Histoire des Gaulois - TOME DEUXIÈME
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Histoire des Gaulois. Amédée THIERRY. Depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'entière soumission de la. Gaule à la domination romaine. À mon frère ...

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Histoire des Gaulois Amédée THIERRY Depuis les temps les plus reculés jusqu’à l’entière soumission de la Gaule à la domination romaine. À mon frère Augustin THIERRY. PARIS – 1828 TOME DEUXIÈME CHAPITRE I LA NATURE elle-même semblait avoir tracé les frontières de la Gaule, circonscrite par deux chaînes de montagnes, deux mers et un large fleuve. Les Alpes la bornaient à l’orient par une barrière de dix mille à quinze mille pieds d’élévation ; et envoyaient à l’intérieur des chaînes secondaires, qui la coupaient dans diverses directions : c’étaient, du sud au nord, le Jura et les Vosges ; du nord-est au sud-ouest, les Cévennes et leur appendice, le plateau des montagnes Arvernes. Au midi, les Pyrénées, hautes de neuf à dix mille pieds, la fermaient d’une mer à l’autre. Baignée au sud-est par la Méditerranée, à l’ouest par l’Océan, elle se terminait, du côté du nord, au cours du Rhin qui, ayant son embouchure dans l’Océan, prend sa source dans les Alpes. Cinq grands fleuves sillonnaient en tout sens ce vaste et beau territoire : A l’est, le Rhône1 célèbre par le volume et la rapidité de ses eaux. Né des glaciers des Alpes Pennines, et grossi des eaux tributaires de la Saône2, de l’Isère3 et de la Durance4, il se jetait dans la Méditerranée par trois bouches [Pline, III, 4]. Au sud, la Garonne5 coulant des Pyrénées à l’Océan, faible et à peine navigable dans la portion supérieure de son cours, mais, prés de son embouchure, large et profonde comme une mer [Mela, III, 2] ; et augmentée, dans sa route, par le Tarn qui roulait alors de l’or mêlé à ses sables6, par le Lot7, sorti comme lui des Cévennes, puis par la Dordogne8 descendue des monts Arvernes. A l’ouest, la Loire9 dont le cours, depuis les Cévennes, jusqu’à l’Océan, traversait le centre et l’occident de la Gaule d’abord du sud au nord, ensuite de l’est à l’ouest, recevant successivement l’Allier10, le Cher [Carus, Caræ, Caris], la Vienne [Vingenna] et la Mayenne11. Au nord-ouest, la Seine12 avec ses affluents la Marne13 et l’Oise14. 1 Rhodanus ; Ροδx ός. Rhed-an et Rhod-an, eau rapide. Adelung. Mithrid. t. II, p. 68. — Diction. Gaël. et Welsh. 2 Arar, Araris. On trouve dans Ammien Marcellin (XV, 11) Saucona, d’où vient le nom français actuel. Sogh-an (gaël.) : eau tranquille ; lentus Arar. 3 Isara. Ò Ϊσ αρ. Ptolémée. 4 Druentia. Ò ∆ρωέντιας. Strabon. — Ò ∆ρουέντιος. Ptolémée. 5 Garumna. Ò Γαρουνάς. Strabon, Ptolémée. 6 Aurifer Tarnis. Auson. Mosel. descript. v. 465. 7 Olitis ou Oltis. Sidoine Apollinaire, Paneg. Majorian. v. 209. 8 Duranius et Doranus. Auson. Mosel. desc. v. 464. — Sidoine Apollinaire, Carm., XXII, v. 103. 9 Liger ; Ligeris. Ò Αειγ ηρ. Strabon. 10 Elaver ; Elaris ; Elauris. Sidoine Apollinaire. 11 Meduana. Lucain, Pharsale, I, v. 438. 12 Sequana. Ò Σιx όανος. Strabon, Ptolémée. — Ò Σηx ίανος. Étienne de Byzance. 13 Matrona. César, Bell. Gall. passim. 