Généralités, histoire, méthodes - compte-rendu ; n°2 ; vol.99, pg 351-357
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Description

L'année psychologique - Année 1999 - Volume 99 - Numéro 2 - Pages 351-357
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 19
Langue Français

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Généralités, histoire, méthodes
In: L'année psychologique. 1999 vol. 99, n°2. pp. 351-357.
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Généralités, histoire, méthodes. In: L'année psychologique. 1999 vol. 99, n°2. pp. 351-357.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1999_num_99_2_28537L'Année psychologique, 1999, 99, 351-373
ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉNÉRALITÉS, HISTOIRE, METHODES
Agazzi E. — (1996) Le bien, le mal et la science, Paris, PUF, « Thémis »,
278 p.
Ce livre est l'édition française de II bene, il male e la scienza, publié
en 1992, et dont l'actualité n'est que plus actuelle. Clair, argumenté,
rigoureux, nuancé, l'ouvrage traite des dimensions éthiques de la science
- et de la technique. Il est abordable par un large public, dans la mesure
où il évoque des connaissances philosophiques et scientifiques préliminair
es qui feraient défaut, pour les unes aux scientifiques, pour les autres aux
philosophes.
L'auteur, philosophe des sciences, mais préoccupé quant à leur problé
matique morale, part du constat qu'après un temps où la science fut posée
sur un piédestal « de confiance illimitée », « d'optimisme inébranlable » et
« d'approbation inconditionnelle », est venu un temps « de méfiance, de
peur, de mépris et de rejet » : du scientisme, la société paraît être passée à
l'anti-science (p. 3).
Rejetant l'un et l'autre de ces extrémismes, l'argumentation de
l'auteur consiste à rendre compatibles, d'une part l'autonomie de la science
dans sa liberté de connaissance, d'autre part la réglementation dont la
science doit être l'objet en tant qu'ouvrant sur des actions. A qui revient-il
d'établir les normes de cette réglementation ? L'auteur défend l'idée que
« ces normes devraient... résulter d'une prise multilatérale de responsabil
ité : celle de la communauté scientifique vis-à-vis d'autres valeurs présent
es dans la société et celles d'autres institutions sociales (économiques, poli
tiques, religieuses, etc.) vis-à-vis des droits de la science » (p. 6).
Une première partie de l'ouvrage concerne « le monde de la science et
de la technique » : la science en tant que paradigme contemporain du
savoir (chap. 1) ; la science en tant que produit social (chap. 2) ; la neutra- 352 Analyses bibliographiques
lité et la responsabilité de la science, sa connotation idéologique (chap. 3) ;
les différences entre science et technique (chap. 4) ; l'idéologie technico-
scientifique et la réaction antiscientifique 5) ; le système techno: l'autonomie de la science et de la technique (chap. 6).
Une deuxième partie est consacrée à « la rencontre avec la dimension
éthique » : les normes et les valeurs dans l'agir humain (chap. 7) ;
l'indépendance de la science par rapport aux valeurs (chap. 8) ; les rapports
science et rationalité (chap. 9) ; le jugement moral de la science et de la
technique (chap. 10) ; le problème des risques en rapport à la rationalité
(chap. 11) ; la responsabilité de la science (chap. 12) ; la dimension éthique,
notamment les résistances à une éthique normative (chap. 13) ; les fonde
ments d'une éthique pour la science et pour la technique, notamment la
réglementation comme projection de la responsabilité (chap. 15).
Pour illustrer les positions défendues par l'auteur, considérons quel
ques-uns de ses propos relatifs au risque d'une part, à la responsabilité
d'autre part.
L'un des arguments le plus souvent invoqué contre la science concerne
les « risques », i. e. les « dangers », qu'elle ferait courir. C'est oublier que
« le risque est profondément inhérent à la nature et à l'action humaine »
(p. 175). Il faudrait « affirmer qu'une vie humaine qui refuserait le risque
serait aussi peu humaine que celle qui refuserait l'emploi de la raison ou
