Fonctions d utilité interdépendantes et théorie de la redistribution en économie de production - article ; n°5 ; vol.24, pg 725-760
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Fonctions d'utilité interdépendantes et théorie de la redistribution en économie de production - article ; n°5 ; vol.24, pg 725-760

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Description

Revue économique - Année 1973 - Volume 24 - Numéro 5 - Pages 725-760
Fonctions d'utilité interdependantes et théorie de la redistribution en économie de production
Les résultats établis à propos d'une économie d'échange (Revue économique, n° 3, mai 1972) peuvent se généraliser à une économie de production. Le niveau de production est en général différent de celui qui s'établirait en l'absence de trans­ferts. La décision optimale de certains bénéficiaires peut être de cesser de travailler. L'interprétation des variations des transferts volontaires est approfondie en raison de confusions commises par Hochman et Rodgers. La notion de transferts forcés est définie. Elle permet d'analyser d'une part la « réaction de production » de l'individu contraint à transférer plus qu'il ne voudrait, d'autre part la révolte du pauvre contre le riche ou, pour n individus, la formation de coalitions révolution-naires à partir de la théorie des choix rationnels.
Interdependent utility functions and redistribution theory in a production economy
The results of the analysis of an exchange economy can be generalized to a production economy. In general, the level of production is different from the level which prevails without transfers. Some beneficiames may choose optimally not to work. The variations of voluntary transfers are re-interpreted to avoid the confusions of the Hochman-Rodgers paper. The notion of compulsory transfers is defined. It makes possible to analyse, on one hand, the « production reaction » of the individual forced to transfer more than he would, on the other hand the revolt of the poor against the rich or, for n individuals, the existence of revolutionary coalitions, along the lines of the rational choices theory.
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Christian Morrisson
Monsieur Philippe Cazenave
Fonctions d'utilité interdépendantes et théorie de la redistribution
en économie de production
In: Revue économique. Volume 24, n°5, 1973. pp. 725-760.
Résumé
Fonctions d'utilité interdependantes et théorie de la redistribution en économie de production
Les résultats établis à propos d'une économie d'échange (Revue économique, n° 3, mai 1972) peuvent se généraliser à une
économie de production. Le niveau de production est en général différent de celui qui s'établirait en l'absence de trans-ferts. La
décision optimale de certains bénéficiaires peut être de cesser de travailler. L'interprétation des variations des transferts
volontaires est approfondie en raison de confusions commises par Hochman et Rodgers. La notion de transferts forcés est
définie. Elle permet d'analyser d'une part la « réaction de production » de l'individu contraint à transférer plus qu'il ne voudrait,
d'autre part la révolte du pauvre contre le riche ou, pour n individus, la formation de coalitions révolution-naires à partir de la
théorie des choix rationnels.
Abstract
Interdependent utility functions and redistribution theory in a production economy
The results of the analysis of an exchange economy can be generalized to a production economy. In general, the level of
production is different from the level which prevails without transfers. Some beneficiames may choose optimally not to work. The
variations of voluntary transfers are re-interpreted to avoid the confusions of the Hochman-Rodgers paper. The notion of
compulsory transfers is defined. It makes possible to analyse, on one hand, the « production reaction » of the individual forced to
transfer more than he would, on the other hand the revolt of the poor against the rich or, for n individuals, the existence of
revolutionary coalitions, along the lines of the rational choices theory.
Citer ce document / Cite this document :
Morrisson Christian, Cazenave Philippe. Fonctions d'utilité interdépendantes et théorie de la redistribution en économie de
production. In: Revue économique. Volume 24, n°5, 1973. pp. 725-760.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1973_num_24_5_408110D'UTILITE INTERDEPENDANTES FONCTIONS
ET THEORIE DE LA REDISTRIBUTION
EN ECONOMIE DE PRODUCTION*
I à orsque les fonctions d'utilité sont interdépendantes et non malé-
voles, il existe, dans une économie d'échange 1, un équilibre de
Lindahl 2 et cet équilibre constitue un optimum de Pareto. Il implique
des transferts volontaires de revenus, à la différence de l'équilibre de
marché classique 2. Cette définition des transferts volontaires permet
d'élaborer le concept de transferts forcés 3. Le présent article a un
double objet : montrer comment cette analyse des transferts volontaires
s'applique à une économie de production ; développer l'analyse des
transferts forcés.
