Histoire ancienne de l afrique du nord   03 histoire militaire de carthage { stéphane gsell, hachette 1918}
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Histoire ancienne de l'afrique du nord 03 histoire militaire de carthage { stéphane gsell, hachette 1918}

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Histoire ancienne de l'afrique du nord en sept volumes.
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STÉPHANE GSELL MEMBRE DE L’INSTITUT PROFESSEUR AU COLLÈGE DE FRANCE HISTOIRE ANCIENNE DE L’AFRIQUE DU NORD TOME III HISTOIRE MILITAIRE DE CARTHAGE PARIS LIBRAIRIE HACHETTE 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1918 Livre numérisé en mode texte par : Alain Spenatto. 1, rue du Puy Griou. 15000 AURILLAC. spenatto@club-internet.fr D’autres livres peuvent être consultés ou téléchargés sur le site : http://www.algerie-ancienne.com Ce site est consacré à l’histoire de l’Algérie. Il propose des livres anciens, (du 14e au 20e siècle), à télécharger gratuitement ou à lire sur place. HISTOIRE ANCIENNE DE L’AFRIQUE DU NORD — III — CHAPITRE PREMIER CARTHAGE ET LES GRECS DE SICILE. EXPÉDITION D’AGATHOCLE. I La possession de la Sicile eût rendu les Phéniciens maîtres (1)de la Méditerranée occidentale . Tandis que Xerxès envahis- sait la Grèce, Carthage avait tenté la conquête de l’île comme le roi des Perses, elle avait été vaincue. Se jugeant incapable de re- nouveler l’effort qui avait si misérablement échoué, elle s’était empressée de conclure la paix. Soixante-dix années s’écoulè- rent avant qu’elle ne reprît la lutte contre les Grecs. Vers le dé- (2)but de cette période, elle se constitua un territoire en Afrique , tâche qui la détourna peut-être d’une tentative) de revanche. Puis les Magonides, qui, pendant trois générations, l’avaient conduite de guerre en guerre, cessèrent de disposer à leur gré (3)de la République . Elle parut renoncer aux vastes ambitions qui avaient fait la grandeur de cette famille et la sienne. Les colonies fondées par les Phéniciens d’Orient dans l’Ouest de ____________________ 1. T. I, p. 434-5. 2. Ibid., p. 464. 3. T. II, p. 188. 2 HISTOIRE MILITAIRE DE CARTHAGE. l’île étaient ses alliées, ou plutôt ses vassales : elle tenait ainsi les côtes en face du golfe de Tunis et de la Sardaigne, les rives du détroit qui relie les deux bassins de la Méditerranée. Après comme avant le désastre d’Himère, elle pouvait s’accommo- der d’un état de choses que ses vainqueurs ne semblaient ni désireux, ni capables de modifier : ils n’étaient plus gouver- nés par des tyrans puissants et belliqueux, comme au temps de Gélon et de Théron ; Syracuse et Agrigente, qui se jalousaient, n’avaient pas maintenu leur union ; enfin, avant de se tourner contre des rivaux relégués à l’extrémité occidentale de la Si- cile, les Grecs avaient à tenir tête à leurs voisins indigènes. D’autres songèrent à étendre leur domination sur la gran- de île et à abattre les Carthaginois. C’étaient là des projets que (1)l’on agitait déjà dans Athènes du vivant de Périclès . Alci- biade prétendit les exécuter. La prise de Syracuse devait être (2)le prélude d’une guerre contre Carthage . Celle-ci resta neu- (3)tre, malgré les avances qu’on lui fit de part et d’autre . Mais la défaite des Athéniens, qu’elle avait souhaitée et peut-être prévue, exalta les Syracusains et leurs alliés : il était aisé de comprendre qu’ils revendiqueraient bientôt toute la Sicile. Depuis longtemps, les Élymes de Ségeste et les Grecs de Sélinonte se disputaient un territoire. Ce fut même le prétexte de l’intervention d’Athènes : implorée par les Ségestains, elle attaqua Syracuse, alliée de Sélinonte. Après l’échec de l’ex- pédition athénienne, les Sélinontiens s’agrandirent encore aux dépens des Ségestains, qui, pour être défendus par Carthage, se donnèrent à elle, Quelques années auparavant, ils avaient (4)demandé en vain sa protection . Cette fois, ils furent enten- (5)dus. Le Magonide Hannibal était alors roi ; il fit adopter des ____________________ 1. Plutarque, Périclès, 20. 2. Thucydide, VI, 15, 34, 90. Plutarque, Alcibiade, 17 ; Nicias, 12. Voir aussi Aris- tophane, Chevaliers, 174, 1303. 3. Thucydide, VI, 34, 88. 4. Diodore, XII, 82, 7. 5. Conf. t. II, p. 101. CARTHAGE ET LES GRECS DE SICILE. 3 mesures énergiques. Des troupes furent envoyées à Ségeste et repoussèrent les Sélinontiens. Puis, au printemps de l’année 409, Hannibal débarqua près de Motyé une grande armée, à (1)laquelle se joignirent les Élymes . Nous ne raconterons pas en détail cette expédition, ni celles que les Carthaginois entreprirent ensuite en Sicile et dans des contrées européennes. Le sujet de notre ouvrage est l’histoire de l’Afrique du Nord. Assurément, pour apprécier la place que Carthage tint en Afrique, il faut connaître les événements extérieurs qui, d’une manière générale, accrurent ou diminuèrent sa puissance, qui eurent leur contrecoup sur sa politique intérieure, auxquels enfin participèrent un grand nombre de ses citoyens et surtout de ses sujets ; après avoir in- diqué l’organisation de ses armées, il ne convient pas de pas- ser sous silence les guerres où elle les mit à l’épreuve. Mais nous croyons qu’un exposé sommaire peut suffire. D’excel- lentes études ont, du reste, été consacrées à la longue lutte des (2)Carthaginois et des Grecs de Sicile : nous n’aurions presque rien de nouveau à ajouter aux récits de nos devanciers. Hannibal vint assiéger Sélinonte. Il dressa six tours très (3)hautes et ses béliers à tête de fer battirent les remparts . Le neuvième jour, la ville fut prise d’assaut, mise à sac, incendiée; les vainqueurs parcoururent les rues, ornés de colliers de mains coupées et portant des têtes au bout de leurs piques. Cet exploit accompli, les troupes puniques, accompagnées d’une foule ____________________ 1. Diodore, XIII, 43-44, 54. 