illustre la répartition des revenus selon les différentes catégories:
M. Montmarquette explique la distinction entre le revenu moyen et le revenu
médian: «Le revenu moyen est l’ensemble des revenus, divisé par le nombre de
répondants. Le revenu médian est celui qui distribue en deux parties les revenus:
50% des répondants ayant un revenu inférieur, 50% ayant un revenu supérieur à
ce revenu. Pour chacune des catégories, les revenus médians sont inférieurs aux
revenus moyens, ce qui indique une distribution des revenus concentrée dans les
revenus inférieurs.»
Le rapport note certaines variables significatives influençant négativement les
revenus, notamment l’âge, le fait d’être une femme, de détenir un baccalauréat en
droit plutôt qu’un diplôme de 2
e
ou 3
e
cycle universitaire et de travailler en droit
civil et en droit de la famille plutôt que d’exercer en droit commercial. Pour les
déterminants positifs les plus importants, il faut souligner les années d’expérience,
le nombre d’heures travaillées et le nombre de semaines travaillées. D’autres
facteurs influant positivement et significativement sur les revenus sont: la taille du
bureau d’avocats, la pratique dans les grands centres, et d’avoir des personnes
à charge. Pour M. Montmarquette, les revenus suivent ce à quoi l’on s’attend :
une formation supérieure équivaut généralement à un meilleur revenu, le nombre
d’heures travaillées et l’ancienneté influent aussi sur la rémunération.
La part de l’expérience
L’expérience est un facteur à considérer dans l’interprétation des résultats quant
aux revenus des membres du Barreau. Pour toutes les catégories (salariés,
travailleurs autonomes, salariés et travailleurs autonomes), les revenus moyens et
médians augmentent avec l’expérience, à l’exception des salariés, dont les revenus
plafonnent vers 30 ans d’expérience. Les revenus moyens et médians augmentent
substantiellement après 10 années d’expérience.
Distinction homme-femme
Les avocates ont un revenu inférieur aux avocats, même en contrôlant plusieurs
facteurs. Par exemple, plus de 40 champs de pratique ont été répertoriés dans le
contexte du sondage. En vertu du rapport, plusieurs champs avec suffisamment de
répondants et un nombre relativement égal de femmes et d’hommes montrent
clairement la dominance des revenus moyens des avocats, notamment le droit
administratif, le droit civil général, le droit criminel et pénal et le droit du travail.
Ainsi, le différentiel moyen dans le revenu homme-femme serait de l’ordre de 30150$,
toutes catégories de travailleurs confondues (salariés, autonomes et à la fois salariés
et autonomes). Cependant, plus de 70% du différentiel du revenu entre avocats et
avocates est expliqué par des caractéristiques différentes homme-femme (années
d’expérience et heures travaillées), mais 30% de ce différentiel reste à expliquer.
« Explicitement, une avocate plus expérimentée, travaillant davantage, pourrait
réduire l’écart, mais en bout de piste, elle se trouverait avec un revenu inférieur de
plus de 9000$ par rapport à son vis-à-vis masculin», apprend-on au rapport. «Peut-
être existe-t-il des contraintes qui n’étaient pas sondées, liés à l’état de santé ou à la
famille. Il s’agit toutefois du genre de constatations que l’on retrouve partout, dans
tous les milieux de travail», ajoute M. Montmarquette.
Heures travaillées
L’une des observations de M. Montmarquette concerne le nombre d’heures
travaillées. «Les avocats et avocates travaillent beaucoup. La majorité travaille plus
de 40 heures par semaine. » En effet, les résultats du sondage démontrent
qu’environ 60% des répondants travaillent plus de 40 heures par semaine (incluant
les heures du week-end). Les femmes travaillent moins d’heures en moyenne,
particulièrement chez les travailleurs autonomes.
Par ailleurs, pour les salariés, une forte proportion des moins expérimentés travaille
plus de 50 heures. Inversement, il y a une proportion plus grande des plus
expérimentés qui travaillent moins de 40 heures par semaine, en particulier par
rapport aux avocats de moins de 20 années d’expérience. Cette tendance est
semblable pour toutes les catégories.
31
Mai 2009
Le
Journal
Barreau du Québec
Il y a pour les membres du Barreau nombre d’occasions à saisir.
La justice participative (modes appropriés de résolution des différends)
se démarque nettement des autres aspects soulevés par les répondants (40% des réponses).
La capacité d’innovation (16%) et la compétence des avocats du Québec (13%) ressortent également.
Heures totales travaillées par sexe pour les salariés
et travailleurs autonomes
Plus de 50 heures
Femme salariée et autonome
Homme salarié et autonome
Entre 41 et 50 heures
Entre 36 et 40 heures
35 heures et moins
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
19,59 %
36,17 %
38,14 %
36,17 %
17,53 %
6,38 %
24,74 %
21,28 %
Revenus annuels
Tous
Salarié et autonome
Autonome
Salarié
Pratique privée
Autres
(contentieux,
organismes publics,
parapublics, etc.)
