Fluidité industrielle, fragilité organisationnelle - article ; n°4 ; vol.43, pg 711-737
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Revue française de sociologie - Année 2002 - Volume 43 - Numéro 4 - Pages 711-737
Gwenaële Rot : Industrielle Beweglichkeit, organisationelle Schwäche.
Der Aufsatz stellt Fragen zur Art und Weise, wie die Renault Werke sich heute dem Führungsideal nähern, das heisst der industriellen Beweglichkeit. Eine Reihe von unterschiedlichen technischen Lösungen (automatisierte Produktionsbänder, Handmontagelinien), sowie die Anhaufung von Manager- und Verfahrenseinrichtungen strukturieren und organisieren den Produktionsfluss (im Sinne von Qualität/Kosten/Terminen) und spielen mit den technischen und sozialen Dimensionen der industriellen Beweglichkeit. Das Zusammenwirken dieser Zugangsmöglichkeiten zur Beweglichkeit zeigt eine Arbeitsweise, die auf sehr schwachen Füssen steht und nur haltbar ist aufgrund der willentlich ungenauen Kompensierungsarbeit der Aktoren des Produktionsflusses. Diese Kompensierungsarbeit mobilisiert soziale Regulierungsformen, die weitgehend von den soziotechnischen Systemen abhängen, von denen sie ausgehen. Diese soziale Praxis bedeutet jedoch nicht autonome und relativ stabilisierte und zusammenwirkende Regulierungsfaktoren, denn sie ist selbst als « Gratwanderung » zu verstehen.
Gwenaële Rot : Industrial fluidity, organizational fragility.
This article looks into the way in which the Renault plants today tend towards the management ideal known as industrial fluidity. A succession of heterogeneous technical solutions (fully-automatic production line, manual assembly line) ; an accumulation of managerial and procedurial systems structure and organize the continuity of production (in terms of quality/cost/delivery time) by acting on the technical and social dimensions of industrial fluidity. The linking of these accesses to fluidity reveals a set up based on eminently fragile foundations which resist thanks to the existence of voluntarily hazy compensation work from the flow operators. This work puts into action forms of social regulation which depend largely on social-technical systems of which they are a part. But far from this being relatively stable and converging autonomous regulation, this social practice is itself developed along a « razor edge ».
Gwenaële Rot : Fluidez industrial, fragilidad organizacional.
El artículo examina la razón рог la cual hoy día las fábricas Renault se acercan a ese ideal de gestion que es la fluidez industrial. Una sucesión de soluciones técnicas heterogéneas (línea de fabricación automatizada, cadena de montaje manual) ; una acumulación de dispositivos empresariales y procesales estructuran y organizan la continuidad de la producción (en términos de calidad/costo/plazo) jugando sobre las dimensiones téenicas y sociales de la realidad industrial. La enumeración de esas vías de acceso a la fluidez revela un funcionamiento construido sobre bases eminentemente frágiles que no se sostienen sino gracias a la existencia de un trabajo compensatorio voluntariamente vago de los actores de la corriente. Este trabajo moviliza las formas de regulaciones sociales que dependen ampliamente de los sistemas sociotécnicos en los que están registradas. Pero lejos de reflejar las regulaciones autónomas relativamente estabilizadas y convergentes, estas prácticas sociales en si mismas están construidas « al filo de la navaja ».
L'article interroge la façon dont les usines Renault se rapprochent aujourd'hui de cet idéal de gestion qu'est la fluidité industrielle. Une succession de solutions techniques hétérogènes (ligne de fabrication automatisée, chaîne de montage manuelle) ; une accumulation de dispositifs managériaux et procéduraux structurent et organisent la continuité de la production (en termes de qualité/coûts/délais) en jouant sur les dimensions techniques et sociales de la fluidité industrielle. L'articulation de ces voies d'accès à la fluidité révèle un fonctionnement construit sur des bases éminemment fragiles qui ne tiennent que grâce à l'existence d'un travail de compensation volontairement flou des acteurs du flux. Ce travail mobilise des formes de régulations sociales qui dépendent largement des systèmes socio-techniques dans lesquels elles s'inscrivent. Mais loin de renvoyer à des régulations autonomes relativement stabilisées et convergentes, ces pratiques sociales sont elles-mêmes construites « au fil du rasoir ».