L'extension à une économie de ne se limite pas à l'étu
de du même problème lorsque le niveau de production cesse d'être
donné et fixe, mais au contraire varie. Cette variation elle-même n'est
pas nécessairement une donnée exogène, mais peut dépendre des
mesures de redistribution : celles-ci sont susceptibles d'influencer le
niveau de la production. Un transfert (volontaire ou forcé) peut entraî
ner une modification des propensions à travailler, à épargner et/ou à
investir, etc. et ce problème doit être analysé explicitement.
Dans un souci de simplicité, les hypothèses suivantes sont admises,
que les transferts soient volontaires ou forcés. Afin d'éliminer tout pro
blème d'optimisation intertemporelle et donc d'épargne et d'investisse
ment, les phénomènes se déroulent au cours d'une période unique. Au
début de la période, aucune dotation en biens matériels n'est héritée de
" Nous remercions MM. P. Champsaur, P. H. Derycke, J.-C. Milleron et A. Wolfelsperger
pour leurs critiques et suggestions. Nous sommes naturellement les seuls responsables des erreurs
qui pourraient subsister.
n° 2, mars 1972. 1. Voir Cazejcave et Moreisson, Reou? économique,
2. Equilibre de marché au sens classique ou équilibre de Lindahl ; dans les deux cas.
l'équilibre n'est pas nécessairement unique.
3. Une méprise a été commise dans notre premier article sur la notion de transferts forcés
en situation de certitude ; il s'agissait de transferts volontaires avec altruisme du pauvre.
Revue Economique - N° 5, 1973 46 REVUE ECONOMIQUE 726
la période précédente. En fin de période, aucune dotation n'est léguée
à la suivante. Les biens matériels de l'économie sont produits
et consommés au cours de la période. Chaque individu est un entre
preneur individuel et produit un seul bien à partir d'un seul facteur
de production (le travail) avec des rendements d'échelle constants.
L'économie est un régime de concurrence parfaite. Un même bien
matériel peut être produit par plusieurs agents et est produit par
au moins l'un d'entre eux. Chaque travailleur possède une certaine
efficacité productive, qui varie selon les individus. Son revenu est
égal à la valeur de son produit marginal. Notons que les hypo
thèses de fonction de production à rendements constants et de
marché de concurrence parfaite garantissent à chaque agent un taux de
revenu par heure de travail indépendant du nombre d'heures travail
lées, ce qui élimine tout phénomène de fatigue, etc. L'économie est
supposée en situation d'équilibre.
Selon les hypothèses posées, une mesure de redistribution des
revenus ne peut influencer le niveau de production que par son i
ncidence sur les temps de travail. Cette incidence peut différer selon
que la redistribution est volontaire ou forcée.
En choisissant ces hypothèses, nous posons le problème de la
redistribution volontaire ou forcée dans une économie où les seules
inégalités de revenu résultent des différences d'efficacité productive
selon les individus. D'une manière très approximative, on peut faire
correspondre à ce modèle une économie réelle où le capital matériel
n'existe pas, mais où les individus sont inégalement dotés en capital
humain. Naturellement, on ne considère dans ce cas que l'une des
deux causes d'inégalité, l'autre étant constituée par les différences dans
les dotations de moyens de production et une analyse complète des
transferts forcés ne peut pas être élaborée sans y inclure les tentatives
révolutionnaires pour modifier la répartition des moyens de production
possédés par les agents privés. Nous avons réduit le sujet à une seule
cause d'inégalité à la fois parce que l'analyse peut être plus rigoureuse
si les problèmes sont traités séparément et dans l'ordre de difficulté
croissante et parce que, dans la réalité, les différences en dotation de
capital humain s'avèrent dans les pays collectivistes et dans plusieurs
pays capitalistes développés la cause principale d'inégalité des revenus. D'UTILITE INTERDEPENDANTES 727 FONCTIONS
I — LES TRANSFERTS VOLONTAIRES EN ECONOMIE
DE PRODUCTION
1 . m biens matériels et n individus
Soit xia la quantité du bien k, (k = 1, ..., m), consommée par
l'individu i. Le vecteur des m biens matériels consommés par l'ind
ividu i est Xj. Le c, des m + 1 biens privés consommés par
l'individu inclut les m biens matériels, plus son temps de loisir tu :
(1)
L'économie comprend m + n biens privés consommés par les n
individus, les m biens matériels et les n temps de loisir :
(2) Xj. = xla + ... + x1:i + ... + xl.n k = 1, ..., m
tu i = 1, ..., n
(n > m)
Les grandeurs Xu, xk et tu sont exprimées en unités physiques et
sont des scalaires. Les grandeurs x,- et d sont exprimées en unités
physiques et sont des vecteurs.
L'individu i répartit son temps t = t{ disponible au cours de la
période considérée entre travail (t2i) et loisir (tu) :
(3) t = ti =
II gagne un revenu wt égal au produit de son temps de travail t2i par
la productivité marginale en valeur s( de ce temps de :
(4) W: = .?, t„ i=l,
Cette inégalité entr

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