2. Pour !a période qui s’étend entre 409 et 367, voir A. Holm. Geschichte Siciliens im Alterthum, II (1874), p. 77-100, 110-121, 124, 127-8, 142-3 ; Meltzer, Geschichte der Karthager, I (1879), p. 258-314 ; E. A. Freeman, History of Sicily, III (1892), p. 444-588, et IV (1894), p. 61-148, 108-174, 197-201. 205-9 ; J. Beloch, Griechische Geschichte, II (1897), p. 85-91, 155-163, 171-3, 175 ; E. Meyer, Geschichte des Alterthums, V (1902), p. 59-121, 165-9, 497-8. — La source presque unique est Diodore de Sicile, qui reproduit sans doute Timée, avec quelques additions empruntées à Éphore. 3. Nous avons indiqué l’importance de cette campagne et de la suivante au Point de vue de l’histoire des sièges : voir t. II, p. 412. 4 HISTOIRE MILITAIRE DE CARTHAGE. d’indigènes, traversèrent l’île et arrivèrent devant Himère qui, après une courte résistance, fut emportée et rasée ; elle ne se releva plus. Au lieu où son grand-père Amilcar avait trouvé la mort en 480, Hannibal fit égorger 3 000 prisonniers, victimes expiatoires. Mais il prit soin de sauver de précieuses œuvres d’art, qu’il envoya en Afrique. Ensuite, il licencia son armée : la campagne n’avait duré que trois mois. Par la destruction des deux cités qui étaient les postes avancés de l’hellénisme, Carthage avait voulu convaincre les Grecs qu’elle ne leur per- mettrait pas de dominer dans la Sicile occidentale. Elle n’était pas encore disposée au grand effort qu’eussent exigé la lutte à outrance et la conquête de l’île entière. Avant de commencer les hostilités, elle avait témoigné des égards à Syracuse et lui avait même offert de juger le différend de Ségeste et de Séli- nonte. Syracuse s’y était refusée; elle avait envoyé au secours des Sélinontiens et des Himéréens quelques troupes qui ap- prirent en route la prise de Sélinonte et qui, après avoir tenté vainement de défendre Himère, ne purent qu’emmener dans (1)leur retraite une partie de la population . L’année suivante, Hermocrate, un Syracusain qui avait glorieusement combattu les Athéniens, alla, avec une petite armée, occuper Sélinonte, dont il releva les remparts; il ra- vagea l’Ouest de l’île, battit les Phéniciens de Palerme et de Motyé, puis, se rendant à Himère, il y recueillit les ossements de ses concitoyens qui avaient été tués quelques mois aupara- (2)vant et les fit porter à Syracuse . Le gouvernement de cette ville n’avait pris aucune part aux provocations d’Hermocrate. Celui-ci était alors un banni ; il périt bientôt en essayant de rentrer dans sa patrie. Mais il s’était posé en champion et en vengeur des Grecs. Carthage craignit que cet exemple ne fût suivi et elle voulut en finir. ____________________ 1. Diodore, XIII, 54-62. 2. Id., XIII, 63 et 75. CARTHAGE ET LES GRECS DE SICILE. 5 Une expédition, plus importante encore que celle de 409, fut confiée à deux Magonides : à Hannibal, déjà âgé, on adjoi- gnit Himilcon, fils d’Hannon. Ils se présentèrent devant Agri- (1)gente, au printemps de l’année 406 . Mais l’ennemi brûla leurs tours d’attaque : les devins, sur un présage défavorable, les invitèrent à cesser de démolir des tombeaux pour élever des terrasses au pied des remparts ; la peste s’abattit sur leurs trou- pes ; elle emporta Hannibal. Afin d’apaiser les dieux, Himilcon sacrifia un enfant et jeta à la mer une multitude de victimes. Une armée, composée de Syracusains, d’autres Grecs de Sicile et d’Italie, et aussi de Sicules, vint au secours des Agrigentins et engagea une bataille qu’elle gagna. Si elle ne put s’empa- rer du camp des Carthaginois, elle leur coupa les vivres. Les mercenaires, affamés, menaçaient de déserter. Himilcon se tira d’une situation très critique en capturant un grand convoi qui arrivait par mer de Syracuse pour ravitailler les assiégés. Ces derniers furent réduits à la famine et abandonnés de leurs défenseurs : des soldats campaniens se rendirent au Magoni- de ; les chefs des alliés italiotes alléguèrent que leur temps de commandement était expiré. Après une résistance de sept ou huit mois, Agrigente succomba (décembre 406) ; la plupart de ses habitants s’étaient enfuis. Les massacres, les pillages, les incendies qui avaient accompagné la prise de Sélinonte et d’Himère se renouvelèrent alors. Himilcon resta en ce lieu jus- qu’au début de l’été. Avant de quitter la ville, il la détruisit. Il alla assiég
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