- Expériences et observations sur l intelligence pratique-technique - article ; n°1 ; vol.50, pg 557-574
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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 557-574
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Meili
V. - Expériences et observations sur l'intelligence pratique-
technique
In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 557-574.
Citer ce document / Cite this document :
Meili R. V. - Expériences et observations sur l'intelligence pratique-technique. In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 557-
574.
doi : 10.3406/psy.1949.8473
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_hos_50_1_8473V
EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS
SUR L'INTELLIGENCE PRATIQUE-TECHNIQUE
par Richard Meili
Malgré la faveur dont elle jouit, la notion d'intelligence pra
tique n'a pas encore trouvé une définition précise. Il est entendu
qu'elle désigne les aptitudes intellectuelles qui garantissent la
réussite dans des situations pratiques. Mais ces situations sont
fort diverses, elles concernent aussi bien des travaux manuels et
techniques que des occupations pédagogiques, commerciales,
politiques, militaires, etc. Dans tous ces domaines il y a des pro
blèmes théoriques et des problèmes pratiques, et on peut s'en
rapprocher et s'en occuper d'une manière pratique ou théorique.
On sait que W. Stern a souligné ce caractère très général de l'i
ntelligence pratique. Pour cet auteur l'intelligence pratique n'est
pas une aptitude (Rüstungsdisposition) mais une attitude ou
tendance (Richtungsdisposition). Ce ne seraient pas des méca
nismes intellectuels différents qui sont en jeu quand on travaille
théoriquement ou pratiquement mais les activités auraient dans
ces deux cas des directions différentes. Le théoricien cherche ce
qui est vrai, ce qui est exact, le praticien ce qui est utile, ce qui
conduit le plus facilement au but recherché. Le bon praticien, dit
Stern, doit pouvoir s'arrêter de réfléchir, il doit pouvoir se con
tenter d'une solution ou d'une méthode théoriquement imparf
aite, si celles-ci sont pratiquement suffisantes. Ces observations
sont certainement exactes, il existe des tendances pratiques et
des tendances théoriques, mais cela ne semble pas exclure l'exi
stence d'une intelligence pratique dans le sens d'une aptitude.
On pourrait certainement trouver de bons commerçants ayant
un sens pratique développé et qui ne réussiraient pas comme mé- PSYCHOLOGIE APPLIQUEE 558
caniciens-techniciens et qui dans ce domaine ne paraîtront null
ement « pratiques », et vice versa. Tout en ayant la tendance pra
tique on peut réussir dans un domaine et échouer dans un autre;
il faut donc supposer que des aptitudes particulières sont néces
saires dans l'un et l'autre cas. Nous nous intéresserons dans cet
article à l'intelligence pratique qui semble intervenir les
activités manuelles, plus exactement encore dans celles qui sont
en rapport avec des problèmes techniques ou mécaniques. Il se
pourrait que l'intelligence pratique dont a besoin le jardinier par
exemple ou le décorateur soit d'une autre nature que celle qu'on
attribue au mécanicien. Pour être précis, je parlerai donc de l'i
ntelligence pratique-technique en désignant par ce terme les apti
tudes intellectuelles nécessaires pour réussir dans des travaux
techniques ou mécaniques. Le présent travail se propose d'étu
dier s'il est vraiment possible et nécessaire de distinguer une
forme particulière de l'intelligence intervenant dans ces occupa
tions et il essaye de faire quelques pas en avant son analyse
psychologique. D'autres travaux devraient examiner si cette
même forme d'intelligence se rencontre dans d'autres occupat
ions manuelles.
ExiSTE-T-IL UNE INTELLIGENCE PRATIQUE-TECHNIQUE?
On parle, comme nous l'avons dit, tout à fait couramment de
l'intelligence pratique et l'observation journalière semble fournir
des exemples nombreux de cette aptitude particulière. On con
naît des jeunes gens, fort médiocres à l'école, qui réussissent très
bien dans des métiers pratiques, qui sont débrouillards, qui
trouvent toujours un moyen pratique pour se tirer d'affaire
et d'autre part le type de « l'intellectuel » qui, tout en étant
très doué, manque de bon sens en face de problèmes pratiques.
