Hygiène et pédagogie - article ; n°1 ; vol.14, pg 340-354
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Description

L'année psychologique - Année 1907 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 340-354
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1907
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Chabot
Hygiène et pédagogie
In: L'année psychologique. 1907 vol. 14. pp. 340-354.
Citer ce document / Cite this document :
Chabot Charles. Hygiène et pédagogie. In: L'année psychologique. 1907 vol. 14. pp. 340-354.
doi : 10.3406/psy.1907.3746
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1907_num_14_1_3746HYGIÈNE ET PÉDAGOGIE
(Le Deuxième Congrès international d'Hygiène scolaire.)
Les sociétés d'Hygiène scolaire groupent, surtout à l'étranger,
des adhérents de plus en plus nombreux et leurs assemblées
sont de plus en plus fréquentées. Le deuxième Congrès inter
national vient d'avoir lieu à Londres. Il a réuni 1650 membres,
trois cents de plus que le premier, qui s'était tenu à Nuremberg
en 1904. Très bien organisé et dirigé par Sir Lauder Brunton
et ses collaborateurs, il a rempli son programme de travail,
qui était vaste, sans résoudre, cela va sans dire, beaucoup de
problèmes. L'ampleur même de ce est significa
tive aussi bien que son contenu. Et c'est cette signification que
je voudrais dégager, pour essayer de définir les rapports de
l'hygiène et de la pédagogie. La question est actuelle et vaut
la peine qu'on s'y arrête : ce sont les progrès même de l'école
qui la posent, et l'étendue croissante de la tâche sociale qu'on
lui confie. En principe sa fonction est de réunir les enfants
pour les instruire et les éduquer, mais surtout pour les ins
truire. Et, en fait, elle les instruit de mieux en mieux ou de plus
en plus, avec des méthodes meilleures et des programmes plus
chargés. C'est dire que les écoliers donnent ou doivent donner,
soit à l'école même, soit à la maison, de plus en plus de temps
à un travail sédentaire et cérébral. Travail nécessaire, puisqu'il
faut savoir toujours plus pour être de son temps ou gagner sa
vie. Travail funeste, si, en dépassant la résistance physique de
l'enfant, il ruine la santé de la génération présente et l'avenir
de la race. C'est l'antinomie que pose la civilisation même.
Rousseau l'accusait d'avoir rompu l'équilibre entre les lumières
et la conscience, et nous n'avons pas le droit d'être là-dessus
pleinement rassurés. Mais plus évidemment encore on peut
accuser les études de rompre l'équilibre entre les nerfs et les
muscles : ce ne sont pas les plus instruits qui sauvent la race. CHABOT. — HYGIÈNE ET PÉDAGOGIE 341 C.
Les médecins des villes déclarent que les enfants naissent ou
deviennent de plus en plus facilement neurasthéniques,
débiles, tuberculeux, rachitiques ; et ils reprochent à l'école,
sinon de produire tout le mal, du moins de l'aggraver ou d'em
pêcher de le soigner comme il faudrait.
L'école serait donc malsaine, et malfaisante, soit par son
installation matérielle, soit par la vie qu'elle impose à l'enfant.
Rien n'est plus pressant que d'assainir les locaux et le régime.
Ce sera l'œuvre de l'Hygiène scolaire. Il faut donc ouvrir l'école
aux hygiénistes et leur y donner leur place, qui est la pre
mière, puisque la première faute de l'éducation serait de faire
de petits malades ou de petits infirmes. Ce ne sera donc paa
seulement à l'architecte, à l'administrateur, à l'économe, au
surveillant que l'hygiéniste commandera; ce sera au législa
teur qui fait ou approuve les programmes, au professeur qui
les applique. Ce n'est pas seulement sur les questions matér
ielles qu'il décidera; c'est sur les questions sociales et écono
miques, pédagogiques et morales; car la santé de l'écolier
dépend aussi bien du régime de son cerveau que de celui de
son estomac et de ses muscles, de la durée des classes et des
récréations que de l'aération ou du chauffage des salles. Il n'est
rien dans l'école que l'hygiène ait le droit d'ignorer et sur quoi
elle n'ait son mot à dire, — le mot décisif. Elle est inséparable
de la pédagogie ; et voilà pourquoi les programmes des Congrès
d'Hygiène scolaire sont tout pleins de pédagogie. Voici celui
de Londres :
I. Physiologie et psychologie des méthodes d'éducation et de
travail.
