Handicap et intégration scolaire : inflation des stéréotypes et valse des étiquettes. - article ; n°3 ; vol.4, pg 167-194

Jean-François Ravaud, Henri Paicheler, Béatrice Beaufils

Description

Sciences sociales et santé - Année 1986 - Volume 4 - Numéro 3 - Pages 167-194
Jean-François Ravaud, Béatrice Beaufils, Henri Paicheler: Mainstreaming physically disabled children: More stereotypes and new labels.
The paper illustrates how a public health problem such as mainstreaming physically disabled children can be dealt with through social psychology methods. The authors present results from research on relationships between handicapped and non-handicapped children attending the same secondary school. Studied in particular here are the stereotypes of the handicapped as given by both groups, as well as each student's descriptions of his peers. These results are analyzed in conjunction with the subject's preferences for certain classmates.
Jean-François Ravaud, Béatrice Beaufils, Henri Paicheler : Handicap et intégration scolaire : inflation des stéréotypes et valse des étiquettes.
Cet article illustre la façon dont la psychologie sociale peut aborder un problème de Santé Publique tel que celui de l'intégration scolaire des enfants handicapés physiques. Les auteurs rapportent ici des résultats extraits d'une recherche sur les relations entre adolescents valides et handicapés physiques scolarisés ensemble. Ils étudient plus particulièrement les visions stereotypiques de la personne handicapée par les groupes handicapés et valides et les descriptions que chaque élève fait de ses pairs. Ces résultats sont mis en rapport avec les relations affinitaires exprimées par les sujets au sein de leur classe.
Jean-François Ravaud, Béatrice Beaufils, Henri Paicheler : Desventaja e integración escolar : inflación de los estereotipos y remolino de las étiquetas.
Ilustra este artículo la manera de ser abordado, por la sicología social, un problema de Salud Pública : a saber el de la intégración escolar de los niños desventajados físicos. Relatan los autores unos resultados de una búsqueda acerca de las relaciones entre adolescentes válidos y desventajados físicos escolarizados juntos. Estudian, más particularmente, las visiones estereotípicas de la persona desventajada por los grupos desventajados y válidos asi como las descripciones que cada alumno hace de sus semejantes. Estos resultados son puestos en relación con los parentescos expresados por ios sujetos en el seno de su clase.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: SCIENCES_SOCIALES_ET_SANTE4
• Publié le: 01 janvier 1986
• Nombre de lectures: 100
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