14 Isara ; Isura. Itiner. Anton. — Tabul. Peutinger. Au nord, le Rhin1. Ce fleuve, après avoir formé deux lacs2 au pied des Alpes, se resserrant de nouveau, traçait la limite de la Gaule, pour aller se perdre ensuite par plusieurs bouches dans les sables de l’Océan [César, bell. Gall., IV, 10] entraînant avec lui les eaux de la Moselle3 et de la Meuse4. La Gaule était partagée naturellement en deux grandes régions, bien marquées par la direction des rivières : l’une, la région haute et orientale, comprenait tout le pays situé entre la crête des Alpes et les dernières élévations des Vosges, des monts Éduens, du plateau Arverne et des Cévennes ; l’autre, la région basse et occidentale, s’étendait de là à l’Océan. Nous insistons sur cette division qui, de même que toutes les divisions topographiques générales, bien loin d’être indifférente à l’histoire, facilite au contraire l’intelligence des faits ; celle-ci jette une vive lumière sur les divers groupements des races dont la population gauloise se trouvait composée. Vers la commune limite des deux régions s’était arrêtée à deux reprises l’invasion des hordes kimriques venues d’outre Rhin : la région basse subjuguée était restée entre leurs mains, tandis que la région haute avait servi de refuge et de boulevard à la race gallique en partie dépossédée. Cette limite était donc non moins profondément empreinte dans la population que sur la superficie du sol : elle séparait deux sociétés différentes d’origine, d’intérêts, de langage, et longtemps opposées par une mortelle inimitié. Examinées sous le point de vue de la sûreté extérieure, les frontières de la Gaule n’avaient pas toutes une égale importance. Par le Rhin, elle avoisinait les derniers bancs kimris établis sur les bords de l’océan du nord et les peuples de la race teutonique, qui chaque année, faisant des progrès vers le midi, s’approchaient de plus en plus du fleuve ; par les Alpes, elle touchait à la république romaine. De ces deux côtés seulement la Gaule était menacée, mais elle l’était fortement. Ici, elle avait à redouter l’esprit systématique de conquête aidé de toute la puissance de la civilisation ; là, l’esprit de brigandage et d’invasion soutenu par l’énergie aventureuse de la vie nomade. Le sol de la Gaule était généralement très fertile5. Nul lieu du monde ne surpassait les cantons méridionaux, ni pour la fécondité variée de la terre, ni peur la douceur du climat. Les productions délicates de l’Orient, l’olivier, le figuier, le grenadier, y croissaient sans peine à côté des céréales et des hautes futaies de l’Occident6. Ce fut, comme nous l’avons raconté précédemment, la colonie phocéenne de Massalie qui apporta les premiers plants de vigne cultivés en Gaule [part. I, 1] ; mais cet arbuste, on le reconnut plus tard, y existait déjà à l’état sauvage : plusieurs espèces originaires des Cévennes7, des Alpes allobroges8, des coteaux de la Saône, du Rhône, de l’Allier et de la Gironde9, furent découvertes et propagées successivement. Néanmoins la culture de la 1 Rhenus ; Ρή νο ς, Strabon. 2 Venetus et Acronius. Le lac Venetus fut appelé plus tard Brigantinus et Constantiensis ; c’est aujourd’hui le lac de Constance. 3 Mosella. Tacite, Hist., IV, 71. — Auson. descript. Mosel. 4 Musa. César passim. — La branche du Rhin qui recevait la Meuse portait le nom de Vahal ou Wal. — Parte quàdam Rheni recepta quæ appellatur Walis. César, IV, 10. — Vahalis, Tacite. — Vechalis, Sidoine Apolinnaire. 5 Strabon, IV, p. 178. — Pline, III, 4. — Martian. Capell., VI. — Script. rer. Gallic. passim. 6 Strabon, IV, loc. cit. — Pline,
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