l'exercice de la liberté » (p. 177). D'où vient le risque ? De la connaissance
ou de l'usage qui en est fait ? « La science doit continuer à être libre de nous
fournir de nouvelles connaissances et découvertes, alors qu'il est juste de
surveiller la technique, pour éviter qu'on ne fasse un mauvais usage des
connaissances scientifiques » (p. 42). « La fonction spécifique et primaire
de la science est l'acquisition de connaissances, alors que celle de la tech
nique est la réalisation de certains procédés ou produits. Le premier but de
la science est de connaître, celui de la technique est de faire. La science est
essentiellement une recherche de la vérité, la technique consiste d'abord en
la mise en place de quelque chose d'utile » (p. 52).
« La responsabilité doit être partagée par tous, parce que nous sommes
tous responsables d'une gestion correcte de la science, de la politique, de
l'économie, chacun selon ses fonctions et dans la mesure où il se préoccupe
aussi des autres » (p. 265). « Dans les cas les plus graves et bien définis,
c'est-à-dire ceux qui concernent sérieusement l'intérêt général ou qui tou
chent les questions éthiques fondamentales d'une collectivité, il sera oppor
tun d'avoir recours à de véritables lois (que l'on appliquera selon les modal
ités prévues par l'ordre juridique). Dans les cas moins importants, il suffira
de suivre certaines règles des codes déontologiques avec leurs sanctions
éventuelles, ou encore de simples autoréglementations. Mais en fin de
compte, ce sont toujours le sens de la responsabilité et la sensibilité éthique
des scientifiques qui devront présider comme facteurs principaux à leur
conduite morale dans l'exercice de leur profession, en rejetant les peurs
irrationnelles envers la science. Tout homme doit pouvoir se fier au com
portement des autres, parce qu'il sait qu'ils utiliseront raisonnablement histoire, méthodes 353 Généralités,
leurs possibilités d'action, de même qu'il utilise avec responsabilité les
siennes (p. 266).
Nul doute que le lecteur sorte enrichi de la lecture de ce livre. Le scien
tifique devrait en être plus conscient, s'il ne l'était déjà, des implications
sociales et idéologiques de son activité. Il devrait en être aussi mieux armé
pour débattre avec « les moralistes, les théologiens, les politiciens », les
quels devraient quant à eux « être plus sensibles aux vraies questions
impliquées dans la pratique de la recherche scientifique ». On imagine aussi
que ce livre pourrait éclairer les scientifiques lorsqu'ils sont en... politique.
J.-P. CA VERNI.
Keith-Spiegel P. et Koocher G. P. — (1995) Ethics in psychology : Pro
fessional standards and cases, Hillsdale (Nj), Hove (UK), Laurence
Erlbaum, 494 p.
Voici un ouvrage — dont l'édition originale est de 1985, mais dont
l'actualité n'a pas vieilli — très complet sur les problèmes d'éthique en psy
chologie, d'un point de vue très principalement nord-américain US, puisqu'il
s'agit rien moins que de fournir un guide de lecture et d'usage du Code de
l'Association Américaine de Psychologie (APA), Principes éthiques des psy
chologues, publié en 1981. La préface indique en effet que si ce Code est « bref
et aisé à lire, son application dans des situations spécifiques est souvent dif
ficile » (p. XI) de sorte que la solution des dilemmes éthiques est souvent
laissée à l'initiative personnelle du psychologue. Comme le Code de l'APA, le
livre vise à être utile à tous les exercices de la psychologie : enseignement,
recherche, diagnostic, thérapeutique, expertise pour des entreprises ou la
justice, assistance à la relation médecin-malade, etc. Les principes éthiques
du code, qui sont rappelés, sont assortis de cas (exemples) qui se veulent
représentatifs des situations éthiques susceptibles d'être rencontrées dans
l'exercice de la psychologie. Pour ce faire, les auteurs ont consulté une qua
rantaine de collègues pour l'ensemble des secteurs d'exercice, ainsi que les
responsables pour l'éthique de l'APA. Une très abondante bibliographie clôt
chaque chapitre, précédée par un guide résumé.
Le livre comporte quinze chapitres. Sont succe

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