II. Inspection médicale et hygiénique des écoles.
III. Hygiène du corps enseignant.
IV. Enseignement de l'hygiène aux maîtres et aux. écoliers.
V. Education physique et entraînement hygiénique.
VI. Hygiène en dehors de l'école, colonies de vacances,
écoles de vacances, rapports de la famille et de l'école.
VII. Maladies contagieuses, indispositions et autres motifs
d'exclusion de l'école.
VIII. Écoles spéciales pour enfants arriérés ou anormaux.
IX.pour aveugles, sourds et muets.
X. Hygiène des internats.
XI. Bâtiment et matériel scolaires. MÉMOIRES ORIGINAUX 342
Assurément toutes ces questions relèvent de l'hygiène, de
la physiologie ou de la médecine; mais ce sont aussi toutes les
méthodes scolaires avec la psychologie des écoliers qui sont
mises en discussion, ce sont les rapports des familles et de
l'État, c'est l'organisation entière de l'enseignement. Et, en
effet, les pédagogues ont parlé et discuté à Londres presque
autant que les hygiénistes. Les uns et les autres se sont, en
somme, assez bien entendus dans les sections où ils se sont
rencontrés; mais le conflit ou le désaccord est pourtant toujours
possible ; et si on veut le prévenir, si on veut organiser une
collaboration de plus en plus nécessaire, il importe d'en
définir les conditions et la mesure.
Il y a d'abord des questions qui sont proprement du domaine
de l'hygiène, qui ne soulèvent point de difficultés de principe.
Ce sont celles qui portent sur l'école même, sur l'installation
matérielle : bâtiments, aération, chauffage, éclairage. Encore
est-il vrai que, si elles appartiennent aux hygiénistes, les péda
gogues y peuvent souvent dire un mot utile, peut-être nécess
aire. Car c'est à eux et aux écoliers dont ils auront la charge
que les bâtiments sont destinés. Mieux encore, ce sont eux qui
connaissent par une expérience de tous les jours les avantages
et les défauts d'une maison d'école; ce sont eux qui vivent,
travaillent, parlent dans ces salles de classe et d'étude, et y
voient vivre et travailler les élèves. Et il est arrivé plus d'une
fois que l'architecte a livré des locaux mal commodes ou même
inutilisables, faute d'avoir entendu le professeur avec le
médecin; s'il avait pris son avis, la salle de classe eût été
moins fatigante pour la voix du maître et pour l'attention des
élèves, l'éclairage mieux distribué, le tableau noir mieux
placé, les sièges mieux adaptés, la surveillance générale plus
facile. Mais, là-dessus, des progrès considérables ont été accomp
lis; si les discussions restent vives entre spécialistes, au moins
on ne demande en général qu'à s'entendre sur des données
positives d'expérience ou de science. Souhaitons que chez nous,
comme en Angleterre, en Suède, en Danemark, les pédagogues
et hygiénistes s'accordent pour obtenir non seulement des
classes bien aménagées, mais de grands espaces, de belles
pelouses de jeux, et y faire réellement jouer les enfants. Sur ce
point notre pédagogie a toujours beaucoup à apprendre.
Mais ceci nous conduit à un autre ordre de questions :
celles qui touchent à l'hygiène des écoliers eux-mêmes, à leur
régime de vie et d'exercices, physiques ou intellectuels. D'abord CHABOT. — HYGIÈNE ET PÉDAGOGIE 34S C.
la vie physique, qui appartient encore sans conteste aux hygié
nistes. Sans qu'ils puissent se passer des maîtres, ce sont eux
qui auront le droit de décider et de diriger, du moins dans la
mesure où la science le leur donnera. Encore auront-ils à
compter avec la liberté individuelle; et déjà les difficultés
apparaissent. Mais écartons d'abord les points où l'accord est
fait ou facile. L'école a toujours, cela va sans dire, appelé le
médecin pour soigner les malades et défendre les autres contre
les conta

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