Idoles (pierres roulées) à tête de chouette du Sahara Central (Tassili des Azdjer) - article ; n°1 ; vol.10, pg 180-197
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Idoles (pierres roulées) à tête de chouette du Sahara Central (Tassili des Azdjer) - article ; n°1 ; vol.10, pg 180-197

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1909 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 180-197
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 77
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G.-B.-M. Flamand
Lt-Col Emm Laquière
Idoles (pierres roulées) à tête de chouette du Sahara Central
(Tassili des Azdjer)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 10, 1909. pp. 180-197.
Citer ce document / Cite this document :
Flamand G.-B.-M., Laquière Emm. Idoles (pierres roulées) à tête de chouette du Sahara Central (Tassili des Azdjer). In:
Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 10, 1909. pp. 180-197.
doi : 10.3406/bmsap.1909.8060
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1909_num_10_1_80606 mai 1909 180
IDOLES (PIERRES ROULÉES). A TÊTE DE CHOUETTE DU SAHARA CENTRAL
(Tassili des Azdjer).
Par MM. G.-B.-M. Flamand et le lieutenant-colonel Emm. Laquièrb.
Historique. — Les idoles sahariennes à tête de chouette que nous allons
décrire dans cette note ont été découvertes, ne 1905, par M. la capitaine
Touchard, chef du bureau des Affaires indigènes de Touggourt, au cours
de sa reconnaissance dans le Sud-Constantinois (région de Djanet) ; elles
ont été signalées depuis par cet officier lors de la publication de son rap
port, en décembre 1906, dans le Bulletin du Comité de l'Afrique française
(N° 12 des Renseignements coloniaux^ p. 376, lre et 2e colonne) *, Antérieu
rement le cliché photographique que M. le capitaine Touchard avait pris
de ces monuments (cliché positif sur verre) avait été adressé à l'un de
nous par M. le Commandant supérieur Cauvet du cercle de Touggourt
(1905) ; c'est un agrandissement de cette reproduction que donne la
fig. 1, et c'est cette même image qui fut présentée par nous, à l'une des
séances du Congrès des Sociétés savantes à Alger (avril 1905, séance pré
sidée par M. Meyer, de l'École des Chartes) ; cette même photographie
figurait, à la même époque, à l'Exposition préhistorique organisée par nos
soins au Musée des Antiquités Algériennes de Mustapha (avril 1905).
Vers la fin de 1906 l'un de nous, en mission scientique dans le Sud, et
de passage à Touggourt s'entretînt avec M. le capitaine Touchard de cette
remarquable découverte, et, sur le très vif désir à lui exprimé, de pos
séder au moins un exemplaire de ses-précieuses statues, M. le capitaine
Touchard offrit immédiatement de profiter de la première occasion qui se
présenterait de retourner dans ces régions du Tassili, pour charger des
hommes de confiance du soin de rapporter les monolithes en question.
Cinq mois après, deux chaanbâ du Maghzen furent envoyés chez les
Touareg Azdjer ; au retour ils se détournèrent de 200 kilomètres pour
passer au lieu dit qui leur avait été indiqué ils en rapportèrent les pierres
sculptées. Déposées d'abord au Service géologique des Territoires du Sud,
nous convînmes de les joindre aux collections du Musée des Antiquités
algériennes où elles figurent aujourd'hui.
Postérieurement à la découverte faite par M. le capitaine Touchard
d'autres idoles (pierres roulées) à tête de chouette ont été trouvées dans les
mêmes parages, et trois ou quatre d'entre elles existaient en 1907 à
1 Loc. cit., les quelques lignes par lesquelles M." le capitaine Touchard consigne sa
découverte, en fixe l'emplacement: « on atteint à environ 12 kilomètres de Tobalbelet
« un petit Oued à l'embouchure duquel se trouve un amas de pierres intéressantes. Trois
« d'enlre elles de grés gris, hautes d'environ 0 m. 50, ont la forme d'un ellipsoïde de
« révolution allongé. Par relief de deux millimètres à peine sont dessinés sur chacune
« de ces pierres, deux légers enfoncements imitant les yeux. Les Touaregs donnent à
« ces pierres une origine surnaturelle. » LAQU1ÈHE. — IDOLES A TÈTE DE CHOUETTE 181 FLAStAKDET
In-Sahah où M. le colonel Laperrine les avait fait réunir; nolre-n°6
fig. 8, provient de ce lot. Une neuvième idole avait été offerte à l'un de
de nous lors d'une tournée d'inspection dans les oasis ; elle est remarqua
blement belle, supérieure comme régularité de forme et de sculpture aux
précédentes.
