Influence du mode de présentation de séries aléatoires sur le choix d une stratégie : I. Situations hypothétiques - article ; n°1 ; vol.74, pg 125-144
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Influence du mode de présentation de séries aléatoires sur le choix d'une stratégie : I. Situations hypothétiques - article ; n°1 ; vol.74, pg 125-144

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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 125-144
Summary
The purpose of the three experiments is to study subjects' beliefs concerning the best mode of response when predicting random events. Individuals are requested to describe, in writing, the strategy they would use in several hypothetical situations, each of which is a different transposition of the same basic problem. The problem consists in finding what strategy would maximize the number of elements x drawn with replacement from two separate sets A and B, knowing that the former contains 2/3 of elements x and 1/3 of elements y, and the latter, 1/3 of x and 2/3 of y. The « rational » strategy, which is the safest, consists in drawing systematically from set A since it contains always more elements x.
Results of the three experiments show that the choice of this strategy depends on several factors, among others, on the extent to which the situation is artificial and unfamiliar to the individuals. The main obstacle to its adoption seems to be the difficulty of comprehending the independence of random events.
It is also shown that in otherwise identical situations, simultaneous drawing from the two sets by an external agent, and substituting the action of choosing by that of predicting, lead both to significant decrease in the proportion of individuals in favor of the rational strategy. It is concluded that most people do not consider that the best strategy is to predict systematically the same event, while knowing that one third of their predictions would be incorrect. Rational strategy seems probably more justifiable to the subjects in choice situations in which lack of accuracy appears more acceptable.
Résumé
Le but des trois expériences est d'étudier les croyances des individus concernant le meilleur mode de réponse dans des situations de prédiction d'événements aléatoires. Il est demandé aux sujets de préciser quelle stratégie ils utiliseraient dans plusieurs situations imaginaires, dont chacune constitue une transposition différente d'un même problème : trouver la stratégie qui permettrait d'obtenir le maximum d'éléments x au cours de tirages avec remise effectués dans deux ensembles disjoints A et B, sachant que le premier contient deux tiers d'éléments x et un tiers d'éléments y, et le second, un tiers de x et deux tiers de y. La stratégie « rationnelle », la plus sûre, consiste à effectuer tous les tirages dans l'ensemble A qui contient toujours plus d'éléments x.
Les résultats des trois expériences montrent que le choix de la stratégie rationnelle dépend de plusieurs facteurs, entre autres, du caractère plus ou moins artificiel du problème et de la possibilité de l'assimiler à des situations familières. Le principal obstacle à son adoption semble être, cependant, la difficulté de comprendre la notion d'indépendance des événements aléatoires.
On constate que dans des situations par ailleurs identiques, le tirage simultané dans les deux ensembles par un agent extérieur, d'une part, et le remplacement de l'opération de choix par celle de prédiction, d'autre part, diminuent significativement la proportion de sujets qui se déclarent en faveur de la stratégie rationnelle. La plupart des individus ne considèrent pas que la meilleure stratégie consiste à prédire toujours le même événement sachant qu'un tiers de leurs prédictions seront erronées. Cette stratégie rationnelle paraît, sans doute, plus justifiée aux sujets dans des situations de choix dans la mesure où ces situations n'impliquent pas pour eux la même exigence d'exactitude.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Zaleska
Influence du mode de présentation de séries aléatoires sur le
choix d'une stratégie : I. Situations hypothétiques
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 125-144.
Citer ce document / Cite this document :
Zaleska M. Influence du mode de présentation de séries aléatoires sur le choix d'une stratégie : I. Situations hypothétiques. In:
L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 125-144.
doi : 10.3406/psy.1974.28028
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_1_28028Abstract
Summary
The purpose of the three experiments is to study subjects' beliefs concerning the best mode of response
when predicting random events. Individuals are requested to describe, in writing, the strategy they
would use in several hypothetical situations, each of which is a different transposition of the same basic
problem. The problem consists in finding what strategy would maximize the number of elements x
drawn with replacement from two separate sets A and B, knowing that the former contains 2/3 of
elements x and 1/3 of elements y, and the latter, 1/3 of x and 2/3 of y. The « rational » strategy, which is
the safest, consists in drawing systematically from set A since it contains always more elements x.
Results of the three experiments show that the choice of this strategy depends on several factors,
among others, on the extent to which the situation is artificial and unfamiliar to the individuals. The main
obstacle to its adoption seems to be the difficulty of comprehending the independence of random
events.
It is also shown that in otherwise identical situations, simultaneous drawing from the two sets by an
external agent, and substituting the action of choosing by that of predicting, lead both to significant
decrease in the proportion of individuals in favor of the rational strategy. It is concluded that most people
do not consider that the best strategy is to predict systematically the same event, while knowing that
one third of their predictions would be incorrect. Rational strategy seems probably more justifiable to the
subjects in choice situations in which lack of accuracy appears more acceptable.
Résumé
Le but des trois expériences est d'étudier les croyances des individus concernant le meilleur mode de
réponse dans des situations de prédiction d'événements aléatoires. Il est demandé aux sujets de
préciser quelle stratégie ils utiliseraient dans plusieurs situations imaginaires, dont chacune constitue
une transposition différente d'un même problème : trouver la stratégie qui permettrait d'obtenir le
maximum d'éléments x au cours de tirages avec remise effectués dans deux ensembles disjoints A et
B, sachant que le premier contient deux tiers d'éléments x et un tiers d'éléments y, et le second, un tiers
de x et deux tiers de y. La stratégie « rationnelle », la plus sûre, consiste à effectuer tous les tirages
dans l'ensemble A qui contient toujours plus d'éléments x.