Il est cependant difficile, dans ces observations de tous les jours,,
de faire la part de l'habileté manuelle, de l'intérêt ou de l'att
itude dont nous avons parlé plus haut. Pour décider si une
forme d'intelligence spéciale intervient dans le comportement
pratique nous avons besoin d'expériences appropriées.
Les tests d'intelligence technique ou mécanique, comme on
a coutume de les appeler, sont fort nombreux. Les uns posent
les problèmes techniques verbalement ou par dessin, d'autres,
la boîte de Decroly, le Stenquist ou le bloc de Wiggly par exemple,
utilisent un matériel réel et exigent en conséquent une certaine MEILI. L'INTELLIGENCE PRATIQUE-TECHNIQUE 559 R.
manipulation. Dans mon test « systèmes de leviers » j'ai essayé
d'éliminer certains des défauts des autres tests. Il m'a semblé
qu'aucun des tests connus ne réunit les trois désiratas qui me pa
raissent essentiels pour un test d'intelligence pratique-technique,
à savoir : a) utiliser un matériel réel, b) poser de problèmes
techniques véritables et c) ne pas laisser une trop grande place
au hasard. Avec un matériel relativement simple — une plaque
percée de trous, des réglettes de différentes longueurs également
percées de des fiches et des chevilles pour fixer les réglettes
sur la plaque ou pour articuler les réglettes — il est possible de
poser des problèmes très variés qui se ramènent cependant tous
au schéma suivant : l'expérimentateur pose deux réglettes sur
la plaque et le sujet doit construire, un système de leviers tel
qu'un déplacement donné d'une des réglettes imprimera à l'autre
un mouvement dans une direction définie 1.
Pour indiquer des précurseurs qui ont eu une certaine influence
dans la construction de ce test, il faudrait nommer avant tout
le test des leviers de Spielrein (Moscou), avec lequel nous avons
travaillé longtemps à Genève. Dans ce test les systèmes de leviers
étaient dessinés et le sujet n'avait qu'à prévoir la direction de
mouvement d'une des réglettes qui résulterait d'un déplacement
donné d'une autre. D'autre part il faudrait rappeler un test
de Cox 2, dans lequel le sujet voit sortir d'une boîte les bouts des
deux réglettes; il doit s'imaginer le mécanisme qui commande
le mouvement et peut choisir entre plusieurs solutions proposées
celle qui correspond à son idée. Mes premiers essais cependant
datent de plus longtemps. Là aussi il s'est agi de construire
des mécanismes, mais le problème était situé dans un contexte
plus pratique et le matériel était plus complexe; à côté de réglettes
le sujet disposait de poulies, de tiges, de ficelles, etc. Ce test per
mettait de faire des observations très intéressantes mais les
résultats étaient difficiles à interpréter en raison de leur très
grande diversité. Le test des « systèmes de leviers » exige du
sujet en principe le même effort intellectuel en permettant
d'arriver à la solution par tâtonnement mais il est dépouillé
d'accessoires qui ne font qu'obscurcir la ligne générale du tra
vail.
Les résultats obtenus avec ce test montrent qu'il est permis
1. Une description du test se trouve dans le Bulletin de F Institut National
d'Étude du Travail el d'Orientation Professionnelle, rïos 7-8, 1950, sous le titre
l'Observation du comportement, p. 119.
2. J. W. Cox. — Mechanical Aptitude, Londres, 1928. PSYCHOLOGIE APPLIQUEE 560
de parler d'une forme pratique-technique de l'intelligence, ce
qui ressort d'abord des corrélations avec d'autres tests 1. On y
constate en effet que ces sont plus élevées avec des
tests manuels qu'avec des tests d'intelligence. Entre le résultat
moyen de ma série des tests analytiques de l'intelligence — qui
est loin d'être une mesure du raisonnement abstrait et théorique
- — et le test des leviers j'ai obtenu sur six groupes différents assez
homogènes d'un nombre total de 502 sujets, des coefficients de
corrélations variant entre 0.238 et 0.480; la corrélation moyenne
est 0.385. Les corrélations entre le test des leviers et les d

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