0
20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000
86867$
101660$
117605$
80519$
97718$
119499$
89153$
111932$
67368$
Salarié et autonome revenu médian: 75000$
Autonome revenu médian: 87500$
Salarié revenu médian: 82500$
Le
Journal
Barreau du Québec
32
Mai 2009
Les modes de facturation
Les modes de facturation sont variés et les avocats et les avocates en pratique
privée peuvent recourir à plusieurs modes, en particulier le taux horaire, qui est le
mode de facturation le plus utilisé selon l’expérience.
Ainsi, 70% des avocates et 62% des avocats se réfèrent à ce mode pour facturer de
75% à 100% de leur temps.
Miroir, miroir…
M. Montmarquette note que l’image qu’ont les avocates et avocats du Barreau
est plus positive que celle qu’ils ont de la profession. En effet, selon les résultats
du sondage, plus de 80% des membres estiment que le Barreau a une assez bonne
ou très bonne réputation, et 17 % considèrent que sa réputation s’est accrue.
Le rapport signale que « la probabilité d’avoir une très bonne réputation du Barreau est
associée avec l’année d’admission au Barreau, en d’autres termes, les plus jeunes reçus».
En ce qui concerne la réputation de la profession, 66% des membres croient que
cette réputation est très mauvaise ou assez mauvaise. Près de 17% des membres
considèrent que la réputation de la profession d’avocat s’est détériorée au cours des
cinq dernières années. Une proportion de 21% des membres a une vision moins
optimiste qu’il y a cinq ans sur l’avenir de la profession, soit près du double de ceux
et celles qui se déclarent plus optimistes.
«Les gens ont une meilleure opinion du Barreau que de la profession elle-même.
S’agit-il de leur propre opinion sur les avocats ou de la perception ressentie
de la population? Il aurait fallu poser la question plus directement », fait remarquer
M. Montmarquette.
Selon l’étude socio-économique du Barreau du Québec, plus de 70 % des
membres énoncent clairement que la mission du Barreau est la protection du
public. Par ailleurs, 49% des femmes et 28% des hommes ne connaissent pas
la durée du mandat du bâtonnier.
Mission et gouvernance…
Les résultats complets de l’étude socio-économique circuleront auprès des
comités du Barreau pour commentaires et analyses afin de bonifier les
programmes et services offerts par le Barreau du Québec.
Pour obtenir plus de renseignements au sujet de l’étude socio-économique du
Barreau du Québec, consultez le site Web à:
www.barreau.qc.ca/avocats/regard/
index.html
Prochaines étapes
Les résultats de l’étude montrent que plusieurs des programmes et services
offerts par le Barreau à ses membres demeurent plutôt méconnus. Si 78% des
membres disent connaître le Programme d’aide aux membres du Barreau
(PAMBA), peu sont au fait que le programme est aussi offert aux conjoints des
membres (28%). Le Programme Bébé Bonus est connu de 36% des membres,
les femmes et les plus jeunes membres étant davantage informés.
Sondés sur leur connaissance des services du Barreau, 59 % des membres
disent connaître le service de prévention en déontologie et 14% les conseils en
équité. L’As de la gestion (programme d'amélioration soutenue de la gestion
s'adressant aux gestionnaires de cabinets de 15 avocats et moins) est un service
inconnu, seulement 5 % des répondants ayant répondu connaître ce service.
Par contre, les membres semblent informés des services de promotion de
l’assurance juridique (69%) et d’accréditation des médiateurs (63%).
Enfin, 98 % des membres du Barreau connaissent le service de la formation
continue, ce qui augure bien avec l’arrivée, depuis avril, de la formation
continue obligatoire.
% de participants qui connaissent les services suivants:
Des services méconnus?
Secrétariat des associations
Femme
Homme
Conseillère à l’équité
Prévention en déontologie
Promotion de
l’assurance juridique
Accréditation des
médiateurs
As de la gestion
Carte de membre bilingue
avec photo
Formation continue
0%
20%
40%
60%
80%
100%
18,10%
21,00%
14,20%
14,08%
56,17%
61,46%
70,29%
68,62%
65,75%
60,58%
3,98%
6,84%
68,02%
68,30%
97,81%
98,15%
500$ et plus
475$ à 499$
450$ à 474$
425$ à 449$
400$ à 424$
375$ à 399$
350$ à 374$
325$ à 349$
300$ à 324$
275$ à 299$
250$ à 274$
225$ à 249$
200$ à 224$
175$ à 199$
150$ à 174$
125$ à 149$
100$ à 124$
Moins de 100$
0
5
10
15
20
25
30
1,35%
5,10%
2,70%
12,24%
8,11%
11,22%
18,92%
18,37%
21,62%
15,31%
27,03%
11,22%
16,22%
6,12%
1,35%
1,02%
2,04%
1,02%
3,06%
1,35%
2,04%
1,02%
1,35%
8,16%
2,04%
Femme salariée et autonome
Homme salarié et autonome
Taux horaire par sexe pour les salariés en pratique privée
et travailleurs autonomes
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