Les résultats des trois expériences montrent que le choix de la stratégie rationnelle dépend de plusieurs
facteurs, entre autres, du caractère plus ou moins artificiel du problème et de la possibilité de l'assimiler
à des situations familières. Le principal obstacle à son adoption semble être, cependant, la difficulté de
comprendre la notion d'indépendance des événements aléatoires.
On constate que dans des situations par ailleurs identiques, le tirage simultané dans les deux
ensembles par un agent extérieur, d'une part, et le remplacement de l'opération de choix par celle de
prédiction, d'autre part, diminuent significativement la proportion de sujets qui se déclarent en faveur de
la stratégie rationnelle. La plupart des individus ne considèrent pas que la meilleure stratégie consiste à
prédire toujours le même événement sachant qu'un tiers de leurs prédictions seront erronées. Cette
stratégie rationnelle paraît, sans doute, plus justifiée aux sujets dans des situations de choix dans la
mesure où ces situations n'impliquent pas pour eux la même exigence d'exactitude.Année psychol.
1974, 74, 125-144
Laboratoire de Psychologie sociale associé au C.N.R.S.
Université Paris VII1
INFLUENCE DU MODE DE PRÉSENTATION
DE SÉRIES ALÉATOIRES
SUR LE CHOIX D'UNE STRATÉGIE :
I. — Situations hypothétiques
par Maryla Zaleska
SUMMARY
The purpose of the three experiments is to study subjects' beliefs concer
ning the best mode of response when predicting random events. Individuals
are requested to describe, in writing, the strategy they would use in several
hypothetical situations, each of which is a different transposition of the
same basic problem. The problem consists in finding what strategy would
maximize the number of elements x drawn with replacement from two
separate sets A and B, knowing that the former contains 2/3 of elements x
and 1/3 of elements y, and the latter, 1/3 of x and 2/3 of y. The « rational »
strategy, which is the safest, consists in drawing systematically from
set A since it contains always more elements x.
Results of the three experiments show that the choice of this strategy
depends on several factors, among others, on the extent to which the situation
is artificial and unfamiliar to the individuals. The main obstacle to its
adoption seems to be the difficulty of comprehending the independence
of random events.
It is also shown that in otherwise identical situations, simultaneous
drawing from the two sets by an external agent, and substituting the action
of choosing by that of predicting, lead both to significant decrease in the
proportion of individuals in favor of the rational strategy. It is concluded
that most people do not consider that the best strategy is to predict systemat
ically the same event, while knowing that one third of their predictions
would be incorrect. Rational strategy seems probably more justifiable to
the subjects in choice situations in which lack of accuracy appears more
acceptable.
1. 18, rue de la Sorbonne, 75005 Paris. 126 MÉMOIRES ORIGINAUX
Le but principal des trois expériences rapportées ici est
d'élucider les raisons des divergences systématiques entre les
comportements des individus lorsqu'ils prédisent des événements
successifs d'une série aléatoire et la stratégie qu'ils devraient
adopter pour obtenir le maximum de réponses correctes. Les
résultats expérimentaux montrent, en effet, qu'en général les
réponses des sujets s'ajustent progressivement sur les fréquences
réelles de ces événements, alors que pour minimiser le nombre
d'erreurs, la conduite rationnelle consisterait à toujours prédire
l'événement plus fréquent.
Ainsi, lorsqu'on demande à des sujets placés devant deux
lampes A et B qui s'allument respectivement dans 70 % et
30 % des cas, de prédire à chaque signal laquelle des deux s'all
umera au coup suivant, ils tendent, après un certain nombre
d'essais, à répartir leurs prédictions entre les deux lampes selon
ces mêmes pourcentages. Ce mode de réponse les amène pour
tant à commettre un nombre élevé d'erreurs de prédiction,
alors qu'ils seraient assurés de donner environ 70 % de réponses
correctes s'ils prédisaient systématiquement que la lampe A
doive s'allumer au coup suivant.
Pour Beaty et Shaw (1965), le simple bon sens indique que
la meilleure stratégie consiste à toujours prédire l'apparition de
l'événement plus fréquent. Cette affirmation ne nous paraît
cependant pas justifiée. Tout d'abord, le terme de prédiction
évoque l'idée d'une image aussi exacte que possible des événe
ments futurs. Il paraît, par conséquent, à première vue, contraire
au bon sens d'accepter d'en donner une image déformée en ne
prédisant jamais l'apparition de l'événement relativement rare.
En deuxième lieu, la plupart des individus entretiennent,
semble-t-il, des croyances et des idées fausses concernant le
hasard. D'après l'une des croyances les plus répandues, la pro
babilité d'un événement dans une série aléatoire n'est pas
constante. Ainsi, par exemple, lorsqu'une pièce de monnaie
tombe plusieurs fois de suite du côté « pile », la majorité des
personnes croient que plus cette série est longue, plus il est
probable que le côté « face » apparaîtra au coup suivant, à
moins qu'elles ne soupçonnent la pièce d'être truqu&

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