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gwenaële Rot
Fluidité industrielle, fragilité organisationnelle
In: Revue française de sociologie. 2002, 43-4. pp. 711-737.
Citer ce document / Cite this document :
Rot Gwenaële. Fluidité industrielle, fragilité organisationnelle. In: Revue française de sociologie. 2002, 43-4. pp. 711-737.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2002_num_43_4_5538Zusammenfassung
Gwenaële Rot : Industrielle Beweglichkeit, organisationelle Schwäche.
Der Aufsatz stellt Fragen zur Art und Weise, wie die Renault Werke sich heute dem Führungsideal
nähern, das heisst der industriellen Beweglichkeit. Eine Reihe von unterschiedlichen technischen
Lösungen (automatisierte Produktionsbänder, Handmontagelinien), sowie die Anhaufung von Manager-
und Verfahrenseinrichtungen strukturieren und organisieren den Produktionsfluss (im Sinne von
Qualität/Kosten/Terminen) und spielen mit den technischen und sozialen Dimensionen der industriellen
Beweglichkeit. Das Zusammenwirken dieser Zugangsmöglichkeiten zur Beweglichkeit zeigt eine
Arbeitsweise, die auf sehr schwachen Füssen steht und nur haltbar ist aufgrund der willentlich
ungenauen Kompensierungsarbeit der Aktoren des Produktionsflusses. Diese Kompensierungsarbeit
mobilisiert soziale Regulierungsformen, die weitgehend von den soziotechnischen Systemen abhängen,
von denen sie ausgehen. Diese soziale Praxis bedeutet jedoch nicht autonome und relativ stabilisierte
und zusammenwirkende Regulierungsfaktoren, denn sie ist selbst als « Gratwanderung » zu verstehen.
Abstract
Gwenaële Rot : Industrial fluidity, organizational fragility.
This article looks into the way in which the Renault plants today tend towards the management ideal
known as industrial fluidity. A succession of heterogeneous technical solutions (fully-automatic
production line, manual assembly line) ; an accumulation of managerial and procedurial systems
structure and organize the continuity of production (in terms of quality/cost/delivery time) by acting on
the technical and social dimensions of industrial fluidity. The linking of these accesses to fluidity reveals
a set up based on eminently fragile foundations which resist thanks to the existence of voluntarily hazy
compensation work from the flow operators. This work puts into action forms of social regulation which
depend largely on social-technical systems of which they are a part. But far from this being relatively
stable and converging autonomous regulation, this social practice is itself developed along a « razor
edge ».
Resumen
Gwenaële Rot : Fluidez industrial, fragilidad organizacional.
El artículo examina la razón рог la cual hoy día las fábricas Renault se acercan a ese ideal de gestion
que es la fluidez industrial. Una sucesión de soluciones técnicas heterogéneas (línea de fabricación
automatizada, cadena de montaje manual) ; una acumulación de dispositivos empresariales y
procesales estructuran y organizan la continuidad de la producción (en términos de calidad/costo/plazo)
jugando sobre las dimensiones téenicas y sociales de la realidad industrial. La enumeración de esas
vías de acceso a la fluidez revela un funcionamiento construido sobre bases eminentemente frágiles
que no se sostienen sino gracias a la existencia de un trabajo compensatorio voluntariamente vago de
los actores de la corriente. Este trabajo moviliza las formas de regulaciones sociales que dependen
ampliamente de los sistemas sociotécnicos en los que están registradas. Pero lejos de reflejar las
regulaciones autónomas relativamente estabilizadas y convergentes, estas prácticas sociales en si
mismas están construidas « al filo de la navaja ».
Résumé
L'article interroge la façon dont les usines Renault se rapprochent aujourd'hui de cet idéal de gestion
qu'est la fluidité industrielle. Une succession de solutions techniques hétérogènes (ligne de fabrication
automatisée, chaîne de montage manuelle) ; une accumulation de dispositifs managériaux et
procéduraux structurent et organisent la continuité de la production (en termes de qualité/coûts/délais)
en jouant sur les dimensions techniques et sociales de la fluidité industrielle. L'articulation de ces voies
d'accès à la fluidité révèle un fonctionnement construit sur des bases éminemment fragiles qui ne
tiennent que grâce à l'existence d'un travail de compensation volontairement flou des acteurs du flux.