J.-F. Ravaud
Béatrice Beaufils
Henri Paicheler
Handicap et intégration scolaire : inflation des stéréotypes et
valse des étiquettes.
In: Sciences sociales et santé. Volume 4, n°3-4, 1986. Handicap et politique sociale. pp. 167-194.
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Ravaud J.-F., Beaufils Béatrice, Paicheler Henri. Handicap et intégration scolaire : inflation des stéréotypes et valse des
étiquettes. In: Sciences sociales et santé. Volume 4, n°3-4, 1986. Handicap et politique sociale. pp. 167-194.
doi : 10.3406/sosan.1986.1044
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1986_num_4_3_1044Abstract
Jean-François Ravaud, Béatrice Beaufils, Henri Paicheler: Mainstreaming physically disabled children:
More stereotypes and new labels.
The paper illustrates how a public health problem such as mainstreaming physically disabled children
can be dealt with through social psychology methods. The authors present results from research on
relationships between handicapped and non-handicapped children attending the same secondary
school. Studied in particular here are the stereotypes of the handicapped as given by both groups, as
well as each student's descriptions of his peers. These results are analyzed in conjunction with the
subject's preferences for certain classmates.
Résumé
Jean-François Ravaud, Béatrice Beaufils, Henri Paicheler : Handicap et intégration scolaire : inflation
des stéréotypes et valse des étiquettes.
Cet article illustre la façon dont la psychologie sociale peut aborder un problème de Santé Publique tel
que celui de l'intégration scolaire des enfants handicapés physiques. Les auteurs rapportent ici des
résultats extraits d'une recherche sur les relations entre adolescents valides et handicapés physiques
scolarisés ensemble. Ils étudient plus particulièrement les visions stereotypiques de la personne
handicapée par les groupes handicapés et valides et les descriptions que chaque élève fait de ses
pairs. Ces résultats sont mis en rapport avec les relations affinitaires exprimées par les sujets au sein
de leur classe.
Resumen
Jean-François Ravaud, Béatrice Beaufils, Henri Paicheler : Desventaja e integración escolar : inflación
de los estereotipos y remolino de las étiquetas.
Ilustra este artículo la manera de ser abordado, por la sicología social, un problema de Salud Pública :
a saber el de la intégración escolar de los niños desventajados físicos. Relatan los autores unos
resultados de una búsqueda acerca de las relaciones entre adolescentes válidos y desventajados
físicos escolarizados juntos. Estudian, más particularmente, las visiones estereotípicas de la persona
desventajada por los grupos desventajados y válidos asi como las descripciones que cada alumno
hace de sus semejantes. Estos resultados son puestos en relación con los parentescos expresados por
ios sujetos en el seno de su clase.Sociales et Santé - vol. IV - n° 3-4 - novembre 1986 Sciences
HANDICAP ET INTEGRATION SCOLAIRE
INFLATION DES STÉRÉOTYPES
ET VALSE DES ÉTIQUETTES
Jean-François Ravaud*,
Béatrice Beaufils**, Henri Paicheler**
I - Introduction
L'intégration scolaire d'enfants handicapés physiques
dans des écoles ordinaires n'est que le versant, pour enfants,
d'une politique d'insertion sociale de personnes appartenant
à des groupes minoritaires. Les difficultés d'insertion ren
contrées sont d'ordre matériel (accessibilité, etc.) aussi bien
que d'ordre psycho-sociologique. C'est dire que la psycholog
ie sociale est sollicitée, à la fois pour comprendre, expliquer
ce second type de difficultés mais aussi pour essayer de les
résoudre.
L'étude des relations entre valides et handicapés s'ins
crit alors dans un courant très abondant de recherches d'ori
gine essentiellement nord-américaine, concernant les
pratiques discriminatoires vis-à-vis de groupes particuliers
(pour une revue de la littérature, voir [5]). La discipline ,
avec ses cadres théoriques et sa méthodologie, s'est en effet
trouvée, dès ses origines, confrontée à ce type de demande
sociale.
* Jean-François Ravaud, INSERM, Unité 215 - Handicaps moteurs neu
rologiques et croissance, Hôpital Raymond Poincaré, 92380 Garches.
** Béatrice Beaufils, Henri Paicheler, UFR de Psychologie, Université
Paris VIII.
Les auteurs sont membres du GRIFS (Groupe de Recherche sur
Pldéo-logique et les Fonctionnements Sociocognitifs), UFR de Psycholog
ie, Université Paris VIII, 2 rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis Cedex 02.
Ce travail a été effectué dans le cadre de la convention de collaborat
ion CNAMTS-INSERM. J.-F. RAVAUD, B. BEAUFILS, H. PAICHELER 168
De nombreuses critiques ont été faites à ces études et,
tout d'abord, leur tendance à rabattre les problèmes sociaux
sur des problématiques de relations inter-individuelles. A
terme, ce réductionnisme se révèle même essentiellement
psychologique et ce, doublement :
— D'une part, les phénomènes discriminatoires sont
« expliqués » par l'existence de préjugés, opinions, attitudes,
entretenus vis-à-vis de certains groupes sociaux, c'est-à-dire
par des variables hypothétiques d'ordre intrapsychique,
ayant leur siège dans ce que les psychologues appellent « la
boîte noire ». Cette localisation intrapsychique des phéno
mènes a même pu être envisagée sous forme encore plus
intra-individuelle, comme relevant de caractéristiques de
personnalité: autoritarisme [1] ou dogmatisme [20].
— D'autre part, les modèles de fonctionnement proposés,
empruntant leurs paradigmes à la psychologie générale, font
de l'homme « une machine à répondre ou une machine à
inférer» [14]; le fait que les informations à traiter soient
d'ordre social vient s'inscrire de manière incidente dans les
modèles comme des épiphénomènes.
On peut ensuite remarquer et critiquer de nombreux
autres points de ces conceptions, mais nous voulons ici en
signaler deux en particulier :
1. L'aspect «rigide» attribué par les chercheurs aux préju
gés et stéréotypes trouve son pendant dans la rigidité avec
laquelle les fonctionnements sont envisagés. En effet, ces
préjugés ou stéréotypes sont conçus comme des opinions
tranchées, arrêtées, rigides vis-à-vis d'autres groupes, des
pensées « par clichés », des partis-pris, lesquels seraient utili
sés de manière quasi-mécanique, automatique pour décrypt
er chaque membre de ces groupes. Les mécanismes seraient
alors : examen d'une personne, repérage de ses attributs,
classement dans une catégorie, attribution à cette personne
particulière du stéréotype associé à la catégorie. Cette rigi
dité des stéréotypes et de leurs modalités de fonctionnement
se retrouve d'ailleurs dans les expressions « barrières » ou
« obstacles » psycho-sociologiques qui sont souvent évo
quées comme freins à l'intégration des personnes handica
pées. On peut se demander comment cette conception peut
rendre compte du fait que chaque individu a des apparte
nances multiples, des attributs qui permettent de l'« étique
ter» de multiples manières (handicapé physique, femme,
quarante ans, habitant une ville...). A la multiplicité des
appartenances correspondrait alors une de sté- HANDICAP ET INTÉGRATION SCOLAIRE 169
réotypes, une véritable « inflation de stéréotypes ». Quant
aux catégorisations, ou étiquettage, tant décriées par cer
taines revendications de reconnaissance d'un moi, d'une
identité, non réductible à une ou des étiquettes, on peut
remarquer qu'elles ont en fait une double fonction : dire la
catégorie (femme, handicapé...) mais aussi, dire ce qu'elle
vaut, le prix, la valeur attachée pouvant varier selon les
contextes. On assiste, de fait, à une sorte de valse des éti
quettes. La sobriété ou le travail qui seront valorisés dans
une situation pourront ne pas l'être dans une autre, et celui
qui dépense sans compter sera tantôt le prodigue valorisé
qui sait prendre ses distances par rapport aux vertus bourg
eoises, tantôt le dépensier fustigé.
Il devient donc totalement stérile de multiplier à l'infini
et les catalogues de prof