Gisement. — Les Idoles sahariennes « à tête de chouette » du Sahara
ont été rencontrées par M. le capitaine Touchard à environ 10 ou 12 kilo
mètres de Tebalbalet et au Sud-Ouest de ce point, le long de la bordure
orientale de la vallée au confluent d'un petit oued venant de l'Ouest.
Tebalbalet (puits) est situé à 650 kilomètres au Sud de Touggourt (alt
itude 250 mètres environ) c'est-à-dire à 850 kilomètres de Biskra, 1.100 du
littoral méditerranéen.
Fig. 2. — Croquis des environs de Tebalbalet, par M. le Capitaine Touchard.
Echelle approximative : 1/500.000
Ces monuments primitifs sont constitués par des blocs rocheux, d'abord
érodés et roulés, puis, par pl.ace, repris par épannelage. Leur forme est
grossièrement ellipsoïdale ou subcylindrique avec troncature normale à
la base, calotte sphérique au sommet, ou parfois, à terminaison cylindro-
ogivale aux deux extrémités.
Il existe dans des régions très étendues du Sahara central des affleure- . 6 mai 1909 482
ments puissants d'assises gréseuses qui donnent naissance par corrasion et
abrasion à des masses de forme bien voisines de celles-ci, soit qu'elles
proviennt de blocs éboulés des sommets, et ayant subi une série de chocs
ou de glissements, au cours de la descente des pentes, soit qu'elles se
rencontrent dans le lit des torrents où elles abondent — , particulièrement
aux débouchés des plaines, dans les cônes de déjection ; ainsi, l'on ren
contre de ces blocs naturels, de véritables cailloux roulés dont les formes
générales se rapprochent de très près de celles des idoles kyliôlithiques
de Tebalbalet, et, il ne faudrait, en tous cas, qu'un travail bien peu consi
dérable pour les y amener tout à fait. Considérée au point de vue litho
logique, la roche qui constitue les idoles est un grés subquartziteux à
ciment primitif calcaire partiellement ou entièrement remplacé par de
la silice secondaire; le grès à l'intérieur, dans les cassures fraîches, est
blanc, parfois par place légèrement teinté de jaune pâle par des oxydes
defer; la patine silico-ferrugineuse rougeâtre ou jaune-brun clair est peu
intense ; nous reviendrons plus loin sur cette question.
Les grains de quartz de ces grès sont de dimensions variables suivant
les idoles considérées, et suivant les différentes parties de celles-ci, en
général ils sont fins, mais dans quelques zones de la roche, ils devien
nent très hétérogènes, ce qui produit . sur les surfaces des irrégularités •
que le travail intentionnel n'a pu faire entièrement disparaître.
De petites dimensions relatives, ces mégalithes varient en hauteur entre
24 et 37 centimètres (Tebalbalet : — Exemplaires de la photographie n° 1).
Elles présentent soit à la base ou dans la partie médiane, suivant les
pierres considérées, un diamètre maximum n'excédant pas 20 centimètres.
Le chiffre de 50 centimètres donné pour la hauteur de ces monuments
par M. le capitaine Touchard (loc: cit.) vise vraisemblablement un monol
ithe, le n° 3, dont nous ne possédons que la partie supérieure (Cf. figure l,
idole n° 3). L'idole n° 6, que nous décrivons plus loin, étrangère à ce
groupe, atteint 46 centimètres.
Légendes et peintures. — D'après M. le capitaine Touchard « les Touareg
« donnent à ces pierres une origine surnaturelle. Une famille composée
« d'un homme et deux femmes * s'étant rendue coupable . de crimes
« dont la tradition a oublié la nature aurait été, par châtiment divin, pétri-
« fiée *. Lorsqu'un campement s'installe à proximité les hommes et
1 Ce qui ne correspond pour l'ensemble de Tebalbalet qu'aux trois .idoles numéros
1, 2, 4, (cf. fig. \) et laisse la quatrième, la plus fruste ; ce manque de précision de
la part du narrateur Targui permet le doule sur l'origine bien ancienne de la légende.
* Les criminels ou les incroyants pétrifiés sont légion au Sahara ; les indigènes
arabes ou berb

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