Ce travail mobilise des formes de régulations sociales qui dépendent largement des systèmes socio-
techniques dans lesquels elles s'inscrivent. Mais loin de renvoyer à des régulations autonomesrelativement stabilisées et convergentes, ces pratiques sociales sont elles-mêmes construites « au fil du
rasoir ».R. franc, sociol, 43-4, 2002, 71 1-737
Gwenaële ROT
Fluidité industrielle, fragilité organisationnelle*
Résumé
L'article interroge la façon dont les usines Renault se rapprochent aujourd'hui de cet
idéal de gestion qu'est la fluidité industrielle. Une succession de solutions techniques
hétérogènes (ligne de fabrication automatisée, chaîne de montage manuelle) ; une accumul
ation de dispositifs managériaux et procéduraux structurent et organisent la continuité de la
production (en termes de qualité/coûts/délais) en jouant sur les dimensions techniques et
sociales de la fluidité industrielle. L'articulation de ces voies d'accès à la fluidité révèle un
fonctionnement construit sur des bases éminemment fragiles qui ne tiennent que grâce à
l'existence d'un travail de compensation volontairement flou des acteurs du flux. Ce travail
mobilise des formes de régulations sociales qui dépendent largement des systèmes socio-
techniques dans lesquels elles s'inscrivent. Mais loin de renvoyer à des régulations autono
mes relativement stabilisées et convergentes, ces pratiques sociales sont elles-mêmes
construites « au fil du rasoir ».
En vue d'analyser la diversité des formes organisationnelles, les théori
ciens des organisations ont souvent opposé les industries de série et celles de
processus (1). On retrouve cette distinction chez les pères fondateurs de la
sociologie du travail, au sujet de l'étude de l'évolution des systèmes product
ifs. Deux images industrielles fortes illustrent cette opposition contrastée :
d'un côté la chaîne de montage de l'industrie automobile où Г OS s'affaire
mécaniquement à la réalisation d'un travail atomisé et de l'autre les tuyaux
sans fin (et sans hommes) des raffineries pétrolières (2). Ainsi, la référence à
la chaîne de montage est très présente dans les premiers travaux de Georges
Friedmann (1946) qu'il érige en symbole même de l'industrie moderne et de
l'aliénation ouvrière. « Signal qui nous révèle les déficiences actuelles de la
technique partout où elle fait effectuer par la main de l'homme des opérations
très parcellaires que la mécanisation n'a pu conquérir », la chaîne est analysée
* Une première version de ce texte a été apportée.
présentée et discutée au séminaire du CNAM (1) Parmi les grands classiques, voir
(Laboratoire GRIOT). Cet article doit beaucoup notamment les travaux de Joan Woodward
aux discussions que nous avons eues avec (1958) et Peter Drucker (1957).
François Vatin. Je tiens également à remercier (2) Ces deux représentations n'ont pas eu
Erhard Friedberg, Alexandra Bidet, Christine une place équivalente dans la sociologie du
Musselin ainsi que les membres du comité de travail d'après-guerre, là première (le travail
rédaction de la Revue française de sociologie «en miettes» dans l'industrie de série)
pour l'aide précieuse que leurs lectures m'ont l'emportant largement sur la seconde.
711 Revue française de sociologie
à la fois comme une forme incontournable mais également transitoire d'orga
nisation de la production. Dans sa célèbre étude sur l'évolution du travail
ouvrier aux usines Renault, Alain Touraine (1955) développe cette idée de
phase intermédiaire. La phase В - phase du travail parcellisé dominant à
l'époque de la 4 CV et de la production en grande série - ne correspond pas
au stade ultime du développement industriel mais à un moment de transition
où disparaît le système professionnel de travail (phase A) et où en naît un
autre, celui de l'automatisme et de l'élimination du travail directement
productif (phase C). Les caractéristiques de cette troisième phase percep

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